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homme politique et magistrat français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Tiberi, né le à Paris (5e arrondissement), est un magistrat et homme politique français, maire de Paris de 1995 à 2001. Candidat dissident lors des municipales de 2001, il est battu par le candidat du Parti socialiste Bertrand Delanoë.
Jean Tiberi | |
Jean Tiberi en 2007. | |
Fonctions | |
---|---|
Maire du 5e arrondissement de Paris | |
– (13 ans et 11 jours) |
|
Prédécesseur | Jean-Charles Bardon |
Successeur | Florence Berthout |
– (12 ans, 1 mois et 22 jours) |
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Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Jean-Charles Bardon |
Maire de Paris | |
– (5 ans, 10 mois et 9 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Jacques Chirac |
Successeur | Bertrand Delanoë |
Premier adjoint au maire de Paris | |
– (12 ans, 3 mois et 10 jours) |
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Maire | Jacques Chirac |
Prédécesseur | Christian de La Malène |
Successeur | Jacques Dominati |
Secrétaire d'État chargé des Industries alimentaires | |
– (7 mois et 13 jours) |
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Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Premier ministre | Jacques Chirac |
Gouvernement | Chirac I |
Député français | |
– (23 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Élection | 12 juin 1988 |
Réélection | 28 mars 1993 1er juin 1997 18 juin 2002 17 juin 2007 |
Circonscription | 2e de Paris |
Législature | IXe, Xe, XIe, XIIe et XIIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | RPR (1988-2002) UMP (2002-2012) |
Prédécesseur | Proportionnelle par département |
Successeur | François Fillon |
– (2 ans, 1 mois et 12 jours) |
|
Élection | 16 mars 1986 |
Circonscription | Paris |
Législature | VIIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | RPR |
– (9 ans, 4 mois et 17 jours) |
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Réélection | 19 mars 1978 21 juin 1981 |
Circonscription | 3e de Paris |
Législature | VIe et VIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | RPR |
Prédécesseur | Monique Tisné |
Successeur | Proportionnelle par département |
– (7 ans, 5 mois et 30 jours) |
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Élection | 30 juin 1968 |
Réélection | 11 mars 1973 |
Législature | IVe et Ve (Cinquième République) |
Groupe politique | UDR |
Prédécesseur | René Capitant |
Successeur | Monique Tisné |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris 5e (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UNR-UDT (1965-1967) UDR (1967-1976) RPR (1976-2002) UMP (2002-2015) LR (depuis 2015) |
Conjoint | Xavière Casanova |
Profession | Magistrat |
|
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Maires de Paris | |
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Membre de l'Union des démocrates pour la République (UDR), du Rassemblement pour la République (RPR) puis de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), il est député de Paris de 1968 à 2012 avec de brèves interruptions, premier adjoint de Jacques Chirac de 1983 à 1995 ainsi que maire du 5e arrondissement de Paris de 1983 à 1995 et de 2001 à 2014. Il est condamné en 2015 dans le cadre d'une affaire judiciaire de faux électeurs.
D'ascendance corse mais né à Paris[1] (son père est employé d'assurance et sa mère sténodactylo[2]), Jean Tiberi effectue sa scolarité au collège Sainte-Barbe et au lycée Louis-le-Grand (époque où, à l'âge de quinze ans, il adhère au RPF[2]), dans le 5e arrondissement de Paris, puis poursuit des études supérieures en faculté de droit et devient magistrat. Substitut à Metz et à Meaux, il est nommé juge à Beauvais puis détaché à la chancellerie[3].
Il est marié avec Xavière Tiberi, née Casanova, dont il a eu un fils, Dominique, conseiller de Paris, et une fille, Hélène[2].
Jean Tiberi commence sa carrière politique en adhérant à l'Union gaulliste de René Capitant, formation dite de gaullistes de gauche, et est élu en 1965 au conseil municipal de Paris[2] ainsi que député suppléant de René Capitant. À l'entrée de ce dernier au gouvernement le , Jean Tiberi occupe son siège de député gaulliste de Paris puis est élu sous son nom propre aux élections législatives de 1973.
Jean Tiberi rejoint le RPR lors de sa fondation en 1976, et devient proche de Jacques Chirac dans le gouvernement duquel il exerce les fonctions de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture et auprès du ministre de l'Industrie et de la Recherche, chargé des industries alimentaires du au .
Après l'élection de Jacques Chirac à la mairie de Paris en 1977, il devient son suppléant dans le 5e arrondissement puis son premier adjoint. Il est enfin élu maire du 5e arrondissement sans discontinuer aux élections municipales de 1983, 1989, 1995, 2001, 2008. Parallèlement, il est élu député de la 2e circonscription de Paris (nommée 3e jusqu'en 1986) à l'ensemble des élections législatives de 1973 à juin 2007 compris.
En décembre 1974, Jean Tiberi vote la loi dépénalisant l'avortement, dite « loi Veil »[4] qui est promulguée le .
Jean Tiberi a exercé les fonctions de maire de Paris de mai 1995 à mars 2001 à la tête d'une coalition RPR-UDF-Démocratie libérale. Candidat à sa propre succession, il a été battu en par la liste PS-Verts-PCF menée par Bertrand Delanoë. Lorsqu'il était maire de Paris, ses fonctions de maire du 5e arrondissement ont été exercées par Jean-Charles Bardon.
Aux élections législatives de juin 2012 Jean Tiberi ne se présente pas pour un nouveau mandat. François Fillon lui succède en tant que député de la 2e circonscription de Paris[5].
Jean Tiberi est proposé par Jacques Chirac comme candidat du RPR à la mairie de Paris, de préférence à Jacques Toubon, alors maire du 13e arrondissement de Paris. À la suite d'une campagne courte (mai-), les listes RPR-UDF remportent quatorze des vingt arrondissements parisiens et élisent donc Jean Tiberi comme maire de Paris et président du Conseil général du département de Paris.
En 1998, Jacques Toubon tente de ravir la mairie à Jean Tiberi en créant un groupe dissident de la majorité municipale, finalement en vain[2].
La mandature de Jean Tiberi au Conseil de Paris est caractérisée par l'assainissement fiscal de la Ville à partir de 1997. Le début de mandat avait été marqué par la chute des droits de mutation en raison de la crise immobilière et le recours à l'emprunt. Le taux d'exécution du budget 1996 n'avait ainsi pas dépassé 60 % des crédits votés alors que le budget social, particulièrement élevé à Paris, augmentait de 3 % chaque année au détriment de l'investissement[6]. Cependant, grâce notamment à la reprise de l'immobilier, le taux d'endettement par habitant atteignait son plus bas niveau mesuré en 2000[7]. Converti par ailleurs à un urbanisme "à visage humain"[8], de nombreux lieux de conflits débutés sous la mandature précédente s'apaisent à la suite de la modification par Tiberi de nombreux projets comme la ZAC Maillot, la ZAC Moskova, la réhabilitation du Bas-Belleville et des Amandiers, la rénovation du faubourg Saint-Antoine ou la ZAC Pajol[9].
Parmi ses principales contributions, on peut noter :
Un an avant la fin de son mandat, le RPR, présidé par Michèle Alliot-Marie, décide d'organiser une procédure permettant la désignation éventuelle d'autres candidats que Jean Tiberi. Philippe Séguin, député-maire d'Épinal devient le candidat officiel du RPR allié à Démocratie libérale et l'UDF. Jean Tiberi maintient cependant sa candidature, protestant contre le fait qu'il n'y ait pas eu de primaires au sein de son parti, et présente des listes dans tous les arrondissements.
Au soir du premier tour en , les listes RPR-UDF-DL de Philippe Séguin arrivent devant celles de Jean Tiberi dans 18 des 20 arrondissements. Philippe Séguin refuse toute fusion avec des équipes dont il juge la fréquentation sulfureuse. Au soir du second tour, avec près de 51 % des suffrages (dont 35 % pour les listes de Philippe Séguin), la droite est finalement devancée en nombre de sièges par la liste de la gauche plurielle conduite par Bertrand Delanoë (12 arrondissements contre 8).
Jean Tiberi remporte 12 sièges au Conseil de Paris, ainsi que la mairie du 5e arrondissement, tandis que son adjoint aux Finances, Jean-François Legaret, s'impose dans le 1er arrondissement. À la fin de l'année 2002, Philippe Séguin se retire de la politique, permettant à terme le regroupement du groupe des conseillers de Paris RPR-DL avec les tiberistes dans celui de la nouvelle UMP.
Le dernier mandat de député de Jean Tiberi est obtenu en grâce à sa réélection au second tour face à la candidate PS Lyne Cohen-Solal, avec 52,66 % des suffrages exprimés.
Son dernier mandat de maire du 5e arrondissement est obtenu en aux élections municipales en recueillant au deuxième tour 45 % des suffrages exprimés contre 44,1 % pour Lyne Cohen-Solal (PS) et 10,9 % pour Philippe Meyer (MoDem)[10].
La permanence politique de Jean Tiberi est par ailleurs exclue, en avril 2009, par la mairie de Paris, du local qu'elle occupait pour défaut de paiement de son loyer[11].
Sur proposition de Christine Lagarde et contre l’avis de la commission d’évaluation, son fils Dominique, qui est aussi son 5e adjoint à la mairie du 5e arrondissement, est nommé le contrôleur général économique et financier au ministère de l’Économie. Le vendredi le Conseil d’État annule cette nomination[12].
Jean Tiberi est également membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté (MIL), organisation d'inspiration gaulliste formée en 1981.
Le , il annonce qu'il soutient François Fillon lors du congrès pour la présidence de l'UMP[13].
Il ne se représente pas à la mairie du 5e arrondissement lors des élections municipales de 2014 à Paris, souhaitant passer le témoin à son fils Dominique. Ce dernier se présente finalement en dissident, la candidate désignée par l'UMP étant Florence Berthout, laquelle est élue et succède donc à Jean Tiberi.
Une première procédure judiciaire a concerné à partir de 1999 son rôle en tant que président de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) des HLM de Paris dans le contournement des procédures légales d'appel d'offres et des marchés des HLM parisiens et dans le financement occulte du RPR[14].
En tant que maire du 5e arrondissement de Paris, Jean Tiberi est suspecté à partir de 1997 d'avoir organisé à compter de 1989 un système de fraude électorale.
L'instruction dans l'affaire dite des faux électeurs du 5e arrondissement a débuté à la suite d'une plainte de son adversaire PS dans l'arrondissement, Lyne Cohen-Solal, qui dénonçait des centaines d'inscriptions fictives de faux électeurs à différentes adresses de l'arrondissement[16],[17] ou des radiations douteuses sur les listes électorales de l'arrondissement lors des élections municipales de et des législatives de mai-. Cette plainte fait suite à l'enquête du Canard enchaîné qui découvre 800 faux inscrits. En échange de ces fausses domiciliations, les personnes se seraient vu attribuer des places de crèche, des logements sociaux ou des emplois[18].
Le , les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les faux électeurs du 5e arrondissement de Paris ont décidé de renvoyer Jean Tiberi, son épouse Xavière et neuf autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris[19]. Ce renvoi en correctionnelle a été demandé sans attendre les réquisitions du parquet, qui se faisaient attendre depuis de longs mois (comme dans l’affaire Jacques Dominati). Jean-Claude Marin, procureur de Paris, avait alors accusé les deux juges d’instruction de « s’immiscer » dans la campagne électorale, les municipales ayant lieu un mois après. Cette escarmouche rare avait été commentée par le Syndicat de la magistrature dans une Lettre ouverte à ceux qui feignent de croire à l’indépendance du parquet[20]. Cette affaire des faux électeurs n’a pas contribué à redorer le blason des hiérarques du parquet, liés statutairement au pouvoir exécutif, et en butte à une éternelle suspicion. Le procureur requiert alors contre Jean Tiberi une peine d'inéligibilité d'une durée de cinq ans, un an de prison avec sursis, ainsi que 10 000 euros d'amende[21]. Le Conseil constitutionnel, saisi en 1998 pour vérifier la légalité de l'élection de Jean Tiberi en 1997, a par ailleurs reconnu, dans son arrêt du , l'existence de manœuvres frauduleuses en considérant toutefois qu'elles n'étaient pas en mesure d'avoir modifié le résultat de l'élection, Tiberi ayant gagné avec 2 725 voix d'avance[22]. En 2000, le rapport des enquêteurs confié à la juge d'instruction parisienne Chantal Perdrix démontre l'existence de plus de 3 000 électeurs fantômes lors des élections législatives de 1997[23].
Lors du procès en 2009, l'écologiste Yves Contassot, qui a également porté plainte pour l'affaire des faux électeurs du 3e arrondissement, explique : « En 1989, Jacques Chirac a réuni ses adjoints et les maires d'arrondissement pour leur expliquer qu'il voulait faire le grand chelem aux municipales[24]. Pour gagner partout, il a été décidé de transférer des électeurs des arrondissements qui avaient des grandes réserves à droite vers ceux qui étaient susceptibles de tomber à gauche : le 5e mais aussi le 20e, le 19e, le 18e, le 11e et le 3e. Une opération baptisée « Transfusion sanguine » »[25].
Le , la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement et condamné Jean Tiberi à 10 mois de prison, 10 000 euros d’amende et 3 ans d’inéligibilité[26]. Le parquet avait requis 12 mois de prison avec sursis, 10 000 euros et cinq ans inéligibilité, la peine maximale pour les « atteintes à la sincérité d’un scrutin par les manœuvres frauduleuses » étant d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. Jean Tiberi a fait appel de ce jugement[27].
Le , la cour d'appel de Paris confirme le jugement précédent et condamne Jean Tiberi à dix mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et trois ans d'inéligibilité[28].
Il dépose la même semaine un pourvoi en cassation[29]. Cela suspend sa peine et donc l'autorise à se présenter aux élections municipales de 2014.
Le , la Cour de cassation rejette le pourvoi de Jean Tiberi et de son épouse[30], qui sont donc définitivement condamnés. Immédiatement, ils annoncent s'apprêter à formuler un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, dont on ne connait pas les suites.
Le , le journal « Le Monde », affirme que le Conseil constitutionnel a délibérément fermé les yeux sur cette fraude, décidant de valider son élection aux législatives de 1997 en dépit des nombreuses fraudes mises en évidence par sa propre enquête. Lorsque la juge d’instruction chargée de l’affaire des « faux électeurs » a voulu consulter le rapport du Conseil constitutionnel, ses membres ont refusé de collaborer avec la justice, au nom du « secret des délibérations »[31].
Entre les deux tours de l'élection municipale de 1995, la presse révèle que les enfants du couple vivent dans des logements sociaux alors qu'ils perçoivent des loyers d'appartements dont ils sont propriétaires[2].
Dans le film Trois Zéros (2002), il joue brièvement le rôle du maire de Paris.
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