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terroriste franco-algérien condamné De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mehdi Nemmouche, né le à Roubaix, est un criminel et terroriste djihadiste français, auteur de l'attentat du musée juif de Belgique du . Il est également accusé d'avoir été un des geôliers de l'État islamique par les otages rescapés de ses prisons syriennes.
Mehdi Nemmouche | |
Terroriste islamiste | |
---|---|
Information | |
Naissance | Roubaix |
Nationalité | Français |
Allégeance | État islamique |
Idéologie | Djihadiste |
Condamnation | 12 mars 2019 |
Sentence | réclusion à perpétuité |
Attentats | Attentat du Musée juif de Belgique |
Victimes | 4 morts |
Arrestation | |
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Le , la cour d’assises belge le déclare coupable des quatre assassinats à caractère « terroriste » commis le au musée juif de Bruxelles. Après plus de 8 heures de délibéré, il est condamné le à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mise à disposition de la justice pour 15 ans.
Il est né le à Roubaix d'une famille d'origine algérienne kabyle de Bouira. Originaire du quartier des Trois-Ponts, il n’a jamais connu son père et sa mère étant impécunieuse, il a été placé, comme ses deux sœurs, dès l’âge de trois mois en foyers et familles d’accueil[1]. À l'âge de 17 ans, il est confié à sa grand-mère à Tourcoing, dans le quartier sensible de La Bourgogne. Il prépare ensuite un baccalauréat professionnel électrotechnique mais ne se présente pas aux épreuves en pour raisons de santé. En , il s'inscrit à la faculté pour tenter une capacité en droit[2].
En 1999, il est l'auteur de plusieurs cambriolages, d'un vol et d'un recel. En 2002, il agresse une enseignante, « avec usage ou menace d’une arme », à Tourcoing[2]. En [3], il est condamné une première fois par le tribunal pour enfants de Lille à une peine de trois mois d'emprisonnement dont deux et demi avec sursis pour des faits de vols avec violence[4]. Il est emprisonné une première fois 17 jours à la maison d'arrêt de Loos (Nord). En 2006, il est de nouveau condamné pour conduite sans permis et, en 2007, à deux reprises, pour refus d'obtempérer[5]. Il est incarcéré un mois, puis dix-sept mois et quinze jours enfin trois mois et huit jours à la prison de Lille-Sequedin d'où il sort en [6],[7]. En , il est condamné par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes) à quatre ans d’emprisonnement dont un an assorti d'un sursis avec mise à l’épreuve pour vol aggravé commis le même mois dans la concession Yamaha de Saint-Laurent-du-Var[8], enfin en 2008 à dix-huit mois de prison pour le vol d’une voiture commis à Tourcoing. En [9], il est de nouveau condamné à deux ans de prison pour le braquage en d'une supérette de cette même ville[10].
Il est incarcéré de à [11], d'abord à la maison d'arrêt de Grasse de à , puis au centre pénitentiaire de Salon-de-Provence de à , ensuite à celui du Pontet de à et enfin au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède[12] de à [2]. Il s'y radicalise[13]. D'après le syndicaliste pénitentiaire David Mantion qui l’y a connu, « Mehdi Nemmouche est arrivé en mars 2011. C’était un détenu calme, très sportif, athlétique. Les six premiers mois de sa détention ont été normaux. Puis on a vu un changement, et il est parti dans l’islam radical. Son comportement est devenu plus agressif et il a eu quelques altercations avec les surveillants[2]. »
Le , il est poursuivi pour avoir agressé un gardien et placé en quartier disciplinaire, puis à l’isolement. Son emprise religieuse sur les autres détenus se renforce : « Il devenait très insistant pour obliger les prisonniers à faire leurs prières. Il était devenu peu bavard, inexpressif, mais poli. » Durant sa période d’isolement, il se laisse pousser la barbe, choisit de porter la djellaba et se retranche dans la religion[2]. Selon le procureur de la République de Paris, François Molins, « durant sa dernière détention, il s'était distingué par son prosélytisme. Il faisait des appels à la prière collective lors des promenades »[14]. En , l'administration avertit la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de son comportement[15]. Son extrémisme religieux et diverses provocations, comme le jet de projectiles contre les surveillants, conduisent la direction de l'établissement pénitentiaire de Toulon à le placer un mois en quartier disciplinaire[16] puis, d' à , à le mettre à l'isolement[17].
Sorti de prison le [18], il est fiché S[2] mais part pour la Turquie le via la Belgique, la Grande-Bretagne et le Liban[19]. De là, il est soupçonné d'avoir franchi la frontière turco-syrienne et d'avoir séjourné un an en Syrie[20] où il rejoint l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le principal groupe djihadiste participant à la guerre civile syrienne[21]. Au sein de ce groupe, il aurait été geôlier brutal envers les otages, bien qu'il fût hiérarchiquement inférieur au Français Salim Benghalem[22]. Au nombre des otages, figuraient notamment des journalistes français dont Nicolas Hénin[23]. On retrouve ensuite sa trace à Istanbul d'où il gagne le [24] la Malaisie[25]. De là, il se rend à Singapour et Bangkok. Inscrit au fichier Schengen dès [26],[27] par la DCRI[28], il est repéré à Francfort-sur-le-Main par les douaniers allemands lors de son retour en Europe le [29].
L'attentat est commis le au musée juif de Belgique à Bruxelles. Un homme y tire, avec ce qui semble être un revolver, depuis la rue vers le hall du musée et vise un couple de touristes. Il contourne leurs corps, puis, avec une Kalachnikov AKM ouvre de nouveau le feu depuis le hall vers l'intérieur du musée, sur deux autres personnes, employées à l'accueil. Puis il sort du bâtiment et s'enfuit[30].
Trois personnes sont tuées sur le coup. Il s'agit d'un couple de touristes israéliens, Emanuel et Miriam Riva, âgés de 54 et 53 ans, et d'une Française, Dominique Sabrier, 66 ans, travaillant bénévolement au musée[31]. La quatrième victime est Alexandre Strens, un Belge de 25 ans préposé à l'accueil du musée. Transporté à l'hôpital Saint-Pierre, grièvement blessé, il restera dans le coma et mourra quelques jours plus tard, le [32].
Mehdi Nemmouche serait le premier djihadiste[33] issu des rangs de l’État islamique à avoir commis un attentat en Europe[34],[35].
Au cours d'un contrôle de douane inopiné effectué le vendredi à la gare routière internationale de Marseille Saint-Charles à bord d'un autocar en provenance d’Amsterdam via Bruxelles, Mehdi Nemmouche est interpellé en possession d'armes ressemblant à celles visibles sur la vidéosurveillance de la fusillade de l'attentat du Musée juif de Belgique, d'une casquette semblable à celle que portait le tueur et d'une caméra de type GoPro[36],[37]. Il est placé en garde à vue pour assassinat, tentative d'assassinat, détention et transport d'armes, en lien avec une entreprise terroriste. Dans une vidéo trouvée par les enquêteurs lors de son arrestation, une voix off qui ressemble à celle du suspect revendique l'attentat[38].
Le [39], un mandat d'arrêt européen est émis par la justice belge contre lui[40]. Présenté le au parquet général du tribunal de Versailles (Yvelines), il annonce d'abord son intention de s'opposer à son extradition en Belgique et se voit écroué au centre pénitentiaire de Bois-d'Arcy dans les Yvelines[41], mais y renonce le [42].
En , il est renvoyé devant la cour d'assises de Bruxelles avec son complice présumé Nacer Bendrer (le troisième inculpé, le Français Monir Attalah, bénéficiant lui d'un non-lieu) pour un procès qui se tient à partir de [43].
En , quatre journalistes ; Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, sont enlevés en Syrie par des groupes djihadistes. Début juillet les otages sont transférés dans « le sous-sol de l'hôpital ophtalmologique d'Alep, aménagé en prison ». Ils y rencontrent un gardien français, Abou Omar, qui « selon les différents témoignages, se distingue par sa cruauté », et qui ne cache ni son antisémitisme, ni « sa vénération pour Mohammed Merah ». En , après un passage en Asie, le djihadiste français rejoint l'Europe. Les otages, qui sont libérés en avril de la même année, reconnaissent leur tortionnaire « Abou Omar » « sur la photo diffusée dans les médias au lendemain de l’arrestation de Mehdi Nemmouche »[34].
Le journaliste Nicolas Hénin affirme notamment avoir été « maltraité » par Mehdi Nemmouche : « Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d'un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j'avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu'à la prière de l'aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français »[44]. Nicolas Hénin estime que la personnalité de Nemmouche est « caractérisée par un très grand ego. Il n'était probablement pas parti en Syrie pour se battre contre un quelconque idéal. [...] Nemmouche ne voulait qu'un beau procès. Faire la une, à l'image d'un Merah qu'il citait souvent en exemple »[44].
En 2023, la DGSI identifie Mehdi Nemmouche, Salim Benghalem et un autre djihadiste français, sur des images de vidéosurveillance enregistrées dans le sous-sol d'un hôpital d'Alep reconverti en centre de torture en 2013, récupérées par une ONG et remises à la justice française, qui montrent des actes de violences commises sur des détenus[45].
Le , la cour d’assises de Bruxelles le déclare coupable, avec Nacer Bendrer considéré comme coauteur des faits en ayant fourni les armes, des quatre assassinats à caractère « terroriste » commis le au musée juif de Bruxelles[46].
Le procès est marqué par les interventions des avocats Sébastien Courtoy et Henri Laquay qui ont comparé les procureurs à des guillotineurs, les enquêteurs à des êtres corrompus et accusé les journalistes français Nicolas Hénin et Didier François, otages français retenus en Syrie entre 2013 et 2014 de mentir en identifiant Mehdi Nemmouche comme un de leurs geôliers au côté de Najim Laachraoui[46]. Les avocats de Mehdi Nemmouche ont défendu une thèse où leur client se serait fait piéger par les services de renseignement iraniens ou libanais après qu’il a effectué une mission d’infiltration auprès de l’EI pour leur compte. Les jurés ont jugé que cette version manquait « de vraisemblance et de crédibilité[46] ». Codétenu de Mehdi Nemmouche à la prison de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) de 2009 à 2010, le Marseillais Nacer Bendrer âgé de 30 ans au moment du procès, est condamné comme « coauteur » alors que le ministère public avait appelé, en fin de procédure, à requalifier les accusations en simple « complice »[46].
Le , Mehdi Nemmouche est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mise à disposition du tribunal de l’application des peines d’une durée de 15 ans. Nacer Bendrer considéré comme co-auteur des faits est condamné à 15 ans de réclusion criminelle assortie d’une mise à disposition du tribunal de l’application des peines d’une durée de 5 ans[47].
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