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Une liste royale égyptienne est la mémorialisation de rois ayant régné avant sa constitution.
Les listes sont de plusieurs types :
Le degré de confiance en ces listes que la recherche égyptologique peut avoir varie d'une liste à l'autre et peut varier à l'intérieur même d'une liste, on peut nommer les raisons suivantes :
Les sceaux-cylindres de Den ainsi que celui de Qâ, les plus anciennes listes découvertes, fournissent la succession des rois de la Ire dynastie ; ces sceaux sont d'une très grande importance car ils ont permis non seulement de consolider les connaissances sur la chronologie de la période, mais aussi ont permis de comprendre que Narmer était considéré comme un roi fondateur dès les plus hautes époques[4] :
Les deux listes suivantes sont les annales royales de l'Ancien Empire :
La liste suivante est la liste des rois située dans la salle des fêtes de Thoutmôsis III, dans le temple d'Amon-Rê à Karnak et montre Thoutmôsis III avec quelques-uns des rois qui ont, de manière réelle ou pas, construit des parties du temple ; près de soixante-et-un noms sont cités, mais l'absence apparante d'ordre chronologique et l'état fragmentaire des inscriptions empêchent son utilisation dans le cadre d'études de chronologie ; son intérêt, cependant, reste qu'elle cite certains rois de la Deuxième Période intermédiaire extrêmement peu connus[10],[11].
Les deux listes suivantes sont les deux listes d'Abydos, elles devaient extrêmement proches, même si la seconde (celle de Ramsès II) est dans un état fragmentaire telle qu'il ne reste que peu de noms ; si ces listes exposent les rois dans l'ordre chronologique, elles omettent complètement les rois des Première et Deuxième Périodes intermédiaires ; cependant, elles citent les noms de rois des VIIe et VIIIe dynasties très peu attestés voire inconnus par ailleurs :
La liste suivante est le Canon royal de Turin : ce dernier est un papyrus écrit en hiératique exposé au Musée égyptologique de Turin. Le texte date du règne de Ramsès II et devait mentionner le nom de tous les rois qui l'ont précédé ainsi que la durée de règne de chacun, voire, pour les rois des deux premières dynasties, la durée de vie des rois. Malheureusement, l'état très fragmentaire du papyrus rend la lecture de certain passage difficile et surtout d'énormes trous dans la liste. Cette liste reste malgré tout une source indispensable pour comprendre la chronologie égyptienne, particulièrement pour les périodes plus obscures[12].
Les deux listes suivantes sont proches et situées sur le registre supérieur de la paroi côté seconde cour du môle septentrional du second pylône de temples des millions d'années de respectivement Ramsès II et Ramsès III, la seconde imitant dans une certaine mesure la première ; elles ont toutes les deux un rôle avant tout cultuel, car le roi comanditaire honore des ancêtres dans le cadre de la fête de Min[13] :
La dernière liste royale est celle écrite en grec sur ordre de l'un des premiers rois ptolémaïques par Manéthon dans l'œuvre nommé Ægyptiaca. Cette œuuvre est très importante car, tout comme le Canon royal de Turin, elle devait lister tous les rois, mais surtout, c'est cette œuvre qui a découpé l'histoire égyptienne en près de trente dynasties, découpage conservé par l'égyptologie aujourd'hui malgré le fait que ces dynasties ne correspondent pas à des lignées de sang comme on l'entend en Occident. Malheureusement, l'œuvre est aujourd'hui perdue mais a été retranscrite à travers les écrits de Flavius Josèphe (Ier siècle), de Sextus Julius Africanus (IIIe siècle, cinq volumes), d'Eusèbe de Césarée (IVe siècle) et enfin de l'historien Byzantin Georges le Syncelle (VIIIe siècle)[16]. Cependant, ces retranscriptions ne sont pas concordantes en plusieurs points; ce qui limite l'utilisation de ces listes. En plus de ceci, le passage de l'égyptien ancien au grec ancien a transformé les noms des rois, ce qui rend parfois difficile l'association des deux : un exemple typique est la IIIe dynastie où neuf rois sont présents dans la version de Sextus Julius Africanus, alors que seuls quatre ou cinq rois sont présents dans le registre archéologique, ouvrant à l'interprétation de chacun l'association des noms grecs aux noms égyptiens[17]. Une autre difficulté est que ces écrits sont héritiers de traditions parfois erronées, rendant difficile la séparation ce qui est de l'ordre de l'histoire de ce qui est de l'ordre de la légende : un exemple typique est la reine Nitocris[18].
Les premières listes privées datent de la Ve dynastie mais peuvent être divisées en deux catégories :
La liste suivante date du Moyen Empire et est située au Ouadi Hammamat ; elle nomme cependant des rois et pseudo-rois de la IVe dynastie : Khoufou, Djédefrê, Khâfrê, Hordjédef (un fils de Khoufou) et Baoufrê (connu par ailleurs uniquement sur le papyrus Westcar)[20].
La liste suivante date de la fin de la XVIIe dynastie ou du début de la XVIIIe dynastie et se trouvait sur un cercueil d'une femme découvert à Dra Abou el-Naga en 1862-1963 ; ce cercueil est malheureusement perdu aujourd'hui. Étaient inscrits huit cartouches dont celui de Séned, un en lacune, les six autres correspondant à des rois du Moyen Empire et de la Deuxième Période intermédiaire ; ces cartouches devaient être ceux de rois que la défunte voulait honorer[21].
Les listes suivantes datent de l'époque ramesside et peuvent être divisées en deux catégories ; la première liste quelques noms de souverains honorés par le commanditaire de l'objet, la seconde correspond à la table de Saqqarah qui, si là aussi, le commanditaire voulait honorer les souverains nommés, est d'une importance tout autre pour l'égyptologie de par le nombre de noms présent :
Les deux derniers documents sont des généalogies datant de la XXIIe dynastie :
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