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livre de Lénine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») (en russe Детская болезнь «левизны» в коммунизме, Detskaïa bolezn' «levizny» v kommounizme) est un livre de Lénine achevé le et portant initialement le sous-titre suivant : Essai de causerie populaire sur la stratégie et la tactique marxistes (sous-titre supprimé dans la plupart des éditions[1],[2]).
Dans cet essai, Lénine critique durement la stratégie suivie par une partie des communistes, membres de la Troisième Internationale, notamment les Hollandais, les Allemands, les Anglais et les Italiens. Leur ligne de refus de participation aux syndicats et aux élections, en régime de démocratie parlementaire, lui semble relever de la plus pure « puérilité » : au nom de la sauvegarde de la pureté et de la virginité des principes, il faudrait donc se priver de ces tribunes alors que l'immense majorité de la population travailleuse y croit encore.
Lénine donne sa logique de l'enchaînement des événements révolutionnaires et notamment les grands traits de sa vision stratégique. Il exprime sa vision de la lutte politique en vue d'une prise de pouvoir.
Dans le premier chapitre, Lénine décrit que la Révolution d'octobre possède une «portée» internationale «au sens étroit du mot» dans la mesure où son action «montre à tous les pays quelque chose de tout à fait essentiel, de leur inévitable et prochain avenir»[3]. Cette valeur internationale s'applique aux principes de la théorie et de la tactique bolchévique.
Lénine accuse aussi les chefs de l'Internationale ouvrière, notamment Karl Kautsky en Allemagne, Otto Bauer et Friedrich Adler en Autriche, de s'être « révélé des réactionnaires, les défenseurs du pire opportunisme et de la social-trahison » en rejetant le bolchevisme[3]. Le chapitre se termine en citant un article intitulé Les Slaves et la révolution écrit par Kautsky pour le journal Iskra en 1902. Dans cet article, Kautsky fait l'éloge du mouvement révolutionnaire russe naissant :
« […] En 1848, les Slaves furent ce gel rigoureux qui fit périr les fleurs du printemps populaire. Peut-être leur sera-t-il donné maintenant d'être la tempête qui rompra la glace de la réaction et apportera irrésistiblement un nouveau, un radieux printemps pour les peuples »
— Karl Kautsky, « Les Slaves et la révolution », Iskra n° 18, 10 mars 1902
L'extrait sert à relever l'inconsistance de la ligne de Kausky qui rejette désormais l’exemple de la révolution d'Octobre.
Le second chapitre porte principalement sur l'importance de la discipline comme fondement de l'organisation révolutionnaire. Lénine indique que les bolcheviques « ne se seraient pas maintenu au pouvoir « sans la discipline la plus rigoureuse [et] l'appui total et indéfectible accordé [au parti] par la masse de la classe ouvrière »[4]. Cette discipline est d'autant plus nécessaire dans la mesure où la bourgeoisie, « dont la résistance est décuplée du fait de son renversement », possède, en plus de ces liens internationaux, «la force de l'habitude ». Cette force de l'habitude réside dans la petite production « qui engendre le capitalisme et la bourgeoisie constamment, chaque jour, à chaque heure, d'une manière spontanée et dans de vastes proportions »[4]. Cette conjoncture exige une grande centralisation et justifie la dictature du prolétariat comme une des conditions essentielles pour vaincre la bourgeoisie[4].
Lénine décrit le bolchévisme comme un véritable courant de pensée et un parti politique qui prend ses origines de la scission de 1903 dans le Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Il liste les conditions nécessaires pour cimenter la discipline dans le parti révolutionnaire :
De plus, le processus révolutionnaire est décrit comme né d'un « long travail et d'une dure expérience ». Ce processus a été facilité par une théorie révolutionnaire juste, le marxisme, « qui n'est pas un dogme » et par les particularités historiques de la Russie tsariste[4]. Lénine explique ensuite l'émergence de la théorie révolutionnaire en Russie, fruit d'un « demi-siècle de souffrances et de sacrifices inouïs, d'héroïsme révolutionnaire sans exemple, d'énergie incroyable, d'abnégation dans la recherche et l'étude, d'expériences pratiques, de déceptions, de vérification, de confrontation avec l'expérience de l'Europe ». L'émigration imposée par le tsarisme aura permis au révolutionnaires russes d'être « infiniment plus riche en relations internationales, infiniment mieux renseignée qu'aucun autre pays sur les formes de théories du mouvement révolutionnaire dans le monde entier »[4]. Enfin, la conjoncture politique de la Russie au début du XXe siècle a permis aux révolutionnaire d'être confrontés à une « concentration [sans précédant] de formes, de nuances, de méthodes, dans la lutte de toutes les classes »[4].
Relativement court, l'ouvrage se compose de dix chapitres et de cinq annexes :
Annexes
Le communiste anti-léniniste Otto Rühle a sévèrement critiqué le contenu de cette brochure :
« un écrit polémique plein de poison et de bile, agressif, grossier, un tissu de fausses interprétations, de suspicion et de falsifications […] un vrai régal pour tout contre-révolutionnaire […]. Quand Hitler interdit en Allemagne en 1933 toute la littérature socialiste et communiste, ce fut le seul écrit dont il maintint la publication. Et il savait ce qu’il faisait[5]. »
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