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loi française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La loi française no 2015-992 du relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), aussi dite de manière abrégée « loi de transition énergétique » ou « loi sur la transition énergétique et pour la croissance verte »[1] est une loi proposée en 2014 par le gouvernement français via la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, et présentée comme une loi « d'action et de mobilisation ».
Titre | Loi no 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte |
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Référence | NOR : DEVX1413992L |
Pays | France |
Type | Loi ordinaire |
Législature | XIVe législature de la Ve République |
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Gouvernement | Gouvernement Manuel Valls II |
Adoption | |
Promulgation | |
Publication | |
Version en vigueur |
Lire en ligne
Cette loi fixe les grands objectifs d’un nouveau modèle énergétique français, dans le cadre mondial et européen (la loi « Contribue à la mise en place d’une Union européenne de l'énergie »[2]). Elle vise aussi à encourager une « croissance verte » (100 000 emplois espérés sur 3 ans) en réduisant la facture énergétique de la France et en favorisant des énergies dites « nouvelles », propres et sûres. Elle comporte aussi des dispositions favorisant l'économie circulaire et une meilleure gestion des déchets[3].
Elle comporte 8 titres et 215 articles. Elle a été adoptée par le législateur le puis validée le par le Conseil constitutionnel[4], et publiée au Journal officiel le [5], quelques mois avant la conférence de Paris sur le climat en .
Elle a conduit à l'élaboration de trois différentes stratégies :
Au moment du vote final parlementaire, environ 50 % des textes d’application[10] étaient prêts pour la consultation. À ce moment, selon la ministre, tous, c'est-à-dire une centaine de décrets d'application, près de 45 ordonnances, 25 décrets et ordonnances) devaient être publiés avant la fin 2015.
Cette loi s'inscrit dans l'évolution nationale et internationale du droit vers une meilleure prise en compte des enjeux énergétique, climatique et de qualité de l'air, et en particulier dans les suites du Grenelle Environnement puis des débats et consultation sur l'énergie (avec en un débat national et citoyen sur la transition énergétique, organisé par la Commission nationale du débat public, et conclu après 8 mois de débats par un document de synthèse remis au Gouvernement lors de la Conférence environnementale des 20 et ). La loi intègre aussi les travaux de préparation d'un projet de loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique français dont les principes ont été présentés au Conseil national de la transition énergétique le .
Après une définition des objectifs, le texte aborde 8 thèmes prioritaires (bâtiment, mobilité, économie circulaire, énergie-climat, sûreté nucléaire, procédures et gouvernance territoriale de la transition). Il est structuré en 8 titres, comme suit :
Titre de la loi | Thème | Chapitres (le cas échéant) | numéros des articles |
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Titre I | Définir les objectifs communs pour * Réussir la transition énergétique : * Renforcer l'indépendance énergétique et la compétitivité économique de la France, * Préserver la santé humaine et l'environnement et * Lutter contre le changement climatique | 0 | Articles 1 et 2 |
Titre II | Mieux rénover les bâtiments pour économiser l’énergie, faire baisser les factures et créer des emplois | 0 | articles 3 à 33 |
Titre III | Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l'air et protéger la santé | Chap I : Priorité aux modes de transport les moins polluants (articles 34 à 36) Chap II : Efficacité énergétique et énergies renouvelables dans les transports (articles 37 à 43), Chap III : Réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques et qualité de l'air dans les transports (articles 44 à 63) Chap IV : Mesures de planification relatives à la qualité de l'air (art. 64 à 68) | Articles 34 à 68 |
Titre IV | Lutter contre les gaspillages et promouvoir l'économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage | 0 | Articles 69 à 103 |
Titre V | Favoriser les énergies renouvelables pour diversifier nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires, réparti en 2 chapitres | Chap I : Dispositions communes (articles 104 à 115) Chap II : Concessions hydroélectriques (articles 116 à 118) Chap II : Mesures techniques complémentaires (articles 119 à 132) | articles 104 à 132 |
Titre VI | Renforcer la sûreté nucléaire et l'information des citoyens | 0 | art 123 à 132 |
Titre VII | Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité | Chap I : Simplification des procédures (art 133 à 147) Chap II : Régulation des réseaux et des marchés (art 148 à 166) Chap. III : Habilitations et dispositions diverses (art 167 à 172) | Articles 133 à 172 |
Titre VIII | Donner aux citoyens, aux entreprises, aux territoires et à l'État le pouvoir d'agir ensemble | Chap I : Outils de la gouvernance nationale de la transition énergétique : programmation, recherche et formation (articles 173 à 186) Chap II : Le pilotage de la production d'électricité (art 187) Chap III : La transition énergétique dans les territoires (188 à 202), Chap IV : Dispositions spécifiques aux outre-mer et aux autres zones non interconnectées (203 à 215) | Articles 173 à 215 |
Les grands objectifs de la loi sont précisés dans son titre I. Ils concernent principalement :
Ceci se traduit dans le code de l'énergie (Article L100-4[13]) par les objectifs suivants :
Pour atteindre ses objectifs, la loi cherche à mobiliser 3 classes d'acteurs de la société (entreprises, territoires et citoyens), via 42 mesures :
Ces mesures sont transversales ou sectorielles.
Le champ de la loi est large, car elle traite des grands enjeux énergétiques, écologiques et climatiques, mais aussi des sujets plus prosaïques mais discrètement ou liés à l’énergie et au climat et à l'air, comme le gaspillage, la réglementation sur l’usage des pesticides (qui seront interdits dans les espaces verts publics à partir de 2016, plutôt qu'en 2020), ou encore les sacs de caisse en plastique (qui seront supprimés au )[16] et les gobelets, verres et assiettes jetables en plastique (à remplacer avant 2020 par des matériaux biosourcés et compostables)[16].
La loi encourage aussi une meilleure gestion des déchets ultimes (à brûler comme combustible alternatif ou combustible solide de récupération (CSR)[17] ou à valoriser en matériau plutôt qu’enfouir[17]), des déchets ménagers (diminution de 7 % avant 2020 par rapport à 2010), en mobilisant les artisans et professionnels (ex : les vendeurs de matériaux de construction doivent prévoir des points de collectes des déchets de construction et atteindre en 2020 l’objectif de 70 % de recyclage des déchets du BTP (270 millions de t/an, soit le premier gisement de déchets en France) grâce notamment à l’économie circulaire, etc. Un amendement a en outre rendu illégal l'obsolescence programmée qui sera juridiquement considéré comme une « tromperie »[16]. Pour faciliter la transition vers les énergies renouvelables, la loi autorise les sociétés développant ces projets à faire participer financièrement les particuliers et les collectivités proches des installations, de façon directe ou en passant par des professionnels du financement participatif[18].
Concernant le logement, le législateur a voulu lutter contre la précarité énergétique avec un critère minimal de performance énergétique introduit dans les « critères de décence des logements » et en reportant de 15 jours (du 15 au ) la date à partir de laquelle les fournisseurs d’électricité, de chaleur ou de gaz peuvent dans une résidence principale interrompre leur service à la suite du non-paiement de leurs factures, et la création d’un « chèque Énergie »[16]. Un carnet numérique de suivi et d’entretien (ou carnet numérique de santé du logement) sera obligatoire en 2017 pour chaque immeuble privé neuf à usage d’habitation[16]. Le résidentiel privé devra avant 2030 avoir bénéficié d’une rénovation permettant « une consommation moyenne en énergie primaire inférieure à 330 kilowattheures par mètre carré et par an »[16].
Concernant le transport, il s’agit de développer l’usage des moyens de déplacement les moins polluants. Ainsi la voiture électrique et le développement des infrastructures de recharge sont encouragés. Il en va de même des modes de déplacements actifs et «doux», notamment du vélo de fonction, à la suite d'une expérimentation menée par 18 entreprises volontaires, représentant 8 000 salariés. L'indemnité kilométrique vélo (IKV) versée par l’employeur, qui a été fixée par décret ()[19] à 25 centimes/km pour le secteur privé[20],[21], s'avère en fait facultative, laissée à la discrétion des employeurs[22], et « le montant cumulé des indemnités perçues, exonéré d'impôt et de cotisations sociales, est plafonné dans la limite de 200 €/an »[21] et un observatoire de l'indemnité kilométrique vélo est mis en place par le Club des villes et territoires cyclables et l’Ademe[21].
L’utilisation d’autres modes que le transport routier ainsi que l’usage des véhicules partagés sont aussi encouragés et la loi donne une définition du covoiturage. Les entreprises employant plus de 100 salariés sur un même site devront mettre en place des plans de mobilité. L’élaboration de plans de mobilité rurale est également prévue. L’obligation d’information sur les émissions des prestations de transport est étendue à l’ensemble des GES (et non plus seulement au CO₂).
Pour accélérer le déploiement des véhicules à faibles émissions de GES et de polluants atmosphériques, la loi impose une obligation de renouvellement, par des véhicules peu émissifs, des flottes publiques ainsi que des flottes des loueurs automobiles, des taxis et des VTC. Les véhicules les moins polluants pourront bénéficier de conditions de circulation et de stationnement privilégiées. Des ordonnances permettront de favoriser le développement du transport par câble en milieu urbain et d’expérimenter la circulation de véhicules autonomes sur la voie publique.
Pour améliorer la qualité de l’air, la loi prévoit la fixation, par décret, d’objectifs nationaux de réduction des émissions de polluants atmosphériques et l’élaboration d’un plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA), le renforcement du contrôle des émissions lors du contrôle technique des véhicules, ainsi que la possibilité de déterminer des zones à circulation restreinte (ZCR) où l’accès sera réservé aux véhicules les moins polluants. La qualité de l’air sera mieux prise en compte dans les documents de planification territoriale. La première ZCR a été mise en place à Paris le [23].
Enfin, une mairie pourra créer des zones à vitesse réduite à 30 km/h partout dans sa commune.
La loi prévoit la production de la stratégie de développement de la mobilité durable (SDMP), conçue comme une annexe à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
Les priorités de cette stratégie sont précisées par la loi :
Une étude réalisée en 2021 par la Banque de France montre que la loi a eu un effet positif pour lutter contre les investissements néfastes pour le climat. L'obligation des sociétés financières à rendre publiques des informations liées au climat a freiné les investissements dans les énergies fossiles. Ainsi, « les investisseurs français concernés par la loi ont réduit leurs portefeuilles de titres fossiles de 40% environ en moyenne »[24].
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