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organisation politique internationale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Internationale socialiste (IS) est une organisation politique internationale qui regroupe la majeure partie des partis socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes du monde, ainsi que certains démocrates. Elle est l'héritière directe de l'Internationale ouvrière socialiste (IOS).
Internationale socialiste (en) Socialist International (es) Internacional Socialista | ||||||||
La rose au poing. | ||||||||
Pays dont sont issus les partis membres de l'Internationale socialiste. | ||||||||
Situation | ||||||||
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Région | Monde | |||||||
Création | ||||||||
Type | Organisation non gouvernementale internationale | |||||||
Domaine | Politique | |||||||
Siège | Londres Royaume-Uni |
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Langue | Anglais, français, espagnol | |||||||
Budget | 1,4 million £ (2014) | |||||||
Organisation | ||||||||
Membres | 135 partis | |||||||
Président | Pedro Sánchez (PSOE) | |||||||
Secrétaire générale | Benedicta Lasi (NDC) | |||||||
Mouvement de jeunesse | International Union of Socialist Youth | |||||||
Site web | internationalesocialiste.org | |||||||
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Après la Seconde Guerre mondiale, le mouvement socialiste international est affaibli et divisé sur l'attitude à avoir envers l'Union soviétique. Il faudra plusieurs années pour aboutir à la création de l'Internationale socialiste.
La reconstruction progressive de l’Internationale des partis socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes après la Seconde Guerre mondiale se fait à travers des conférences internationales qui se tiennent régulièrement jusqu’en 1951.
Le congrès du Parti travailliste de est l’occasion de discuter de la reconstruction de l’Internationale après le conflit, en présence de délégués de la SFIO, du Parti ouvrier social-démocrate suédois et des représentants des partis en exil (Parti travailliste norvégien, Parti socialiste polonais, Parti ouvrier belge et Parti socialiste italien). Ils décident de convoquer une conférence préparatoire.
Cette conférence se tient le à Londres. Treize partis sont représentés, mais ni les Allemands, ni les Autrichiens, ni les Hongrois n’ont été invités, et tous les partis invités n’ont pu envoyer de délégués. La conférence approuve l’occupation de l’Allemagne et la dénazification, mais refuse sa division en plusieurs états. Surtout, elle rappelle la nécessité de l’unité de la classe ouvrière et de l’entente avec l’Union soviétique. L’arrivée des Travaillistes au pouvoir au Royaume-Uni, la présence d’autres partis membres de l’IOS au pouvoir dans leur pays (Suède, Norvège, Nouvelle-Zélande, Australie) fait de l’IOS une vraie puissance pour la première fois de son histoire.
La conférence de Clacton est la première réunion officielle de l’IOS depuis celle de Paris en 1933. Dans son mémorandum sur l’unité du mouvement ouvrier international, Harold Laski met en avant la nécessite d’un travail avec l’URSS pour que l’Europe devienne à terme un continent socialiste. Mais des différences apparaissent entre ceux qui veulent reconstruire une IOS identique à celle d’avant-guerre (SFIO, Parti socialiste suisse, belge et autrichien), ceux qui s’y opposent pour former une internationale différente (Labour), et ceux qui plaident pour une Internationale unique, socialo-communiste, à l’image de ce qui s’est fait pour la Fédération syndicale mondiale. La conférence n’arrive pas à trouver un accord, et la question de la reconstitution de l’Internationale est reportée. Un Bureau socialiste d’information et de liaison (SILO Socialist information and liaison office) est cependant mis en place à Londres avec Denis Healey à sa tête.
La conférence Bournemouth (3-) prend la décision de dissoudre officiellement l’Internationale ouvrière socialiste, mais il est toujours impossible de trouver un accord entre les pays d’Europe de l’Ouest, menés principalement par le Labour, et ceux d’Europe de l’Est. C’est surtout la question de la réintégration du SPD dans l’Internationale qui divise l’assistance. Les représentants allemands sont invités à s’expliquer devant la prochaine conférence. La conférence de Zurich (6-) rassemble des délégués de 23 partis. Le dernier jour, les délégués allemands, Kurt Schumacher, Erich Ollenhauer et Fritz Heussler viennent défendre la réintégration du SPD au sein du mouvement socialiste international. Ils viennent montrer qu’il y a eu un mouvement de résistance socialiste pendant le régime nazi, mais que la Gestapo était puissante, et le SPD ne pouvait pas jouer sur la fibre nationaliste. Une commission est mise en place pour juger de la réintégration dans l’avenir du SPD, et une autre commission est installée pour étudier la question de la reconstitution de l’Internationale.
La conférence d’Anvers ( – ) se déroule après la conférence de Szklarska Poreba qui a constitué le Kominform qui prend la suite de l’Internationale communiste. La conférence d’Anvers rassemble 17 partis, y compris les Parti socialiste polonais, Parti social-démocrate de Hongrie et Parti social-démocrate tchèque. Elle refuse la qualité de délégué au représentant du Parti social-démocrate bulgare considéré comme pro-communiste, mais l’admet comme observateur. Sans condamner le Kominform, la conférence se prononce contre toute attaque envers la social-démocratie. Elle vote l’admission du SPD, malgré l’opposition du Parti social-démocrate de Hongrie, du parti travailliste de Palestine (juif), du Parti socialiste polonais et du Parti social-démocrate tchèque ; le Parti socialiste italien et la Ligue ouvrière juive polonaise s’abstiennent. Enfin la conférence met en place le Comité de la conférence socialiste internationale (Comisco - Committee of the International Socialist Conference) avec un délégué par parti membre, et présidé par le Britannique Morgan Phillips. La conférence de Londres (20-) qui a lieu après le Coup de Prague condamne le Kominform qu’elle rend responsable du schisme du mouvement ouvrier. Les partis qui soutiennent les partis communistes à l’Est sont exclus de la Conférence. Les socialistes italiens sont sommés de trancher entre leur collaboration avec le Kominform et celle avec les socialistes antisoviétiques. La conférence de Vienne (4-) condamne les démocraties populaires qualifiées de dictatures qui « trahissent la démocratie aussi bien que le socialisme ». La même résolution s’oppose à tout régime de parti unique. L’exécutif du Parti socialiste italien essaye de justifier sa position dans un mémorandum condamnant l’action du capitalisme et du Vatican pour créer une Italie clérico-conservatrice.
La conférence de Baarn (14-) exclut finalement le Parti socialiste italien après qu’il eut refusé de se réunifier avec le Parti social-démocrate italien qui refuse la subordination au Parti communiste. Cette conférence est également l'occasion de discuter de l’unité européenne. Quelques mois après, les partis socialistes d’Europe de l’Est créent en l’Union socialiste d’Europe centrale et orientale présidée par Zygmunt Zaremba qui reçoit un statut consultatif au sein de la Conférence socialiste internationale. La conférence de Paris (10-) élit un secrétaire en la personne de Julius Braunthal et institue une commission devant préparer une déclaration de principes. La conférence de Copenhague (1-), outre l’admission des Parti socialiste japonais et Parti socialiste d'Uruguay, une commission présidée par Salomon Grumbach se met en place pour amender le projet de déclaration de principes. Finalement le Parti socialiste belge demande la reconstitution pleine et entière de l’Internationale socialiste.
En 1951, le Congrès de Francfort fonde l'Internationale socialiste sous sa forme actuelle. Au départ, l'organisation rassemble presque uniquement des partis d'Europe occidentale, mais la décolonisation et plus tard la chute des pays communistes vont la voir étendre considérablement son influence.
Dans les années 1950, l'Internationale est minée par l'opposition du SPD au plan Schuman, premier pas de la future Union européenne ; les sociaux-démocrates allemands, qui craignent le conflit armé avec l'URSS, s'opposent aussi à la ligne de renforcement de l'Alliance atlantique face à la menace soviétique, défendue par la majorité des membres de l'IS et par le Britannique Morgan Phillips, son président de 1951 à 1957. Ces dissensions rendent à peu près inefficace l'action de l'IS jusqu'en 1969, date où l'arrivée au pouvoir du SPD en Allemagne et les succès du socialisme scandinave relancent l'idée socialiste. Sous la présidence de l'Allemand Willy Brandt, de 1976 à 1992, l'IS s'ouvre plus largement aux pays non européens et au dialogue Nord-Sud tout en maintenant ses thèmes habituels de désarmement et de détente. Il est habituel que, lors des congrès, les délégués du Tiers Monde mettent en accusation les États-Unis alors que les délégués allemands les défendent. L'Internationale joue aussi un rôle discret mais efficace de soutien aux socialistes persécutés par des régimes comme l'Estado Novo au Portugal ou la dictature des colonels en Grèce[1].
Le 31 mai 2002 à Casablanca, l'IS adopte à l'unanimité une résolution sur le processus de paix israélo-palestinien, préconisant la reconnaissance mutuelle des deux États, tous deux ayant Jérusalem pour capitale, sur la base de la Résolution 242 des Nations unies. Cette motion est approuvée par les trois membres directement concernés, le Meretz et le Parti travailliste israéliens et le Fatah palestinien[2]. En juillet 2019, le Meretz et le Fatah se retrouvent à la conférence de l'IS à Ramallah dans les Territoires palestiniens[3].
Lors des révolutions arabes de janvier et , les partis socialistes devenus au cours des années 1970-1980 des soutiens de régimes autoritaires ont été exclus de l'Internationale : d'abord le Rassemblement constitutionnel démocratique tunisien, puis le Parti national démocratique égyptien[4].
Le , à l'occasion des 150 ans du SPD, le plus ancien parti social-démocrate, l'Alliance progressiste est fondée à Leipzig pour réunir 70 partis sociaux-démocrates.
L'internationale socialiste reste longtemps distante de l’Amérique latine, considérant la région comme une zone d'influence des États-Unis. Ainsi, elle ne dénonce pas le coup d’État contre le président socialiste Jacobo Arbenz au Guatemala en 1954 ou l'invasion de la République dominicaine par les États-Unis en 1964. Il faut attendre le coup d’État au Chili en 1973 pour provoquer « la découverte d'un monde qu'on ne connaissait pas », explique Antoine Blanca, diplomate pour le PS français. D'après lui, la solidarité envers la gauche chilienne fut « le premier défi digne de ce nom, vis-à-vis de Washington, d'une Internationale qui, jusque-là, faisait tout pour apparaitre soumise à la stratégie américaine et à l'Otan ». Par la suite, notamment sous l’impulsion de François Mitterrand, l'IS apporte son appui aux sandinistes au Nicaragua et à des mouvements armés au Salvador, au Guatemala et au Honduras en lutte contre des dictatures soutenues par les États-Unis[5].
Dans les années 1990, elle est rejointe par des partis non socialistes prenant note de la puissance économique des pays européens que gouvernent ou gouverneront leurs partenaires d’outre Atlantique, ils calculent les avantages qu’ils pourraient en tirer. Pendant cette période, « l'internationale socialiste fonctionne de manière clientéliste ; certains partis viennent ici côtoyer les Européens comme s’ils fréquentaient la classe supérieure », regrette Porfirio Muñoz Ledo, l'un des représentants du Parti de la révolution démocratique mexicain à l'IS. D'après Maurice Lemoine, y cohabitent « la très centriste Union civique radicale (UCR) argentine ; le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) mexicain, assez peu démocratiquement au pouvoir pendant soixante-dix ans ; le Parti libéral colombien – sous les gouvernements duquel a été exterminée la formation de gauche Union patriotique (1986-1990), introduit le modèle néolibéral (1990-1994) et auquel appartiendra, jusqu’en 2002, Alvaro Uribe.» Dans la décennie suivante, de nombreux partis de gauche amenés à exercer le pouvoir (au Brésil, au Venezuela, en Bolivie, en Équateur et au Salvador) préfèrent garder leurs distances avec l'IS[5].
Congrès | Lieu | Dates |
1er | Francfort-sur-le-Main | - |
2e | Milan | - |
3e | Stockholm | - |
4e | Londres | - |
5e | Vienne | - |
6e | Hambourg | - |
7e | Rome | - |
8e | Amsterdam | - |
9e | Bruxelles | - |
10e | Stockholm | - |
11e | Eastbourne | - |
12e | Vienne | - |
13e | Genève | - |
14e | Vancouver | - |
15e | Madrid | - |
16e | Albufeira | - |
17e | Lima | - |
18e | Stockholm | - |
19e | Berlin | - |
20e | New York | - |
21e | Paris | - |
22e | São Paulo | - |
23e | Athènes | - |
24e | Le Cap | - |
25e | Carthagène des Indes | - |
26e | Madrid | - |
Ordre | Pays | Nom | Parti | Période |
1er | Royaume-Uni | Morgan Phillips | Parti travailliste | 1951-1957 |
2e | Danemark | Alsing Andersen | Sociaux-démocrates | 1957-1963 |
3e | Allemagne de l'Ouest | Erich Ollenhauer | Parti social-démocrate d'Allemagne | 1963 |
4e | Autriche | Bruno Pittermann | Parti social-démocrate d'Autriche | 1964-1976 |
5e | Allemagne de l'Ouest | Willy Brandt | Parti social-démocrate d'Allemagne | 1976-1992 |
6e | France | Pierre Mauroy | Parti socialiste | 1992-1999 |
7e | Portugal | António Guterres | Parti socialiste | 1999-2005 |
8e | Grèce | Giórgos Papandréou | Mouvement des socialistes démocrates | 2005 - 2022 |
9e | Espagne | Pedro Sánchez | Parti socialiste ouvrier espagnol | depuis 2022 |
Ordre | Pays | Nom | Parti | Période |
1er | Autriche | Julius Braunthal | Parti social-démocrate d'Autriche | 1951-1956 |
2e | Norvège | Bjarne Braatoy | Parti travailliste | 1956-1957 |
3e | Royaume-Uni | Albert Carthy | Parti travailliste | 1957-1969 |
4e | Autriche | Hans Janitschek | Parti social-démocrate d'Autriche | 1969-1976 |
5e | Suède | Bernt Carlsson | Parti social-démocrate suédois | 1976-1983 |
6e | Finlande | Pentti Väänänen | Parti social-démocrate de Finlande | 1983-1989 |
7e | Chili | Luis Ayala | Parti socialiste du Chili | 1989-2022 |
8e | Ghana | Benedicta Lasi | Congrès démocratique national | depuis 2022 |
Il faut noter que la représentation de certains partis dans l'internationale socialiste ne fait pas l'unanimité au sein de l'organisation. Ainsi, la participation du Parti du peuple mongol (Mongolie), de l'Union nationale de l'espérance (Guatemala), du Front social-démocrate (Cameroun) et du Parti Libération Nationale (Costa Rica) fait débat[7]. Au Panama, le PRD du dictateur Manuel Noriega était également membre de l'internationale socialiste[8].
De plus, la plupart des partis membres ne se réclament plus de la tradition socialiste ou social-démocrate des fondateurs de l’Internationale ouvrière. Déjà, en 1935, le Parti socialiste du Chili, refuse d'adhérer à l’Internationale ouvrière socialiste, critiquant ses « positions conformistes »[9][source insuffisante].
À partir des années 2000, en Amérique latine, des partis membres de l'Internationale socialiste sont engagés dans l'opposition à plusieurs gouvernements de gauche, dont ceux du Venezuela et de l'Équateur[9]. À la même époque, les partis européens se rapprochent du mouvement démocrate[10]. Dans les années 2010, ils se réclament parfois ouvertement d'un courant libéral, le social-libéralisme.
Le SPD allemand prend ses distance avec l'IS à partir de 2014. Il ramène sa contribution de 133 000 euros à 6 700 euros pour assister au réunion « en tant qu'observateurs », tandis qu'il annonce son intention de créer une « Alliance progressiste » parallèle et destinée à terme à la remplacer. Le journaliste Maurice Lemoine note par ailleurs que le PS français « pratique plus ou moins la politique de la chaise vide depuis plusieurs années et a divisé par deux sa contribution annuelle (53 000 euros) »[11].
Ils ont le droit à la parole et le droit de vote, et doivent payer des cotisations.
Ils ont droit à la parole et doivent payer des cotisations mais ils n'ont pas le droit de vote.
Ils ont le droit d'assister aux réunions statutaires et de les observer, ils doivent payer une cotisation annuelle, mais n'ont pas le droit de vote.
Groupe des partis rétrogradés au statut d'observateur pour non-paiement de cotisations :
Elles ont droit à la parole et le droit de vote :
Elles sont de caractère international ou régional, reconnues par l'Internationale socialiste. Elles ont droit à la parole mais pas le droit de vote.
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