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conte populaire anglais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jack et le Haricot magique ou Jacques et le Haricot magique au Québec (Jack and the Beanstalk) est un conte populaire anglais.
Jack et le Haricot magique | |
Illustration de Walter Crane (1875) | |
Conte populaire | |
---|---|
Titre | Jack et le Haricot magique |
Titre original | Jack and the Beanstalk |
Aarne-Thompson | AT 328 |
Folklore | |
Genre | Conte merveilleux |
Personnages-types | fée (certaines versions)géantogre |
Pays | Angleterre |
Époque | XVIIIe – XIXe siècles |
Versions littéraires | |
Publié dans | (en) Benjamin Tabart, The History of Jack and the Bean-Stalk, (en) Joseph Jacobs, English Fairy Tales, |
Illustrateurs | Walter CraneGeorge CruikshankArthur Rackham |
Contes en rapport | Jack le tueur de géants |
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Il comporte certaines similitudes avec Jack le tueur de géants, autre conte mettant en scène un héros des Cornouailles. Les origines de Jack et le Haricot magique sont incertaines. On peut voir dans une version parodique parue dans la première moitié du XVIIIe siècle une première variante littéraire de l'histoire. En 1807, Benjamin Tabart publie à Londres une version moralisée[1], plus proche de la version connue actuellement. Par la suite, Henry Cole popularisera l'histoire dans The Home Treasury (1842)[2], et Joseph Jacobs en donnera encore une autre version dans English Fairy Tales (1890)[3]. Cette dernière est la version qui, aujourd'hui, est le plus souvent reproduite dans les recueils en langue anglaise et, du fait que la morale en est absente[4] et par son traitement littéraire plus « sec », elle est souvent considérée comme étant plus fidèle aux versions orales que celle de Tabart. Sur ce point, cependant, aucune certitude ne peut exister.
Jack et le Haricot magique figure parmi les contes populaires les plus célèbres et a fait, jusqu'à nos jours, l'objet de nombreuses adaptations sous différentes formes.
On ne connaît pas précisément l'origine de ce conte, mais on pense qu'il a des racines britanniques.
Selon Iona et Peter Opie[5], la première version littéraire du conte est Enchantment Demonstrated in the Story of Jack Spriggins and the Enchanted Bean, qui figure dans l'édition anglaise de 1734 de Round About our Coal-Fire or Christmas Entertainments, recueil dont une première édition, qui n'incluait pas le conte, date de 1730. Il s'agit alors d'une version parodique qui tourne en dérision le récit, mais qui témoigne cependant, de la part de l'auteur, d'une bonne connaissance du conte traditionnel[3].
Avant de trouver une nouvelle version imprimée du conte, il faut attendre 1807, avec la publication de deux ouvrages : The History of Mother Twaddle, and the Marvellous Atchievements of Her Son Jack, avec pour nom d'auteur les seules initiales « B.A.T. », et The History of Jack and the Bean[6], édité à Londres par Benjamin Tabart. Dans le premier cas, il s'agit d'une version versifiée qui diffère sensiblement de la version connue : c'est une servante qui conduit Jack dans la maison du géant, et elle donne à ce dernier de la bière pour l'endormir ; une fois que le géant est endormi, Jack le décapite ; il épouse ensuite la servante et fait venir sa mère. L'autre version, dont la page de titre renseigne qu'il s'agit d'une version "imprimée d'après le manuscrit original, jamais publiée auparavant", se rapproche davantage du conte tel qu'on le connaît aujourd'hui[5],[3], si ce n'est qu'il fait intervenir le personnage d'une fée qui donne la morale du récit.
En 1890, Joseph Jacobs rapporta, dans English Fairy Tales, une version de Jack et le Haricot magique, qu'il dit basée sur « des versions orales entendues dans son enfance en Australie aux environs de 1860[7] », et dans laquelle il prend parti d'ignorer la justification donnée par Tabart au fait que Jack tue le géant. Par la suite, les autres versions du conte suivront tantôt Tabart, qui donc justifie les actes du héros, tantôt Jacobs, qui présente Jack comme un fieffé filou. Ainsi, Andrew Lang, dans un Red Fairy Book, également publié en 1890, suit-il Tabart. Il est difficile de déterminer, de Tabart/Lang ou de Jacobs, laquelle des deux versions est la plus proche de la version orale[3] : tandis que des spécialistes comme Katharine Briggs, Philip Neil[7] ou Maria Tatar[4] préfèrent la version de Jacobs, d'autres, comme Iona et Peter Opie, considèrent que ce n'est là « rien d'autre qu'une réécriture du texte que l'on continue à imprimer depuis plus d'un demi-siècle[7]. »
Dans la version du conte donnée par Jacobs[8], Jack est un garçon qui vit seul avec sa mère, qui est veuve. Leur seul moyen de subsistance est le lait que donne leur unique vache. Un matin, ils se rendent compte que leur vache ne donne plus de lait. La mère de Jack décide alors d'envoyer son fils la vendre au marché.
En chemin, Jack rencontre un vieil homme à l'allure étrange et qui salue Jack en l'appelant par son prénom. Il parvient à convaincre Jack d'échanger sa vache contre des haricots qu'il dit « magiques » : si on les plante pendant la nuit, le matin ils auront poussé jusqu'au ciel ! Quand Jack revient chez lui sans argent mais avec, seulement, une poignée de haricots, sa mère se met en colère et jette les haricots par la fenêtre. Elle punit son fils pour sa crédulité en l'envoyant au lit sans souper.
Tandis que Jack dort, les haricots poussent dans le sol et, au matin, une gigantesque tige de haricots a poussé à l'endroit où ils ont été jetés. À son réveil, quand Jack voit l'énorme tige montant jusqu'au ciel, il décide directement de grimper à son sommet.
Tout en haut, il trouve une large route, qu'il emprunte, et qui le conduit à une grande maison. Sur le seuil de la grande maison se tient une grande femme. Jack lui demande de lui offrir à déjeuner, mais la femme le met en garde : son mari est un ogre et, si Jack ne tourne pas les talons, c'est lui qui risque de servir de déjeuner à son mari. Jack insiste, et la géante lui prépare à manger. Jack n'est pas arrivé à la moitié de son repas, que des bruits de pas se font entendre, qui font trembler toute la maison. La géante cache Jack dans un fourneau. L'ogre arrive et, immédiatement, il sent la présence d'un humain :
« Fee-fi-fo-fum !
I smell the blood of an Englishman,
Be he alive, or be he dead,
I'll have his bones to grind my bread. »
Ce qui veut dire :
« Fee-fi-fo-fum !
Je renifle le sang d'un Anglais,
Qu'il soit vivant, ou qu'il soit mort,
J'aurai ses os à moudre pour faire mon pain. »
La femme de l'ogre dit à celui-ci qu'il se fait des idées et que l'odeur qu'il sent est sans doute celle des restes du petit garçon dont il s'est délecté la veille. L'ogre s'en va et, alors que Jack est prêt à sauter de sa cachette et à prendre ses jambes à son cou, la géante lui dit d'attendre que son mari soit en train de faire la sieste. Après que l'ogre a ingurgité, Jack le voit prendre quelques sacs dans un coffre et compter les pièces d'or qu'ils contiennent jusqu'au moment où il s'est endormi. Alors, Jack sort du four sur la pointe des pieds, et il s'échappe en emportant l'un des sacs d'or. Il descend la tige de haricots et ramène l'or à sa mère.
L'or permet à Jack et à sa mère de vivre pendant un certain temps, mais arrive un moment où il n'y en a plus, et Jack décide de remonter en haut de la tige de haricots. Sur le seuil de la grande maison, il trouve de nouveau la géante. Elle lui demande si ce n'est pas lui qui est déjà venu, le jour où son mari s'est aperçu que l'un de ses sacs d'or manquait. Jack lui répond qu'il a faim et qu'il ne peut pas lui parler tant qu'il n'a pas mangé. La géante, de nouveau, lui prépare un repas... Tout se passe comme la fois précédente mais, cette fois, Jack parvient à dérober une oie qui, à chaque fois qu'on dit « ponds », pond un œuf d'or. Il la ramène à sa mère.
Bien vite, Jack, insatisfait, éprouve l'envie de remonter au sommet de la tige de haricots. Une troisième fois, il escalade donc la tige mais, au lieu d'aller tout droit jusqu'à la grande maison, quand il arrive près de celle-ci, il se cache derrière un buisson et attend, avant d'entrer chez l'ogre, que la géante soit sortie chercher de l'eau. Dans la maison, il se trouve une autre cachette, dans une « marmite[9] ». Le couple de géants revient. Encore une fois, l'ogre sent la présence de Jack. La géante dit alors à son mari de chercher dans le four, car c'est là que Jack s'était caché auparavant. Jack n'y est pas, et ils se disent que l'odeur est sans doute celle d'une femme que l'ogre a mangée la veille. Après le déjeuner, l'ogre demande à sa femme de lui apporter sa harpe d'or. La harpe chante jusqu'à ce que l'ogre se soit endormi, et Jack, alors, en profite pour sortir de sa cachette. Au moment où Jack s'empare de la harpe, celle-ci appelle son maître l'ogre avec une voix humaine, et l'ogre se réveille. L'ogre poursuit Jack, qui s'est emparé de la harpe, jusqu'à la tige de haricots. L'ogre descend la tige derrière Jack mais, une fois que Jack est arrivé en bas, vite, il demande à sa mère de lui donner une hache, dont il se sert pour couper l'énorme tige. L'ogre tombe et « brise sa couronne ».
Jack montre à sa mère la harpe d'or, et grâce à elle, et en vendant les œufs d'or, ils deviennent tous les deux très riches. Jack épouse une grande princesse. Et ils vivent par la suite heureux pour toujours.
Les trois vols sont absents de la version parodique de 1734 et de la version « B.A.T. » de 1807, mais pas la tige de haricots. Dans la version de Tabart (1807), Jack, à son arrivée dans le royaume du géant, apprend d'une vieille femme que les biens de son père ont été dérobés par le géant[10].
Ce plan fait ressortir plusieurs progressions, chacune d'elles s'effectuant en trois temps : dans le Monde terrestre, la faim devient plus vive (vache à lait → haricot → le « coucher sans souper ») et, dans le Monde céleste, la faim s'atténue pour se transformer finalement en désir de plus de richesses, la femme de l'ogre se désolidarise peu à peu de Jack et, enfin, le danger représenté par l'ogre devient de plus en plus concret.
Le conte est habituellement rangé dans les contes AT 328, selon la classification Aarne-Thompson, correspondant au type « Le Garçon qui vole les trésors de l'ogre ». Cependant, l'un des éléments principaux du conte, à savoir la tige de haricots, n'apparaît pas dans d'autres contes de cette catégorie[10]. Une tige de haricots semblable à celle apparaissant dans Jack et le Haricot magique se retrouve dans d'autres contes-types, comme AT 563, « Les Trois Objets magiques », et AT 555, « Le Pêcheur et sa femme ». La chute de l'ogre de la tige de haricots semble quant à elle être propre à Jack[11].
La formule apparaît dans certaines versions du conte Jack le tueur de géant (XVIIIe siècle) et, plus tôt, dans la pièce de Shakespeare Le Roi Lear (v.1605). On en trouve un écho dans le conte russe de Vassilissa-la-très-belle, ou la sorcière s'écrie : « Fou-fou ! Il y a une odeur russe par ici ! » (Fou, Фу signifiant « Fi ! Pouah ! » en russe).
Parmi d'autres contes similaires, contes-types AT 328 « Le Garçon qui vole les trésors de l'ogre », on trouve notamment le conte italien Le Treizième et le conte grec Comment le dragon fut dupé[12]. Corvetto, conte figurant dans le Pentamerone (1634-1636) de Giambattista Basile, fait également partie de ce type. Il y est question d'un jeune courtisan qui jouit des faveurs d'un roi (d'Écosse) et suscite la jalousie des autres courtisans, lesquels cherchent dès lors un moyen de se débarrasser de lui. Non loin de là, dans un château fortifié juché au sommet d'une montagne, vit un ogre, servi par une armée d'animaux et qui détient certains trésors que le roi est susceptible de convoiter. Les ennemis de Corvetto font en sorte que le roi envoie le jeune homme chercher chez l'ogre, d'abord un cheval qui parle, ensuite une tapisserie. Comme le jeune homme rentre dans les deux cas victorieux de sa mission, ils font en sorte que le roi lui commande de s'emparer du château de l'ogre. Pour mener à bien cette troisième mission, Corvetto se présente à la femme de l'ogre, qui est occupée à préparer un festin ; il lui propose de l'aider dans sa tâche mais, au lieu de cela, la tue, d'un coup de hache. Corvetto, ensuite, réussit à faire tomber l'ogre et tous les invités au festin dans un trou creusé devant la porte du château. En récompense, le roi accorde finalement au jeune héros la main de sa fille[13].
Les frères Grimm relèvent des analogies entre Jack et le Haricot magique et le conte allemand Les Trois Cheveux d'or du Diable (KHM 29)[14], dans lequel la mère ou la grand-mère du diable agit d'une manière assez comparable au comportement de la femme de l'ogre dans Jack : une figure féminine qui protège l'enfant de la figure masculine mauvaise. Dans la version de Perrault du conte Le Petit Poucet (1697), la femme de l'ogre vient elle aussi en aide à Poucet et ses frères.
Le thème de la plante géante servant d'échelle magique entre Monde terrestre et un Monde céleste se retrouve dans d'autres contes, notamment russes, par exemple Le Renard médecin[15].
Le conte est inhabituel du fait que, dans certaines versions, le héros, bien qu'adulte, ne se marie pas à la fin mais retourne chez sa mère. On ne trouve cette particularité que dans un petit nombre d'autres contes, par exemple certaines variantes du conte russe Vassilissa la Belle[16],[17].
La tige de haricots semble être une réminiscence de l'Arbre du Monde reliant la Terre au Ciel, une ancienne croyance présente en Europe du Nord. Elle peut faire penser à un conte celtique, forme rémanente du mythe de l’Axis mundi, mythe primordial de l'arbre cosmique, lien symbolique magico-religieux entre Terre et Ciel, permettant aux hommes sages de grimper vers les hauts nimbes afin de connaître les secrets du cosmos et de la condition humaine sur terre[18]. Elle fait aussi penser, dans l'Ancien Testament, à la Tour de Babel (Genèse 11,1-9) et à l'échelle du songe de Jacob (Genèse 28,11-19), montant jusqu'au Ciel.
La victoire du « petit » sur le « grand » rappelle l'épisode de la victoire de David sur le géant philistin Goliath, dans l'Ancien Testament (Premier Livre de Samuel 17,1-58). Dans la version « B.A.T. » du conte (1807), l'« ogre » est d'ailleurs décapité, tout comme Goliath dans le récit vétérotestamentaire.
Jack dérobe à l'ogre une poule aux œufs d'or, qui fait songer à l'oie aux œufs d'or de la fable d'Ésope (VIIe – VIe siècles avant l'ère chrétienne), sans toutefois reprendre de quelque façon que ce soit la morale ésopienne : aucun jugement moral n'est porté sur la cupidité dans Jack. Des animaux produisant de l'or se retrouvent dans d'autres contes, comme l'âne de Peau d'âne ou celui de Petite-table-sois-mise, l'Âne-à-l'or et Gourdin-sors-du-sac, mais le fait que la poule ponde des œufs d'or dans Jack ne joue pas de rôle particulier dans la façon dont l'histoire se développe. Dans leur Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant notent : « Dans la tradition celtique continentale et insulaire, l'oie est un équivalent du cygne [...]. Considérée comme une messagère de l'Autre Monde, elle fait l'objet, chez les Bretons, d'un interdit alimentaire, en même temps que le lièvre et la poule[19]. »
Jack dérobe également une harpe d'or. Dans le même Dictionnaire des symboles, on peut lire que la harpe « relie le ciel et la terre. Les héros des Eddas veulent être brûlés avec une harpe à leur côté sur leur bûcher funèbre : elle les conduira vers l'autre monde. Ce rôle de psychagogue, la harpe ne le remplit pas seulement après la mort ; durant la vie terrestre, elle symbolise les tensions entre les instincts matériels représentés par son cadre de bois et par les cordes de lynx, et les aspirations spirituelles, figurées par les vibrations de ces cordes. Celles-ci ne sont harmonieuses que si elles procèdent d'une tension bien réglée entre toutes les énergies de l'être, ce dynamisme mesuré symbolisant l'équilibre de la personnalité et la maîtrise de soi[20]. »
Le conte montre un héros qui, sans scrupules, se cache dans la maison d'un individu et profite de la sympathie de la femme de celui-ci pour le voler et ensuite le tuer. Dans la version moralisée de Tabart, une fée explique à Jack que le géant a volé et tué son père, et les actes de Jack, de la sorte, sont transformés en une rétribution justifiée[21].
Jacobs, quant à lui, omet cette justification, en se basant sur le fait que, dans ses propres souvenirs du conte, entendu lorsqu'il était enfant, elle en était absente, et aussi avec l'idée que les enfants savent bien, sans qu'on soit obligé de le leur dire dans un conte, que le vol et le meurtre sont « mal[8] ».
De nombreuses interprétations modernes ont suivi Tabart et ont dépeint le géant comme un méchant, terrorisant les petites gens et, souvent, dérobant des biens de valeur, de sorte que le comportement de Jack devient légitime. Par exemple, le film La Poule aux œufs d'or (Jack and the Beanstalk, 1952), avec Abbott et Costello, impute au géant les revers de fortune et la pauvreté de Jack, en le rendant coupable de voler, aux petites gens des terres situées au pied de sa demeure, de la nourriture et des biens, y compris la poule aux œufs d'or qui, dans cette version, appartient à l'origine à la famille de Jack. D'autres versions laissent entendre que le géant a volé la poule et la harpe au père de Jack.
La morale du conte est cependant parfois contestée. Celle-ci fait par exemple l'objet d'un débat dans le film Graine de violence (Blackboard Jungle, 1955) de Richard Brooks, adaptation d'un roman d'Evan Hunter (i.e. Ed McBain).
La minisérie réalisée pour la télévision par Brian Henson en 2001, Jack et le Haricot magique (Jack and the Beanstalk : The Real Story) donne une version alternative du conte tout en laissant de côté les additions de Tabart. Le personnage de Jack s'y trouve considérablement assombri, Henson éprouvant de l'aversion pour les actions moralement critiquables du héros dans le conte original[22].
Il existe diverses interprétations de ce conte.
Dans un premier temps, on peut lire les « exploits » de Jack dans le Monde céleste comme un récit onirique. C'est en effet la nuit, alors que Jack, privé de souper, dort, que la tige de haricots géante apparaît, et il n'est pas incongru de voir en celle-ci une création onirique générée par sa faim, et les aventures qui s'ensuivent comme découlant, notamment, du sentiment de culpabilité issu de l'échec de sa mission. La géante, la femme de l'ogre, est alors, en rêve, la projection de la mère de Jack, ce qui peut être interprété du fait que, lors de la première visite de Jack dans le Monde céleste, la géante adopte à son égard le comportement protecteur d'une mère. L'ogre, dès lors, représente le père absent, celui dont le rôle était de leur assurer à tous deux, à Jack et à sa mère, les moyens de subsistance, rôle dans lequel Jack est désormais amené à le suppléer. Dans le Monde céleste, Jack rejoint son père devenu ombre géante et menaçante – un ogre –, rivalise avec lui, qui cherche à le manger, et se montre finalement à la hauteur. En causant la mort de l'ogre, il accepte la mort de son père et prend conscience qu'il est de son devoir, à lui qui au départ était présenté comme un bon à rien, de prendre la relève. Il tranche ainsi également le lien qui attache et retient sa mère prisonnière du souvenir du père.
On peut également donner au conte des interprétations d'un point de vue plus large. Le géant que Jack assassine avant de se rendre maître de sa fortune pourrait représenter les « grands de ce monde » qui exploitent les « petites gens » et provoquent ainsi leur révolte, ce qui fait de Jack le héros d'une sorte de jacquerie.
Réédité à de nombreuses reprises, le conte a été mis en image par des artistes célèbres tels que George Cruikshank[23] (illustrateur d'œuvres de Charles Dickens), Walter Crane[24] ou Arthur Rackham[25].
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