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peintre catalan De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Josep Grau-Garriga, né à Sant Cugat del Vallès, le , et mort le , à Angers[1] (Maine-et-Loire), est un artiste peintre et licier espagnol.
Naissance | |
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Décès | |
Pseudonyme |
Garriga, Josep Grau |
Nationalité | |
Activités | |
Formation |
École de la Loge École des Beaux-Arts de Barcelone (d) |
Fratrie |
Tomàs Grau i Garriga (d) |
Josep Grau-Garriga passe son enfance dans le milieu paysan. Adolescent, c’est la guerre civile puis le franquisme. Études de peinture et de gravure à l’Académie royale catalane des beaux-arts de Saint-Georges à Barcelone entre 1946 et 1952.
Attiré par la peinture murale, il commence des fresques à l’Ermitage de Sant Crist de Llaceres en 1953. Son style est encore un mélange d’art roman, d’influences de Rouault et des grandes fresques mexicaines de l’entre deux-guerres de Siqueiros et Rivera.
En 1955, Miquel Samaranch, directeur de la manufacture de tapisserie de Sant Cugat, engage un mouvement qui deviendra l’École catalane de tapisserie. Il fait appel au jeune Grau-Garriga pour diriger l’atelier expérimental. Il va à Paris pour rencontrer Jean Lurçat. À Paris il découvre le mouvement des peintres abstraits Fautrier, Dubuffet, Soulages, ainsi que les premières œuvres de Antonio Saura ou Antoni Tàpies. Il fait la connaissance de Denise Majorel, de la galerie La Demeure, place Saint-Sulpice à Paris, qui sera un des principaux centres de la Nouvelle tapisserie[2].
En revenant à Sant Cugat, il fait venir de Madrid des liciers, des peintres et des sculpteurs. Ces artistes feront des projets, Grau-Garriga et ses liciers en font des tapisseries. Il abandonne assez vite la technique traditionnelle d’Aubusson, pour travailler directement sur son métier de haute-lice sans carton. Il transforme la tapisserie avec ses disciples, en ajoutant de nouvelles matières, en inventant de nouvelles façons de les assembler. Il mélange des textures, innove avec des contrastes de couleurs, son style est né. Il sera l’un des chefs de file de cette école de tapisserie catalane.
Il dit à ce moment :
« La tapisserie est le complément logique de l’architecture. […] Je ne me satisfais pas du seul langage des formes et des couleurs. Je désire la suggestive sensualité des reliefs tissés dans la trame irrégulière, ou au contraire exaltés par les rythmes rigoureux des fils de chaînes[3]. »
En 1965, la seconde biennale de tapisserie de Lausanne reçoit 85 œuvres de La Nouvelle Tapisserie. Grau-Garriga avec ses amis catalans figurent en bonne place. De nouvelles formes apparaissent, la tapisserie se fait en trois dimensions, s’affranchit de son support mural, de nouvelles matières aussi, métal, plastique et autres. Il s’agit maintenant d’art textile. Ce mouvement s'essouffle vite. En 1995, la dernière biennale de Lausanne marquera la fin de ce mode d’expression.
En 1970, le futur conservateur du musée des Beaux-Arts de Houston, au Texas, vient à Barcelone, il rencontre Grau-Garriga, projette avec lui une exposition qui sera inaugurée en 1971 à Houston. Il quitte Sant Cugat et part pour les États-Unis, le Canada, l’Amérique du Sud. Il fait des conférences et des ateliers ou séminaires avec les étudiants dans plusieurs universités, France, États-Unis, Canada, Mexique, Uruguay. Ses interventions se traduisent souvent par des « installations » dans ces lieux, réalisées avec les étudiants.
Grau-Garriga veut donner une dimension politique, historique à son travail. Il intègre quelques-uns de ses vêtements dans des tapisseries comme des autoportraits, Il provoque des interventions, des manifestations, des projets d’environnement, à l’occasion d’évènements politiques (en 1968) ou historiques (en 1989). En 1987, il fait un projet d’environnement pour la commune d’Encamp en Principauté d’Andorre à l’occasion d’une exposition de ses travaux. Ses propositions consistent à occuper des espaces libres, des façades, des pignons aveugles, de traiter des sols avec des matériaux qu’il connaît, des fibres, des peintures. Les dessins sont exposés, et font la couverture d’un catalogue[4].
En 1989, la ville d’Angers lui demande des propositions pour célébrer le bi-centenaire de la révolution française. Toutes ses propositions sont acceptées : un environnement pour mettre en scène le rôle défensif du château d’Angers avec une exposition dans la chapelle, une création à l’abbaye du Ronceray d'Angers sur le thème de la déclaration des droits de l’homme, une exposition de peintures au Musée des Beaux-Arts, et des tapisseries et des sculptures dans le Musée de la tapisserie contemporaine. Toutes ces créations font appel à la culture angevine, issue de la révolution française et des guerres vendéennes.
Angers possède une école des Beaux-Arts avec une formation pour les arts textiles, et le musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine. Le château d'Angers abrite la tenture de l'Apocalypse et quand Jean Lurçat l'a découverte en 1937, il a décidé de donner une réplique moderne à cette œuvre : Le Chant du monde à panneaux de 4,40 m de haut tissées entre 1957 et 1965.
Josep Grau-Garriga rencontre Anne à Angers en 1989, qui deviendra sa femme, et s’installe définitivement en Anjou, à Saint-Mathurin-sur-Loire dans une ancienne école. Il aménage un grand atelier de peinture et un autre dans une grange, pour les tapisseries. Le thème des droits de l’homme sera repris à Pérouges en 1992 autour de l’arbre de la liberté. Des encres et des aquarelles apparaissent dans son œuvre, des autoportraits. 1999 : exposition de gravures à Trélazé. En 2002, le musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers, et l'abbaye du Ronceray d'Angers font une exposition de ses œuvres. Le musée de Beaufort-en-Vallée lui commande une création in-situ. Une monographie de 300 pages sera publiée par les éditions du Cercle d'art.
Grau-Garriga fera, après ces expositions, une importante donation au musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, à Angers, où une salle entière lui sera consacrée.
2009 : Exposition « De l'ombre à la lumière, tapisseries catalanes de Picasso à Grau-Garriga » au musée Jean-Lurçat. Cette exposition rassemble plusieurs artistes catalans, et trace l’histoire de l’école de tapisserie catalane à partir de la manufacture de San Cugat. Abbaye de Saint-Florent-le-Vieil : exposition d'œuvres récentes ou inédites. Elle donne lieu à l’édition d’un catalogue.
2010 : une exposition de dessins lui est consacrée au cabinet d’arts graphiques du musée des beaux-arts d'Angers.
Josep Grau-Garriga meurt le à Angers[5]. Il était en train de travailler au Portail de la Paix œuvre monumentale pour l'église de Saint-Mathurin-sur-Loire, son village d'adoption. Cette œuvre inachevée sera malgré tout définitivement montée au printemps 2012. Il n'aura pas vu la sortie du livre Tango, peintures du monde aux éditions Aencrages & Co (poèmes de Yves Jouan, peintures de Josep Grau-Garriga), paru en .
L'œuvre de Josep Grau-Garriga a marqué l'histoire de la tapisserie. Pour lui, être fidèle à Jean Lurçat, ce n'était pas le copier. Comme Lurçat, il lui fallait écrire une nouvelle page de l'histoire de l'art. C'est ce qu'il a fait en étant parmi les premiers à s'atteler directement à la matière textile et en introduisant d'autre matières (liées à d'autres catégories artistiques comme la photographie ou la peinture, à l'industrie, à la nature...) au sein même de ses tapisseries. Sur ce plan comme sur d'autres (les dimensions, le cadre...), il était un créateur en renouvellement permanent.
Une tapisserie intitulée "No tornoran" (1980) se trouve dans les collections du Département de l'Ain.
Josep Grau Garriga vient terminer sa vie au bord de la Loire. Malgré tous les endroits qu’il a visités dans le monde, il n’a jamais trouvé ailleurs ce qu’il rencontre au bord de Loire. C’est comme une retraite monastique pour lui, pour se concentrer sur lui-même et être en contact permanent avec la nature. Il a tout ce qu’il lui faut pour accomplir son travail et si son travail n’est pas valable (sans quoi il se sentirait coupable). Il trouve que la lumière de cette vallée est unique ; c’est d’ailleurs la première chose qui l'a attiré ici : la lumière.
La collection Grau-Garriga de Dominique Étienne, constituée du vivant de l'artiste, représente 50 ans de la vie de celui-ci. Débutant par une peinture de 1958 quand Grau-Garriga a travaillé avec Jean Lurçat à Saint-Céré dans le Lot, elle comprend 13 œuvres dont 4 majeures :
La collection illustre le thème du fatalisme à travers la maison sans fenêtre (les collages textiles de Grau-Garriga ne seraient que des maisons sans fenêtre). Elle fait écho à la tenture de l'Apocalypse d'Angers.
Livre peinture - poésie
. 2012 : "Tango, peintures du monde", poèmes de Yves Jouan, peintures de Josep Grau-Garriga, édition Aencrages & Co.
Grau-Garriga est présent dans plusieurs musées du monde parmi lesquels :
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