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résistante allemande au nazisme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Johanna « Hanna » Kirchner, née Johanna Stunz le à Francfort-sur-le-Main et exécutée le dans la prison de Plötzensee à Berlin, est une militante politique social-démocrate et résistante allemande au nazisme.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Johanna Stunz |
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Conjoint |
Karl Kirchner (d) (à partir de ) |
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Lieu de détention |
Johanna Stunz est née le à Francfort-sur-le-Main dans une famille de sociaux-démocrates convaincus : son grand-père est un des premiers conseillers municipaux du Parti social-démocrate à Francfort-sur-le-Main et son père, maître charpentier de métier, est également un social-démocrate engagé[1],[2].
Elle suit une formation commerciale, devient assistante de bureau et rejoint la Jeunesse ouvrière socialiste (de) dès l'âge de 14 ans, puis le Parti social-démocrate (SPD) à 18 ans. À cette époque, elle lie une amitié avec la communiste antifasciste Lore Wolf (de)[1],[3].
En 1913, elle épouse le social-démocrate Karl Kirchner (de). Ils ont deux filles[1]. En 1925, elle se remarie avec l'instituteur Paul Schmidt (1892-1973). Ils se séparent en 1929.
Pendant la Première Guerre mondiale, Johanna Kirchner s'implique dans l'aide aux femmes et enfants démunis[4],[5].
Après la guerre, elle participe au développement de la protection sociale ouvrière (Arbeiterwohlfahrt- AWO) qu'elle cofonde à Francfort en 1919 et lance en 1923 la Ruhrkinder-Aktion, qui permet aux enfants des familles ouvrières au chômage de la Ruhr de partir en vacances[1],[4],[6].
À partir de 1926, elle est employée à plein temps par le Parti social-démocrate[6].
Lorsque les nazis prennent d'assaut la maison des syndicats de Francfort et le bureau du SPD le , elle réussit à sauver les cartes de membres. Le mois suivant, elle se rend à Genève pour la Conférence internationale du Travail[6].
En 1933, avertie de son arrestation imminente, elle s'enfuit, sans sa famille, en Sarre qui est alors administrée par la Société des Nations. Elle y est active au bureau du parti à Sarrebrück. Elle travaille également dans le café de Marie Juchacz, cofondatrice de l'Arbeiterwohlfahrt, qui accueille des réfugiés. Elle est aussi active au sein du Comité d'aide aux antifascistes persécutés, Hilfskomitee für verfolgte Antifaschisten[4],[1],[7].
Johanna Kirchner continue de transmettre à la SOPADE, le parti social-démocrate en exil à Prague, des informations issues de apports et témoignages de réfugiés et de résistants. Elle fait parvenir clandestinement en Allemagne des journaux interdits. Ses filles l'aident à faire circuler ces documents[6].
Lors du plébiscite de 1935, les Sarrois votant massivement pour le rattachement au Reich allemand, Johanna Kirchner s'enfuit, d'abord à Forbach[4].
Là, avec Emil Kirschmann (de) et Max Braun (de), elle crée le Beratungsstelle für Saarflüchtlinge (Centre de conseil pour les réfugiés de la Sarre) qui, outre d'apporter de l'aide pratique aux émigrants, s'emploie à faire circuler les informations aux groupes de résistants et à diffuser des écrits illégaux en Allemagne. Bien qu'appartenant à des partis politiques différents, Johanna Kirchner et Lore Wolf (communiste) y travaillent ensemble pour organiser l'émigration de nombreux employés du mouvement ouvrier du Reich. De l'avis de Wolfgang Abendroth, elles ont ainsi réalisé « l'unité du mouvement ouvrier dans le travail antifasciste »[6].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle est brièvement internée comme « étranger ennemi » à Ligny-en-Barrois. Elle part ensuite pour Metz puis Paris. De là, elle travaille pour le conseil du SPD en exil et produit des tracts anti nazis qui sont distribués en Allemagne[3],[8].
En 1937, Johanna Kirchner est officiellement « expatriée (de) » par les autorités allemandes. Lorsque les troupes allemandes envahissent la France, elle est emprisonnée au camp de Gurs en 1940 d'où elle réussit à s'évader[1],[3]. En 1942, elle est arrêtée par la police secrète française dans un monastère à Avignon où elle se cache. Le régime de Vichy, qui collabore avec les nazis sur le territoire français non occupé, la livre à la Gestapo[4]. Elle est transférée à la prison de Moabit. En mai 1943, elle est condamnée pour haute trahison à dix années d'emprisonnement[9]. Elle passe un an dans la prison de Cottbus quand, le , le verdict est commué en peine de mort à l'instigation exceptionnelle du président du Volksgerichtshof, Roland Freisler, qui trouve la peine trop clémente et préside lui-même un deuxième procès-spectacle de quelques minutes[1],[6],[10].
Johanna Kirchner est exécutée à la hache le à la prison de Berlin-Plötzensee à l'âge de 55 ans. Dans sa lettre d'adieu, elle écrit : « Ne me pleure pas, tu connaîtras des temps plus heureux. »[2],[6],[8].
Elle est inhumée au cimetière principal de Francfort.
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