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L'Autorité environnementale (Ae) (anciennement dénommée en France « autorité de l'État compétente en matière d'environnement » dans les textes réglementaires[1]) est une entité indépendante[2], chargée de l'évaluation environnementale et récemment établie dans divers pays (dont la France et les autres États membres de l'Union européenne, mais également dans d'autres régions du monde, telles que l'Australie). En Europe, « la fonction d’autorité environnementale est réglementairement prévue pour être exercée dans tous les pays de l’Union européenne. Elle représente une composante essentielle du process d’information du public sur la prise en compte des impacts sur l’environnement et la santé des projets des territoires[3]. En France, elle est organisée en 3 niveaux »[4] :
Autorité environnementale | |
Situation | |
---|---|
Création | 2009 |
Type | entité collégiale |
Siège | Paris (La Défense) |
Organisation | |
Effectifs | 15 au niveau national et
70 en régions (MRAe) |
Président | Laurent Michel (depuis 2023) |
Organisations affiliées | Inspection générale de l'environnement et du développement durable |
Site web | https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/l-autorite-environnementale-r145.html |
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L'Ae n'est pas indépendante au sens juridique du terme, mais elle est indépendantes des directions du ministère chargé de l'environnement. Elle émet des avis sur les plans, programmes et projets soumis à évaluation environnementale et décide, pour des plans, programmes et projets de moindre ampleur si ceux-ci doivent être soumis à une telle évaluation (« l'évaluation environnementale est une démarche itérative, à différentes étapes, de l'amont à l'aval d'un projet, d'un plan ou d'un programme. Elle vise à en identifier les impacts sur l'environnement, en vue d'au mieux, les éviter et a minima, de les réduire et les compenser »[réf. nécessaire]. Elle veille à la juste compensation du dommage environnemental[5]. Elle peut aussi répondre à des « demandes de cadrage préalable » (demande encore rares en France : 8 en 2023)[6].
En France la fonction d'Autorité environnementale est exercée, selon les cas, par :
L'Autorité environnementale chargée d'émettre un avis sur l'évaluation environnementale des plans et programmes diffère de celle chargée d'un avis sur les projets du fait des transpositions réglementaires différentes. Elle publie un rapport annuel sur son activité[9].
Pour les plans et programmes, la notion d'Autorité environnementale a été introduite par la directive 2001/42/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 juin 2001 relative à l'évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l'environnement. L'Autorité environnementale correspondante a été désignée par des décrets de 2005 et 2012 qui correspondent aux contenus des articles R. 121-15 du code de l'urbanisme et R.122-19 du code de l'environnement.
Pour les plans et programmes à caractère national, l'Autorité environnementale est le ministère chargé de l'environnement ou l'inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD). Quant aux plans et programmes à caractère local (SCoT, PLU, PDU, Sraddet, SAGE, etc.), ils relèvent depuis avril 2016 d'une « Mission régionale d'autorité environnementale » ou « MRAe »[10] de l'IGEDD. Auparavant, les avis étaient donnés par les préfets, autorité prenant aussi les décisions. L'indépendance de l'Ae avait été demandée par les ONG (dont FNE) et la Commission européenne[11].
Pour chaque plan et documents devant être soumis à évaluation environnementale, une autorité environnementale est désignée par la réglementation. Elle donne un avis (mis à disposition du maître d'ouvrage et du public), qui ne « porte pas sur l'opportunité du plan ou du document mais sur la qualité de l'évaluation environnementale présentée par le maître d'ouvrage, et sur la prise en compte de l'environnement par le plan ou document. Il n'est donc ni favorable, ni défavorable. Il vise à permettre d'améliorer la conception du plan ou du document, et la participation du public à l'élaboration des décisions qui portent sur celui-ci »[12].
Pour les « projets », la notion d'Autorité environnementale a été introduite par la Directive 85/337/CEE du 27 juin 1985 concernant l'évaluation des incidences de certains projets (publics ou privés) sur l'environnement. Après plusieurs recours en manquement à la directive de 1985, perdus par la France, ce n'est que tardivement, par le décret du 30 avril 2009 relatif à l'autorité administrative de l'État compétente en matière d'environnement, que l'État français a achevé sa transposition en droit français.
Pour les projets à caractère national, l'Autorité environnementale désignée est le ministre chargé de l'environnement ou l'inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD). Pour les projets locaux, l'Autorité environnementale est le préfet de région qui s'appuie sur la Dreal et éventuellement sur un conseil scientifique et d'autres groupes d'experts. Cette dernière pratique a toutefois été jugée non conforme aux règles du droit européen par un arrêt du 6 décembre 2017, arrêt qui a également abrogé les dispositions du code de l'environnement désignant le préfet de région comme autorité environnementale pour les "projets". Les missions régionales d'autorité environnementale ont été chargées de reprendre ces missions. L'ensemble des dispositions modificatives du code de l'environnement entérinant ce transfert devaient être publiées au début de l'année 2019.
Pour mieux « tenir compte des préoccupations visant à protéger la santé humaine, à contribuer par un meilleur environnement à la qualité de la vie, (...) veiller au maintien des diversités des espèces et à conserver la capacité de reproduction de l'écosystème en tant que ressource fondamentale de la vie », la Directive sur les incidences environnementales de certains projets publics ou privés, notamment dans les contextes transfrontaliers[13] a été modifiée en 2014. Les États ont 3 ans pour la transcrire dans leur droit national[14].
Les projets concernés sont tous ceux qui donnent lieu à étude d'impact[15], qui en France est obligatoire dans un certain nombre de cas précisés par la loi ou pour des travaux dépassant une certaine somme.
Dans l'UE, le cadre législatif de l'évaluation environnementale est créé par deux directives clés de l'Union européenne, transposées dans le droit national[16] :
L'Ae permet de disposer d'un avis circonstancié d'une instance désignée et qui se veut indépendante du maître d'ouvrage.
Cette instance donne en effet des avis qui portent sur les évaluations des impacts des projets et programmes sur l'environnement ; ces avis sont rendus publics sur le site internet de l'Autorité ; les juges « peuvent prendre en compte ces avis en cas de contentieux, même si aucune décision judiciaire ne permet encore de l'illustrer »[17].
Cette autorité environnementale intervient à deux niveaux :
Cet avis doit être établi dans un délai de 3 mois (2 mois dans certains cas) ; il est publié sur le site internet de l'Ae. Il doit également figurer dans le dossier d'enquête publique du projet, plan ou programme.
La DREAL prépare pour le compte du préfet de département ou du préfet de région le cadrage préalable et l'avis de l'Autorité environnementale pour les plans, programmes et projets à caractère local.
Le CGEDD traite en tant qu'Autorité environnementale des plans, programmes et projets à caractère national et pour lesquels le ministre chargé de l'Écologie ne peut jouer son rôle d'Autorité environnementale car il est impliqué dans la décision. On peut citer par exemple, la décision d'un tracé d'autoroute, la construction d'une ligne TGV ou d'une ligne à haute tension, mais aussi d'un projet local, dès lors qu'il dépend du Ministère de l'Écologie et qu'il est soumis à Étude d'impact. Par exemple un rond-point de route nationale ou une ZAC sous maîtrise d'ouvrage d'un établissement public sous la tutelle du ministère.
En France, la fonction d'autorité environnementale est assurée par des entités distinctes selon le type de plan, programme et projet et/ou des maîtres d'ouvrage concernés.
Au niveau national L'Autorité environnementale, présidée par Laurent MICHEL, ingénieur général des mines [18], basée dans la Tour Séquoia (92055 La Défense Cedex), est composée de :
« Depuis octobre 2012, l'Ae demande à tous les maîtres d'ouvrages de lui communiquer les éléments de réponse qu'ils établissent à la suite de ses recommandations, ce qu'elle juge très utile pour "l'amélioration continue de ses avis". A une exception près, il n'est jamais arrivé qu'un maître d'ouvrage conteste sur le fonds l'avis de l'Ae dans ces documents » [19].
Au niveau régional Chaque Mission Régionale d'Autorité environnementale (MRAe) comporte 4 membres dont 2 permanents du CGEDD, pour 18 régions françaises soit un total en régions de 70 personnes. Sur les 18 régions françaises, Martinique et Guadeloupe sont regroupées en une seule mission et une MRAe est ajoutée pour Saint-Pierre-et-Miquelon avec seulement 2 membres.
Ces 3 niveaux d'Ae sont indépendants, mais coopèrent via un lieu de gouvernance commun dit Conférence des autorités environnementale, sous la présidence du chef de l’IGEDD[16].
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