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Les isoflavones sont une sous-famille des flavonoïdes très étudiée pour leurs propriétés pseudo-estrogéniques. Ce sont les isomères de flavones, avec une structure quasi identique, la seule différence étant la position du groupe phényle, lié au carbone 3 au lieu du carbone 2 pour les flavones.
Nom | Structure | R5 | R6 | R7 | R8 | R3' | R4' | R5' | CAS | Nom IUPAC |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Isoflavone | H | H | H | H | H | H | H | 3-phénylchromén-4-one | ||
Biochanine A | OH | H | OH | H | H | OCH3 | H | 5,7-dihydroxy-3-(4-methoxyphenyl)chromen-4-one | ||
Calycosine | H | H | OH | H | OH | OCH3 | H | 7-hydroxy-3-(3-hydroxy-4-méthoxyphenyl)chromén-4-one | ||
Daidzéine | H | H | OH | H | H | OH | H | 7-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)chromén-4-one | ||
Formononétine | H | H | OH | H | H | OCH3 | H | 7-hydroxy-3-(4-méthoxyphényl)chromén-4-one | ||
Génistéine | OH | H | OH | H | H | OH | H | 5,7-dihydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-4H-chromén-4-one | ||
Glycitéine | H | OCH3 | OH | H | H | OH | H | 7-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-6-méthoxy-4-chroménone | ||
Irigénine | OH | OCH3 | OH | H | OH | OCH3 | OCH3 | 5,7-dihydroxy-3-(3-hydroxy-4,5-diméthoxyphényl)-6-méthoxychromén-4-one | ||
5-O-méthylgénistéine | OCH3 | H | OH | H | H | OH | H | 7-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-5-méthoxychromén-4-one | ||
Orobol | OH | H | OH | H | OH | OH | H | 3-(3,4-dihydroxyphényl)-5,7-dihydroxychromén-4-one | ||
Pratenséine | OH | H | OH | H | OH | OCH3 | H | 5,7-dihydroxy-3-(3-hydroxy-4-méthoxyphényl)chromén-4-one | ||
Prunétine | OH | H | OCH3 | H | H | OH | H | 5-hydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-7-méthoxychromén-4-one | ||
Psi-tectorigénine | OH | H | OH | OCH3 | H | OH | H | 5,7-dihydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-8-méthoxychromén-4-one | ||
Rétusine | H | H | OH | OH | H | OCH3 | H | 7,8-dihydroxy-3-(4-méthoxyphényl)chromén-4-one | ||
Santal | OH | H | OCH3 | H | OH | OH | H | 5-hydroxy-3-(3,4-dihydroxyphenyl)-7-méthoxychromén-4-one | ||
Tectorigénine | OH | OCH3 | OH | H | H | OH | H | 5,7-dihydroxy-3-(4-hydroxyphényl)-6-méthoxychromén-4-one |
Les isoflavones sont présentes chez toutes les plantes mais seules les plantes de la famille des Fabaceae (« légumineuses ») contiennent des quantités significatives d'isoflavones. Des analyses effectuées avec de nombreuses espèces ont montré que les plus hauts niveaux en génistéine et daidzéine — les isoflavones les plus courantes dans la nature — se trouvent dans les psoralea (Psoralea corylifolia). De nombreuses légumineuses, incluant le soja (Glycine max L.), le haricot vert (Phaseolus vulgaris L.), les pousses de luzerne (Medicago sativa L.), le haricot mungo (Vigna radiata L.), le voème (Vigna unguiculata L.), les racines de kudzu (Pueraria lobata L.), ainsi que la fleur et la pousse de trèfle des prés (Trifolium pratense L.) ont été étudiées pour leur activité estrogénique[1]. Les aliments hautement transformés, composés à partir de légumineuses, tel que le tofu, retiennent la plus grande partie de leur contenu en isoflavones, à l'exception du miso fermenté qui lui contient des niveaux plus élevés.
On peut citer parmi les autres sources alimentaires en isoflavones le pois chiche (biochanine A), la luzerne (formononétine) et l'arachide (génistéine).
Dans les tissus végétaux, les isoflavones les plus fréquemment rencontrées sont les hétérosides d'isoflavones ou de leurs respectifs malonates ou conjugués d'acétyle, ce qui les rend encore plus solubles dans l'eau (voir isoflavone-7-O-bêta-glucoside 6"-O-malonyltransférase). Ces dernières formes sont toutefois instables et sont donc transformées, par exemple par décarboxylation. Souvent, lorsque les légumineuses doivent faire face à une infection virale ou fongique, la forme soluble dans l'eau sert pour le transport et est hydrolysée en aglycone correspondant sur le site cible[2].
L'actéine et le cimicifucoside sont deux isoflavones à triterpènes, présentes dans l'Actaea racemosa[3].
Il existe une base de données des teneurs en isoflavones de nombreux produits alimentaires[4].
Les isoflavones sont biosynthétisées via une branche de la voie générale des phénylpropanoïdes, voie qui produit notamment les flavonoïdes chez les plantes supérieures. Cette voie débute à partir d'un acide aminé, la phénylalanine qui est transformée en acide cinnamique ou l'un de ses dérivés, lui-même transformé en dérivé de l'acide paracoumarique qui donne une chalcone, précurseur de la plupart des flavonoïdes. Dans la nature, les principales isoflavones, présentes dans le soja, sont la génistéine et la daidzéine. La première est produite à partir de la naringinine, une flavanone (flavonoïde), qui est convertie par l'action de deux enzymes spécifiques, l'isoflavone synthase et une déshydratase. De façon similaire, la naringinine chalcone est convertie en daidzéine par l'action successive de trois enzymes spécifiques, la chalcone réductase, la chalcone isomérase de type II et l'isoflavone synthase.
Les plantes utilisent les isoflavones et leur dérivés comme phytoalexine afin de se protéger de champignons pathogènes et d'autres microbes. Le soja utilise également les isoflavones pour stimuler les rhizobium afin de former des nodosités fixatrices d'azote.
Les isoflavones présentant un intérêt nutritionnel sont les dérivés hydroxylés de l'isoflavone, cette dernière n'en ayant pas.
Du fait de leur relative rareté, sauf dans le soja, la consommation d'isoflavones est négligeable en Europe, à l'exception des consommateurs de lait de soja (certains nourrissons, etc.), mais les apports alimentaires en sont très importants dans les pays d'Extrême-Orient (environ 30-40 mg/jour). Les isoflavones présents dans le soja sont des perturbateurs endocriniens, même si les effets de la consommation de soja sur la santé semblent bénéfiques, cela pose la question de leur effet sur des populations plus sensibles aux perturbateurs endocriniens (enfants, femmes enceintes)[5].
Au niveau biologique, les isoflavones augmentent la sensibilité à l'insuline et baissent légèrement le niveau du cholestérol[6].
Ils ont des effets bénéfiques sur :
Cependant certains effets indésirables ont pu être observé mais ont depuis été discutés[12], l’action indirecte sur la thyroïde entraînant une relative hypothyroïdie.
L'AFSSA a émis les recommandations suivantes[13] :
La consommation de préparations à base de protéines de soja devrait donc, dans le cas des nourrissons et des femmes enceintes, être inférieure à 1 mg·L-1 de préparation reconstituée (en équivalents aglycone46, soit environ 0,15 mg·kg-1 de poids corporel).
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