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sculpteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean François Joseph Rosset, dit le Grand Rosset ou Rosset père, né en 1706 et mort le à Saint-Claude dans le Haut-Jura français, est un artisan d'art et un sculpteur français.
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Claude-Antoine Rosset (d) |
Il a connu une certaine renommée pour ses divers bustes de Voltaire et des philosophes du XVIIIe siècle. Ses fils ont participé à l’élaboration d'un certain nombre de ces pièces dont l'attribution n'est pas toujours assurée.
Joseph Rosset est issu d'une famille d'artisans-imagiers de Saint-Claude[1] qui depuis plusieurs générations fabriquait des objets-souvenirs pour les pèlerins de l'abbaye de Saint-Oyand de Joux attirés par les reliques des saints Romain et Lupicin, surtout saint Claude, en particulier des statuettes en bois, ivoire ou en albâtre : christs, vierges, saint Joseph, saint Bruno, saint Claude le « faiseur de miracles »[2].
Il dirige et développe pendant 60 ans l'atelier familial où il a été formé par son père Jacques-Antoine Rosset dit Rosset-Dupont (1668-1726) dont la production est importante et pas toujours signée : Joseph Rosset travaille en effet avec ses fils ce qui rend difficile l'attribution des pièces. La renommée de l'atelier des Rosset est grande[3] et les commandes d'objets religieux pour les églises se multiplient dans toute la région réorganisée par la création de l'évêché de Saint-Claude en 1742. Néanmoins le protestantisme bien installé dans la proche ville de Genève influence les comportements religieux et la baisse générale de la dévotion dans la deuxième moitié du XVIIIe s. (accentuée plus tard à l'époque révolutionnaire)[4] diminue le nombre de pèlerins et les Rosset saisissent l'occasion offerte par les circonstances pour renouveler leur production et c'est à Voltaire qu'ils doivent cette opportunité.
En effet l'ardent philosophe dans son combat contre « l'infâme », contre la superstition et ses supports religieux, s'intéresse dès 1764 à la situation juridique des serfs de Saint-Claude[5] et soutient l'avocat sanclaudien Christin dans sa défense des mainmortables privés de droit de succession que le chapitre des chanoines refuse d'affranchir. Il entend alors parler des qualités artistiques du sculpteur Joseph Rosset et l'invite en 1765 au Château de Ferney-Voltaire tout proche en lui accordant – c'est une première[6] – l'autorisation de sculpter d'après nature un buste de lui pour répondre à la demande de l'avocat Christin et des Sanclaudiens reconnaissants. Le procès commencé en 1771 se termine cependant en 1777 par la victoire des chanoines et malgré d'autres tentatives, ce n'est que lors de la célèbre nuit du que les derniers serfs du royaume deviennent libres.
Le marquis de Vilette le rappelle dans sa notice nécrologique de : « M. Rosset a fait les premiers bustes de Voltaire qui jusqu'alors n'avait pas consenti à prêter son visage. Subjugué par la bonhomie de cet artiste qu'il connaissait de réputation, il l'accueillit à Ferney ; et je fus le témoin de l'ingénuité avec laquelle Voltaire ôta sa perruque tandis qu'il jouait aux échecs pour lui livrer sa tête. »[7]. Un premier buste avec perruque et bonnet est sculpté en 1765 : Voltaire découvre cette première version de son buste le et fait part de ses réticences : « J'ai vu ce buste d'ivoire […] J'espère que ces pauvres sauvages, étant conduits, feront quelque chose de plus honnête. »[8].
Une nouvelle réalisation de Joseph Rosset en 1766 va lui donner mieux satisfaction comme il le dit à d'Argental dans une lettre du : « Il s'est trouvé un sculpteur, dans les rochers du mont Jura, qui s'est avisé de m'ébaucher de toutes les manières : si vous m'ordonnez de vous envoyer une de ces figures de Callot, je vous obéirai »[9]. Ce buste sans perruque montre un visage réaliste du philosophe qui a alors plus de 70 ans : le Baron Grimm en donne le la description suivante : « la tête nue, la chemise ouverte sur le sein avec un manteau jeté sur les épaules. Ce buste est de tous les portraits que j’ai vus de notre patriarche le plus ressemblant ; il rappelle parfaitement le jeu de sa physionomie sans charge et sans caricature »[10].
Joseph Rosset produit ensuite une série de ces bustes avec quelques variantes qui lui valent une renommée nationale que consacre une installation momentanée à Paris en 1771 où il réalise d'autres bustes (Montesquieu, Rousseau, d'Alembert, Henri IV, Sully entre autres) d'après des médailles ou des estampes dont on vend les moulages en albâtre ou en biscuit de porcelaine. Grimm signale dans sa Correspondance en l'intérêt du public pour ses œuvres « à l'air un peu paysan » mais d'une « extrême vérité »[11].
Il réalise aussi alors un buste de la dauphine Marie-Antoinette d'après une médaille ou une estampe[12].
Joseph Rosset rentre ensuite en Franche-Comté et jouissant de sa nouvelle célébrité exécute de nombreuses commandes des gens en place qu'il s'agisse de bustes ou de simples tabatières de buis décorées avec l'image de Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Henri IV, puis dans le contexte de la guerre d'Amérique de Franklin, de Washington, de La Fayette. En décembre 1775 dans une lettre à Vivant Denon, Voltaire vante la qualité de cette « petite boîte de buis doublée d'écaille, faite dans nos villages » et de l'image de lui qui y figure : « Vous y verrez une posture honnête et décente et une ressemblance parfaite. »[13].
Ses productions sont nombreuses (elles se confondent parfois avec celles de ses fils) et largement diffusées par des copies et des moulages : le marquis de Vilette note par exemple dans sa notice nécrologique du qu'« Il est peu de Cabinets d'Amateurs & de Souverains de l'Europe où l'on ne trouve de ses ouvrages. » [14]. On peut voir aujourd'hui ces œuvres dans les musées comme le Louvre, le Metropolitan Museum of Art de New York, le Nationalmuseum de Stockholm ou le Musée des beaux-arts de Dole et dans les catalogues de ventes spécialisées[15].
L'atelier de Saint-Claude continue aussi la réalisation d'objets religieux à destination locale comme le maître-autel de l'église de l'ancienne Abbaye du Grandvaux dans le département actuel du Jura et sur la commune de Grande-Rivière (anciennement Rivière-Devant). Vestige du prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de saint Oyant depuis 1244, l'édifice est devenue l'église paroissiale d'un vaste secteur au XVIIe s., elle est reconstruite après la Guerre de dix ans achevée au XVIIIe par la construction du clocher à bulbe et divers aménagements intérieurs.
Joseph Rosset jouissait d'une renommée certaine à son époque mais on ne connaît qu'un portrait de lui peint par son fils François-Marie et conservé au Musée de peinture de Besançon : le Portrait du sculpteur en cheveux blancs)[16].
Les représentations de Voltaire ont fait la réputation de Joseph Rosset (et de son atelier) même si cet artiste n'a pas atteint la célébrité de Lemoyne (buste exposé au salon de 1748), de Jean-Baptiste Pigalle (Voltaire Nu, 1776) surtout de Jean-Antoine Houdon (buste de Voltaire sans perruque daté de 1778 ou avec perruque réalisé en 1792).
Ils ont partagé les activités artistiques de leur père et réalisé des pièces dont l'attribution n'est pas toujours assurée.
Il s'installa par la suite à Dole où il fut nommé professeur de dessin dans une « école centrale » (école secondaire, sorte de lycée de petite taille) et continua à réaliser des médaillons de terre cuite, des statuettes comme son père et sur les mêmes sujets comme Henri IV, Sully, Voltaire ou Rousseau ce qui en rend l'attribution incertaine[25]. On lui doit aussi la sculpture qui orne une fontaine de Dole (Fontaine de l'enfant à l'amphore) avec « la statue d'un jeune enfant nu, qui, d'une urne antique penchée sur son épaule, verse l'eau dans un bassin élégant »[23]. Il peignit aussi quelques tableaux conservés par le musée de Dole [26] ou au Musée de Besançon comme le portrait de son père.
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