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botaniste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Lecoq est un botaniste et pharmacien français, né le à Avesnes-sur-Helpe et mort le à Clermont-Ferrand.
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Lecoq |
Henri Lecoq est né dans le département du Nord. Ses études au collège municipal de la ville sont interrompues lorsque la France est envahie par les troupes alliées en janvier 1814. À cette date, il est déjà passionné par la botanique. En 1816 la pharmacie d'Avesnes le prend comme élève apprenti ; il y aborde la chimie et les matières médicales. En 1819 il s’inscrit à l’école de pharmacie de Paris, mais la quitte en 1820 pour aider son père à exploiter le grand domaine d'un riche industriel près de Saint-Hubert dans les Ardennes belges ; il y herborise à volonté. En 1821, il reprend les études de pharmacie à Paris, où il passe brillamment chaque examen de fin d'année[1]. Sa thèse de pharmacie soutenue en août 1827 est intitulée « Recherches sur la fécondation des végétaux »[2],[3],[4].
En 1826 il est - selon une source - interne à l'hospice de la Salpêtrière à Paris[5], quand il obtient la chaire d'histoire naturelle de la faculté de Clermont, qui dépend du jardin botanique municipal de la ville[1],[n 1].
Il fonde en 1828[7] les Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne.
Il épouse en 1830 la fille de son ami le docteur Vincent Nivet, d'Aigueperse. Cette même année il achète un hôtel particulier[8], une pharmacie rue Ballainvilliers, et s'associe[5] au pharmacien Jean-Baptiste Bargoin pour fonder une entreprise commercialisant le « Café de glands doux Lecoq & Bargoin », préparation à base de glands de chêne vert, de céréales et de chicorée. Ce produit, concurrent du café mais vendu beaucoup moins cher, apporte une fortune conséquente aux deux fondateurs[9],[10]. Mais sa femme est décédée l'année même de leur mariage, et il ne se remariera pas[8].
Il est directeur du jardin botanique (1826-1855)[11] et du cabinet d'histoire naturelle de la ville[n 2],[5].
Il est également président de la Chambre de Commerce (1848-1871)[5] ; vice-président de la Société centrale d'agriculture du Puy-de-Dôme[réf. nécessaire] ; fondateur de la Société d'Horticulture du Puy-de-Dôme[12].
Côté enseignement, il est professeur d'histoire naturelle de la ville de Clermont puis de l'université de la ville (1826-1854). L'année 1854 assoit sa notoriété dans le monde scientifique : la faculté des sciences de Clermont est créée et il est nommé titulaire de la chaire d'histoire naturelle, passant d'une salle municipale à un amphithéâtre universitaire[8]. Il devient à terme le doyen de cette faculté[réf. nécessaire]. Il donne aussi des cours à l'école préparatoire de médecine et de pharmacie de Clermont (1840-1860)[11],[5].
Lecoq est élu membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie le [13].
Il est membre correspondant de l'académie des Sciences de l'Institut de France, section Botanique (1859-1871)[5] ; et membre correspondant de l'Institut égyptien[14].
La Société botanique de France, dont il est membre, le nomme président chargé de l'organisation de la session extraordinaire de l'année 1855, du 21 au 27 juillet à Clermont-Ferrand[12].
En mai 1871, il renonce à assurer ses cours et décède le 4 août, comme l'indique son acte de décès ... [5] et non le 14 août[15].
Il est inhumé au cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand (allée 30, no 85).
Henri Lecoq, sans héritier direct, lègue à la ville de Clermont toutes ses collections et d'importantes sommes d'argent pour les entretenir. Son frère cède son hôtel particulier à la mairie pour la moitié de sa valeur, à condition qu’il devienne un musée municipal ; c'est l'actuel musée Lecoq, qui réunit toutes ses collections[16].
Il lègue des sommes importantes à la ville de Clermont-Ferrand, notamment pour la construction des serres du jardin des plantes[17].
Ses travaux lui apportent les compliments de grands scientifiques tels que Gregor Mendel et Charles Darwin qui le citent abondamment (voir plus bas). D'autres lui accordent moins de considération : par exemple Adolphe Brongniart le taxe de manque d'originalité et de profondeur[18] ; ou encore Boreau (rayé de la liste des candidats à l'Institut de France pour sa démesure dans l'emploi abusif des taxons), qui définit les Études sur la géographie botanique de l'Europe[19] comme « un volumineux verbiage »[20]. Ces derniers acceptent mal le mélange des genres chez Lecoq qui fait souvent côtoyer réflexions théoriques et un sens aigu de l'observation, avec des anecdotes de vulgarisation et des descriptions dignes d'un auteur romantique. De cette association de différents styles considérés par certains comme incompatibles, s'ensuit une réputation contrastée dans la communauté scientifique[21],[18],[20].
Son domaine de prédilection est la botanique, et en particulier l'hybridation végétale, avant la mise au point de la théorie de l'évolution par Charles Darwin. Lecoq correspond avec les scientifiques de son époque[22],[23],[24], et son œuvre est citée par Gregor Mendel et par Darwin[2]. Mendel le place parmi les cinq principaux précurseurs des études sur les lois de l'hérédité avec son ouvrage De la fécondation naturelle et artificielle des végétaux et de l'hybridation (1845)[18],[25].
La flore d'Auvergne de Lecoq et Martial Lamotte[26] n'est pas la première pour cette région : l'abbé Antoine Delarbre (1724-1813) les a devancé sur ce sujet[27]. Mais Lecoq contribue à populariser la classification des plantes. Il étudie les organes descriptifs[28],[29] et les végétaux utilisés pour le fourrage des animaux[30].
On peut remarquer dans Le Mont-Dore et ses environs l'introduction de la notion d'« association de plantes »[31],[32], originale s'il en est et qui démontre l'inexactitude de l'opinion de Brongniart au sujet de ce naturaliste.
Huit espèces ont été décrites par Lecoq selon l'IPNI[33].
Trois espèces, décrites en collaboration avec Martial Lamotte[n 3] dans le Catalogue raisonné des plantes vasculaires du Plateau central de la France[34], sont encore valides, dont deux découvertes en Lozère :
Henri Lecoq élargit ses domaines d'intérêt ; il acquiert ainsi en 1854 la collection de Pierre-Louis Duclos, constituée de 80 000 spécimens de mollusques provenant du monde entier et inclut tous les « types » de ses espèces. Elle est conservée au Muséum d'histoire naturelle Henri Lecoq de Clermont-Ferrand[42].
Il étudie également la formation géologique de l'Auvergne et la formation des glaciers, et établit la première carte géologique du département du Puy-de-Dôme, au quarante-millième, imprimée aux frais du Conseil général (1861) ; c'est le fruit de plus de 30 ans de recherches sur le terrain[43]. Son autre œuvre majeure dans ce domaine est son Époques géologiques de l'Auvergne (1867), en cinq volumes[44]. Il y conserve les divisions stratigraphiques établies par Pomel : argiles sableuses à la base, calcaires gréseux puis marneux, et une division incluant les calcaires à phryganes, sables et alluvions dépourvus d'éléments volcaniques et les meulières[45].
Lorsque Jean-Étienne Guettard étudie les volcans d'Auvergne, cette découverte lui est fort contestée et empreinte de nombreuses controverses. Lecoq est l'un de ceux qui s'inscrivent à faux dans cette affaire qui a traîné sur plusieurs dizaines d'années. Pour plus de détailsn voir Jean-Étienne Guettard, section « Critique des critiques ».
Il se penche également sur la météorologie, car de même que la connaissance du sol, il considère cette connaissance du climat indispensable dans son étude de la géographie botanique. Il fait construire sur le toit de sa maison un observatoire où il effectue des relevés de températures quotidiens[46].
Lecoq ne se contente pas d'arpenter l'Auvergne. Il fait de fréquentes visites dans le Nord où il retrouve sa famille. Il sillonne toute la France, le Piémont, la Suisse, la Hollande, la Belgique, et jusqu'à Saint-Pétersbourg où il est invité pour être membre d’un jury horticole. Chaque déplacement est une occasion de récolter plantes, fossiles, minéraux et animaux. À la fin de sa vie, son herbier réunit près de cent mille individus[n 4] ; sa collection de coquilles de mollusques inclut quelque cent mille échantillons représentant dix mille espèces[51] ; il a aussi réuni de nombreux spécimens de mammifères et oiseaux présents sur le Plateau central de la France, une collection d'œufs des oiseaux d'Europe, et une importante collection d'insectes[52].
Un jardin public, situé à l'emplacement de l'ancien jardin botanique dont il fut directeur, et un muséum d'histoire naturelle portent son nom à Clermont-Ferrand.
Diverses espèces végétales ont été nommées d'après Lecoq, notamment le genre Lecokia (famille des Apiacées)[53],[n 5], l'espèce Centranthus lecoqii, Jord., etc.
Il est officier de la légion d'honneur[14].
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