Loading AI tools
organisme français de météorologie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Météo-France, établissement public à caractère administratif, est le service officiel de la météorologie et de la climatologie en France, et offre ses services à l'Andorre. À ce titre, il exerce les attributions de l'État en matière de sécurité météorologique des personnes et des biens. Météo-France est notamment chargé de l'observation, la prévision et l'étude des phénomènes météorologiques, de l'état du manteau neigeux et de l'état de la surface de la mer et de l'émission des vigilances météorologiques pour les territoires français de métropole et d'outre-mer. L'établissement est également chargé de la conservation de la mémoire du climat et de l'élaboration de projections climatiques globales et régionales. Météo-France exerce ses activités et ses missions dans le cadre d'un contrat d'objectifs et de performance avec l'État.
Fondation |
1855[1] (Service météorologique français à l’Observatoire de Paris) 1878 (Bureau central météorologique) 1920 (Office national météorologique) 1945 (Direction de la Météorologie nationale) (Météo-France) |
---|
Type | |
---|---|
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Administration publique (tutelle) des activités économiques |
Siège | |
Pays | |
Coordonnées | |
Langue de travail |
Effectif |
2 670[2] au 31/12/2023 dont 2 606 sous plafond d'emplois |
---|---|
PDG | |
Organisation mère | |
Filiales |
Centre national de recherches météorologiques, Centre international de recherche sur l'environnement et le développement, Sciences de l'Univers au Cerfacs (d), Predict Services (d) |
Affiliation | |
Budget |
404,6 M €[2] (2023) |
Site web |
SIREN | |
---|---|
TVA européenne | |
OpenCorporates | |
data.gouv.fr | |
Annuaire du service public |
Depuis le XIXe siècle, le service national français de météorologie a existé sous plusieurs noms[4],[5] :
Finalement, Météo-France est créé par le décret no 93-861 du comme établissement public sous la tutelle du ministre chargé des transports, par transformation des statuts de ce qui était, depuis 1976, la direction de la météorologie nationale (DMN) au sein du ministère des Transports[6],[7].
Les orientations stratégiques des missions et des activités de Météo-France sont fixées dans le cadre de contrats d'objectifs et de performance avec l'État[34],[35]. Son budget de 404,6 millions d'euros en 2023[2] est alimenté par l'État français (44,6 %), les redevances aéronautiques (21,2 %), la subvention au titre de la contribution à l'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT, pour 15,7 %), des recettes commerciales (8,6 % hors filiales), d'autres financements publics (7,3 %) et par des contrats de recherche (2,7 %).
Après avoir été situé 1 quai Branly à Paris, son siège se trouve 73 avenue de Paris à Saint-Mandé depuis . Une grande partie de ses services comprenant environ 1 000 salariés, soit plus d'un tiers de l'effectif total est installée à Toulouse depuis 1982. L'établissement compte sept directions interrégionales en métropole et cinq outre-mer, basées en Martinique (assurant la gestion et la coordination pour la Guadeloupe, les îles du nord Saint-Martin, et St-Barthélemy et la Guyane), en Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, à La Réunion et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Les plans de rationalisation et de maîtrise des dépenses engagés par Météo-France à partir de 2008 ont conduit à une diminution des effectifs et à la fermeture des deux tiers des implantations locales de l'établissement[36],[37]. Ces plans sont associés à une diminution de 17 % de 2012 à 2021 de la dotation de l'État à euros courants, qui est passée de 211,35 millions d'euros en 2012[38] à 174,7 millions d'euros en 2021 [39]. Le nombre d'implantations locales de Météo-France est passé de 108 sites en 2008 à 55 en 2017 avec la fermeture de 53 sites entre 2011 et 2016[36]. Ce nombre s'est réduit à 37 sites (et 4 référents territoriaux installés hors d'un centre) en Métropole en 2022[40]. Parallèlement, l'effectif des personnels a diminué de 29 % entre 2008 et 2022, passant de 3 649 en 2008[41] à 2 586 personnes en 2022[40]. Une partie de ces baisses d'effectifs (baisse du plafond d'emploi de 450 équivalents temps plein) se sont déroulées de 2017 à 2022 dans le cadre du programme « Action publique 2022 » lancé en par le gouvernement d'Édouard Philippe, dont les organisations syndicales avaient réclamé l’abandon[42]. En 2018, un rapport parlementaire de la commission des Finances estime que c'est alors la structure même de l’établissement qui se trouve remise en cause par cette baisse du plafond d'emploi de 450 équivalents temps plein[43]. Le Conseil exécutif de la collectivité de Corse présidé par Gilles Simeoni a publié le 21 août 2022, après les orages violents du 18 août dont les rafales de vent associées ont fait cinq morts en Corse, un communiqué dans lequel il pose la question : « Les baisses des effectifs au sein de Météo France ont-elles diminué la qualité de la surveillance, notamment en période nocturne[44] ? ».
2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 124 | 3 019 | 2 940 | 2 858 | 2 755 | 2 654 | 2 586 | 2 606 | - |
Météo-France est signataire du Pacte PME[45].
Météo-France est dirigé par un président-directeur général et administré par un conseil d'administration. Ce dernier comprend neuf représentants de l'État nommés pour quatre ans par le ministre chargé des transports, quatre personnalités nommées pour quatre ans par décret sur proposition du ministre chargé des transports et choisies en raison de leur compétence, et six représentants élus du personnel de Météo-France.
Le président-directeur général est choisi parmi les membres du conseil d'administration. Il est nommé pour quatre ans. Depuis , Météo-France est dirigé par Virginie Schwarz[3]. Le directeur général adjoint est, au , Alain Soulan[46].
Les anciens directeurs ou présidents-directeurs généraux de l'établissement comptent parmi eux :
Le personnel permanent sous plafond d'emploi de l'établissement est composé majoritairement de fonctionnaires de plusieurs corps de l'État (86 %[2] au 31/12/2023), d'agents contractuels de la fonction publique (11,5 %[2] au 31/12/2023), et d'ouvriers d'État (2,5 %[2] au 31/12/2023).
Parmi les fonctionnaires et ouvriers d'État, le personnel peut-être scindé en 4 grandes catégories[37] :
La majeure partie du personnel reçoit ainsi une partie de sa formation initiale à l'École nationale de la météorologie (ENM), école publique d'ingénieurs qui constitue une des directions de Météo-France et fait partie de l'Institut national polytechnique de Toulouse. L'ENM réalise aussi une partie de la formation professionnelle continue des agents de Météo-France[52]. L'ENM forme également des ingénieurs civils, ainsi que les personnels spécialisés en météorologie des Armées. Elle est localisée sur la Météopole, le campus toulousain regroupant la majorité des directions centrales et thématiques de Météo-France[53].
Le décret portant création de l'établissement public Météo-France définit ses missions[54].
En tant qu'organisme météorologique et climatologique national français, Météo-France est chargé[54]de surveiller 24 heures sur 24 l'atmosphère, l'océan superficiel et le manteau neigeux, d'en prévoir les évolutions et de diffuser les informations correspondantes. Il exerce les attributions de l'État en matière de sécurité météorologique des personnes et des biens.
Cette mission se traduit notamment par la publication de cartes de vigilance en cas de prévision de phénomènes météorologiques dangereux, et le support aux autres services de l'État pour la gestion des inondations et sécheresses. L'établissement contribue également à la gestion des risques sanitaires et technologiques dépendants de la météorologie : surveillance de la qualité de l'air, des pollens, prévision de la dispersion des pollutions accidentelles – chimiques ou nucléaires – dans l'atmosphère ou à la surface de la mer. Dans ses domaines de compétence, Météo-France est ainsi amené à intervenir en support aux services chargés en métropole et en outre-mer de la sécurité civile, de la prévention des risques majeurs et de la sûreté nucléaire.
Météo-France apporte également une assistance météorologique opérationnelle aux forces armées françaises, que ce soit sur le territoire national ou sur les théâtres d'opération à l'étranger. Cette mission est assurée par le Centre interarmées de Soutien météo-océanographique des forces (CISMF)[55] installé sur le site de Météo-France à Toulouse.
Météo-France est d'ailleurs chargé de :
En , Mediapart indique que les données personnelles des utilisateurs de l'application de smartphone de Metéo-France n'étaient pas sécurisées et transmises sans le consentement des utilisateurs. Divers traceurs pouvaient transmettre des données, notamment de géolocalisation, à diverses régies publicitaires[60].
En 2019 encore, les données de Météo-France ne sont pas en libre accès. Dans un rapport d'information du Sénat (2019), une des propositions était : « Accorder un accès gratuit aux données nécessaires à l’élaboration des politiques d’adaptation, notamment aux scénarios climatiques régionalisés de Météo-France »[61]. La proposition n'a pas été retenue ; il n'y a qu'un portail et certains outils ainsi que certaines fiches de stations donnant les normales.
En 2021, ce n'est plus le cas, cela s'accompagne d'une augmentation du nombre d'entreprises concurrentes (Libération titre: « Face à Météo France, des concurrents comme s’il en pleuvait »[62]).
En février et mars Le HuffPost et Libération ont fait état d'une enquête qui dénonce une dégradation des analyses météorologiques de Méteo-France suite à baisse des effectifs et l'utilisation d'une intelligence artificielle censée compenser le départ du personnel[63]. Des employés de l'entreprise décrivent également une dégradation de leur condition de travail qui affectent la qualité des bilans météorologiques[64]. Cette dégradation avait été dénoncée lors d'une grève en décembre 2023[65],[66].
Pour assurer ses missions, Météo-France conduit des activités techniques multiples dont les orientations stratégiques font l'objet de Contrats d'Objectifs et de Performance avec l'État.
Les observations sont la matière première utilisée par les météorologues pour prévoir le temps, et par les climatologues pour observer le climat. Le réseau d'observation de Météo-France se compose de différents systèmes gérés en propre ou avec d'autres organismes :
Aux observations effectuées par Météo-France s'ajoutent celles recueillies dans les autres pays. L'échange de données entre centres météorologiques se fait grâce à un système d'information spécifique et partagé, défini par l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
La modernisation et le renouvellement du réseau existant font partie des priorités fixées par l'État à Météo-France, notamment grâce à la poursuite du déploiement de stations automatiques de nouvelle génération et l'amélioration de la couverture radar du territoire métropolitain et outre-mer.
La prévision météorologique constitue un des cœurs de métier de Météo-France et consiste à prévoir l'évolution de l'atmosphère, de l'océan superficiel et du manteau neigeux. L'élaboration d'une prévision météorologique peut se décomposer en quatre étapes, les deuxième et troisième étapes constituant ce que l'on appelle la prévision numérique du temps :
Les prévisionnistes caractérisent aussi les risques de phénomènes dangereux et prennent des décisions concernant la vigilance météorologique. Ils assurent un contact direct avec certaines catégories d'utilisateurs, comme le service chargé de la sécurité civile.
Pour simuler le comportement de l'atmosphère, Météo-France développe et utilise deux modèles de prévision numérique du temps :
Pour réaliser leurs bulletins, les prévisionnistes expertisent les sorties de ces différents modèles de prévision, ainsi que les résultats des modèles des services météorologiques étrangers.
Météo-France participe également au même titre que tous les états membres au développement du modèle global de prévision du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, basé à Reading, en Grande-Bretagne, qui simule l'état de l'atmosphère jusqu'à 10 jours d'échéance.
L'optimisation constante de la pertinence et de la qualité de la prévision numérique, et l'amélioration des prévisions de l'état du manteau neigeux et de l'état de la surface de la mer font partie des priorités fixées à Météo-France.
Dès les années 1960, la direction de la Météorologie Nationale se dote de moyens de calcul et de stockage informatique de haute performance pour l'époque. Ceci afin de traiter et stocker les observations, réaliser les opérations en lien avec la prévision numérique du temps, et mener ses activités d'études et de recherche. Le premier calculateur installé au début des années 1960 est le KL 901[74], pouvant effectuer 100 000 additions ou soustractions, 8 000 multiplications ou 3 000 racines carrées à la seconde[75]. Les calculateurs de Météo-France sont alors installés au siège de Paris, avenue Rapp[76].
L'installation de plusieurs services centraux à Toulouse, dont le Service Central d'Exploitation de la Météorologie (SCEM) en 1992, où s'effectuent les prévisions à l'échelle nationale, conduit au transfert des activités de calcul à Toulouse. Ainsi, le Cray-2 SN2027 est installé en décembre 1991 à Toulouse pour une mise en opérationnel en février 1992[75]. En 1993, un Cray Y-MP C98 est installé et inauguré le 24 septembre sur le site de la Météopôle[77]. Il est remplacé par des supercalculateurs Fujitsu VPP700 puis VPP5000 durant la décennie 1997 à 2007, puis NEC SX8R et SX9 de 2007 à 2013[78].
En 2014, deux supercalculateurs Bull DLC B710 sont choisis, d'une puissance de calcul douze fois plus importante que celle du système précédent[79]. En 2017, ils sont remplacés par deux supercalculateurs Bull DLC B720, à processeurs Xeon E5, totalisant chacun environ 72 000 cœurs et d'une capacité de calcul d’approximativement 2,5 pétaflops, qui étaient en 61e et 62e positions au classement des supercalculateurs TOP500 de [80]. En 2020, l'établissement se dote de deux supercalculateurs d'une puissance de calcul crête théorique de 21,48 pétaflops, multipliant par 5,5 la puissance de calcul par rapport aux supercalculateurs précédents[81],[82]. Ils se trouvent en novembre 2020 en 30e et 34e positions au TOP500[83],[84]. Météo-France dispose aujourd'hui de moyens de calcul et de stockage parmi les meilleurs centres de calcul français et mondiaux, pour réaliser l'ensemble de ses activités opérationnelles et de recherche[85].
Annéed'installation | Nom | Système | Puissanceélectrique | Performanceréelle Linpack | Performancethéorique | Rang mondialau TOP500à l'installation |
---|---|---|---|---|---|---|
1993 | Cray Y-MP C98/4256 | 3,27 GFlop/s | 3,81 GFlop/s | 94e en 11/1993[86] | ||
1994 | Cray Y-MP C98/8256 | 6,85 GFlop/s | 7,62 GFlop/s | 127e en 06/1995[87] | ||
1997 | Fujitsu VPP700/26E | 58,0 GFlop/s | 62,4 GFlop/s | 68e en 06/1998[88] | ||
1999 | Fujitsu VPP5000/31 | 286,0 GFlop/s | 297,6 GFlop/s | 32e en 11/1999[89] | ||
2003 | Fujitsu VPP5000/64 | 563,0 GFlop/s | 614,4 GFlop/s | 147e en 06/2003[90] | ||
2007 | Sumo | NEC SX8R | 4,06 TFlop/s | 4,50 TFlop/s | 492e en 06/2007[91],[92] | |
2007 | Tori | NEC SX8R | 4,06 TFlop/s | 4,50 TFlop/s | 493e en 06/2007[91],[93] | |
2010 | Kumo | NEC SX9 | 16,3 TFlop/s[91] | Non classé | ||
2010 | Yuki | NEC SX9 | 16,3 TFlop/s[91] | Non classé | ||
2013 | Beaufix | Bullx DLC B710 Blades | 401,0 kW | 500,28 TFlop/s | 557,28 TFlop/s | 62e en 11/2013[94] |
2014 | Prolix | Bullx DLC B710 Blades | 464,86 TFlop/s | 513,22 TFlop/s | 81e en 06/2014[95] | |
2016 | Prolix2 | Bullx DLC 720 | 830,4 kW | 2,17 PFlop/s | 2,53 PFlop/s | 41e en 06/2016[95] |
2016 | Beaufix2 | Bullx DLC 720 | 830,2 kW | 2,16 PFlop/s | 2,58 PFlop/s | 52e en 11/2016[96] |
2020 | Belenos | Bull Sequana XH2000 | 1655 kW | 7,68 PFlop/s | 10,47 PFlop/s | 29e en 06/2020[83] |
2020 | Taranis | Bull Sequana XH2000 | 1672 kW | 8,19 PFlop/s | 10,32 PFlop/s | 30e en 11/2020[84] |
L'affichage des données ponctuelles ou grillées issues des observations ou des modèles de prévision numérique est réalisé sur des logiciels équipant l'ensemble des stations de travail des prévisionnistes. Un premier système appelé SYNERGIE a été utilisé entre 1994 et la fin des années 2010. En 2016, l'établissement a terminé de déployer une nouvelle station de travail plus interopérable appelée Synopsis.
La climatologie est la branche de la météorologie consacrée à l'étude du climat. Météo-France contribue à reconstituer le climat passé à travers notamment des actions de sauvegarde de données anciennes et à caractériser le climat présent et les événements extrêmes (canicule, sécheresse, vagues de froid, tempêtes...). Ses climatologues travaillent par ailleurs à préciser l'évolution future du climat et les impacts associés, notamment en développant un modèle global de climat et les versions régionales. Ces efforts profitent au développement de services climatiques en appui aux politiques d'adaptation au changement climatique. La contribution à la lutte contre le changement climatique est une des orientations stratégiques fixées à Météo-France par l'État sur la période 2012-2016.
Météo-France est chargé de la conservation de la mémoire du climat, dans le continuum de ses activités météorologiques. La mémoire du climat impose la collecte des observations et des conditions de mesures, les « métadonnées », qui sont conservées au même titre que les données elles-mêmes.
Dans le cadre de la mission de « mémoire du climat » confiée à Météo-France, une action majeure mobilise Météo-France et les Archives nationales[97],[98]. La signature en du partenariat scientifique entre les deux institutions et le soutien de la Fondation BNP Paribas, a permis de mener une opération de grande ampleur. Un travail d'inventaire scientifique et archivistique est effectué sur les relevés climatologiques de la période 1850-1970 conservés par les Archives nationales à Fontainebleau. Les carnets d'observations, les comptes rendus quotidiens (CRQ), les relevés des départements, des postes bénévoles, des écoles normales, des hôpitaux militaires d'outre-mer sont autant de sources précieuses d'informations pour la connaissance du climat passé de la France et de ses anciennes colonies.
Sur la base des données météorologiques anciennes, Météo-France produit de longues séries homogènes de référence qui permettent de caractériser les évolutions passées du climat en métropole et en outre-mer. La technique dite « d'homogénéisation » utilisée vise à extraire toute perturbation des mesures qui ne seraient pas liée à une évolution climatique. Ces longues séries de données permettent d'étudier la variabilité naturelle et anthropique (engendrée par les activités humaines) du climat qui est une part très importante de l'activité de recherche sur le climat. Météo-France dispose de plus de 200 séries homogénéisées de température minimale et maximale et 1100 séries de précipitations en métropole depuis les années 1950, et d'environ 30 séries de température minimale et maximale et 70 séries de précipitations en Outre-Mer[99].
En se basant sur les différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre définis par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Météo-France réalise des projections climatiques. Elles visent à quantifier les changements climatiques à l'échelle du globe et régionale, mais aussi leurs impacts sur les phénomènes comme la mousson, les cyclones tropicaux ou encore la fonte de la banquise. Ces projections climatiques sont réalisées grâce à des modèles climatiques.
Depuis les années 1990, Météo-France développe ses propres modèles climatiques. De son modèle global Arpège utilisé pour ses prévisions météorologiques, l'établissement a décliné une version décrivant le climat à long terme : Arpège-Climat[100],[101]. Les chercheurs de Météo-France réalisent également des projections plus fines, à l'échelle régionale ou d'un pays, grâce au modèle Aladin-Climat pour préciser les impacts locaux de changements climatiques, au plus près des attentes des utilisateurs[102].
L'établissement développe et commercialise des services climatiques destinés aux décideurs, aux entreprises, aux organismes techniques et du public. L'objectif est de leur fournir des informations sur le climat passé et futur sous une forme adaptée à leurs besoins, afin qu'ils puissent prendre en compte les impacts du changement climatique dans le pilotage de leurs activités.
Météo-France accompagne des acteurs nationaux, locaux, publics ou privés de secteurs variés (énergie, tourisme, agriculture, urbanisme...) dans trois domaines spécifiques :
Météo-France contribue ainsi aux politiques publiques d'atténuation et d'adaptation prévues par le Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). L'établissement met notamment à la disposition des collectivités (régions, départements, villes) des produits standards dérivés de ses projections climatiques pour les aider à définir leurs Plans climat énergie territoriaux et les schémas régionaux climat-air-énergie.
De plus, l'établissement met librement à disposition des citoyens, de bureaux d'études, chercheurs et acteurs climat-sensibles des données sur le climat futur. Météo-France a ainsi développé une application sur les évolutions du climat passé et futur à l'échelle régionale sur le territoire métropolitain, Climat HD, gratuite et accessible à tous. Il coordonne et enrichit également depuis 2012[103] le portail internet DRIAS-les futurs du Climat[104] (donner accès aux scénarios climatiques Régionalisés français pour l'Impact et l'Adaptation de nos Sociétés et environnement), également gratuit et accessible à tous.
Les activités de recherche de Météo-France viennent en support à l'ensemble des métiers de l'établissement. Elles sont les sources des innovations mises en œuvre en matière d'observation, de prévision numérique du temps et de simulation climatique. La DESR (direction de l'enseignement supérieur de et la recherche) de Météo-France comprend, en association avec le CNRS et d'autres organismes :
En 2022, le CNRM compte environ 100 chercheurs, 150 ingénieurs, techniciens et administratifs, 50 post-doctorants et 60 doctorants [105].
Les orientations stratégiques fixées par l'État à Météo-France sur la période 2012-2016 font de la recherche une priorité[106] de l'établissement pour lui permettre de "s'imposer comme une référence par son excellence scientifique, technique et opérationnelle".
Les travaux de recherche portent principalement sur la prévisibilité des phénomènes atmosphériques, l'étude du climat et du changement climatique, le cycle de l'eau, l'étude des échanges océan/atmosphère, la physico-chimie atmosphérique, la météorologie urbaine, l'assimilation et la modélisation pour la prévision numérique du temps, les développements instrumentaux et la modélisation pour la prévision numérique du temps, les développements instrumentaux et l'étude du manteau neigeux.
Météo-France mène en outre des recherches sur la prévision des cyclones. Elles sont portées par la cellule recherche cyclone, en lien avec le CNRM. La cellule recherche cyclone est une division de la direction interrégionale Océan Indien de Météo-France et fait partie du LACy (Laboratoire de l'atmosphère et des cyclones - UMR 8105 CNRS/Météo-France/université de la Réunion).
Afin de pouvoir emporter des instruments de recherche au sein même des phénomènes météorologiques à étudier, Météo-France (comme la direction de la météorologie nationale, précédemment), a exploité plusieurs avions, souvent largement modifiés.
En 1968, elle exploitait un Cessna 206TU puis début des années 1980, un Piper Aztec (immatriculé F-BLEB toujours en service au sein de SAFIRE. De 1987 à 2002, Météo France exploitait un Merlin IV (F-GMTO), qui est maintenant visible dans le musée Aeroscopia à Blagnac.
Météo France possède actuellement un ATR-42 F-HMTO, qui est lui aussi exploité au sein de SAFIRE.
Les activités commerciales de Météo-France ont pour vocation de répondre aux attentes en prestation météorologique et climatologiques des grands secteurs de l'économie, sur un marché concurrentiel organisé en deux grands domaines, les citoyens et le secteur professionnel[107].
Le réseau national de détection de la foudre est équipé de 20 capteurs répartis sur le territoire métropolitain qui suffisent à détecter plus de 98 % des impacts au sol avec une précision médiane de 100 m[73]. Chaque capteur détecte les éclairs dans un rayon maximum de 1 000 kilomètres[72]. Il est géré par la filiale Météorage qui commença comme une entreprise indépendante en 1987[16]. En 2001, la société est rachetée par Météo-France et un partenaire minoritaire, Global Atmospheric Inc., une firme américaine chef de file mondial dans la production et l'utilisation de détecteurs de foudre. Vaisala rachète cette dernière l'année suivante et la renomme Vaisala-GAI Inc[16],[108].
Météorage fournit non seulement des informations à Météo-France, mais comptait en 2017 plus de 1 600 abonnés dans une multitude de secteurs d'activité. Parmi ceux-ci figurent des entreprises aéronautiques comme Turboméca, des sites récréatifs comme le parc d'attraction Disneyland Paris, des hôpitaux, la Fédération de l'hôtellerie de plein air (FNHPA), etc., tant en France que dans d'autres pays grâce à son association avec des sociétés partenaires européennes et ailleurs dans le monde[109]. Son réseau de détecteurs est également étendu à une large partie de l'Europe de l'Ouest avec une centaine de capteurs[73].
Les services sont l'évaluation climatologique des risques de foudre dans des zones visées par projets de développement, les alertes en cas d'orages et le suivi des orages en temps réel, le développement d'outils de prévision de la foudre en conjonction avec les modèles de prévision immédiate avec des partenaires. La société vend aussi son expertise à propos de l'installation de réseaux de détection de foudre pour des clients spécialisés[110].
En 2021, cette filiale Météorage compte 25 employés et est dirigée par Dominique Lapeyre de Chavardès[111].
Météo-France a confié la commercialisation des espaces publicitaires de ses sites Internet et applications mobiles à des régies publicitaires[112],[113] :
La coopération internationale est essentielle en météorologie et climatologie, aussi bien sur le plan opérationnel que pour la recherche. Météo-France représente la France et participe activement aux activités des quatre organisations mondiales et européennes qui structurent cette collaboration :
Météo-France assume des responsabilités opérationnelles dans le cadre d'autres institutions internationales :
Certaines entités en outre-mer ont des responsabilités importantes au niveau international :
Météo-France intervient aussi en appui des politiques françaises de coopération et d'aide au développement. En Afrique, Météo-France soutient ainsi le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (Acmad).
La mise à jour du logo en 2016 a donné lieu à différentes analyses[114].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.