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cardinal de l'Église catholique romaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jacopo Sadoleto, nom francisé autrefois en Jacques Sadolet (né le à Modène, en Émilie-Romagne - mort le à Rome) est un religieux italien du début du XVIe siècle, cardinal, qui fut un humaniste et l'un des écrivains italiens les plus distingués de la Renaissance.
Cardinal | |
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Évêque de Carpentras Diocèse de Carpentras | |
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Naissance | |
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Décès | |
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Activités |
Prêtre catholique (à partir de ), évêque catholique (à partir du ) |
Père |
Consécrateur | |
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Personnes liées |
Guillaume Budé (épistolier), Érasme (épistolier), Philippe Mélanchthon (épistolier) |
Son père[1], Giovanni Sadoleto, savant jurisconsulte et successivement professeur de droit aux académies de Pise et de Ferrare, prit soin de sa première éducation.
Doué d'une grande vivacité d'esprit et d'une mémoire fort heureuse, il fit de rapides progrès dans les langues grecque et latine, la poésie, l'éloquence et la philosophie. Il suivit les leçons que Niccolò Leoniceno et se lia dès lors d'amitié avec Pietro Bembo. Le père de Sadoleto aurait désiré lui voir embrasser la profession d'avocat, mais il lui permit enfin d'aller à Rome se perfectionner par la fréquentation des artistes et des savants. Il y trouva moins un protecteur qu'un ami dans le cardinal Oliviero Carafa, qui le prit pour secrétaire et lui fit obtenir un canonicat du chapitre Saint-Laurent in Damaso, que Sadoleto laisse par la suite à son frère Giulio Sadoleto.
Cependant, il se livrait avec ardeur à la culture des lettres. Les leçons de Scipione Carteromaco (voir : Forteguerri) le familiarisaient avec la langue grecque, et il se montrait assidu aux assemblées de l'académie romaine, qui réunissaient les hommes les plus éminents par leur naissance et leur érudition. Après la mort du cardinal Carafa, Sadolet accepta les offres de Frédéric Frégose, archevêque de Salerne ; mais Léon X, appréciateur de ses talents, parvenu au trône pontifical, le choisit avec Pietro Bembo pour ses secrétaires. Cet emploi ne détourna point Sadolet de l'étude et il continua d'assister aux réunions littéraires[2] dont il était l'un des ornements.
Les savants se ressentirent de son crédit, et plusieurs lui durent des pensions ou des bénéfices, mais il ne sollicita jamais aucune faveur pour lui-même. Il fit un pèlerinage à Notre-Dame de Lorette, en 1517, pour satisfaire sa dévotion. Pendant son absence, le pape le nomma évêque de Carpentras rôle qu'il assuma de pendant presque un quart de siècle de 1517 à 1540.
Adrien VI ne partageait pas le goût de son prédécesseur pour la littérature. Nourri dans la sévérité des anciennes méthodes scolastiques. Retiré dans une campagne voisine de Rome, Sadoleto attendait les ordres du pontife. Il se rendit à Carpentras au mois d'avril 1523, mais Clément VII, en arrivant au pontificat, se hâta de le rappeler et de le rétablir dans son emploi. Il n'accepta qu'avec la réserve qu'il retournerait au bout de trois ans dans son diocèse. La bienveillance que lui témoignait le nouveau pontife l'autorisait à lui donner des avis. Il voulut détourner Clément d'accéder à la ligue qui se formait contre Charles Quint et il l'avertit vainement des dangers auxquels l'exposerait cette imprudence.
Sadoleto quitta Rome en 1527, vingt jours avant le sac de cette ville par les troupes impériales. Son palais et ses meubles furent pillés par les soldats allemands ; mais sa bibliothèque, venait d'être embarquée sur un vaisseau qui faisait voile pour la France. La peste se déclara dans le bâtiment, auquel tous les ports furent fermés et cette collection, qu'il avait mis tant de soin à rassembler, disparut sans qu'on ait jamais su ce qu'elle était devenue.
Son zèle pastoral s'étendit à tout ce qui pouvait intéresser les peuples que la Providence lui avait confiés. En même temps, qu'il les instruisit, il s'occupa de leurs besoins, les délivra des usuriers juifs et les défendit contre les mesures fiscales du légat d'Avignon. Quoiqu'il n'eût d'autre fortune que les revenus de son évêché[3], il fonda plusieurs écoles pour les enfants et trouva dans ses économies les moyens de soulager les infortunes qu'il parvenait à découvrir.
Paul III rappela Sadoleto à Rome en 1536[4] et l'adjoignit à la congrégation chargée de préparer les objets qui devaient être soumis au concile indiqué à Modène (malgré la publication le de la bulle Ad Dominici gregis curam, qui fixait son début au [5], celui-ci ne s'ouvrit finalement qu'en 1545, à Trente). Dès que ce travail fut terminé, Sadoleto se disposa à revenir dans son diocèse ; mais le pape le retint et le créa cardinal au mois de .
À peine rétabli d'une maladie grave, Sadoleto suivit le pape en 1538, à Nice, où Charles-Quint devait avoir une entrevue avec François Ier, et il contribua à la trêve que jurèrent ces deux princes. Ce fut de Carpentras qu'il écrivit en 1539 une lettre aux Genevois qui avaient embrassé le protestantisme en 1536. Celle-ci fut éditée à Lyon la même année. Elle suscita une réponse de Jean Calvin, en latin, puis en français, l’Épitre à Sadoleto (publiée à Genêve en 1540)[6].
Rappelé à Rome en 1542, Jacopo Sadoleto fut envoyé près de François Ier pour engager le roi à la paix. Ce prince connaissait les vertus et les talents du légat. Après s'être acquitté de sa mission, Sadoleto revint à Carpentras ; mais le pape avait besoin de ses conseils dans les réunions préparatoires du concile de Trente. Le prélat retourna donc à Rome en 1543 ; il assista, l'année suivante, à la conférence du pape avec Charles-Quint, à Busseto (près de Parme), dans laquelle furent discutés les moyens d'amener la paix avec la France.
Tranquille désormais sur l'administration de son diocèse, qu'il avait remise à son neveu, il partagea le reste de sa vie entre ses devoirs et la culture des Lettres, et mourut à Rome le . Il fut enterré, comme il l'avait demandé, sans aucune pompe, dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens, où ses neveux consacrèrent à sa mémoire une épitaphe rapportée par Niceron et Tiraboschi.
Comme écrivain, Jacopo Sadoleto avait pris Cicéron pour modèle ; mais il ne poussait pas le purisme aussi loin que Bembo. L'édition la plus complète et la seule recherchée de ses œuvres est celle de Vérone, 1737 et années suivantes, 4 vol. in-4° ; elle contient seize ouvrages de Sadoleto dont Tiraboschi rapporte les titres dans la Bibl. Modenese, t. 4, p. 437-455.
On se contentera de citer les plus importantes, en suivant l'ordre de leur publication :
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