Margherita Agnelli de Pahlen, née le à Lausanne en Suisse, est la fille de Gianni Agnelli, surnommé l'Avvocato, industriel et entrepreneur italien, copropriétaire et dirigeant du constructeur automobile Fiat.

Faits en bref Naissance, Nationalité ...
Margherita Agnelli
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Alain Elkann (de à )
Serge de Pahlen (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
John Elkann
Lapo Elkann
Ginevra Elkann
Maria Gräfin von der Pahlen (d)
Pierre Graf von der Pahlen (d)
Anna Gräfin von der Pahlen (d)
Sophia Gräfin von der Pahlen (d)
Tatiana Gräfin von der Pahlen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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À la mort de son père en 2003, Margherita est héritière avec sa mère Marella, son frère Edoardo s'étant suicidé quelques années auparavant.

Biographie

De son premier mariage en 1975 avec le journaliste franco-italien d'origine juive Alain Elkann, Margherita Agnelli a trois enfants : John, qui lui a donné trois petits-enfants, Lapo et Ginevra, qui lui a donné deux petits-fils.

Remariée en 1981 au français Serge de Pahlen1944), comte russe d'origine germano-balte, elle a cinq autres enfants : Pietro, Sofia, Maria, Anna et Tatiana.

Affaire familiale de succession

Le , elle assigne en justice sa mère Marella et les trois hommes de confiance de l'ancien président de Fiat, Gianluigi Gabetti, Franzo Grande Stevens et Siegfrid Maron.

Arguant que des actifs auraient été omis de la succession, elle demande un examen détaillé du patrimoine professionnel et personnel de son père, dont elle a hérité avec sa mère au terme de négociations et d'un acte de partage du .

À cette occasion, en échange de biens immobiliers, d'œuvres d'art, d'une somme de 109 millions d'euros, pour un total de 1,166 milliard d'euros, elle avait accepté de céder ses droits dans Dicembre, la société qui détient les participations industrielles et financières de la famille, à sa mère Marella, tout en renonçant par avance à la succession de cette dernière. Consécutivement, Marella Agnelli avait donné toutes ses actions à son petit-fils John Elkann. Cet accord avait été conclu alors que l'action Fiat valait 5 euros.

Parallèlement, Margherita Agnelli demande l'examen de la gestion du patrimoine de son père depuis l'année 1993, soit 10 ans avant sa mort.

La première audience dans la procédure engagée par Margherita Agnelli se déroule le à Turin. La défense demande sa suspension plaidant l'incompétence du juge italien. En effet, selon le défenseur de Marella Agnelli, Marco Weigmann, l'accord de 2004 signé entre Margherita Agnelli et sa mère, toutes deux résidentes en Suisse, est régi par le droit suisse.

Au cours de l'été 2009, la chaîne de télévision italienne Canale 5 révèle qu'une enquête est ouverte par l'administration fiscale italienne au sujet d'une possible évasion de 1,463 milliard d'euros dans des paradis fiscaux, en Suisse et au Luxembourg.

Un arrêt de la Cour de cassation italienne d' déclare que la justice italienne est compétente dans ce procès, comme le soutenait Margherita Agnelli. Le jugement statuant sur la recevabilité de la plainte de Margherita Agnelli est intervenu ensuite en à Turin. Elle est déboutée de sa demande. Margherita Agnelli interjette appel. Une première audience a lieu le . Une seconde se tiendra le .

Parallèlement à la procédure italienne, Margherita Agnelli intente une action judiciaire à Genève contre deux sociétés, demandant qu’elles rendent compte des mandats de gestion de biens que leur aurait confiés son père Gianni Agnelli.

Le , la justice genevoise se déclare compétente pour statuer sur ce litige qui oppose Margherita Agnelli à deux sociétés qui géraient les avoirs de son père. Selon le tribunal fédéral, il est vraisemblable que Gianni Agnelli avait fait mettre en place une « structure complexe impliquant la gestion de sociétés étrangères » avec trois hommes de confiance aux postes clés.

A partir du , la presse italienne annonce que la Garde des finances a trouvé des dizaines d'œuvres d'art de grande valeur cachées sous clé dans un des appartements de la famille Agnelli-Elkann, œuvres qui pourraient faire partie de celles dont Margherita Agnelli avait dénoncé la disparition après la mort de sa mère Marella[1]. Les enquêtes du Ministère public de Turin montrent par ailleurs que les signatures de Marella Agnelli sur les ajouts du testament et les contrats de location des immeubles italiens sont apocryphes[2],[3], et qu'il y a d'autres biens cachés dans des paradis fiscaux[4]. En effet, lors d'une perquisition dans une villa de Corso Vittorio Emanuele II à Turin, la Garde des finances a trouvé les preuves de comptes pour 500 millions d'euro non déclarés, appartenant à l'héritage de Gianni Agnelli et pouvant être mis en relation avec des sociétés offshore au nom de Marella Agnelli dans des paradis fiscaux[5]. L'argent non déclaré est vite monté à 900 millions[6] et les principaux journaux de la presse italienne (Corriere della Sera[7],[8], Il fatto quotidiano[9]) parlent désormais de l'affaire, en soulignant l'implication des trois fils Elkann[10],[11]. Margherita Agnelli a dénoncé au Ministère public de Turin les infractions fiscales présumées de sa mère et de son fils John avec l'aide de ses collaborateurs, ainsi que la falsification de 14 signatures sur les testaments, et veut prendre le contrôle des sociétés Exor et Stellantis en demandant le 54% de Dicembre, la société qui est le "coffre fort" historique de la famille[12],[13]. Les enquêtes du Ministère public de Turin continuent, notamment au sujet des documents secrets concernant les sociétés Blue Dragons AG et Dancing Tree AG, appartenant à John Elkann et ayant leur sièges au Liechtenstein[14],[15]. L'enquête du ministère public de Turin s'élargit ultérieurement à Lapo et Ginevra Elkann[16],[17] et montre que la résidence suisse de Marella Agnelli était fictive, pour éviter de devoir payer des impôts en Italie sur un patrimoine de 734 millions d'euros[18],[19],[20], et qu'elle vivait en Italie, et non pas en Suisse, ainsi que le témoignent les personnes qui ont travaillé pour elle et l'ont assistée[21]. En conséquence les trois frères Elkann, John, Ginevra et Lapo, ainsi que Gianluca Ferrero, le commercial de la famille, et le notaire suisse Urs Robert von Gruenigen, qui avait rédigé le testament, sont poursuivis pour fraude envers le fisc italien[22]. Et les résultats des enquêtes montrent que non seulement les Elkann ont commis une évasion fiscale[23], mais aussi que la propriété de Dicembre, la société de famille, est passée en fraude aux Elkann[24],[25]. Diverses lettres découvertes dans le caveau de John Elkann apportent des preuves concernant l'évasion fiscale, mais aussi l'exclusion de sa mère Marguerite de l'héritage de Gianni Agnelli, qui est passé directement à son petit-fils John, ainsi que le sort des œuvres d'art de grande valeur dont Margherita Agnelli avait dénoncé la disparition après la mort de sa mère Marella[26],[27]. Un résumé de toute l'affaire jusqu'en mars 2024 peut être trouvé ici[28]. Le 28 mars le tribunal de Turin a confirmé le maintien des séquestres de tous les documents et données informatiques de John, Lapo et Ginevra Elkann, étant donné les graves indices de crime qu'ils comportent, et il juge vraisemblable que John, Lapo et Ginevra Elkann aient été conscients de l'évasion de l'impôt de succession de 40 millions d'Euro à la suite du décès de leur grand-mère, Marella Caracciolo[29],[30],[31]. 734 millions d' Euro des frères John, Lapo et Ginevra Elkann sont aussi découverts dans la société Bundeena Consulting Inc., à Tortola, aux Caraïbes, qui appartenait à la grand-mère Marella, avec un patrimoine de 900 millions de dollars et un rendement annuel de 30 millions"[32] Les derniers développements de l'affaire pourraient remettre en cause le contrôle de la holding Dicembre (appartenant pour 60% à John et pour 20% chacun aux deux autres frères): 4,1 milliards d'euro de bénéfices en 2024[33]. Entretemps, le procès civil que Margherita Agnelli a intenté à Turin à l'encontre des trois frères Elkann au sujet de l'héritage de sa mère , qui avait été suspendu en juillet 2023 dans l'attente des résultats des procès suisses, a repris sur décision du juge Nicoletta Aloj qui, avec une ordonnance de onze pages a décidé d'admettre de nouveaux témoignages et le dépôt de nouvelles preuves. John Elkann va être interrogé au sujet de sociétés offshore dont la grand-mère Marella était la bénéficiaire. La prochaine audience est prévue pour le 2 décembre[34],[35]. La Cour de Cassation a confirmé la légitimité des saisies ordonnées par les juges de Turin, donnant ainsi raison à Margherita Agnelli [36],[37], qui aurait aussi toujours été tenue à l'écart des 138 tonnes d'or en lingots déposés au Port Franc de Genève, qui ne figurent pas dans l'inventaire de l'héritage[38]. Les enquêtes ordonnées par les juges de Turin confirment les soupçons et les trois frères et soeur Elkann, John, Lapo et Ginevra, sont accusés de frode fiscale pour plus de 800 millions d'euro et d'escroquerie: une saisie de tableaux, bijoux et autres biens non déclarés au fisc pour 74,8 millions est ordonnée[39],[40], John, Lapo et Ginevra Elkann auraient mis au point la résidence fictive en Suisse de leur grand-mère Marella pour éviter qu'une partie de l'héritage aille à leur mère Margherita et soustraire ainsi l'important patrimoine de famille à l'étranger au fisc italien[41],[42],[43]. Un article de Fabrizio Massaro donne tous les détails de l'affaire, ses développements et ses conséquences [44]. Dans une note, les avocats des Elkann nient tout en bloc [45]. L'hebdomadaire "Panorama" publie une enquête sur l'affaire[46].

Notes et références

Liens externes

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