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En France, les juridictions économiques et financières judiciaires sont constituées de magistrats spécialisés, chargés de traiter des affaires complexes, au niveau interrégional ou au niveau national.
Les affaires les plus simples sont de la compétence des tribunaux judiciaires.
Les juridictions régionales spécialisées (JRS) en matière économique et financière ou « pôles économiques et financiers » sont créées par la loi du et renforcées par la loi du et la loi du . En mars 2003, le pôle économique et financier de Paris compte 27 juges d'instruction, 28 magistrats du parquet, 7 assistants spécialisés (3 à l'instruction et 4 au parquet) et 24 assistants de justice. Celui de Marseille compte 3 magistrats instructeurs spécialisés, 4 magistrats du parquet, 2 assistants spécialisés, 5 assistants de justice, 6 magistrats du siège affectés à la chambre correctionnelle spécialisée[1].
Les juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) sont créées par la loi portant sur l'adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité dite « Perben II » en 2004. Elles sont chargées de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière. La compétence nationale est alors réservée à la corruption d’agent public étranger et aux délits boursiers[N 1]. Entre le et le , les JIRS s’étaient saisies de 2 495 procédures qui se répartissent comme suit : 1 985 procédures de criminalité organisée et 510 procédures en matière économique et financière[2],[3]. Toujours avec la loi Perben II, le parquet voit ses pouvoirs élargis, et les enquêtes préliminaires sont privilégiées par rapport aux informations judiciaires. Entre 2006 et 2010, le nombre d’ouvertures d’informations judiciaires est passé de 101 à 37[4],[5].
Après l’affaire Cahuzac, le Gouvernement prépare des projets de loi sur la transparence de la vie publique, sur la délinquance économique et financière et sur l’indépendance du parquet[6]. La loi du relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière instaure une compétence nationale dans le traitement des infractions présentant un haut degré de complexité, en particulier en matière de lutte contre la corruption et la fraude fiscale[2]. Cette loi instaure un parquet autonome, dirigé par le procureur de la République financier[7],[8]. Les JRS, jugées redondantes et inefficaces car insuffisamment spécialisées, sont supprimées et leurs compétences sont transférées aux JIRS[2]. La création du parquet autonome est fraîchement accueille par le monde judiciaire, la Cour de cassation avait estimé que « l’extension des compétences du parquet de Paris n’aurait pas appelé de réserves »[9].
Les affaires d’une grande complexité de corruption, d’escroquerie, de marchés publics frauduleux, de fraude fiscales et de blanchiment sont traitées par une juridiction nationale.
Au sein du tribunal de grande instance de Paris, le premier président, après avis du président du tribunal de grande instance donné après consultation de la commission restreinte de l’assemblée des magistrats du siège, désigne un ou plusieurs juges d’instruction et magistrats du siège chargés spécialement de l’instruction et du jugement de ces infractions[10]. Ainsi, la 32e chambre du tribunal a été créée pour accueillir en priorité ces dossiers[11].
Le ministère public est représenté par le procureur de la République financier, placé auprès du tribunal de grande instance de Paris[N 2],[N 3],[10],[12]. Le procureur de la République financier est sous l’autorité du procureur général de Paris. Après sa première année d’existence, le parquet était chargé de 236 dossiers, dont 98 en enquête préliminaire[13],[11],[14],[9].
En 2018, le PNF est constitué de dix-huit magistrats et cinq assistants spécialisés[15].
Dans les affaires qui sont ou apparaîtraient d’une grande complexité, la compétence territoriale d’un Tribunal judiciaire (France) peut être étendue au ressort de plusieurs cours d’appel pour l'enquête, la poursuite, l’instruction et le jugement des infractions économiques et financières et constituent des juridictions interrégionales spécialisées (JIRS).
Au sein de chaque JIRS, le premier président, après avis du président du tribunal judiciaire donné après consultation de la commission restreinte de l'assemblée des magistrats du siège, désigne un ou plusieurs juges d’instruction et magistrats du siège chargés spécialement de l’instruction et du jugement de ces infractions. De même, le procureur général, après avis du procureur de la République, désigne un ou plusieurs magistrats du parquet chargés de l’enquête et de la poursuite de ces infractions[16].
Ces JIRS sont au nombre de huit : ce sont les TGI de Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Rennes et Fort de France[17]. Une JRS est maintenue au TGI de Bastia[18].
La JIRS de Marseille joue un rôle central dans la lutte contre la criminalité organisée corse[réf. nécessaire].
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