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biologiste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Lucie Randoin, née le à Bœurs-en-Othe et morte le à Paris[1] (inhumée dans le caveau familial dans l'Allier[2]), est une biologiste et hygiéniste française.
Naissance | |
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Décès |
(à 75 ans) 5e arrondissement de Paris |
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Nom de naissance |
Gabrielle Lucie Fandard |
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Formation | |
Activité |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Maître | |
Partenaire |
Théophile Julien Lognoné (d) |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Archives nationales (19800035/320/43186) |
Elle est la première femme à avoir enseigné à la faculté de médecine de Paris et la première femme biologiste médicale à l'Académie de médecine après Marie Curie.
En 1892, la famille déménage à Passy et ses parents ouvrent une librairie[3]. Elle perd ses parents lorsqu'elle est étudiante et doit gagner sa vie[3].
Lucie Randoin passe son bac et s'inscrit en licence ès science à l'université de la Sorbonne en vue de passer l’agrégation[3]. Elle obtient sa licence ès sciences en 1908[4] puis son diplôme d'études supérieures en 1909[5].
De 1909 à 1919, elle travaille dans le laboratoire de physiologie de la faculté des sciences de Paris[3]. Grâce à sa réussite scolaire, elle est admise à l'École normale supérieure de Paris[6] en tant qu'auditeur libre puisque agrégation est réservée aux hommes[3]. Arrivée seconde[5] à l'agrégation de sciences naturelles en 1911[7], elle est la deuxième femme à passer le concours avec succès après Marie Robert[5]. Elle commence alors une thèse sur le « Sucre libre et sucre protéidique du sang »[8],[6]. La partie expérimentale de son travail de recherche pour sa thèse est presque terminé lorsque arrive la Première Guerre mondiale[3]. Étant assistante d'Albert Dastre et devant la pénurie d'hommes mobilisés au front, elle devient maître de conférences[3] et est la première femme à avoir enseigné à la faculté de médecine de Paris[9]. Sa thèse est soutenue avec succès le à la faculté des sciences de Paris sous la direction d'Albert Dastre[5].
De 1919 à 1922, Lucie Randoin travaille au Laboratoire de physiologie dirigé par Paul Portier à l'Institut océanographique de Paris[5].
Elle est directrice du laboratoire de physiologie du centre de recherches sur l'alimentation dépendant du ministère de l'Agriculture[note 1],[4] de 1922 à 1953[9] et de l'EPHE à partir du 12 novembre 1930[5]. En 1922, elle dirige également le laboratoire de physiologie de la nutrition de l'Institut national agronomique[4].
En 1937, le CNRS subventionne la création d'un service d’enquêtes nationales sur l'alimentation, dont elle assure la direction[4]. En 1938, elle est directrice de l'Institut supérieur de l'alimentation (ISA) qui dépend de la Société scientifique d'hygiène alimentaire (SSHA)[5],[9]. Elle est secrétaire générale de la SSHA en 1942[4],[5].
En 1939, le laboratoire de physiologie de la nutrition est créé par le CNRS sous la direction de Lucie Randoin[4].
Avec l’administration de l'enseignement technique, elle fonde avec Jean Trémolières[5] en 1951 l'Institut supérieur de l'alimentation et de l'école de diététique, dont elle assure une partie des enseignements[4].
Membre titulaire de la Société de biologie élue le 21 mars 1931[4], elle est présidente de la Société de chimie biologique en 1944[4]. Lucie Randoin est élue membre libre de l'Académie de médecine le 21 mai 1946[8].
Lucie Randoin a essentiellement travaillé sur les questions de nutrition dont elle a été une des plus grandes spécialistes avec des travaux principalement consacrés aux vitamines[10].
Pendant la guerre de 1914-1918, Lucie Randoin assure, à titre bénévole, la direction des travaux pratiques au Laboratoire de physiologie de la Sorbonne, en l'absence du chef de travaux et des préparateurs, tous mobilisés, d'octobre 1914 à janvier 1918[10].
Avec la grande bascule de la pharmacie de la recherche chimique vers la biotechnologie, l’essentiel des nouveaux médicaments est issu en tout ou partie de travaux académiques[10].
Lucie Fandard se marie le 28 juillet 1914 avec Arthur Randoin[5], un géologue qu'elle rencontre en préparant son agrégation[3] et qui est assistant au Collège de France[4]. Deux jours après leur mariage, son mari est mobilisé pour le front de la Première Guerre mondiale, dont il rentre en 1918 avec une insuffisance pulmonaire[3]. Le couple n'a pas d'enfants[10].
Tout au cours de sa vie, elle peint et écrit des poèmes[3].
Ses obsèques sont célébrées à l’église Saint-Étienne-du-Mont puis elle est inhumée dans le caveau familial de Chezelle dans l'Allier[4].
Lucie Randoin est l'autrice de nombreux ouvrages sur la diététique[5] et ses travaux sur le sel de Guérande pour augmenter l'apport en calcium des œufs et les rendre plus solides sont importants.
Entre le décès de Marie Curie en 1934 et l’élection de Lucie Randoin en 1946, aucune femme n'est admise à l'Académie de médecine[11].
Le conseil départemental de l'Yonne inaugure en une salle Lucie-Randoin à Auxerre[12], lieu de rassemblement de 30 étudiants en première année de médecine (en visioconférence)[13].
Le 23 septembre 2023 a lieu l'inauguration de la rue Lucie-Fandard-Randoin à Bœurs-en-Othe, dans l'Yonne[12], réactualisant la démarche de plaques mémorielles déjà existantes à Guilers (Finistère) et Guichen (Ille-et-Vilaine) en hommage à Lucie Randoin.
Un hologramme ou robot intelligent à l’effigie de Lucie Randoin projeté sur des particules d'eau a été proposé pour l'Exposition universelle de 2025 dans la baie d'Osaka[14].
Lors des Journées nationales de diététique et de nutrition, un prix portant son nom est attribué tous les ans[10].
Un appel en faveur de la conception d'un timbre à son effigie a été lancé au niveau mondial. En Asie, Hong-Kong et Macao ont manifesté leur intérêt pour participer à cette initiative. Une demande de conception d’un timbre-poste a aussi été transmise au Stamp Advisory Committee de Singapour : la cité-État importe plus de 90 % de ses aliments et a pour ambition de renforcer sa capacité à produire 30 % des besoins nutritionnels localement d’ici à 2030. Un objectif qui aurait été dans la droite ligne des recherches menées par Lucie Randoin[15].
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