Il est élevé en Angleterre dans un milieu protestant sévère[2]. Il commence une formation dans la Royal Navy (cadet de marine sur le navire-école Britannica), mais ne poursuit pas dans cette voie[3] et s’installe à Bruxelles en 1875 pour se consacrer à la peinture. Il y suit les cours de Jean-François Portaels[4] et de Louis Gallait à l’Académie des beaux-arts. Il expose pour la première fois avec le cercle artistique réaliste L'Essor en 1882. Il est encouragé par les sculpteurs Thomas Vinçotte, dont il devient l'élève, et Jef Lambeaux, et commence la sculpture à partir de 1884.
En , il dirige la délégation d'artistes belges à Munich, lors de la 10eexposition quadriennale des beaux-arts organisée par la Münchener Künstler Genossenschaft et la Münchener Secession, qui eut lieu dans le Palais des glaces. Il y participe également à titre personnel pour la peinture à l'huile et pour la sculpture[5].
Jacques de Lalaing se distingue surtout comme portraitiste et animalier. On lui doit également des scènes historiques, des groupes allégoriques en bronze et des monuments funéraires. Il réalise en tant que peintre-décorateur et sculpteur de nombreuses commandes publiques.
Un groupe de trois bronzes allégoriques: La Force barbare, la Force organisée par la civilisation, la Civilisation ornée par les arts, 1896; érigé en à Bruxelles, square Ambiorix[6].
Monument à Léopold Ier à Ostende, place Léopold-Ier, 1901, statue équestre en bronze[7].
Mât d'éclairage: sculpture en bronze d'une hauteur de 22 mètres sur une base à trois pieds reliés par des pans concaves décorés de sculptures en relief (scènes de combat entre des tigres et des serpents). Elle s'élève en un fût de section triangulaire couronné par un dispositif lumineux de quatre lampes. Réalisée pour l'Exposition universelle de Gand de 1913, cette œuvre connut un destin agité. Elle fut offerte en 1926 à la commune de Schaerbeek par les héritiers de l'artiste. Dressée au croisement des avenues Louis Bertrand et Deschanel, elle fut démontée en 1953 en raison de son mauvais état et reléguée dans un entrepôt. Ce lampadaire monumental a été installé en 1993 place Colignon[8], avant de retrouver son emplacement initial en 2006. Le monument a été classé le [9] et restauré en 2012-2013.
Deux des quatre statues de marbre de Carrare qui ornent l'escalier d'honneur de l’hôtel de ville de Saint-Gilles: La Justice et L’Instruction[10], ainsi que deux panneaux latéraux illustrant L’Industrie et Le Commerce.
Jacques de Lalaing a documenté son travail en photographiant ses modèles. Un fonds de ses photographies est conservé à Amsterdam au Rijksmuseum.
Photographies par Jacques de Lalaing
Étude d'un modèle masculin nu, penché en avant avec la jambe droite en arrière, entre 1883 et 1914, Amsterdam, Rijksmuseum.
Étude d'un modèle masculin nu, monté sur un cheval en plâtre, entre 1883 et 1914, Amsterdam, Rijksmuseum.
Étude d'un modèle nu masculin, vu de dos et la main dans un portique, à côté d'un modèle en plâtre dans exactement la même pose, entre 1883 et 1914, Amsterdam, Rijksmuseum.
Étude d'un modèle féminin nu, vu de côté, entre 1900 et 1914, Amsterdam, Rijksmuseum.
Réception critique
Au sujet de la réalisation des fresques picturales ornant l'escalier de l'Hôtel de ville de Bruxelles, La Gazette de Charleroi publie en 1893:
«Jacques de Lalaing est un doux, un timide et un modeste. Il travaille préoccupé uniquement de son art […]. Il n'appartient à aucune coterie, satisfait seulement d'obtenir quelque commande, lui permettant d'aborder la grande peinture ou la statuaire monumentale. Il est resté l'auteur du régiment qui passe, de ce colonel philosophe dont la tête énigmatique et troublante lui a valu un éclatant succès à un Salon de Paris[15].»
Charles de Lalaing (1857-1919) qui épouse la baronne Christine du Tour van Bellinchave (1866-1919); Marie de Lalaing (1859-1927); Antoine (1866-1916); Maximilien de Lalaing (1869-1943) qui épouse Madeleine Peers de Nieuwburgh (1871-1943)[1].
Hugo Lettens, Raymond Petiau, Hubert Verbruggen, Véronique Cnudde et Richard Kerremans, Le mât électrique: Jacques de Lalaing, 1858-1917, Schaerbeek, 1993, 133p.
Max Waller, Le Salon de Bruxelles - 1884, Bruxelles, 1884.
Jules Du Jardin, Les artistes contemporains, Bruxelles, 1900.
Albert van Dievoet, «La participation des Belges à l'exposition quadriennale à Munich», in: L'Expansion Belge, VII, , p.485.
Francis Vurgey, «À l'atelier de Lalaing», in: La Fédération Artistique, Bruxelles, .
P. Lambotte, Le comte Jacques de Lalaing, peintre et sculpteur, 1858-1917, Anvers, 1918.
Charles Conrardy, La sculpture belge au XIXesiècle, Bruxelles, 1947.
Gérald Schur, 1820-1920, les petits maîtres de la peinture: valeur de demain, Paris, Éditions de l'Amateur, .
Jacques van Lennep et Catherine Leclercq, Les sculptures de Bruxelles, Anvers et Bruxelles, 2000.
Paul Piron, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXeetXXesiècles, Ohain-Lasne, Éditions Art in Belgium, 2003, 2 vol., tome 1, p.368.
Catherine Leclercq, Jacques de Lalaing: artiste et homme du monde (1858-1917), avec de larges extraits de son journal, Bruxelles, Académie royale de Belgique, , 443p. (ISBN2-8031-0232-3).
Hugh Robert Boudin, «de Lalaing, Jacques», in: Dictionnaire historique du protestantisme et de l'anglicanisme en Belgique du XVIesiècle à nos jours, Arquennes, 2014 (ISBN978-2-930698-06-9).