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Militante socialiste et suffragette américaine co-fondatrice de la NAACP De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mary White Ovington, née le à Brooklyn, dans la ville de New York, morte le à Newton Highlands (en), dans le Massachusetts est une militante socialiste des droits civiques et une suffragette américaine, cofondatrice de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP).
Mary White Ovington | |
Naissance | Brooklyn, New York |
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Décès | (à 86 ans) Newton Highlands, Massachusetts |
Cause défendue | Féminisme, mouvement des droits civiques |
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Mary White Ovington est né le à Brooklyn, New York[1]. Ses parents, Theodore Tweedy Ovington et Ann Louisa Ketcham[2] tous deux membres de l'Église unitarienne[3], défendaient le droit de vote pour les femmes et étaient impliqués dans le mouvement antiesclavagiste. À l'issue de ses études, commencées au Packer Collegiate Institute et poursuivies à Radcliffe College[4], elle fut engagée par le Pratt Institute de Brooklyn. Elle participa en 1895 à la création du Greenpoint Settlement, centre d'œuvres sociales dépendant de l'institut, dont elle se vit confier la direction l'année suivante. Cette première expérience lui permit d'intégrer le réseau des travailleurs sociaux de la ville de New York.
Elle démissionna en 1903, lorsqu'elle reçut une bourse d'un autre centre social, la Greenwich House, qui lui offrait le financement de ses projets de recherche. Durant les cinq années suivantes, elle étudia les problèmes d'emploi et de logement dans le quartier noir de Manhattan. Alors qu'elle avait déjà pu faire la connaissance de Booker T. Washington en 1903, ses recherches l'amenèrent à rencontrer à Atlanta le sociologue W.E.B. Du Bois, l'autre grand représentant afro-américain de son temps[5],[6]. Son travail l'amena à s'investir dans plusieurs organisations afro-américaines comme la National League for the Protection of Colored Women qu'elle co-fonde avec Frances Alice Kellor et Mary Drier (en), puis le Committee for Improving the Industrial Condition of Negroes. En 1905, elle rejoignit les rangs du Parti socialiste, dont les idées exerçaient depuis plusieurs années une influence sur son engagement[3],[7].
Elle commença l'année suivante à écrire pour des journaux radicaux, le New York Evening Post d'abord[5] puis The Masses, et New York Call. Son premier article pour le New York Evening Post la conduisit à couvrir la réunion fondatrice du Niagara Movement, une organisation plus radicale dans son approche de la lutte contre les discriminations racistes subies par les Afro-Américains que celles qu'elle soutenait jusqu'alors. Elle correspondit également à cette période avec Ray Stannard Baker dont elle influença les articles pour l'American Magazine regroupés dans l'ouvrage Following the Color Line (1908).
Le , elle lit dans The Independent la description par le socialiste William English Walling (en) de l'émeute raciale subie par les habitants noirs de Springfield dans l'Illinois. Sept personnes avaient été tuées, 40 maisons et 24 commerces détruits. À la fin de son article, intitulé « Race War in the North »[8], Walling appelait à la mobilisation des citoyens américains pour venir en aide à leurs compatriotes afro-américains.
Ovington contacta Walling et convint d'un rendez-vous dans son appartement new-yorkais, auquel se joignit le travailleur social Henry Moskowitz (en). Le petit groupe prit la décision de lancer une campagne qui prendrait comme point de départ une conférence nationale sur les droits civils des Afro-Américains pour le centenaire de la naissance d'Abraham Lincoln, le . Cette conférence donna naissance au National Negro Committee (en) qui tint sa première rencontre à New York les et . En , lors de sa deuxième conférence publique, le National Negro Committee organisa la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) dont Ovington fut nommée la secrétaire exécutive[9],[10].
En 1911, elle assista au Premier Congrès universel des races (First Universal Race Congress) à Londres. Pendant la guerre, elle manifesta une opposition pacifiste à l'engagement américain dans la Première Guerre mondiale. Son engagement dans la NAACP ne faiblit pas et la porta jusqu'à la présidence de l'association, fonction qu'elle occupa de 1919 à 1932. La NAACP avait choisi de combattre sur le terrain légal la ségrégation raciale et les discriminations dans les domaines du logement, de l'éducation, de l'emploi, du vote et des transports. L'association porta plusieurs procès devant la Cour suprême dans l'espoir de faire reconnaître l'inconstitutionnalité des lois Jim Crow adoptées par le sud du pays. Trois jugements de la Cour portant sur le droit de vote et le logement lui furent favorables entre 1915 et 1923.
Ovington se retira du conseil directeur de la NAACP en 1947, après 38 années au service de l'organisation[11]. Elle mourut le . Elle laissait derrière elle plusieurs ouvrages traitant de la question noire, Half a Man (1911) et Status of the Negro in the United States (1913) ; un recueil de biographies de personnalités afro-américaines marquantes, Portraits in Color (1927) ; un ouvrage sur le féminisme dans son rapport au socialisme, Socialism and the Feminist Movement, 1914 ; une autobiographie, intitulée Reminiscences (1932) et une histoire de la NAACP, The Walls Came Tumbling Down (1947).
Après son décès, sa dépouille fut incinérée, ces cendres sont déposées à la Chapel of the Unitarian Community Church, de New York[12].
Les archives de Mary White Ovington sont déposées à la bibliothèque Walter P. Reuther Library, Archives of Labor and Urban Affairs (en) de l' Université de Wayne State de Détroit, dans le Michigan[13].
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