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écrivain luxembourgeois francophone De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Portante est un écrivain francophone, poète et traducteur luxembourgeois d'origine italienne, né le à Differdange, ville minière du Grand-Duché[1].
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Jean Portante naît peu après l'arrivée de ses parents italiens au Luxembourg. Son enfance, relatée dans son roman Mrs Haroy ou la mémoire de la baleine, est marquée par cette double appartenance, ou plutôt par une double non-appartenance, puisque comme chaque voyageur, il a très tôt le sentiment d'être citoyen de nulle terre. À l’instar de la baleine, ce mammifère ayant décidé d’émigrer vers les eaux des océans, il sait qu’il n’appartient ni à la terre quittée ni à celle rejointe.[réf. nécessaire] Toute son œuvre, riche d’une trentaine de titres, est imprégnée de ce leitmotiv thématique. En outre, ses œuvres, écrites en français, participent, par cette langue même, du déracinement. Le français est, pour Jean Portante, une langue à l’extérieur de son binôme Italie-Luxembourg, une langue apprise, apprivoisée, mais qui reste sans cesse à conquérir. L'écrivain déclare à son sujet que c’est une « étrange langue » (c’est d'ailleurs le titre d’un de ses recueils de poésie, couronné en France par le prix Mallarmé), dans la mesure où elle reflète la petite tour de Babel de la maison familiale de son enfance où l’on parlait à la fois italien et luxembourgeois, mais parfois aussi le français. Dans l’entrelacs linguistique du Luxembourg, où les enfants sont alphabétisés en allemand, cela ne peut déboucher, dans l’écriture, que sur cette « étrange langue », ou « langue baleine », pour reprendre une expression de l'auteur : c’est-à-dire une langue qui a l’aspect du français (comme la baleine ressemble à un poisson), mais dans laquelle respirent (comme le poumon de la baleine) la langue italienne et les autres idiomes du territoire. L’écriture de Jean Portante devient ainsi un incessant voyage d’une langue à l’autre, ce qui permet, dans sa poésie surtout, de « néologiser », donc d’« étrangéiser » la langue française. Jean Portante parle aussi d’« effaçonner » (un autre titre d’un de ses recueils). Il s’agirait alors, tout en façonnant l’écriture, de l’effacer, afin que surgisse la langue véritable. L’œuvre poétique de Jean Portante est un lent « effaçonnement », alors que, dans ses romans, il mêle histoire, autobiographie et fiction, pour dénouer les pièges de la mémoire, de l’identité, de l’enracinement, des migrations, thèmes centraux de ses livres.
Jean Portante est venu à l'écriture à l’âge de 33 ans. Avant, il étudie en France, à Nancy, et est tour à tour agitateur dans la foulée de mai 68 et professeur de français. En 1983, alors qu’il écrit son premier recueil de poèmes, Feu et Boue, il s’installe à Paris. De longs séjours en Amérique latine le familiarise avec la langue espagnole et, parallèlement à son travail d’écriture, il développe depuis plus de vingt ans une activité de traducteur (notamment de Juan Gelman), mais aussi de Gonzalo Rojas et de dizaines de voix poétiques de langue espagnole, allemande, anglaise ou luxembourgeoise. Ses propres livres sont largement traduits, et parmi les traducteurs récents de ses poèmes en anglais, on retrouve les poètes Pierre Joris et Zoë Skoulding.
Actuellement, il dirige au Luxembourg la collection Graphiti (poésie) des éditions PHI et collabore à l’hebdomadaire Le Jeudi. En France, il est membre de l'Académie Mallarmé et du jury du prix Guillaume-Apollinaire. En 2003, il reçoit le Grand Prix d’automne de la Société des gens de lettres, pour l’ensemble de son œuvre, ainsi que le prix Mallarmé. Auparavant, son roman Mrs Haroy ou la mémoire de la baleine, adapté au cinéma en 2010, lui vaut, au Luxembourg, le prix Servais du meilleur livre de l’année, tous genres confondus.
Au Luxembourg, il fonde en 2009 la revue littéraire Transkrit, consacrée à la traduction de la littérature contemporaine. En France, il est à l’origine, avec Jacques Darras et Jean-Yves Reuzeau, de la revue Inuits dans la jungle, dont le premier numéro paraît en .
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