Listeria est un genre bactérien, qui compte 20 espèces[1],[2],[3], dont Listeria monocytogenes, seule pathogène pour les humains où elle provoque la listériose (l'une des infections alimentaires les plus graves). Les autres espèces comprennent, entre autres, Listeria innocua, Listeria ivanovii subsp. ivanovii, Listeria ivanovii subsp. londoniensis, Listeria grayi, Listeria seeligeri, Listeria welshimeri, Listeria costaricensis, Listeria goaensis et Listeria thailandensis.

Faits en bref Domaine, Phylum ...
Listeria
Description de cette image, également commentée ci-après
Classification LPSN
Domaine Bacteria
Phylum Bacillota
Classe Bacilli
Ordre Caryophanales
Famille Listeriaceae

Genre

Listeria
Pirie, 1940

Espèces de rang inférieur

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Les Listeria, nommées d'après Joseph Lister, sont des bacilles de petite taille, mobiles à 20 °C (grâce à des flagelles), gram positif. Toutes les espèces sont catalases positives, non sporulées, et anaérobies facultatifs. Ce sont des bactéries ubiquistes qu’on trouve presque partout ; dans le sol, en épiphyte sur les végétaux, l’eau, etc. Très résistantes, elles peuvent survivre aux traitements de nettoyage-désinfection et ainsi persister dans les ateliers de production de l’industrie agroalimentaire.

Pathogénicité

  • La seule espèce de Listeria qui soit pathogène pour l’homme est L. monocytogenes, qui cause la listériose. Elle peut traverser la barrière intestinale (démontré en 2001 par une équipe de l’Inserm) et la barrière placentaire, pouvant alors provoquer des infections – éventuellement mortelles – du fœtus, du nouveau-né, ou des accouchements prématurés[4].
  • L. monocytogenes et exceptionnellement L. ivanovii sont pathogènes pour les animaux. Pour L. monocytogenes, on observe un tableau clinique constitué d'encéphalites, d'avortements et de septicémies néonatales. L. ivanovii a été impliquée dans des avortements chez les bovins[5].
  • La Listeria avait été notamment à l'origine d'une série d'intoxications entre et qui avait touché 23 personnes, et aboutissant à 7 décès en France[6].

Listeria et grossesse

Une femme enceinte infectée par une Listeria ne ressent généralement qu’une fièvre passagère, mais Listeria monocytogenes peut traverser le placenta pour atteindre le fœtus qui peut en mourir, de même que le bébé juste après l’accouchement. Plus généralement, la bactérie induit des naissances prématurées et des infections chez le bébé.

Certaines précautions sont donc généralement conseillées aux femmes enceintes en matière d’alimentation et d’hygiène. Il est conseillé de bien laver les fruits et légumes et d'éviter les produits laitiers non pasteurisés ainsi que la viande ou le poisson cru.

Usage médical de la bactérie contre le cancer

Les Listeria sont des bactéries tumoricides (ou carcinolytiques) comme Clostridium, Salmonella Bifidobacterium, S. Typhimurium et Streptococcus[7]. Elles peuvent tuer directement les cellules tumorales en induisant l'apoptose ou l'autophagie : Clostridium, S. typhimurium et Listeria produisent des exotoxines (comme la phospholipase, l'hémolysine, la lipase) qui endommagent la structure membranaire et les fonctions cellulaires de la tumeur, en induisant l'apoptose ou l'autophagie ce qui programme la mort de la cellule[8].

Les infections à Salmonella, Clostridium et Listeria favorisent l'élimination des tumeurs en augmentant les cytokines et les chimiokines (protéines régulatrices de la signalisation cellulaire) qui régulent les sites infectés à l'aide de granulocytes et de lymphocytes cytotoxiques (GB qui tuent les cellules cancéreuses)[7].

Les cellules myéloïdes suppressives (MDSC) infectées par Listeria se transforment en un phénotype immunostimulant caractérisé par une production accrue d'IL-12, ce qui améliore encore les réponses des cellules CD8+ T et NK.

Listeria inhibe les tumeurs grâce à la production médiée par la NADPH oxydase (nicotinamide adénine dinucléotide phosphate oxydase) de ROS (espèces réactives de l'oxygène) qui est un processus de signalisation cellulaire qui active les cellules T CD8+ (cellules qui détruisent les tissus cancéreux) qui ciblent les tumeurs primaires[9].

Actuellement, il n'existe aucun traitement approuvé avec des bactéries génétiquement modifiées. Cependant, des recherches sont menées sur Listeria et Clostridium en tant que vecteurs pour transporter l'ARNi (qui supprime des gènes) pour le cancer colorectal[10].

Notes et références

Voir aussi

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