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Loi sur la transition énergétique du 17 août 2015 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La stratégie nationale de mobilisation de la biomasse (SNMB) est une stratégie française découlant de l'application de la Loi sur la transition énergétique du (LTECV), juridiquement annoncée le [1] et mise en ligne le (date d'entrée en vigueur).
Elle a une dimension interministérielle et transversale forte (co-élaborée sous l'égide des « ministres chargés de l'agriculture, de la forêt, de l’environnement, de l’énergie, de la mer, de la construction et de l’industrie » et approuvée par eux et le 1er ministre[2].
Elle participe à la volonté de développer une économie décarbonnée (non dépendante des énergies fossiles), plus circulaire et plus soutenable. Les objectifs nationaux de mobilisation de biomasse sont qualitatifs et quantitatifs. Pour cela elle identifie et promeut les bioénergies dans le respect des grands équilibres alimentaires, économiques et écologiques, toute en étant articulée avec d'autres cadres et dispositifs tels que le Plan National Forêt Bois (PNFB), le Plan National de Prévention et Gestion des Déchets (PNPGD), la Stratégie Nationale Économie Circulaire, la Stratégie nationale pour la bioéconomie ; et préciser dans quelle mesure chaque région pourrait participer aux objectifs nationaux d'équilibrage de l'offre et de la demande en biomasse-énergie.
Un rapport parlementaire (2016) de l'OPECST parle de transition vers une Bioéconomie.
Le projet d'une stratégie est mentionné à l'article L. 211-8 du code de l'énergie et initiée par un décret en vigueur depuis le 20 aout 2016, signé le 19 aout 2016 après avis favorable de la Commission consultative d'évaluation des normes[3] basé sur un projet de décret[4] datant de 2016, soumis à consultation publique en 2016. La SNMB sera le cadre national des Schémas régionaux Biomasse[5] prévus par la loi LTECV et qui se construiront parallèlement (18 régions sont concernées dont la Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion & Mayotte).
Son processus de rédaction a été lancée le [6].
Il s'inscrit dans les suites des grandes conférences internationales sur l'environnement et le climat (depuis Rio en ), des stratégies et législations européennes sur le climat et l'énergie, et en France dans la continuité de documents tels que les schémas de services collectifs de l'énergie et des Schémas régionaux climat air énergie (initiés par le Grenelle Environnement. Il fait notamment suite à un plan d’action national en faveur des énergies renouvelables pour la période 2009-2020 et la présentation des perspectives découlant de la nouvelle approche du paquet « énergie » présenté par la commission le (prévoyant un objectif de consommation finale brute d’énergies renouvelables à 27,4 Mtep en 2015. Mais seuls 48 % des objectifs de ce plan pour 2015 avaient été atteints pour l’électricité et 73 % pour la production de chaleur[7]. Selon le rapport parlementaire d’information de 2016 de l’Assemblée nationale[8], ce retard serait principalement dû au « sous-dimensionnement » du fonds Chaleur de 2009 à 2014 et selon le CGDD (2016) aussi lié aux conditions climatiques de ces années, plus chaudes et qui ont eu un impact notable sur le niveau de consommation de biomasse solide pour le chauffage.
Le , conformément à la loi[9], le directeur général de l’énergie et du climat a saisi l'Autorité environnementale du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) sur le projet de SNBM[10]. Des compléments lui ont été donnés le [10].
Le , l'Autorité environnementale (AE) dans son avis[11] sur le projet de stratégie formule plusieurs remarques critiques[12] et émet plusieurs recommandations[10]. Elle rappelle aussi que ce document doit s’articuler et se mettre en cohérence avec une quinzaine de plans, programmes et documents d’orientations stratégiques (L'AE souhaitait notamment une meilleure articulation entre la SNMB et la stratégie nationale de la bio-économie, au regard notamment de la mobilisation accrue de la biomasse et des possibles concurrences entre usages ; ex. : « L’Ae recommande de présenter plus en détail l’articulation envisagée entre la SNMB et la stratégie nationale de la bio-économie, au regard notamment de la mobilisation accrue de la biomasse et des possibles concurrences entre usages »)[12],[10].
L'Autorité s'y interroge sur la méthode, les hypothèses[13], les postulats qui la sous-tendent, l'« absence de scénario de référence » et de scénarios prospectifs[14], ainsi que sur son opérationnalité en termes d'aptitude à déclencher une mobilisation supplémentaire de biomasse tout en garantissant la durabilité (notamment au regard des sols, de la biodiversité, des émissions de gaz à effet de serre), et tout en minimisant les concurrences entre usages (alimentaire, biocarburants, agriculture, matériaux, énergie…), le risque d'une surexploitation de la ressource ne semblant pas pouvoir être écarté, en conséquence de quoi « L’Ae recommande de confier à un conseil scientifique le soin de proposer une grille d’analyse permettant de faire le lien entre les indicateurs retenus et une appréciation des effets environnementaux de la SNMB »[10].
Pour l'AE : « À défaut d’avoir prévu un mécanisme incitant en toutes circonstances à produire de manière durable l’énergie finale la moins carbonée, l’Ae recommande de compléter le dossier par une appréciation de la durabilité, en incluant au moins l’évolution du contenu carbone et des atteintes à la biodiversité, des productions prévues à partir de la biomasse selon les différentes filières mobilisées »[10], en s'appuyant sur un conseil scientifique et technique (annoncé dans un mémoire en réponse, comme « en cours de constitution (...) pour mieux fonder et partager les évaluations des potentiels de biomasse mobilisables et la connaissance des flux actuels). Pour appréhender l’ensemble des effets environnementaux de la mobilisation de la biomasse il sera encore nécessaire de réunir des expertises diversifiées et de produire de nouvelles connaissances, notamment sur des domaines comme les analyses de cycle de vie, l’agronomie, la pédologie, la foresterie, la biodiversité, le climat, qui sont autant de domaines scientifiques très actifs. » (en 2017). Il devrait être installé au sein de l'Observatoire national de la ressource en biomasse[10].
À la suite de cet avis, dans une version V2[15], la SNMB a inclus de nouveaux détails sur « le choix opéré de satisfaire en priorité la demande nationale par des ressources nationales, sans exclure toutefois le recours transitoire aux importations », avec en outre un « chiffrage du niveau potentiel d’importations nécessaires à l’atteinte des objectifs nationaux » (dans le chapitre D[10]).
Une EES (évaluation environnementale stratégique) a porté sur le projet de SNMB, conclue par un rapport d'évaluation rendu en [16], et suivie de quelques modifications du texte (ajout de 3 recommandations supplémentaires concernant les cultures pérennes et les CIVEs, page 3/9 de l'avis[10]).
En , le projet de SNMB est mis en consultation (sur le site du ministère de l'Environnement) et jusqu'au [12].
La stratégie sera périodiquement révisée « au plus tard un an après chaque révision de la programmation pluriannuelle de l'énergie mentionnée à l’article L. 141-1 du code de l'énergie »[17], le projet de décret précisait que chaque révision prenne en compte « le contenu des schémas régionaux biomasse, dans l’état existant durant la première phase des travaux techniques engagés en vue de cette révision »[18], précision qui ne figure plus dans le texte final.
C'est un document national programmatique non prescriptif (document d'orientation, de recommandations et d'action et planification) d'actions nationales visant un développement équilibré et cohérent de filières coexistantes (et parfois concurrentes) de production et de valorisation énergétique de la biomasse, notamment à vocation énergétique, « en vue de développer la production de biomasse, au sens de l'article L. 211-2, et d'augmenter sa mobilisation, notamment pour l'approvisionnement des installations de production d'énergie, tout en veillant à une bonne articulation de ses usages et à l'atténuation du changement climatique »[17].
Ce sera un guide pour l'action publique, facilitateur d'une cohérence inter-régions des propositions opérationnelles des schémas régionaux biomasse (qui se préparent dans toutes les régions). Elle doit permettre d’éviter la surexploitation ou les conflits pour certains gisements (y compris avec les pays voisins) ; elle vise la complémentarité avec d’autres plans et programmes stratégiques nationaux ou territoriaux pour à terme atteindre les objectifs énergétiques définis par la PPE (économies d’énergie et substitution d’énergies carbonées non renouvelables par des énergies propres, sûres et renouvelables).
Elle apporte des éléments de pilotage et gouvernance pour atteinte de ses objectifs et le cas échéant de prendre des mesures
complémentaires ou rectificatrices. Pour cela :
- « Elle identifie les efforts d'amélioration des connaissances à réaliser concernant la biomasse mobilisable et le développement de ses usages non alimentaires »[17].
- « Elle prend en compte les orientations, objectifs et indicateurs des schémas régionaux biomasse mentionnés à l'article L. 222-3-1 du code de l'environnement »[17]).
Selon le décret[17] de 2016, il s'agit donc notamment de
La stratégie comprendra 9 éléments qui sont :
Les unités de mesure et modalité de conversion à prendre en compte : le décret dispose que la stratégie nationale précisera les unités à utiliser pour qualifier les catégories de biomasse susceptible d'avoir un usage énergétique. De même pour les facteurs de conversion entre unités utilisées pour une même catégorie de biomasse[21].
Prise en compte plusieurs documents relatifs à la filière bois : La loi LTECV demande que cette stratégie prenne en compte :
Cohérences demandées : Le législateur demande aussi une cohérence entre cette stratégie et :
La stratégie fixera des conditions de suivi et d'évaluation des orientations et recommandations envisagées[18].
En 2009 (hors biocarburants et combustion de déchets urbains) la biomasse a fourni environ 9.6 Mtep, essentiellement via le bois énergie (9,1 Mtep en bois-énergie dont 6,6 Mtep en bois « domestique »), le biogaz/biométhane ne comptant que pour 0,5 Mtep environ.
Vers 2010, la biomasse est la première source d'énergie renouvelable en France (54,2 % en 2014), devant l'énergie hydraulique (24,3 %)[27].
Objectifs européens : La transition énergétique associe des économies d'énergie et une décarbonation de l'énergie et de l’Économie. Le paquet énergie-climat vise un objectif de réduction par 4 (« facteur 4») des émissions de gaz à effet de serre avant 2050 avec des paliers intermédiaires : « 3 fois 20 » pour 2020. En 2016, un nouveau « paquet climat 2030 » (socle de négociation de l’Union européenne à la COP 21 vise 40 % de réduction des gaz à effet de serre (GES) ; part des ENR (énergies renouvelables) à 27 % des consommations finales ; amélioration de l’efficacité énergétique de 27 % au moins (repris en France par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (du ).
Résultats : En décembre 2005 la biomasse représentait « environ la moitié de l'énergie renouvelable consommée dans l'UE » (Le chiffre est de 44 % selon la «méthode de la substitution» et de 65 % selon l'approche «classique» [28]) ; C'est 4 % du total des besoins énergétiques de l’UE.
Cette même année la Commission européenne s'est doté d'un « Plan d’action dans le domaine de la biomasse » (EU biomass action plan)[29], et elle a produit plusieurs études et textes sur la « biomasse soutenable » (Sustainable biomass)[30],[31],[32].
La Tchéquie dispose d'un « Biomass Action Plan for the Czech Republic » s'appuyant sur des Biorégions (qui sont des régions où au moins 1/3 de l'énergie nécessaire au chauffage et à l'électricité provient de ressources régionales et de sources d'énergie durables[33], ainsi que des critères de soutenabilité (recommandés, non contraignants) pour les installations d'énergie d'1 MW ou plus (de chaleur thermique ou d'énergie électrique)[34],[35],[36].
Ces critères sont :
La Commission estimait en 2006 pouvoir dans ces conditions doubler son recours à la biomasse (moyenne pour tous les pays)[37].
Le Royaume-Uni a de son côté publié en 2005[38], avec 12 mesures (publiées en 2006)[39] (validé en 2012 ?) un « Biomass Action Plan » et une stratégie Nationale pour la bioénergie, avec trois priorités :
Le pays s'est ensuite doté d'une stratégie nationale (UK Biomass Strategy)
En , en réponse à une remarque de l'Autorité environnementale, les ministères chargés de la stratégie reconnaissent que la connaissance est encore incomplète et citent comme outils au service de la R&d deux Appels à projets de recherches, notamment pilotés par l’ADEME :
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