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champ intersectionnel entre genre et religion De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'homosexualité dans l'islam se penche sur les relations sexuelles et amoureuses entre hommes ou entre femmes, qui ont été considérées de diverses manières au long de l'histoire de l'islam et du monde islamique.
Le Coran ne contient pas de passages qui parlent explicitement d'homosexualité, mais l'histoire du prophète Loth est aujourd'hui interprétée par les écoles traditionnelles de loi islamique pour caractériser l'homosexualité comme une turpitude, à condamner moralement et socialement dans sa pratique publique ou dans l'incitation à sa pratique. L'homosexualité est illégale dans la quasi totalité des pays à majorité musulmane. Dans certains pays appliquant des formes de droit islamique, le sexe homosexuel est notamment sanctionné en tant que crime de sodomie dont la punition peut aller jusqu'à la lapidation.
Les musulmans et musulmanes homosexuelles ont des rapports divers à la religion, et une minorité propose notamment de lire l'islam de manière queer. En politique, les revendications gays et lesbiennes sont également articulées de manières diverses à l'islam.
À l'époque du prophète Mahomet, les textes parlent de personnes dites mukhannathun qui pourraient être considérées comme homosexuelles selon les conceptions actuelles[1].
L'homosexualité est présente dans l'histoire des littératures du monde islamique. Ainsi, l'homoérotisme dans la littérature arabe classique est-il un thème relativement courant. Dans la littérature persane, plusieurs exemples d'attirance d'un homme pour un autre sont aussi à constater, comme dans la poésie de Saadi[2].
Au XIXe siècle, il existe un genre de poésie en ourdou consacré à l'amour et au sexe entre femmes, le rekhti (en)[3].
Dans le Maghreb médiéval, la charia était appliquée par des juges se référantà la loi du rite malikite pour les autochtones et hanafite pour les Turcs. L'homosexualité est criminalisée dans les deux cas. En effet, elle est classée comme une forme de désobéissance aux commandements d'Allah. En revanche, elle n'est pas considérée comme un acte d'apostasie (kufr)[4]. Dans Le Précis de Sidi Khalil de Khalil ibn Ishaq al-Jondi (juriste égyptien du XIVe siècle), qui s'adresse aux musulmans malikistes, le 43e chapitre intitulé L'adultère, l'inceste, la fornication et la sodomie décrit les actes sexuels prohibés par la loi religieuse. La sodomie y est décrite comme « l'acte intentionnel de l'individu pubère, doué de raison, musulman, qui introduit le gland du pénis (ou une portion du pénis égale à la longueur du gland) dans les parties naturelles d'une personne sur laquelle il n'a aucun droit légal reconnu par les docteurs de la loi [...]. L'œuvre de la pédérastie ou sodomie est l'équivalent de cohabitation illicite et encourt la peine légale ou lapidation »[5]. Néanmoins, cette loi condamnant l'homosexualité demeure difficile à appliquer. En effet, selon la jurisprudence malikite, l'acte de sodomie doit être prouvé soit à travers la confession de l'incriminé quatre fois et à quatre moments différents en présence d'un juge, soit à travers les témoignages de quatre hommes musulmans, majeurs, libres et intègres, ayant vu en même temps, à partir du même endroit, la même chose[6]. Pour les musulmans hanafites, la situation est beaucoup plus souple, bien que leur jurisprudence condamne également l'homosexualité. Les juges ont la liberté de choisir entre la prison et la flagellation comme punition pour les accusés de sodomie. Ceci est basé sur la déclaration d'Abû Hanîfa, fondateur de ce rite : « Si Allah avait voulu la mise à mort du luti [celui qui commet la sodomie], il l'aurait précisé... »[7].
Les XVIIIe et XIXe siècles ont vu la montée du wahhabisme dans le monde musulman. Cette idéologie fondamentaliste développée par le prédicateur Mohammed ben Abdelwahhab en appelle a une application stricte des textes islamiques. En 1744, Mohammed Ibn Saoud, le gouverneur de Diriyah (en Arabie saoudite actuelle), a approuvé la mission de ce prédicateur et tous deux prêtèrent serment d’établir ensemble un État géré selon des principes islamiques plus stricts. Cette application plus rigoureuse des lois religieuses est liée à la criminalisation de l'homosexualité. Les personnes jugées coupables furent jetées du hauts des minarets des mosquées[8].
Selon une étude critique de la question, « l’utilisation par les théologiens musulmans contemporains d’une terminologie comme « sexualité contre nature » ou « sexualité pathologique » pour qualifier l’homosexualité (appelée liwāṭ, ou šudūd gǐ nsī) renvoie à la caractérisation occidentale de l’homosexualité telle que constituée au XIXe siècle; (...), ces caractères ne sont pas opérants pour la période médiévale » [9].
Ce sera à partir d'un héritage culturel étranger, que désormais la gravité de la sodomie sera décrite comme étant son opposition avec la finalité des rapports charnels, donc le fait qu'elle est nuisible à la procréation et à la pérennité de l'espèce humaine. Selon Benkheira, il est très clair qu'un débat très important sur la sodomie entre époux a eu lieu au VIIIe siècle[10]. Mezziane précise, de même, que l'argumentation sur les raisons de l'interdiction de la sodomie homosexuelle - non plus comme acte d'apostasie (irtidat comme pour le peuple de Loth) ou d'insoumissions aux prescriptions d'Allah (fisq), mais comme un acte contre nature - a été élaborée pour les besoins de la cause assez tardivement[11]. La chercheuse Jocelyne Dakhlia reconnaît une place importante de l’homoérotisme vis-à-vis des jeunes éphèbes dans le monde musulman ou entre femmes jusqu'au XIXe siècle, ce qui, pour El-Rouayheb[Qui ?], n'est pas contradictoire avec une condamnation de l'acte homosexuel[12].
Cette vision de l'évolution de la perception de l'homosexualité dans le monde musulman a cependant été critiquée, notamment par Thomas Eich, qui estime qu'il est trop simple d'affirmer que seul le puritanisme de l'époque victorienne avait contribué à cette vision de l'homosexualité aux Proche et Moyen-Orient : « l'inclusion de régions arabes dans l'Empire mongol, ainsi que la migration des peuples turcs, ont pu éventuellement entraîné des changements dans les concepts de genre »[13].
L'impact de la Sunna — où l'homosexualité est assimilé à l'adultère, un crime passible de sanctions particulièrement sévères — dans le monde musulman a conduit à des législations particulièrement répressives. L'homosexualité est ainsi interdite par la loi dans la quasi totalité de pays de culture musulmane, avec des peines allant jusqu'à la peine de mort dans sept pays : Arabie saoudite, Yémen, Iran, Afghanistan, Mauritanie et Nigéria. Ces législations amènent les homosexuels vivant dans le monde musulman à subir une répression bien plus importante que dans les sociétés de traditions chrétienne, bouddhiste, hindoue, confucéenne ou juive[14],[15].
Globalement mal perçues dans un monde musulman conservateur et traditionaliste, les personnes homosexuelles y forment une minorité discriminée, souvent persécutée[16].
La International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association fait état en 2007 des dispositions légales utilisées pour sanctionner des hommes gays ou des relations sexuelles entres hommes par les organes judiciaires d'États se réclamant de l'islam[17],[18] :
Pays | Homosexualité masculine | Lesbianisme | Lois |
---|---|---|---|
Afghanistan | Illégale | Illégal | Code pénal
CHAPITRE HUIT : Adultère, Pédérastie, Violation de l’honneur Article 427: (1) « Une personne qui commet l’adultère ou la pédérastie sera punie d’un long emprisonnement. (2) Dans l’un des cas suivants, la commission de l’acte spécifié précédemment est considérée comme une circonstance aggravante : a. Dans le cas où la personne contre qui le crime a été commis avait moins de dix-huit ans. b.…» À noter que la loi islamique (Charia), qui criminalise les actes homosexuels avec pour sanction maximale la peine de mort, est appliquée en même temps que le Code pénal. Bien qu’aucune condamnation n’ait été prononcée depuis la fin du régime des Talibans, cette peine reste techniquement applicable. |
Algérie | Illégale | Illégal | Code pénal (ordonnance no 66-156 du )
Article 338 – « Tout coupable d’un acte d’homosexualité est puni d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 500 à 2 000 DA [dinars algériens] (voir droits LGBT en Algérie). Si l’un des auteurs est mineur de dix-huit ans, la peine à l’égard du majeur peut être élevée jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 10 000 DA [dinars algériens] d’amende. » |
Arabie saoudite | Illégale | Illégal | Le droit pénal saoudien n'est pas codifié (il n'existe pas de Code pénal). Les tribunaux du pays appliquent strictement la charia (la loi islamique). Son interprétation rigoriste fait de la sodomie un crime. Pour un homme marié, elle prévoit la mort par lapidation (la même peine est prévue pour un non-musulman coupable de sodomie avec un musulman) ; pour un célibataire, la flagellation (publique) ainsi qu'un exil d'un an. Pour être condamnable, l'accusation doit s'appuyer soit sur la confession de l'accusé renouvelée à quatre reprises soit sur « le témoignage de quatre musulmans dignes de confiance ». |
Bahreïn | Légale | Légale | |
Bangladesh | Illégale | Non illégal | Code pénal de 1860 (Loi XLV de 1860) (modifié) 13 Paragraphe 377 « Infractions contre nature »
« Quiconque a, volontairement, une relation charnelle contre l’ordre de la nature avec un homme, une femme ou un animal, sera puni d’un emprisonnement sous l’une ou l’autre forme, qui peut être à vie, ou jusqu’à 10 ans, et sera également passible d’amende. Explication : la pénétration est suffisante pour constituer l’infraction décrite dans ce paragraphe. ». |
Brunei | Illégale | Non illégal | CHAPITRE 2219 CODE PENAL 16 de 1951 (Cap. 22 of 1951) 1984 Ed. Cap. 22 Édition modifiée 2001 Délits contre nature. « 377. Toute personne ayant une relation charnelle volontaire contre nature avec un homme, une femme ou un animal, sera puni d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans et sera également passible d’une amende. [S 12/97] Explication : la pénétration est suffisante pour que soit accomplie la relation charnelle constituant le délit objet de cette section. » |
Comores | Illégale | Illégal | |
Djibouti | Illégale | Illégal | Plusieurs sources attestent de l’illégalité à Djibouti des relations sexuelles entre personnes du même sexe. Les articles en cause du Code Pénal de 1995 sont les articles 347 à 352 réprimant les « actes impudents » sous la section criminelle de « L'attentat à la pudeur ».27. |
Égypte | Non illégal en tant que tel | Non illégal en tant que tel |
Les relations sexuelles entre adultes consentants du même sexe en privé ne sont pas interdites en tant que telles (voir droits LGBT en Égypte). Néanmoins, la loi 10/1961 qui a pour but de lutter contre la prostitution a récemment été utilisée contre des homosexuels aux fins d’arrestation, poursuite et condamnation. Loi no 10, 1961 pour la « lutte contre la prostitution, son incitation et son encouragement » 29 Article 9 (c) « Toute personne qui se livre habituellement à la débauche ou à la prostitution est passible d’une peine de 3 mois de prison et/ou d’une amende de 25 à 30 LE ». |
Émirats arabes unis | Illégale | Illégal |
Code pénal fédéral (loi No. 3 de 1987, en vigueur à compter du ) ; voir droits LGBT aux Émirats arabes unis Article 354 « Sans préjudice des dispositions de la loi sur les délinquants et les jeunes vagabonds, toute personne qui a, sous la contrainte, une relation sexuelle avec une femme, ou un homosexuel avec un homosexuel, sera punie de la peine de mort. La contrainte sera prise en compte si le condamné avait 14 ans au moment de la commission du délit. » |
Gambie | Illégale | Non illégal |
Code Criminel 1965, Révisé en 1990 Chapitre XV, Crimes contre la Moralité Article 144: Crimes contre nature « Toute personne qui— (a) a des relations charnelles avec une autre personne contre nature, ou (b) a des relations charnelles avec un animal, ou (c) permettra à un homme d'avoir des relations charnelles contre nature avec lui ou elle ; est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de quatorze (14) ans. » |
Iran | Illégale | Illégal | Code pénal islamique d'Iran de 1991. |
Irak | Non illégale en tant que tel | Non illégal en tant que tel | L'Irak a rétabli le Code pénal de 1969 après l'invasion américaine en 2003. Le Code pénal n'interdit pas les activités sexuelles entre adultes consentants du même sexe (cf. droits LGBT en Irak). Cependant, comme le pays est en guerre et qu'il y a des dysfonctionnements dans l'application de la loi, des escadrons de la mort sévissent dans le pays, tuant des homosexuels. |
Jordanie | Non illégale en tant que tel | Non illégal en tant que tel | Aucune loi de ce pays n'interdit la pratique de l’homosexualité |
Koweït | Illégale | Non illégal | Code pénal, Loi no 16 en date du
Article 192 - Rapports sexuels d'une personne de sexe masculin avec une personne de sexe masculin de moins de vingt et un ans - jusqu'à sept ans d'emprisonnement. Article 193 - Rapports sexuels entre hommes de plus de vingt et un ans - jusqu'à sept ans d'emprisonnement. |
Libye | Illégale | Illégal | Code Pénal de 1953, 3e Chapitre : Infractions contre la liberté, l’honneur et la moralité
Article 408 : Actes obscènes (1) Toute personne qui commet des actes obscènes avec une autre personne selon un des moyens prévus au précédent article sera puni d’une peine d’emprisonnement d’un maximum de 5 ans. (2) La même sanction sera infligée si l’acte a été commis d’un commun accord avec une personne de moins de 14 ans ou avec une personne qui ne pouvait refuser du fait d’une faiblesse psychologique ou physique. Si la victime est âgée entre 14 et 18 ans, l’emprisonnement sera d’au moins un an. (3) Si l’auteur appartient à l’un des groupes d’auteurs prévus aux paragraphes 2 et 3 de l’article 407, une peine d’au moins 7 ans d’emprisonnement sera infligée. (4) Si une personne commet un acte obscène avec une autre personne consentante (hors mariage), les 2 parties seront punies d’une peine d’emprisonnement. |
Malaisie | Illégale | Non illégal | Code pénal (acte no 574) (Version consolidée avec amendements du ) (voir droits LGBT en Malaisie) |
Maldives | Illégale | Illégal | Les actes sexuels entre hommes et entre femmes ne sont pas sanctionnés par le Code Pénal mais interdits par la Loi islamique ou Charia qui s’applique aux Maldives en même temps que les lois civiles, les peines étant infligées par les tribunaux islamiques. 61
Pour les hommes, la sanction est le bannissement pour une durée de 9 mois à 1 an ou 10 à 30 coups de fouet, tandis que la sanction pour les femmes est une assignation à résidence pour une durée de 9 mois à 1 an. Il a été rapporté que des actes lesbiens avaient pu être également punis de coups de fouet. |
Maroc | Illégale | Illégal | Code pénal du
Article 489. Toute personne qui commet des actes obscènes ou contre nature avec une personne du même sexe sera punie d’une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans et à une amende de 120 à 1 000 Dirhams à moins que les circonstances de la commission des faits ne constituent un facteur aggravant. Voir droits LGBT au Maroc. |
Niger | Illégale | illégal | Loi islamique |
Nigeria | Illégale | Illégal | Code Criminel, Chapitre 77, Lois de la Fédération du Nigeria, 1990.
Chapitre 21 : Délits contre la Moralité. 214. « Toute personne qui : (1) a des relations charnelles contre nature avec une autre personne ; ou (2) a des relations charnelles avec un animal ; ou (3) consent à ce qu'un homme ait des rapports charnels contre nature avec lui ou elle ; est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de quatorze (14) ans. » 215. « Toute personne qui tente de commettre n'importe lequel des délits décrits dans la précédente section est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de sept (7) ans. Le criminel ne peut pas être arrêté sans mandat. » 217. « Tout homme qui, en public ou en privé, fait acte d'atteinte à la pudeur avec un autre homme, s'offre les services d'un autre homme pour commettre de tels actes d'atteinte à la pudeur, ou tente d'obtenir le consentement à de tels actes d'un autre homme pour lui-même ou un autre homme, en public ou en privé, est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de trois (3) ans. Le criminel ne peut pas être arrêté sans mandat. » 352. « Toute personne qui en agresse une autre avec l'intention d'avoir des relations charnelles contre nature avec lui ou elle est coupable d'un crime et est passible d'une peine d'emprisonnement de quatorze (14) ans. » 353. « Toute personne qui agresse illégalement et indécemment un autre homme est coupable d'un crime, et est passible d'une peine d'emprisonnement de trois (3) ans. Le criminel ne peut pas être arrêté sans mandat. » Notez que quelques États du nord du Nigeria ont adopté les lois islamiques de la Charia, criminalisant les activités sexuelles entre personnes de même sexe. La peine maximale encourue pour de tels actes entre hommes est la peine de mort, tandis que la peine maximale encourue pour de tels actes entre femmes est une peine de flagellation publique et/ou d'emprisonnement. Ces lois diffèrent des lois fédérales, par le fait que la plupart d'entre elles interdisent aussi les relations sexuelles entre femmes. Les États du Nigeria ayant instauré de telles lois sont 75 : Bauchi (2001), Borno (2000), Gombe (2001), Jigawa (2000), Kaduna (2001), Kano (2000), Katsina (2000), Kebbi (2000), Niger (2000), Sokoto (2000), Yobe (2001) et Zamfara (2000). (les années entre parenthèses représentent l'année d'adoption de ces lois pour chaque État) Voici un exemple de l'un de ces Codes Pénaux : État du Nigeria de Zamfara – Loi du Code Pénal de la Charia, 2000 (entrée en vigueur le ). Chapitre VIII Sodomie (Liwat) 130. Définition du crime de sodomie. « Quiconque a des relations charnelles contre nature avec un homme ou une femme est dit commettre le crime de sodomie : Sous réserve que quiconque, contraint par l'usage de la force, de menaces, ou sans son consentement à commettre l'acte de sodomie sur autrui ou à être le sujet d'un acte de sodomie, ne soit pas considéré comme ayant commis ce crime. » 131. Punition du crime de sodomie. « Quiconque commet le crime de sodomie devra être puni : (a) par une centaine de coups de fouet si la personne est mariée, elle est aussi passible d'un (1) an d'emprisonnement ; ou (b) Par lapidation si la personne est mariée. (rajm) Explication : Une simple pénétration est suffisante pour constituer la relation charnelle nécessaire au crime de sodomie. » Lesbianisme (Sihaq) 134. Définition du crime de lesbianisme. « Quiconque, étant une femme, s'engageant dans des relations charnelles avec une autre femme au moyen de leur organe sexuel ou de tout autre stimulation ou excitation sexuelle réciproque, a commis le crime de lesbianisme. » 135. Punition du crime de lesbianisme. « Quiconque se rend coupable du crime de lesbianisme doit être punie par flagellation publique d'une peine pouvant aller jusqu'à cinquante coups de fouet, ainsi que d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à six mois. Explication : le crime est commis par la fusion contre nature des organes sexuels féminins et ou par l'utilisation de moyens naturels ou artificiels pour stimuler ou atteindre l'excitation ou la satisfaction sexuelles. » Outrage aux bonnes mœurs /Atteinte à la pudeur. 138. Actes d'atteinte à la pudeur « Quiconque commet un acte d'atteinte à la pudeur sur autrui sans son consentement ou par l'utilisation de la force ou de menaces, contraint une autre personne à se joindre à lui dans la commission de tels actes doit être puni par administration de quarante coups de fouet, et doit aussi être passible d'un an d'emprisonnement ainsi que d'une amende. Sous réserve que le consentement donné par une personne de moins de quinze ans pour de telles atteintes pratiquées par son professeur, son gardien ou toute personne investie de confiance pour ses soins ou son éducation ne soit pas considéré comme un consentement dans le cadre de cette section. » |
Oman | Illégale | Illégal | Code Pénal de 1974
Article 223. Toute personne qui commet des actes sexuels avec une personne du même sexe sera poursuivie, même si aucune plainte n’est déposée, pour commission d’actes homosexuels ou lesbiens si cet acte occasionne un trouble public et sera punie d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans. |
Pakistan | Illégale | Illégal | Code Pénal (Loi XLV de 1860)
Section 377 : « Crimes contre nature » « Quiconque entretient volontairement des relations charnelles contre nature avec un homme, une femme ou un animal, doit être puni d'un emprisonnement à vie, ou par un emprisonnement qui ne devra pas être inférieur à deux ans, ni supérieur à dix ans, et sera aussi passible d'une amende. » |
Qatar | Illégale | Illégal | Code Pénal actuellement en vigueur (Loi no 11 de 2004).
Les infractions sexuelles (adultère, rapport non consenti...) sont réprimées aux articles 279 et suivants du code pénal[21]. La sodomie est condamnée de peines d’emprisonnement[22]. |
Sénégal | Illégale | Illégal | Voir Droits LGBT au Sénégal. Extrait de la Loi de Base no 65-60 du portant Code Pénal 92 93
Article 319:3 « Sans préjudice des peines plus graves prévues par les alinéas qui précédent ou par les articles 320 et 321 du présent Code, sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. Si l'acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé. » |
Sierra Leone | Illégale | Non illégal | Loi sur les infractions contre les personnes (1861) 95
La section 61 de la loi susnommée criminalise la sodomie et la bestialité avec une peine d’emprisonnement à vie. |
Somalie | Illégale | Illégal | Code pénal, décret no 5/1962 (entré en application le )97
Article 398 paragraphe 4 Définition du rapport charnel : pénétration par l’organe sexuel mâle Article 409 « Homosexualité » « Quiconque à un rapport charnel avec une personne de même sexe sera punie, lorsque l’acte ne constitue pas un crime plus grave, d’un emprisonnement de 3 mois à 3 ans. Lorsque a) l’acte commis b) constitue un acte de luxure différent d’un rapport charnel, la peine imposée sera réduite d’un tiers. » Article 410 Mesures de sécurité pour les personnes condamnées au titre de l’article 409. Normalement, surveillance policière pour empêcher le condamné de commettre à nouveau les mêmes actes. |
Soudan | Illégale | Illégal | Le Code pénal de 1991 (Loi no 8 1991) la rend passible de flagellation et d'emprisonnement. Cf. Droits LGBT au Soudan. |
Syrie | Illégale | Pas clair |
Code Pénal, 1949 104 Article 520. Toute relation sexuelle non naturelle sera punie d’une peine d’emprisonnement d’un maximum de 3 ans. |
Tadjikistan | Non illégale | Non illégal | |
Tchad | Illégale | Illégal | |
Tunisie | Illégale | Illégal | Code pénal (révisé en 1964). Voir Situation des personnes LGBT+ en Tunisie.
Titre II. - Attentats contre les particuliers. Chapitre premier. - Attentats contre les personnes. Section III. - Attentats aux mœurs. Sous-section II. - Attentat à la pudeur Article 230. – « La sodomie, si elle ne rentre dans aucun des cas prévus aux articles précédents, est punie d'emprisonnement pendant trois ans. » |
Turkménistan | Illégale | Non illégal |
Code Criminel de 1997 (Effectif au )113 Article 135. Sodomie (1) « La sodomie, c’est-à-dire relation sexuelle d’un homme avec un autre homme, est passible d’une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans. » |
Turquie | Non illégale | Non illégal |
Voir droits LGBT en Turquie. |
Yémen | Illégale | Illégal |
Code pénal 1994 (no 12/1994) 115 « L’homosexualité entre hommes est interdite en application de l’article 264 du Code Pénal. Elle est définie comme relation anale. La sanction pour un homme célibataire est de 100 coups de fouet ou un an d’emprisonnement, tandis que la sanction pour les hommes mariés est la peine de mort. L’homosexualité entre femmes, qui est définie comme une stimulation sexuelle par friction, est interdite en application de l’article 268 du Codé Pénal. La sanction est d’un maximum de 3 ans de prison pour les actes volontaires et jusqu’à 7 ans de prison pour les actes commis pas force. |
Albanie | Non illégale | Non illégal | |
Azerbaïdjan | Non illégale | Non illégal | |
Bosnie-Herzégovine | Non illégale | Non illégal | |
Guinée | Illégale | Illégal | Code Pénal / LOI N ° 98/036 du PORTANT CODE PÉNAL
« Article 325: - Tout acte impudique ou contre nature commis avec un individu de son sexe sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 de Francs guinéens. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans[23], le maximum de la peine sera toujours prononcé. Si l'acte a été consommé ou tenté avec violence, la personne coupable sera condamnée à une peine de prison allant de cinq à dix ans. » |
Indonésie | Illégale en province d'Aceh | Illégal en province d'Aceh | Les actes homosexuels sont légaux, conformément au Code pénal national. Cependant, en 2002, des lois votées par le Parlement national ont autorisé la province d'Aceh à instaurer la Charia islamique. Cette loi s'applique aux seuls musulmans. |
Kazakhstan | Non illégale | Non illégal | |
Kirghizistan | Non illégale | Non illégal | |
Liban | Illégale | Illégal | L'article article 534 du code pénal libanais interdit les relations sexuelles « contraires aux lois de la nature ». En , un juge a acquitté une femme trans, dont l'état civil était toujours masculin, accusée de relations homosexuelles avec un homme, avançant que « l'homosexualité est une exception aux règles, mais elle n'est pas contraire à la nature puisqu'elle fait partie de la nature » |
Mali | Illégale | Illégal | |
Mauritanie | Illégale | Illégal | Code pénal de 1984 (Ordonnance no. 83-162 du portant institution du code pénal) Voir Droits LGBT en Mauritanie. |
Ouzbékistan | Illégale | Non illégal | Code criminel de 1994 (en vigueur depuis le ) (amendé en 1999)
Chapitre 4. CRIMES SEXUELS Article 120. Besoqolbozlik* (Relations homosexuelles) « Une Besoqolbozlik, c’est-à-dire une relation sexuelle volontaire entre deux hommes - sera passible d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans. » |
Palestine : Cisjordanie | Non illégale | Non illégal | |
Palestine : Gaza | Illégale | Non illégal |
Dans diverses conceptions de l'islam, dont certaines sont aujourd'hui dominantes dans la plupart des pays du monde islamique, l’homosexualité est vue comme un péché[25].
Certains hadiths attribués à Mahomet, prophète de l'islam, condamnent l'homosexualité, et prescrivent parfois également la peine de mort comme sanction, sans toutefois préciser comment pratiquer cette exécution[26]. Or, tous les hadiths présentés sur la question par les jurisconsultes pour appuyer la condamnation à mort ont été critiqués pour leur authenticité ; ainsi d'après ibn Hajar al-Asqalani, il n'existe pas de consensus sur un hadith authentique remontant jusqu'à Mahomet sur cette sentence[27][réf. obsolète]. C'est aussi ce qu'affirme l'anthropologue et historien Mohammed Mezziane dans Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle[28].
Selon l'anthropologue du droit Baudoin Dupret dans une étude de cas sur l'Indonésie, le Liban, l'Égypte et le Sénégal publiée en 2021, ces quatre pays suivant le modèle du droit civiliste ont connu une histoire différente par rapport aux colonies de l'empire britannique, dans lesquelles la sodomie était explicitement interdite[29]. Ainsi, leurs législations ne contiennent pas d'incriminations spécifiques pour l'homosexualité, mais les jurisprudences des tribunaux étatiques s'y appuient sur des dispositions générales interprétées au regard des conceptions localement dominantes de la morale sexuelle, nourries par les traditions islamiques sur l'éthique du sexe[29].
En Indonésie, le Code pénal hérité du droit colonial néerlandais interdit de manière vague la perbuatan cabul entre personnes de même sexe – dans la version originale néerlandaise inspirée par le Code pénal français, le terme utilisé était ontucht, traduit en debauchery par Dupret, qu'on peut rendre en français par « obscénité »[29]. La jurisprudence, confirmée par un arrêt de la Cour suprême de 2017, a toujours considéré que cette obscénité qualifie seulement les agressions sexuelles sur mineurs du même sexe, pas les rapports entre adultes[29]. En revanche, les juges indonésiens utilisent en partie une loi d'interdiction de la pornographie pour châtier les relations sexuelles entre hommes[29].
Au Liban, un article du Code pénal de 1943 aux origines obscures – peut-être inspiré par le délit d'homosexualité créé en 1942 sous le régime de Vichy selon Dupret – sanctionne les actes sexuels « contre-nature »[29]. Le même héritage français se retrouve dans le droit sénégalais, qui sanctionne les actes contre-nature[29]. Au Liban, les activités sexuelles homoérotiques ont été généralement subsumées sous ce chef d'accusation jusque dans les années 2010, quand un processus de réorientation a été initié par l'association militante Helem et a abouti à un revirement de jurisprudence en 2018[29].
En Égypte, les juges utilisent une loi de 1961 contre la prostitution pour punir les relations homosexuelles en tant que marques d'obscénité[29].
Dans l'ensemble, selon le panorama proposé par Dupret, les juges étatiques se reposent principalement sur des textes de loi vagues, appliqués en les interprétant à travers des catégories cis- et hétéronormatives. Ces conceptions morales sont influencées par les diverses traditions islamiques, mais l'islam n'est pas régulièrement invoqué comme un fondement des punitions imposées[29].
Selon l'encyclopédie Oxford de la politique LGBT[30]: « Bien que l'islam soit souvent invoqué pour justifier la persécution des communautés LGBT à travers le monde, au fond l'islam est beaucoup plus tolérant et accommodant quant au genre et la diversité sexuelle que ce qui est communément montré. (...) Cependant, comme pour toute religion, son interprétation et déploiement est souvent au gré des personnes disposant des pouvoirs politiques et religieux, qui en usent à leurs propres fins personnelles. »
Levi Geir Eidhamar (no) propose de distinguer quatre types d'attitudes envers l'homosexualité dans l'islam[31]:
Dans un article de statistiques sur le lien entre foi islamique et homophobie aux États-Unis, Syed Hammad Ali fait remarquer que l'angle d'approche de nombreux questionnaires de collecte de données ou sondages néglige de prendre en compte les dimensions de genre et de classe sociale, et il argumente que la masculinité et la pauvreté sont des facteurs davantage déterminants[32].
Une étude menée par le Pew Research Center en 2013 note qu'il existe un rejet massif de l'homosexualité dans les pays à majorité musulmane sondés : 80 % des Libanais interrogés ayant répondu « non » à la question « l'homosexualité devrait-elle être acceptée par la société ? », tout comme 78 % des Turcs, 86 % des Malaisiens, 87 % des Pakistanais, 93 % des Palestiniens et des Indonésiens, 94 % des Tunisiens, 95 % des Égyptiens et 97 % des Jordaniens sondés[33].
Dans un sondage réalisé en Grande-Bretagne en 2016, 52 % des musulmans interrogés déclarent que l'homosexualité ne devrait pas être légale en Grande-Bretagne[34],[35].
Selon une étude réalisée par le WZB Berlin Social Science Center (en) dans six pays européens (France, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Suède) en 2013, 60 % des musulmans interrogés rejettent les homosexuels[36].
Une étude IFOP réalisée en 2019 indique que 63 % des Français musulmans pensent que l'homosexualité est « une maladie » ou « une perversion sexuelle », soit 49 points de plus que chez les Français catholiques[37],[38].
Selon Zülfukar C̦etin dans une étude de cas sur Berlin, les gens musulmans queer vivant dans les pays occidentaux sont confrontés à une oppression intersectionnelle où l'homophobie se conjugue avec l'islamophobie[39].
Au sein de l'État islamique, plusieurs homosexuels ont été exécutés par lapidation. La première exécution connue a lieu à Mayadine, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, le , une seconde suit le lendemain dans la ville de Deir ez-Zor même, également en Syrie[40]. Vers début décembre, un homme accusé d'homosexualité est jeté du toit d'un immeuble puis lapidé ; cette exécution aurait été ordonnée après un jugement du « tribunal islamique de la wilaya Al-Furat », soit dans la région de Boukamal et Al-Qaïm[41],[42]. Une autre exécution de ce type a lieu en au nord de Mossoul, l'EI exécutant deux homosexuels[43].
Certaines personnes musulmanes LGBT+ cessent ou prennent leurs distances avec la pratique de l'islam, souvent en brouillant les frontières de ce que signifie être croyante, être musulmane ou être religieuse[45]. Néanmoins, des LGBT+ musulmanes souffrent de l'idée reçue selon laquelle elles seraient obligées de choisir entre leurs identités islamiques et leurs identités de genre ou sexuelles, et perçoivent leur pratique de l'islam comme compatible voire consubstancielle avec leur queerité[46],[47]. Il y a ainsi des réseaux où des personnes queer échangent sur leurs spiritualités, sur l'islam[48]. Des lectures queer du Coran et des hadiths sont aussi proposées, mettant en exergue des idées de tolérance et de positivité autour de la sexualité queer[49],[50]. Certaines de ces lectures se concentrent sur l'idée que les identités homosexuelles et transsexuelles sont naturelles et conformes à l'islam, tandis que d'autres propositions affirment de manière plus radicale des notions d'amour divin universel, de justice ou de diversité par exemple[51],[52].
Par exemple en littérature, la romancière Fatima Daas a revendiqué à travers son œuvre la combinaison de sa foi islamique et de son amour lesbien[53]. C'est également un thème central dans l'œuvre du réalisateur et auteur Parvez Sharma (en)[54], ou encore dans les textes de Rachid O et ceux d'Abdellah Taïa[55].
Selon le sociologue Momin Rahman entre autres, l'opposition entre islam et libération LGBT+ est en grande partie un produit des idéologies coloniales et est aujourd'hui reproduite notamment par des discours homonationalistes dans les ex-métropoles[56],[57]. Cette opposition peut aussi mener à des tensions hostiles envers les personnes musulmanes queer au sein des communautés LGBT dans les pays européens[58].
Selon un article de revue publié en 2017, la recherche actuelle sur les hommes gays musulmans tend à montrer qu'ils font face à des difficultés particulières principalement liées aux attentes sociales de masculinité hétérosexuelle, façonnées entre autres par des conceptions religieuses[59]. Dans le contexte tunisien, un article de la même année rapporte quatre stratégies employées par les hommes gays musulmans pour surmonter ces obstacles[60]:
Dans une étude de cas sur l'Indonésie, Febi Ramadhan fait remarquer qu'un certain nombre d'hommes musulmans y conçoivent leur attirance pour le même sexe comme une épreuve spirituelle envoyée par la divinité : le choix de l'ascétisme et de la résistance à la sexualité est alors souvent vécu par eux comme une voie pour se rapprocher de leur dieu[61].
En 2011, seuls deux imams se sont déclarés ouvertement homosexuels : Moulana Muhsin Hendricks et Daayiee Abdullah (exerçant à Washington aux États-Unis). Le premier considère qu'il est « possible d'être un bon musulman tout en étant homosexuel ». Le second a déclaré : « Être un bon musulman signifie être en paix dans son cœur et son âme. Il faut atteindre le point où deux pôles de sa vie, sa foi et sa sexualité, sont réconciliés. Et mon étude personnelle du Coran m'a montré que c'était possible ». Les deux hommes s'accordent sur le fait que la communauté musulmane n'est pas encore prête à accepter l'homosexualité et qu'il faudra du temps avant que les regards évoluent. L'imam Hendricks a créé en Afrique du Sud une association d'homosexuels musulmans, « The Inner Circle », afin de « lutter contre l'intériorisation de l'homophobie qui conduit au suicide certains musulmans homos et contre les mariages forcés et la pression sociale qui pousse des homos à mener une double vie »[62].
D'autres imams ont adopté des positions assez progressistes sur la question LGBT comme l'imam de Bordeaux Tareq Oubrou, pour qui ni le Coran ni la Sunna ne condamnent l'homosexualité, ajoutant que l'homophobie est contraire aux principes de l'islam[63]. Il souligne que l'homosexualité « n'est pas préconisée par l'islam, mais que les musulmans homosexuels sont des musulmans à part entière. Le fait de les stigmatiser, de les violenter, de les harceler est antinomique avec l'éthique commune »[63]. Abdel Nour Brado, représentant de la Junta Islamica de Cordoue, déclare qu'« il n'y a dans le Coran aucune référence contre l'homosexualité. Il faut débattre de ce sujet entre nous et comprendre que célébrer des mariages religieux entre gays serait la meilleure réponse des musulmans vivant en Occident à ceux qui persécutent les homosexuels dans le monde musulman. »[64]
Les organisations et mouvements LGBTQ ont des existences différentes selon la religion majoritaire du pays où elles se déploient : par exemple, dans des pays comme l'Angleterre, les groupes LGBT islamiques sont plutôt concentrés sur la recherche de manières innovantes d'inclure les personnes queer dans la pratique religieuse[65], tandis que dans des pays comme l'Égypte, la Tunisie ou la Turquie, les activistes sont davantage occupés à résister à la répression policière et à se coordonner avec les acteurs de la scène politique nationale[66].
Le à Paris, a ouvert la première mosquée accueillant les homosexuels à l’initiative de Ludovic-Mohamed Zahed, fondateur de l’association Homosexuels musulmans de France[67]. Il milite pour faire accepter son droit à être gay et musulman ainsi que pour le mariage homosexuel en France. Elle se situe dans le 18e arrondissement mais l'emplacement exact reste secret[68]. Cette mosquée a fait l'objet de violentes critiques et de menaces de la part de musulmans[69].
Sur l'exemple français, une mosquée mixte et gay-friendly a vu le jour à Londres le , où hommes et femmes prient côte-à-côte, ouverte aux personnes homosexuelles. Tamsila Tauqir et Doc Martens sont à l'origine de ce projet dénommé Inclusive Mosque Initiative et œuvrent pour l'ouverture à terme d'un vrai espace qui leur soit dédié[70][source insuffisante].
Le est proposée l'ouverture d'une 6e mosquée à Halifax, dans la province de Nouvelle-Écosse au Canada. Cette « mosquée de l'unité » dont l'initiateur est Syed Adnan Hussein sera ouverte aux homosexuels et aux personnes trans[71]. Prévu pour [72], cette mosquée prendra le nom de El Tawhid Juma Circle[73].
En Afrique du Sud, est annoncée le la construction de la première « mosquée inclusive » du pays, à l'initiative de l'imam Taj Hargey. Elle sera située au Cap[74][source insuffisante].
Par ailleurs, d'autres mosquées se sont également engagées à être tolérantes et à assurer l'égalité entre les sexes en leur sein, notamment la mosquée de Toronto au Canada, où le prêche est exercée par une femme[75].
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