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homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Kanapa, né le à Ézanville et mort le à Saint-Cloud, est un écrivain, intellectuel et dirigeant du Parti communiste français.
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Fils d'un banquier juif[2], élevé dans les quartiers huppés de l'Ouest de Paris, Jean Kanapa est d'abord proche de Jean-Paul Sartre, qui avait été son professeur au lycée de Neuilly, et surtout de Simone de Beauvoir. Il est reçu quatrième à l'agrégation de philosophie en 1943[3] pendant l'Occupation, et enseigne au lycée de Saint-Étienne. Il adhère au PCF en [4], et entame un travail d'écriture qui se traduit par la publication d'un premier roman, Comme si la lutte entière…, en 1946.
Rapidement, il se consacre surtout à ses activités politiques en même temps qu'il critique désormais violemment les positions existentialistes de Sartre. La publication de l'essai L'existentialisme n'est pas un humanisme, qui prend à contre-pied celui du célèbre ouvrage de Sartre, le fait remarquer par Laurent Casanova, responsable des questions intellectuelles du PCF, qui lui donne la possibilité de développer ses positions grâce à la création, en , de La Nouvelle Critique, dont la direction est confiée à Kanapa.
Pendant dix ans, cette revue et son directeur sont les fers de lance d'un jdanovisme artistique ardent et sans concession. Après une polémique entre La Nouvelle Critique et l'écrivain Dionys Mascolo, Sartre écrit dans un article des Temps modernes[5] : « Il faut plus d’une hirondelle pour ramener le printemps, plus d’un Kanapa pour déshonorer un parti », en concluant ainsi : « le seul crétin, c’est Kanapa. »
Les révélations du XXe Congrès du parti communiste de l'Union soviétique, qui remettent en cause le bilan de Staline, ouvrent une période de déstabilisation de la revue et de son directeur. Fin 1958, il quitte La Nouvelle Critique, désormais dirigée par Guy Besse, et séjourne à Prague comme correspondant français de La Nouvelle Revue internationale. Il devient membre du comité central du Parti communiste français en .
Au cœur des débats théoriques liés à la rupture entre l'URSS et la Chine, il ne parvient pas pour autant à se désengager de la mise en cause de Laurent Casanova par la direction du parti, en 1961. Sommé de désavouer publiquement son ancien mentor, il s'exécute pour ne pas risquer la perte de ses responsabilités au comité central.
Devenu correspondant de l'Humanité à Moscou en 1963, il exerce ensuite, mais très brièvement, la même responsabilité à La Havane.
Il revient en France en 1966 et devient un proche conseiller de Waldeck Rochet alors que le PCF, débarrassé de la vieille garde thorézienne, entame une refondation idéologique.
En 1967, il publie son quatrième et dernier roman, Les Choucas.
Après 1968, année pendant laquelle il s'est plus intéressé au printemps de Prague qu'à mai 68, il devient, auprès de Waldeck Rochet puis de Georges Marchais, le principal inspirateur de la nouvelle ligne du parti, un « socialisme aux couleurs de la France », prise de distance avec le modèle soviétique, le développement d'une « démocratie avancée » préalable au passage au socialisme, et qui s'achève, en 1976, par l'abandon par le PCF de la notion de dictature du prolétariat.
Il est le principal rédacteur du manifeste Le défi démocratique de 1973 et entre au bureau politique du parti en 1975.
En 1969, il participe à la création de l'Association d'amitié franco-coréenne, qui entretient des liens avec la Corée du Nord[6].
Il devient responsable de la cellule de politique étrangère du PCF, la POLEX, et initie et soutient le projet d'eurocommunisme porté par Enrico Berlinguer (PC italien) et Santiago Carrillo (PC espagnol). C'est aussi lui qui suscite — avec le « rapport Kanapa » — le ralliement du PCF à la force de dissuasion nucléaire française en 1977. Son successeur à la POLEX sera Maxime Gremetz.
Il a été la cible d'une tentative d'enlèvement et de remplacement par un sosie de la part de la CIA, qui n'a pas abouti[7].
Il meurt d'un cancer du poumon à 56 ans.
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