Kurt Sanderling
chef d'orchestre allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Kurt Sanderling, né le à Arys en Prusse-Orientale et mort le à Berlin[1], est un chef d'orchestre allemand.
Naissance |
Arys, Prusse, Empire allemand |
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Décès |
(à 98 ans) Berlin, Allemagne |
Activité principale | Chef d'orchestre |
Lieux d'activité | Moscou, Leningrad, Berlin, Dresde, Stuttgart |
Collaborations | Staatskapelle de Dresde |
Éditeurs | ETERNA, Deutsche Grammophon, EMI |
Descendants | Thomas Sanderling, Stefan Sanderling, Michael Sanderling |
En raison de ses origines juives, Kurt Sanderling fuit l'Allemagne en 1936, un an après la promulgation des lois de Nuremberg. Afin d'échapper aux persécutions antisémites du régime nazi, il s'installe en Union soviétique, où il travaille avec l'orchestre symphonique Tchaïkovski de la Radio de Moscou, puis de 1942 à 1960 avec l'orchestre philharmonique de Léningrad, comme assistant d'Ievgueni Mravinski.
En 1960, il s'installe en Allemagne de l'Est[2] et prend la tête du Berliner Sinfonie-Orchester. Il dirigera également entre 1964 et 1967, la prestigieuse Staatskapelle de Dresde avec laquelle il enregistre, entre autres, une intégrale de l’œuvre symphonique de Johannes Brahms. Après la chute du Mur de Berlin en 1989, il dirige les concerts de l'orchestre de Stuttgart.
Il prend sa retraite en mai 2002. Il meurt la veille de son 99e anniversaire.
Son fils Thomas Sanderling, issu d'un premier mariage, est également chef d'orchestre tandis que Stefan Sanderling et Michael Sanderling, ses deux fils nés d'un second mariage, sont eux aussi chefs d'orchestre. Michael est également violoncelliste.
En tant que chef d'orchestre, Sanderling affectionne les tempos lents et un certain sentimentalisme dans l'expression, racheté par une technique impeccable et une grande probité vis-à-vis du texte. Sa vision des symphonies de Chostakovitch, qu’il avait bien connu[3], est peut-être la plus émouvante de toutes, car la plus lyrique. Sanderling a eu, en outre, le privilège de rencontrer personnellement le compositeur finlandais Jean Sibelius[4]. En Russie, il a contribué, avec des chefs comme Ievgueni Mravinski et Guennadi Rojdestvenski, à faire connaître et apprécier son œuvre.
En Allemagne de l'Est, il réalise plus tard une intégrale des symphonies de Sibelius d'une grandeur abrupte et sans concessions.
Bien qu'il ne dirigeât, ni n'enregistrât la totalité de ses œuvres symphoniques, contrairement à d'autres chefs d'orchestre russes, comme Kirill Kondrachine ou Rudolf Barchaï, Kurt Sanderling fut, néanmoins, considéré comme l'un des dépositaires les plus authentiques de la pensée musicale de Dmitri Chostakovitch. Il fut surtout, en particulier, un fervent défenseur et un interprète assidu de son ultime symphonie, la Quinzième en la majeur opus 141. Il l'enregistra, d'ailleurs, à deux reprises : à Berlin, en Allemagne de l'Est, en 1978 ; puis avec l'Orchestre de Cleveland, en 1991, pour le label Erato. Voici ce qu'il déclarait au Monde de la musique, lors d'un de ses concerts parisiens, au milieu des années 1990 : « Évoquer un magasin de jouets à propos du premier mouvement de cette symphonie est juste, à condition de bien comprendre que ces jouets sont des marionnettes sans vie. C'est ce que rappelle le thème de Guillaume Tell de Rossini : l'absence d'âme. Cela n'a rien d'une musique légère. J'ai dirigé cette œuvre plus de soixante-dix fois et le public est toujours bouleversé. » Il confiait également : « D'après mon expérience de chef d'orchestre, je peux dire que c'est justement la Quinzième Symphonie qui fait la plus grande impression sur le public, celui-ci sent la monstruosité du contenu. Tout particulièrement dans le dernier mouvement, qui est un adieu à la vie riche en larmes et profondément émouvant. À la fin, lorsque la batterie commence à trembler et à striduler, cela me fait toujours penser par association d'idées à une station intensive dans un hôpital : l'homme est relié aux appareils les plus divers et les indicateurs indiquent que les courants du cœur et du cerveau s'éteignent progressivement, puis après un dernier soubresaut, tout est terminé. » (entretien avec Hans Bitterlich pour Berlin Classics, ).
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