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dynastie de l’Égypte antique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La IVe dynastie de l'Ancien Empire d'Égypte est la dynastie qui a laissé les plus célèbres de tous les monuments égyptiens : les pyramides de Gizeh et le Sphinx.
Elle couvre une période allant d'environ 2670 à 2450 av. J.-C.[1], est fondée par Mérésânkh et débute sous le règne de Snéfrou le fils de cette dernière[2], père de Khéops.
La IVe dynastie est fondée par Mérésânkh, la mère de Snéfrou[2]. La fondatrice n'était pas de sang royal ; sans doute était-elle une concubine de Houni, mais rien ne permet de l'affirmer. Si tel a été le cas, son fils a épousé une de ses demi-sœurs, Hétep-Hérès Ire, la mère de Khéops, elle-même fille d'Houni, de façon à confirmer par le sang la légitimité de son pouvoir[2]. Cette filiation démontre bien la complexité des généalogies de la IVe dynastie[2].
De même que ses prédécesseurs de la IIIe dynastie, Djéser et Nebka, Snéfrou est demeuré une figure légendaire dont la littérature a conservé une image débonnaire[2].
La nécropole par excellence de la IVe dynastie est le plateau de Gizeh, dominé par les pyramides de Khéops et de ses successeurs autour desquelles s'organisent les rues de mastabas des fonctionnaires et dignitaires qui font cortège à leur maître dans l'au-delà[3]. La pyramide de Khéops fait de lui, depuis l'Antiquité, le symbole même du monarque absolu[4].
Les listes d'Abydos, de Saqqarah et du papyrus de Turin datent toutes du Nouvel Empire, aussi sont-elles à prendre avec précaution, datant de près d'un millénaire après la IVe dynastie. Quant à la liste d'Africanus, copie de celle de Manéthon, elle est postérieure de plus de deux millénaires à la IVe dynastie.
L'archéologie a livré six noms de rois, dont les règnes sont absolument certains du point de vue des chercheurs. Il s'agit des six noms présents dans la liste d'Abydos. À la vue de ces listes postérieures, il est possible que deux ou trois autres rois aient régné. L'archéologie a en effet livré les restes d'une pyramide inachevée à Zaouiet el-Aryan, dont l'architecture est typique de la IVe dynastie mais dont le nom du commanditaire n'est pas certain (peut-être Baka ou Néferka). Les listes donnent systématiquement un huitième roi, dont aucune trace contemporaine de la IVe dynastie n'a été retrouvée, mais absence de preuve n'étant pas preuve d'absence, il n'est pas impossible que ce huitième roi ait régné, d'autant que la fin de la IVe dynastie est peu connue.
Enfin, la table de Saqqarah liste un neuvième roi dont le nom est détruit. Cette liste étant la seule à avoir livré un neuvième nom, il s'agit peut-être d'une erreur, à moins que ce ne soit les autres listes qui soient toutes fautives. Jürgen von Beckerath a proposé le roi Niouserrê comme détenteur de ce neuvième cartouche, il pense qu'il est possible que Niouserrê ait été simplement égaré au début de la Ve dynastie[5] ; en effet, il est complètement absent de la liste malgré le fait qu'il soit considéré comme l'un des grands rois de l'Ancien Empire et est par exemple présent dans la liste de Karnak, établie pendant le règne de Thoutmôsis III.
Roi | Liste d'Abydos | Table de Saqqarah | Canon royal de Turin | Manéthon (version Africanus) | |||||||||||||||
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Snéfrou (Snfrw) | Snéfrou (20) | Snéfrou (43) | Snéfer... (4.9) | Soris (Σωρις) (IV - 1) | |||||||||||||||
Khoufou (Ḫwfw) | Khoufou (21) | Khoufou (42) | lacune (4.10) | Souphis (Σoυφις) (IV - 2) | |||||||||||||||
Djédefrê (Ḏd.f rˁ) | Djédefrê (22) | Djédefrê (41) | lacune (4.11) | Ratoïsès (Ρατoισης) (IV - 5) | |||||||||||||||
Khafrê (Ḫˁ f rˁ) | Khafrê (23) | Khafrê (40) | Kha... (4.12) | Souphis (Σoυφις) (IV - 3) | |||||||||||||||
Baka (B3-k3) ? | lacune (39) | lacune (4.13) | Bichérès (Bιχερης) (IV - 6) | ||||||||||||||||
Menkaourê (Mn-kȝ.w-Rˁ) | Menkaourê (24) | lacune (38) | lacune (4.14) | Menchérès (Mενχερης) (IV - 4) | |||||||||||||||
Chepseskaf (Šps s k3=f) | Chepseskaf (25) | lacune (37) | lacune (4.15) | Séberchérès (Σεβερχερης) (IV - 7) | |||||||||||||||
Djédefptah (Dd.f-ptH) ? | lacune (36) | lacune (4.16) | Thamphthis (Θαμφθις) (IV - 8) | ||||||||||||||||
lacune (35) |
Un vizir (tjaty), nommé par le roi, prend la responsabilité de l'administration centrale, assisté de « directeurs de missions » qui assurent la liaison avec l'administration provinciale. Chef de la justice, il préside la « maison des champs » (agriculture) et la « maison blanche » (trésor). Il dirige les archives royales, contrôle la police, les travaux publics, les transports fluviaux. En tant que juge suprême, il doit mettre en pratique la Maât (déesse de la Vérité et de la Justice, fille de Rê, principe de l'ordre universel établi par le démiurge), dont il porte l'effigie autour du cou.
Le premier vizir est le prince Néfermaât, fils du roi Snéfrou.
Le développement du bas-relief dans les mastabas de pierre des fonctionnaires à partir de la IVe et surtout sous la Ve dynastie nous livre un tableau des activités des domaines bénéficiaux (per-djet) des particuliers, des activités agricoles et de l'artisanat : diversité des productions agricoles (blé, orge, lin), pêche, permanence des techniques néolithiques (houe, araire, faucilles à lame de silex), expériences de domestication des animaux du « désert » et des marais (scènes de gavage des étables et volières), grands troupeaux de bovins et ovins dans les pâturages de bordure de la zone marécageuse limitrophe du Nil et dans le delta.
La construction des pyramides serait devenue une nécessité économique, occupant les paysans pendant la crue du Nil, et politique, induisant la création du premier État centralisé. Sous Snéfrou, à la pyramide de Meïdoum, abandonnée en cours de construction à la suite de son effondrement, succède la construction de celles de Dahchour, (rhomboïdale et rouge). Des papyrus datant du règne de Khéops, dont le journal de bord d'un inspecteur nommé Merer qui approvisionnait en pierre le chantier de la pyramide, ont été découverts par Pierre Tallet au Ouadi el-Jarf en 2013[6].
C'est durant cette dynastie qu'officie Peseshet, première femme médecin connue au monde.
Le « style memphite » se distingue par un classicisme altier qui se manifeste dans l'harmonie des lignes droites et de larges masses symétriques.
Sur le site de Gizeh, on érige les pyramides des trois reines de la dynastie.
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