Maison de Chalon

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Maison de Chalon

La maison de Chalon, parfois sous la forme erronée de Châlon[1], est une famille seigneuriale médiévale bourguignonne et franc-comtoise, branche cadette des comtes de Bourgogne issus de la maison d'Ivrée. Elle trouve son origine avec Jean Ier le Sage ou l'Antique (v. 1190-1267), comte de Chalon, puis seigneur de Salins, qui prend pour nom de Chalon hérité de sa mère, Béatrice de Chalon.

Faits en bref Fondateur, Branches ...
Maison de Chalon
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Armes de la famille.

Fondateur Jean Ier de Chalon
Branches Chalon-Auxerre-Tonnerre
Chalon-Arlay
Chalon-Montaigu
Période XIIIe – XVIe siècle
Pays ou province d’origine  Bourgogne
Franche-Comté
Allégeance  Bourgogne
Royaume de France
Titres obtenus Seigneurs de Salins, d'Arlay, comtes d'Auxerre, comtes de Tonnerre, princes d'Orange.
Fonctions militaires lieutenant général de l’archiduc et gouverneur de Bourgogne
Alliances à consulter
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De ses trois mariages sont issues plusieurs branches avec les Chalon-Auxerre-Tonnerre et les Chalon-Arlay-Orange, dont l'un des descendants devient, à la fin du XVIe siècle prince d'Orange.

Histoire

Résumé
Contexte

Origines

Jean Ier le Sage ou l'Antique, auteur de la maison, est le fils cadet Étienne II ( ), dit de Bourgogne-Comté, d'Auxonne, comte en Bourgogne, mais se titrant, par usurpation de titre, comte de Bourgogne[2], et de Béatrice ( ), dite de Thiers/Thiern, comtesse de Chalon[3],[4] (actuelle commune de Chalon-sur-Saône).

L'ancêtre de cette maison est le comte héréditaire de Chalon, Lambert ( ), qui a été comte par le roi franc Lothaire et qui tire son nom de Chalon-sur-Saône[4].

En 1237, il échange avec le duc Hugues IV de Bourgogne le comté de Chalon, hérité de sa mère, ainsi que les terres reçues à l'occasion de ses mariages, contre la seigneurie de Salins[2],[4],[5]. Il conserve cependant le surnom cognomen, devenu patronyme, de sa mère, de Chalon[2].

Implantation bourguignonne et franc-comtoise

Jean Ier le Sage est un puissant seigneur bourguignon, puis franc-comtois. L'assise territoriale de la famille est donc entre ces deux provinces, partagées entre le royaume de France et l'Empire, obligeant les différentes générations à tenter de maintenir sa souveraineté face aux ducs de Bourgogne et du roi de France.

Jean Ier le Sage hérite, par sa mère, du comté de Chalon, qu'il échange en 1237, avec le duc Hugues IV de Bourgogne, contre la seigneurie ou « sirerie » de Salins[2],[6]. L'héritage paternel lui apporte le contrôle de nombreux fiefs en Comté, notamment d'Arlay, L'Étoile, Montaigu, Le Pin dont la partie est de Lons-le-Saunier, Chaussin, d'Oiselay, d'Orgelet qui comprend 29 villages, de Rochefort, ainsi que plusieurs châteaux et forteresses, dont Sellières[7],[6]. S'ajoutent les terres de Choye et Ferrières, venues de son arrière-grande-mère-paternelle, Poncia de Traves[7]. À la suite du traité de 1236, puis de l'échange de 1237 qui confirme le précédent, il possède « Châtel-Belin et Châtel-Guyon (protégeant Salins), les baronnies de Vuillafans, d'Ornans, d'Arguel près de Besançon, de Montmahoux, et la suzeraineté sur tout le Haut Jura depuis les terres de l'abbaye de Saint-Claude jusqu'à Pontarlier, et depuis Salins jusqu'au Mont Tendre au-delà du Lac de Joux », ainsi que les fiefs de Montrivel, Château-Vilain, Nans, Charbonnel, le Val de Mièges, Chaussin, Jougne qui possède des péages, le château des Clées au pays de Vaud, Poupet, Montfort, Château-Chalon, Saint-Aubin, Bretenières, Charolles, etc.[8],[5],[2],[6].

Il fait construire plusieurs châteaux afin de protéger ses possessions, notamment Le Pin, Montmahoux, Sainte-Anne, Arguel, Arlay et Nozeroy[6].

Trois mariages, deux branches cadettes

Jean Ier le Sage se marie trois fois avec une quinzaine d'enfants, qui sont à l'origine de plusieurs branches[9],[3],[2],[4], qui se partagent les différentes possessions[6].

Il épouse en premières noces Mahaut ou Mathilde de Bourgogne (1190-1242), fille du duc Hugues III de Bourgogne et de la comtesse-dauphine Béatrice d'Albon[3],[2]. L'aîné Hugues (1220-1266) devient à la suite de son mariage, en 1248, avec Alix de Méranie, comte palatin de Bourgogne[3],[2]. Hugues hérite de « la baronnie Salins, le tiers du puits de cette ville, la suzeraineté de tous les fiers et alleux détenus par ses frères et plusieurs domaines dans le Duché »[6].

En secondes noces, il épouse Isabelle de la maison capétienne de Courtenay, dont il a sept enfants[3],[2]. L'aîné, Jean Ier de Chalon-Auxerre, est auteur de la seconde branche, des comtes d'Auxerre et de Tonnerre, seigneurs de Rochefort[3],[2].

Il se marie une troisième et dernière fois avec Laure de Commercy[3],[2], fille Simon [II/III] de Broyes-Commercy ( /48), seigneur de Commercy[10]. Le couple a quatre enfants, dont Jean Ier de Chalon-Arlay (1259-1316), seigneur d'Arlay, auteur de la branche des seigneurs d'Arlay[3],[2]. La tige des Chalon-Arlay accroit les possessions de la famille en Comté[6].

Branche des Chalon-Auxerre-Tonnerre

La tige des Chalon, comtes d'Auxerre et de Tonnerre, est issue du second mariage de Jean le Sage[3],[2],[11]. Son fils Jean épouse en secondes noces Alix de Bourgogne-Auxerre ( ), héritière du comté d'Auxerre[12]. Leur fils, Guillaume ( ), lui succède pour le titre d'Auxerre, puis hérite de sa tante, Marguerite de Bourgogne ( ), celui de Tonnerre, réunissant ainsi les deux comtés[11].

Jean Ier de Chalon-Auxerre obtient de son père le château de Rochefort et ses dépendances, Chevigny et Byarne, en Comté[13]. Rochefort revient à la branche d'Arlay jusqu'en 1366 où la branche d'Auxerre-Tonnere la récupère[13].

Au cour de la Guerre de Cent Ans, les Chalon-Tonnerre prennent le parti du roi de France[11]. Louis II de Chalon-Tonnerre ( /24) se fait confisquer ses biens par le duc de Bourgogne au début du XVe siècle, puis Jean sans Peur s'empare de Tonnerre, en 1414[11]. Ses deux frères meurent au cours de batailles, marquant la fin en ligne masculine de la famille[11]. Ses deux sœurs, Jeanne II et Marguerite, cherchent à récupérer les biens familiaux au cours de procès[11]. Le mari de Marguerite, Olivier de Husson, hérite du titre de Tonnerre[14].

Branche des Chalon-Arlay, puis Orange-Chalon

Les Chalon-Arlay sont issus de la troisième alliance de Jean Ier avec Laure de Commercy[2]. Le fils aîné de cette union, Jean Ier de Chalon-Arlay ( )[2], accroit les possessions familiales et laisse à sa mort les fiefs « d'Abbans, Arlay, Arguel (près de Besançon), Chalamont, Châtel-Belin (autour de Salins), Châtillon/Courtine, Chavannes, Jougne (et ses péages), La Rivière, Lons-le-Saunier, Monnier, Montaigu, Miontfaucon, Montfleur, Montmahoux, Montrivel, Nozeroy, Orgelet, Saint-Laurent-la-Roche, Sellières » (Salitot, 1988)[6], contrôlant ainsi le Jura central, particulièrement le long de l'axe Salins-Pontarlier[15]. Comme le souligne Michelle Salitot (1988) « avec 516 fiefs, sa puissance dépasse celle de son cousin, le comte Othon IV »[6]. Les Chalon, sans vraiment posséder des biens à Besançon, ont cherché à s'implanter dans la cité épiscopale[16]. Jean de Chalon obtentient entre 1290 et 1300, « vicomté, mairie et gardienneté » de la cité[16]. Et à partir de 1303, une politique d'achat est engagée notamment dans le quartier commerçant du Maisel, à proximité de la mairie[16].

Jean III de Chalon-Arlay ( ) devient en 1393, par son mariage avec Marie des Baux-Orange, prince d'Orange[2].

Cette branche comtoise cherche à maintenir son indépendance face à aux ducs de Bourgogne, liés à la monarchie française[17]. En raison de la disparition de la branche des Chalon-Auxerre-Tonnerre, avec la mort sur les champs de bataille de plusieurs de ses membres et dont les biens sont peu à peu confisqués par le duc Jean sans Peur, les Chalon-Arlay se plient dans un premier temps à la volonté des princes, tout en cherchant à consolider leur puissance[15],[17]. Jean III de Chalon-Arlay est emprisonné et accusé de crime de lèse-majesté[17]. Le roi Philippe III le Hardi lui fait confisquer ses forteresses, l'obligeant à se soumettre à son autorité[17].

Louis II de Chalon-Arlay ( ), prince d'Orange, épouse en 1405 Jeanne de Montbéliard ( ), issue d'une puissante famille franc-comtoise[15],[17]. Il ajoute ainsi à son patrimoine constitué des terres entre Rougemont, au nord de Besançon, à la Provence et du lac de Neuchâtel à la Bresse, une partie de l'héritage des comtes de Montbéliard[15]. Sa mort en 1463 « ouvre une grave crise successorale et met en cause l’unité du domaine » (Locatelli, 2010)[18].

Son fils, Guillaume VII, par son mariage avec Catherine de Bretagne, « entre dans la parenté royale »[17]. Cette dernière est la par sa mère, Marguerite d'Orléans, la nièce du roi Charles VI.

Dernier descendant en ligne masculine de cette branche, Philibert de Chalon ( ), comme ses ancêtres, hésite « entre le ralliement au roi de France ou la fidélité à l’Empire »(Locatelli, 2010)[18]. Il opte finalement pour le ralliement à Charles Quint, effectuant une brillante carrière[18]. Sans postérité, il adopte René de Nassau, fils de sa sœur Claude de Châlon, et il lui transmet tous ses droits[4],[18].

Filiations

Résumé
Contexte

Sauf mention contraire, les dates correspondent aux premières et aux dernières mentions dans la documentation. Les personnalités précédées d'un (?) ne font pas clairement attestés.

Généalogie simplifié des comtes de Bourgogne et des comtes d'Auxonne

Les descendants de Renaud III ont retenu le titre de « comtes palatins », ceux de Guillaume, son frère, se qualifiant de comtes de Bourgogne, en laissant à leurs cadets — titrés comtes de Vienne — le comté de Mâcon[19].

Premiers degrés issus de Jean Ier de Chalon

Descendance de Jean Ier de Chalon[3],[20]. Dans la littérature, le nom de ses enfants peut être de Chalon, mais aussi parfois de Salins ou encore de Bourgogne.

Branche des Chalon-Auxerre-Tonnerre

Filiation de la famille des Chalon-Auxerre-Tonnerre, sires de Chalon, comtes d'Auxerre et de Tonnerre[29],[23].

Branche des Chalon-Arlay-Orange

Filiation de la famille des Chalon-Arlay, puis des Chalon-Orange[30],[18]

Suite des Chalon-Orange (1418-1530) :

Personnalités

Armoiries, adage et devise

Résumé
Contexte
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Armes des Chalon.

Les armes de la maison de Chalon se blasonnent ainsi de gueules à la bande or.[32],[33],[34].

On trouve ces armes sur les sceaux de Jean Ier de Chalon[35].

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Armes des Chalon-Arlay.

À partir de 1301, la bande est chargée d'une étoile d'azur.[36]. L'héraldiste Léon Jéquier (1985) indique que « la branche cadette des seigneurs d'Arlay brisait d'une étoile (ou molette) d'azur en chef de la bande » (Armorial neuchâtelois)[34].

L'Armorial de Franche-Comté indique que :

  • Timbre : une ramure de cerf d'or, ou un buste de vieillard, ou une triple couronne.[36]
  • Support : deux vieillards au naturel, ou deux lionceaux, ou deux sauvages.[36]

Des membres ont inséré des variantes[36].

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Armes des Chalon-Orange.

Lors de l'obtention du titre de prince d'Orange, les Chalon écartèlent l'écu à la bande d'or sur champ de gueules d'un huchet d'azur lié de gueules sur champ d'or, en chargeant le tout de l'écu de Genève : équipollé d'azur à cinq points d'or.[36]

Adage : Riches de Chalon[33]

René, fils de Claude de Chalon et héritier de Philibert de Chalon, dernier prince d'Orange, relève le nom et les armes de la famille d'Orange-Chalon à la mort de son oncle, et appose la devise Je maintiendrai Chalon[37].

Alliances

Les alliances des Chalon sont[38] : Maison capétienne de Bourgogne, maison capétienne de Courtenay, de Commercy, de Méranie, de Vignory.
De Vienne, de Ferrette, de Brienne, de Courtenay, de Beaujeu, de Mercueil, de Montréal, de Genève, de Dampierre.

Les alliances de la branche des Chalon-Auxerre sont[38] : de Lorraine, De Bourgogne (Duché), de Beaujeu, de Savoie, de Montbéliard (x 2), du Bec, de Châteauvillain, de Montfaucon, de Vienne, de la Baume (x 2), de Ghistelles, de la Trémoille, de l’Isle-Bouchard.
De Bourgogne (Duché), de Savoie, de Neufchâtel, de Thoire-Villars, d’Antigny de Sainte-Croix, de Sassenage, de Saulieu, de la Baume, de Husson.

Les alliances de la branche des Chalon-Arlay sont[38] : Maison capétienne de Bourgogne, de Clermont de Nesles, de la Tour du Pin, de Mello, de Genève (x 2), de Lorraine, de Vienne, de Baux d'Orange, de Montbéliard-Wurtemberg, d'Armagnac, de la Trémoille, d'Enghien, de Bretagne, de Savoie, de Bourbon, de Luxembourg.
De Savoie, de Montfaucon, de Beaujeu, de Vergy, de Vienne, de Toulongeon, de Fribourg-Neufchâtel, de la Chambre, de Nassau.

Notes et références

Voir aussi

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