La jauge de Lorenz est une condition que l'on peut introduire en électromagnétisme; cette condition tient son nom du physicien danois Ludvig Lorenz (elle est souvent attribuée[1] au physicien Hendrik Lorentz[2], probablement en raison de son invariance sous les transformations de Lorentz). L'introduction de la condition impose un lien entre le potentiel scalaire et le potentiel vecteur associés aux champs électrique et magnétique; les composantes du potentiel vecteur et le potentiel scalaire forment alors le quadrivecteur potentiel. Cette jauge particulière s'est avérée pratique, permettant une description totalement relativiste de l'électrodynamique[2].
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Par conséquent avec la jauge de Lorenz, , vérifie l'équation de d'Alembert:
La jauge de Lorenz est donc la condition sur les potentiels (vecteur et scalaire) pour qu'ils se déplacent de la même manière que les champs et . Dans le cas général, où les distributions de charge et de courant ne sont plus nécessairement identiquement nulles, les potentiels scalaire et vecteur vérifient l'équation de d'Alembert inhomogène:
Ces équations évoquent explicitement que sous la jauge de Lorenz, les potentiels électromagnétiques sont intimement liés par l'intermédiaire du formalisme de la relativité restreinte. En effet, ils sont traités, par rapport au temps et à l'espace, exactement comme sous la métrique de Minkowski (le d'alembertien est le produit scalaire minkowskien du quadrivecteur gradient avec lui-même).
Les solutions explicites des potentiels scalaires et vecteurs sont les suivantes (elles vérifient les équations de d'Alembert inhomogènes et l'équation de condition de la jauge de Lorenz et sont donc uniques par le théorème d'unicité):
Ces potentiels dépendent explicitement du temps. Dans leurs évaluation, il faut intégrer sur chaque point de l'espace à un temps retardé , par rapport au temps auquel les potentiels sont évalués, de la durée qu'un signal lumineux prend pour parcourir la distance entre le point et le point auquel est évalué les potentiels. Pour cette raison, les potentiels électromagnétiques, formulés dans la jauge de Lorenz, sont appelés potentiels retardés. Ils ne sont guère surprenants considérant que la théorie de la relativité restreinte, qui implique qu'aucune information ne peut se propager plus rapidement que la lumière dans le vide, est bâtie à partir de l'électromagnétisme.
Un autre choix de jauge apparaît possible; il s'agit de la jauge de Coulomb:
Les références portant sur les jauges de Lorenz et Coulomb sont légion. On peut par exemple consulter Lev Landau et Evgueni Lifchits: Physique théorique, t. 2: Théorie des champs Editions MIR, Moscou 1966
Certains aspects historiques sont rapportés par les articles ci-dessous, rendant a priori pertinente l'attribution de cette jauge à Ludwig Lorenz.
L. Lorenz, "On the Identity of the Vibrations of Light with Electrical Currents" Philos. Mag. 34, 287-301, 1867.
Bozhidar Z. Iliev, "The “Lorenz gauge” is named in honour of Ludwig Valentin Lorenz!", 2008, arxiv.org/abs/0803.0047v1
Robert Nevels, and Chang-Seok Shin, "Lorenz, Lorentz, and the Gauge", IEEE Antennas and Propagatlon Magazine, Vol. 43, No, 3, June 2001.
J. D. Jackson, and L. B. Okun, "Historical roots of gauge invariance", Rev. Mod. Phys. 73, 663, 2001.
D. Griffiths, "Introduction to Electrodynamics", Pearson, quatrième édition, 2012