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homme politique, militaire et aviateur italien (1896-1940) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Italo Balbo (né à Ferrare le , mort à Tobrouk le ) est un homme politique, militaire et aviateur italien. Il fut ministre de l'aéronautique et gouverneur de la Libye italienne.
Italo Balbo | |
Italo Balbo | |
Fonctions | |
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Ministre de l'Aéronautique | |
– (13 ans, 7 mois et 22 jours) |
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Gouverneur de la Libye italienne | |
– (6 ans et 5 mois) |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ferrare |
Date de décès | (à 44 ans) |
Lieu de décès | Tobrouk |
Nationalité | italienne |
Parti politique | Parti national fasciste |
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Italo Balbo nait à Quartesana, hameau de la commune de Ferrare, le , fils de Camillo Balbo et de Malvina Zuffi, tous deux professeurs élémentaires. Le père est d'origine piémontais, alors que sa mère est romagnole. C'est une famille bourgeoise où règne un respect absolu pour la monarchie et l'armée[1].
Après sa naissance, la famille habite à Ferrare. Le jeune Balbo participe activement aux discussions politiques qui se tiennent dans le café Milano, siège des disputes dialectiques entre monarchistes et républicains. En famille, les contrastes s'accentuent parce que Balbo, fervent républicain affronte les idées de son père. En 1911, Il s'enfuit de la maison familiale pour se joindre à l'expédition militaire organisée par Ricciotti Garibaldi qui doit libérer l'Albanie du contrôle de l'Empire ottoman[1]. Il ne réussit pas à participer à l'expédition, bloqué par la police prévenue par son père. En 1914, il participe à une manifestation interventionniste à Milan, où il rencontre Benito Mussolini. Balbo devient garde du corps de Cesare Battisti durant les réunions tenues en faveur de l'intervention dans la guerre.
Pendant la Première Guerre mondiale, il est affecté au 7e régiment alpin. Promu sous-lieutenant, le , il quitte le bataillon : en effet, il se destine, à sa demande, au dépôt aéronautique de Turin pour un cours de pilotage, sa grande passion. Peu de jours avant, à cause d'une offensive austro-allemande, il est obligé de retourner au front. En 1918, au commandement de l'unité d'assaut du bataillon Pieve di Cadore, il participe à l'offensive sur le Monte Grappa qui libère la ville de Feltre. Grâce à ces actions militaires, nommé capitaine, il obtient une médaille de bronze et deux d'argent. Après la guerre, il étudie à Florence, il y obtient un diplôme en sciences sociales et il retourne dans sa ville pour travailler comme employé de banque.
De tendance républicaine et mazzinienne dans sa jeunesse, il est initié en franc-maçonnerie après 1920 dans la loge « Giovanni Bovio », à l'obédience de la Grande Loge d'Italie au Rite écossais ancien et accepté (dite de Piazza del Gesù), ensuite il est orateur de la loge « Gerolamo Savonarola » de Ferrare, dont quelques membres appartenaient au Parti National Fasciste (PNF)[2].
Après la guerre, Balbo adhère au fascisme et devient rapidement secrétaire de la fédération fasciste de Ferrare. Il commence à organiser des bandes de squadristi et forme son propre groupe surnommé « Celibano », du nom de sa boisson préférée. Pour le compte des propriétaires terriens, son groupe s'oppose, par des expéditions punitives entre autres, aux grèves des communistes, des socialistes et des organisations paysannes de Portomaggiore, Ravenne, Modène et Bologne[3],[4]. Le groupe se permet même de saccager le château des Este à Ferrare.
En , il est présent à Parme sur ordre de Benito Mussolini en remplacement de Roberto Farinacci pour contrer les Arditi del Popolo, ce sera un échec. En octobre 1922, il fait partie des « quadrumvirs » lors de la marche sur Rome, avec Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi et Michele Bianchi. En 1923, il est accusé de complicité dans l'homicide d'un prêtre antifasciste, Don Giovanni Minzoni, à Argenta, mais il est acquitté de toutes les accusations. (Le procès fut rejugé en 1947 et la cour d'assises de Ferrare l'acquittera de nouveau.) En 1924 il devient commandant général de la milice des volontaires pour la sécurité nationale et sous-secrétaire à l'économie nationale en 1925.
Dans son Journal, Italo Balbo décrit les brasiers qui accompagnent les expéditions squadristes, « détruisant et incendiant toutes les maisons rouges »[5].
Le , Italo Balbo est nommé secrétaire d'État à l'aviation. Rapidement, il réorganise l'aviation royale (Regia Aeronautica) et il apprend à piloter. Le , il devient maréchal des forces aériennes et le , à seulement 33 ans, il devient le plus jeune ministre européen de l'Aviation.
Balbo réalise deux vols transatlantiques marquants. Le premier se déroule du au , avec quatorze hydravions Savoia-Marchetti S.55A partis de la base aérienne d'Orbetello, près de Rome, pour Rio de Janeiro, au Brésil.
Pour le second vol, effectué du au , le maréchal Balbo conduit 25 hydravions Savoia-Marchetti S.55X[6] de Rome à Chicago, où se tenait l'Exposition universelle « Un siècle de progrès ». En plus de participer de façon spectaculaire à l'exposition universelle, l'objectif du maréchal de l'air était de célébrer dignement le dixième anniversaire du régime fasciste de Bénito Mussolini. C'est d'ailleurs ce qu'indique le « X » dans le nom du modèle des avions utilisés, des S.55X.
La même année cependant, Mussolini enlève au nouveau maréchal de l'Air la charge de ministre de l'Aéronautique et l'écarte du gouvernement. Balbo est nommé gouverneur général de la Libye où il se rend en . Au moment même où il était au faîte de sa popularité, Balbo s'est attiré inimitiés et jalousies au sein du parti fasciste en raison de son comportement individualiste.
En Libye, il mène à bien des ouvrages publics et réalise la construction de réseaux routiers, en particulier la littorale de 1 822 km. Celle-ci sera nommée en son honneur la via Balbia. Il cherche à attirer des colons italiens et il suit une politique d'intégration et de pacification des populations musulmanes.
Il crée l'Associazione Musulmana del Littorio, branche musulmane du Parti national fasciste, le [7].
Après l'invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, Balbo, en visite à Rome, exprime de manière répétée son mécontentement et sa préoccupation concernant l'alliance avec l'Allemagne et la politique de Mussolini tant sur le plan interne qu'international. Italo Balbo déclare en 1939 lors d'une réunion du Grand conseil fasciste : « Vous léchez les pieds de l'Allemagne[8] ». Du reste, ses désaccords avec le Duce ne cessaient de croître depuis 1938 et, en plusieurs occasions, il avait manifesté son opposition aux lois raciales.
Le , Italo Balbo est tué alors qu'il est de retour d'un vol de reconnaissance sur Tobrouk, son avion (un SM.79) est abattu par un canon antiaérien italien. Le Savoia-Marchetti SM.79 était pourtant un bombardier facilement reconnaissable en raison de son aile basse, de ses trois moteurs et de son profil inhabituel[9]. Le jour suivant, le bulletin des forces armées donne le compte rendu suivant :
« Le jour 28, volant dans le ciel de Tobrouk, durant une action de bombardement ennemi, l'appareil piloté par Italo Balbo est précipité en flamme. Italo Balbo et les membres de l'équipage ont péri. Le drapeau des Forces armées d'Italie s'incline en signe d'hommage et de haut honneur à la mémoire d'Italo Balbo, volontaire alpin lors de la guerre mondiale, Quadrumviro de la Révolution, aviateur de l'Océan, Maréchal de l'Air tombé au combat. »
L'équipage se composait d'Ottavio Frailich, Enrico Caretti, Lino Balbo, Claudio Brunelli, Nello Quilici, Gino Cappannini, Cino Florio et Giuseppe Berti.
Le jour suivant, un avion anglais parachute sur le camp italien un billet au nom de l'armée anglaise[10] :
« Les forces britanniques expriment leurs plus sincères regrets pour la mort du Maréchal de l'Air Italo Balbo, un grand condottiere et un valeureux aviateur que je connaissais personnellement et que le destin a mis dans le camp adverse... Air Officer-Commander-in-Chief British Royal Air Force... Sir Arthur Laymore. »
Le gouvernement de Rome soutint que l'avion d'Italo Balbo avait été abattu par méprise par un tir ami, mais sa veuve, Emanuela Florio, dénonça un assassinat intentionnel par Mussolini. Cependant, le fait que le port de Tobrouk ait été bombardé par les Anglais quelques minutes plus tôt laisse penser que l'erreur était tout à fait possible et que l'avion aurait ainsi été abattu par des servants de DCA rendus nerveux[11].
« Balbo. Un bel alpin, un grand aviateur, un authentique révolutionnaire. Le seul qui aurait été capable de me tuer. »
« Balbo ne méritait pas cette fin, il était exubérant, agité, il aimait la vie sous toutes ses formes. [...] Il n'avait pas voulu la guerre et il s'y était opposé jusqu'à la fin. [...] Le souvenir de Balbo restera longtemps dans l'esprit des Italiens, parce qu'il était, surtout, un Italien avec les grands défauts et les grandes qualités de notre race. »
Encore de nos jours, son nom est utilisé pour décrire un groupe important d'appareils volant en formation, désormais dans un but pacifique, le plus souvent lors de meetings aériens. Il avait en effet pour habitude dans les années 1930 de réunir de telles formations pour promouvoir l'aéronautique italienne[12]. Les escadrilles basées sur le terrain de Duxford près de Londres, utilisèrent son nom pendant la Bataille d'Angleterre pour décrire une formation de 3 ou 4 escadrilles décollant à la rencontre des avions de la Luftwaffe.
- Membre du Grand Conseil du P.N.F.
- Caporal d'honneur de la milice volontaire pour la sécurité nationale
- Médaille d'or de la valeur militaire
- Médaille d'or pour la valeur aéronautique
- Médaille d'argent de la valeur militaire
- Médaille d'argent de la valeur militaire
- Médaille de bronze de la valeur militaire
- Chevalier Grand-croix de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
- Chevalier Grand-croix de l'Ordre de la Couronne d'Italie
- Chevalier Grand-croix de l'Ordre colonial de l'Étoile d'Italie
- Médaille commémorative de la guerre italo-turque 1911-1912
- Croix du Mérite de la guerre (2 distinctions)
- Médaille commémorative de la guerre italo-autrichienne 1915-1918
- Médaille commémorative de l'Unité italienne
- Médaille du mérite pour les volontaires de la guerre italo-autrichienne 1915-1918
- Médaille italienne de la Victoire interalliée
- Médaille commémorative de la Marche sur Rome
- Croix du service distingué dans la milice volontaire de sécurité nationale
- Médaille commémorative de l'expédition de Fiume
- Médaille commémorative des opérations militaires en Afrique de l'Est
- Chevalier Grand-Croix de l'Ordre de Pie IX (Saint-Siège) - 1er décembre 1937
- Bailli Grand Croix d'Honneur et de Dévotion (Ordre souverain de Malte) - 1939[14]
- Chevalier Grand-Croix de l'Ordre du Lion blanc (Tchécoslovaquie) - 4 mai 1933
- Chevalier Grand-Croix de l'Ordre de l'Aigle allemand (Allemagne)
- Distinguished Flying Cross (États-Unis)
- Insigne de pilote-observateur avec diamants (Allemagne)
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