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historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Marc Berlière (né le à Dijon), est un historien français, spécialiste de l'histoire des polices en France et professeur émérite à l'université de Bourgogne. Ses recherches sur des thèmes concernant la période de l’Occupation l'ont engagé dans des controverses et polémiques concernant la période et sa représentation publique.
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Université de Bourgogne (doctorat) (jusqu'en ) |
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Né en 1948 à Dijon, agrégé d'histoire, Jean-Marc Berlière a été professeur dans l'enseignement secondaire[1] avant de soutenir, en 1991, une thèse de doctorat portant sur L'Institution et la société policières sous la IIIe République (1870-1914)[2].
Parallèlement à ses activités de recherche menant à des publications, Jean-Marc Berlière a été maître de conférences à l'IEP de Grenoble[1], puis professeur d’histoire contemporaine de l’université de Bourgogne (désormais émérite)[3]. Ses activités de chercheur ont été menées, entre autres dans le cadre du CESDIP (CNRS/ ministère de la Justice)[3].
Il est médaille de bronze du prix Guizot en 2008 avec son co-auteur Franck Liaigre pour Liquider les traîtres. La face cachée du PCF (1941-1943)[4] et fait officier des Arts et Lettres en 2012[5].
Jean-Marc Berlière a commencé à se plonger dans les archives de la police et de la justice lors de ses premiers travaux de recherche sur les tentatives anarcho-syndicalistes de grève générale dans les chemins de fer en 1919-1920 et leur répression[6]. Considéré comme un pionnier du domaine[7], l'essentiel de son travail concernera ensuite l’histoire de la police en France. Son Histoire des polices en France : de l'Ancien régime à nos jours en 2011, complète ainsi Le Monde des polices qui défrichait en 1996 une historiographie en cours de constitution par une actualisation et des apports de sociologie par son co-auteur René Lévy[8].
À partir de 2001, il travaille plus spécifiquement sur les forces de l'ordre durant l’Occupation. Cela donnera lieu à la publication en 2018 de Police des temps noirs, « Une somme attendue sur les forces de police et de gendarmerie durant la collaboration » qui présente sous forme de dictionnaire les diverses et complexes institutions de forces de l'ordre de cette période[9].
C’est par le biais des archives de la police que Berlière a contribué à l’histoire du parti communiste dans la clandestinité, en y trouvant non seulement des informations sur la répression, mais aussi des archives du parti clandestin saisies[10].
En 2004, il publie Le Sang des communistes, un livre sur des « oubliés de l'histoire » que furent les premiers jeunes résistants communistes des Bataillons de la jeunesse et sur les mécanismes de cet oubli induits notamment par la promotion concurrente des fusillés de Châteaubriant au rang de premiers martyrs de la Résistance par les otages eux-mêmes et les instances dirigeantes du Parti communiste[11].
Entre 2004 et 2015, Jean-Marc Berlière cosigne six ouvrages touchant à la période clandestine de l'histoire du Parti communiste français pendant la Seconde Guerre mondiale avec Franck Liaigre dont il fut le directeur de thèse[réf. nécessaire][12],[13],[14].
Jean-Marc Berlière participe à des controverses ou polémiques sur certains usages de l'histoire qu'il juge des « falsifications » ou « mystifications », notamment dans le cadre de commémorations officielles.
Il lance ainsi avec son confrère Franck Liaigre une controverse sur le qualificatif de « résistant » de Guy Môquet, restée assez confidentielle en 2004 et qui resurgit en 2007 lorsque Nicolas Sarkozy évoque Guy Môquet durant sa campagne et au moment de sa prise de fonction[15]. La question donne lieu à l'ouvrage L'Affaire Guy Môquet : enquête sur une mystification officielle.
Il est aussi pris dans une polémique sur la question de Vichy et les juifs après celle autour d'Éric Zemmour qui s'appuyait sur les vues de l'historien Alain Michel. Ayant estimé qu'il y avait là une question historique à revoir[16] et défendu des vues proches d'Alain Michel[17], il est critiqué en 2020 par Laurent Joly dans un numéro de la Revue d'histoire de la Shoah qui considère que Berlière, seul historien à avoir pris Alain Michel au sérieux, ne maîtrise pas l'historiographie du sujet et que si ces deux auteurs « n’ont guère d’influence dans le champ scientifique. », ils posent un problème politique en donnant du crédit à Éric Zemmour[18]. Un droit de réponse est refusé aux deux mis en cause[19].
En 2022, tout en récusant la dangerosité d'Éric Zemmour, Jean-Marc Berlière s'indigne dans Causeur de commémorations qui selon lui déformeraient l'histoire avec la complicité « d’historiens-idéologues »[20],[21]. Ce thème est repris en 2023 dans Histoire d'une falsification – Vichy et la Shoah dans l'Histoire officielle et le discours commémoratif, ouvrage écrit sur un ton pamphlétaire[22] avec deux historiens amateurs, René Fiévet et Emmanuel de Chambost, publié chez un éditeur habitué du genre.
Si l'ouvrage reçoit quelques soutiens dans la presse[23],[24],[25] et est bien accueilli à droite et à l'extrême droite[réf. souhaitée], il est ignoré par la plupart des universitaires et sévèrement jugé par un des historiens attaqués, Laurent Joly, qui dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine reprend la généalogie de ses idées, qui passe notamment par Alfred Fabre-Luce, et inscrit ce livre « dans une histoire de l’histoire de Vichy et des crimes de la collaboration qui, depuis des décennies, ont suscité toute une littérature visant à en minimiser la gravité, jusqu’aux récentes provocations d’Éric Zemmour »[19].
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