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Le Kaman K-Max est un hélicoptère monoplace, monoturbine à rotors engrenants spécialisé dans le transport de charges[1] à l'élingue (débardage, Bambi bucket, structures pour remonte-pentes, etc.) construit par la société américaine Kaman.
K-Max | ||
Un Kaman K-1200 K-Max de Rotex | ||
Rôle | Grue volante | |
---|---|---|
Constructeur | Kaman | |
Premier vol | ||
Mise en service | 1994 | |
Nombre construit | 60 (janvier 2023) | |
Équipage | ||
1 pilote | ||
Motorisation | ||
Moteur | Textron Lycoming T5317 A1 | |
Nombre | 1 | |
Type | Turbine à gaz | |
Puissance unitaire | 1 500 ch | |
Nombre de pales | 2 × 2 | |
Dimensions | ||
Diamètre du rotor | 14,7 m | |
Longueur | 15,8 m | |
Hauteur | 4,14 m | |
Masses | ||
À vide | 2 132 kg | |
Charge utile | sous élingue : 2 700 kg | |
Maximale | 5 216 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 185 km/h | |
Plafond | 7 620 m | |
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En 1947, Anton Flettner immigre aux États-Unis dans le cadre de l'opération Paperclip. Cet ingénieur aéronautique allemand a été à l'origine des deux premiers hélicoptères à rotors engrenants allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Le Flettner Fl 265, premier prototype à être équipé de ce type de rotor, puis le Flettner Fl 282 Kolibri ("Colibri"). Ce dernier est le premier hélicoptère produit en série dans le monde. Il est destiné à des missions de reconnaissance. Les deux modèles utilisaient le principe de rotors engrenés côte à côte et contrarotatifs pour résoudre le problème de la compensation du couple, normalement compensé dans les hélicoptères monorotor par un rotor de queue, un fenestron, un NOTAR ou un échappement de soufflerie ventilé. Anton Flettner reste aux États-Unis jusqu'à sa mort et devient chef de la conception pour la société Kaman[2]. Il y poursuit ses travaux sur les hélicoptères à double rotor.
La série K-MAX est la dernière d'une longue lignée d'hélicoptères à double rotor de Kaman, dont le plus célèbre est le HH-43 Huskie. Le premier prototype (N3182T / A94-0001 / 1991) effectua son premier vol le , le second (N131KA / A94-0002 / 1993), le .
Le K-1200 K-MAX est le premier hélicoptère au monde spécifiquement conçu, testé et certifié pour répéter des opérations de levage externe et pour le vol par référence verticale (Kaman reçoit la certification IFR pour les vols par référence verticale qui supposent un pilotage en regardant vers l'extérieur et vers le bas, ou vers l'extérieur et vers l'arrière, plutôt que d'utiliser l'horizon naturel). Une caractéristique importante pour les travaux de charge externe. Les autres aéronefs utilisés pour ces missions sont adaptés à partir d'hélicoptères généralistes, ou destinés au transport de passagers ou de fret. Le K-MAX peut soulever presque deux fois plus que le Bell 205 alors qu'ils utilisent tous les deux des versions modifiées du même moteur[3]. Le profil étroit de l'appareil et ses fenêtres latérales bombées donnent au pilote une bonne vue de la charge en regardant de chaque côté de l'appareil.
La transmission a un rapport de réduction de 24:1 en trois étapes, et est conçue pour une durée de vie illimitée[4]. Les pales du rotor (qui tournent en sens inverse) sont construites avec un longeron en bois et des sections de bord de fuite en fibre de verre. Le bois a été choisi pour sa tolérance aux dommages et sa résistance à la fatigue, et pour tirer profit de l'expérience sur le terrain et des données accumulées à partir d'un longeron similaire sur l'hélicoptère HH-43 Huskie, construit pour l'armée de l'air américaine. Le pilote contrôle le pas des pales avec des tubes qui passent à l'intérieur du mât et des pales du rotor pour déplacer des servo-volets qui font tanguer les pales. Cela permet de réduire la force nécessaire pour actionner les commandes, de limiter le poids de l'appareil et évite d'utiliser des commandes hydrauliques dont la maintenance est coûteuse[3].
Le K-MAX s'appuie sur deux avantages principaux des hélicoptères à double rotor par rapport aux hélicoptères conventionnels : le meilleur ratio poids puissance de levage de cette technologie ; et la tendance naturelle des hélicoptères à double rotor à rester en vol stationnaire. Cela augmente la stabilité, en particulier pour les travaux de précision dans le placement de charges suspendues. De plus, le K-MAX est particulièrement réactif aux commandes du pilote, ce qui permet de mieux contrôler le balancement de la charge, et de disperser des semences, des produits chimiques ou de l'eau plus précisément et sur de plus grandes surfaces.
Trente-huit hélicoptères K-1200 K-MAX avaient été produits en 2015[5]. En janvier 2015, 11 d'entre eux n'étaient pas en état de vol ou n'étaient plus enregistrés à la suite d'accidents et cinq étaient stockés chez Kaman[5]. En mars 2015, 21 K-MAX étaient opérationnels[3]. La ligne de production a cessé son activité en 2003.
Kaman développe le K-MAX sans pilote dès 1998. En mars 2007, Kaman et Lockheed Martin signent un accord de partenariat stratégique afin de répondre aux demandes du département de la Défense américain[6]. L'armée américaine souhaite une version sans pilote à vol majoritairement autonome, optionnellement télécommandée et optionnellement pilotée. L'hélicoptère multi-mission sans pilote K-MAX est alors développé pour des missions dangereuses. Il peut être utilisé au combat pour livrer des fournitures sur le champ de bataille, ainsi que dans des situations civiles impliquant des risques chimiques, biologiques ou radiologiques. Un prototype de celui-ci est montré en 2008 et 2010 pour l'approvisionnement en équipement militaire lourd. En décembre 2010, le Naval Air Systems Command (en) a attribué un contrat de 46 millions de dollars à Kaman pour deux appareils qui ont été évalués favorablement l'année suivante[7].
le K-MAX sans pilote est expérimenté pendant trois ans en Afghanistan par le corps des Marines américains[8],[9],[10]. Fort de cette expérience, Kaman développe le système K-Max Titan, une variante pilotée de manière optionnelle pour les clients commerciaux. Elle permet de voler dans des zones dangereuses comme les feux de forêt ou les catastrophes naturelles. Ce système permet aussi de mener des opérations longue-durée qui peuvent aller jusqu'au 100h de vol, durée maximum entre deux inspections obligatoires. Après certification par la FAA, le système pourra être monté sur des hélicoptères neufs et d'occasion en dehors de l'usine. La technologie Titan effectue son premier vol en avril 2021[11].
En février 2014, Kaman envisage la reprise de la production du K-MAX du fait de multiples commandes portant sur plus de 20 appareils destinés à la lutte contre les incendies, l'exploitation forestière et le transport industriel. La version militaire sans pilote continue aussi à susciter l’intérêt. La production recommence de manière effective en mai 2017 et concerne initialement 10 commandes fermes d'appareils. Kaman décide la même année de porter la production à 20 appareils[12].
Avant la reprise de la production, en 2014 la flotte de K-MAX avait effectué 300 000 heures de vol et coûtait 1 200 $ par heure de vol à exploiter.
Finalement, le , après un total de 60 appareils construit, la fin de la production est annoncée[13],[14].
En , 30 K-Max sont enregistrés dans cinq pays et 6 sont chez Kaman, retirés du service ou à reconstruire[15].
(Immatriculation / n° de série / année de fabrication / ancienne immatriculation)
En tout, onze K-Max se sont écrasés entre 1998 et 2010[15]. Le , un K-Max UAS (sans-pilote) s’est écrasé en Afghanistan[31]. Le 9 septembre 2020, un K-Max qui transportait du matériel s'écrase à l’atterrissage sur une camionnette, entre Täsch et Zermatt dans le Canton du Valais en Suisse, aucun blessé[32].