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philosophe, universitaire, professeur de psychologie, et psychanalyste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jacques Gagey, né le 8 mars 1923 à Besançon et mort le 6 mars 2017 à Sens, est un philosophe et un psychanalyste, professeur de psychopathologie à l'université Censier-Paris VII. Il occupe une place importante dans la fondation de la psychologie clinique.
Naissance |
Besançon |
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Décès |
(à 93 ans) Sens |
Sépulture | Michery |
Nationalité | Française |
Enfants | Frédéric Gagey, Jacques Gagey, Marie-Ève Joël et Henri-Jérôme Gagey |
Titres | Agrégé de philosophie, Docteur ès lettres |
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Profession | Philosophe, Professeur de psychopathologie et psychanalyste |
Travaux | psychologie clinique, psychanalyse |
Approche | Psychopathologie |
Intérêts | épistémologie |
Œuvres principales | Analyse spectrale de la psychologie, Gaston Bachelard ou la conversion à l'imaginaire, Freud et le christianisme, |
Distinctions | Commandeur des Palmes académiques |
Influencé par | Gaston Bachelard |
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Jusqu'à son établissement à Paris dans les années 1960, il compte comme un militant socialiste notable dans sa région de Franche-Comté. À côté de son engagement le plus marquant dans le domaine de la psychologie clinique comme nouvelle discipline ouvrant la voie à l'enseignement de la psychanalyse à l'université, il est connu aussi pour ses travaux sur les relations entre le christianisme et la psychanalyse.
Il naît le à Besançon dans une famille de 13 enfants, d'un père polytechnicien, chef d'escadron au 7e corps d'armée[1]. Il suit parallèlement des études de mathématiques et de philosophie[1]. Il se marie en 1945 ; le couple aura 9 enfants[1]. « Issu de la bourgeoisie catholique (trois sœurs religieuses, un frère jésuite) », il sera « lui-même très lié à la vie de l’Église »[1].
Il devient professeur de philosophie aux écoles normales de Vesoul (1951) ; il est militant socialiste de Haute-Saône puis du Doubs, secrétaire de la fédération SFIO du Doubs (1960-1967), conseiller municipal de Vesoul (1953). Il est « élu conseiller municipal de Besançon sur la liste du député maire socialiste Jean Minjoz », puis adjoint au maire de Besançon[1].
Agrégé de philosophie[1],[2] et docteur ès lettres, il publie en 1969 deux thèses : la première sur Gaston Bachelard ou la conversion à l’imaginaire (dédiée à Paul Ricœur), la seconde intitulée Analyse spectrale de la psychologie. Essais sur la structure épistémologique de la psychologie (dédiée à Juliette Favez-Boutonier[2]). La thèse sur Bachelard témoigne de l'intérêt que Jacques Gagey portera toujours à l'épistémologie[2].
C'est en tant que professeur de psychopédagogie au centre régional de formation des professeurs de collèges, qui le fait participer à l’action du Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU), qu'il devient assistant de Juliette Favez-Boutonier à la Sorbonne en 1964[1]. II s’installe dès lors avec sa famille à Paris (1966)[1]. Les événements de Mai 68 l'amènent « à un “passage avec armes et bagages” à l’université pour diriger pendant dix ans la toute jeune UER de Sciences humaines cliniques » (Censier - Paris VII[2]) comme professeur de psychopathologie, tout en ayant ouvert un cabinet de psychanalyste[1]. Il prendra sa retraite de l'Université en 1991[1].
Il meurt le à Sens, dans l'Yonne à l'âge de 93 ans[1].
Il est le père de Marie-Ève Joël, Henri-Jérôme Gagey, Frédéric Gagey et Jacques Gagey[3].
Dans les années 1960, la carrière enseignante de Jacques Gagey à l'Université est liée au projet de Juliette Favez-Boutonier de donner un statut à la psychologie clinique. Il est l'un de ses quatre assistants, les trois autres étant Claude Prévost, Pierre Fédida et Anne-Marie Rocheblave. Désormais psychanalyste, Gagey a reçu sa formation à la Société psychanalytique de Paris[4].
Selon Élisabeth Roudinesco, la situation est paradoxale car « la voie ouverte à la psychanalyse sous l'étiquette de la psychologie devient la voie d'une implantation de la psychologie clinique »[4]. La contestation en mai 1968 des étudiants, qui réclament une réforme des études de psychologie, va permettre à la psychologie clinique de « s'implanter enfin à l'université comme savoir enseignable, sinon comme théorie »[4]. Roudinesco rapporte un entretien qu'elle eut plus tard avec Jacques Gagey où celui-ci donne son opinion sur cette période :
« Mon idée [...] était que la psychologie c'est la psychologie clinique et rien d'autre avec la psychanalyse derrière [...] La clinique psychopathologique est un lieu de rationalité. [...] J'avais aussi le sentiment que les sociétés psychanalytiques ne pouvaient plus résoudre le problème de l'extension du nombre des thérapeutes. Il fallait sortir des sociétés psychanalytiques et gérer la psychanalyse, à travers la psychologie clinique, dans le cadre de la société contemporaine. »
— Jacques Gagey, entretien[4].
Dans le cadre de la loi d'orientation, le ministère « fabrique une UER de sciences humaines cliniques, dont l'intitulé paraît au journal officiel en décembre 1968 ». L'UER[5] va choisir de se rattacher à Paris VII. Même si le mot « psychanalyse » ne figure pas au programme, « un enseignement de la clinique freudienne est prévu sous la bannière de la fameuse psychologie clinique »[4].
À la suite de Paul Arbousse-Bastide, puis de Jean Laplanche, Jacques Gagey sera directeur de l'UER « durant huit ans à partir de 1971 »[4].
Il fait partie du comité de rédaction de la revue Psychanalyse à l'université fondée par Jean Laplanche en 1975[6]. Le premier numéro de la revue contient notamment un article de lui intitulé « La scientificité de la clinique »[7].
Jacques Gagey est l'auteur de nombreux ouvrages, ses travaux les plus marquant concernent la psychologie clinique et les relations entre la psychologie et le christianisme[8].
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