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psychanalyste et romancier belge (1913–2012) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henry Bauchau, né à Malines (Belgique) le et mort à Louveciennes (France) le [1],[2], est un poète, dramaturge et romancier belge de langue française, également psychanalyste.
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poète, romancier, dramaturge et psychanalyste |
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François Emmanuel (neveu) Bernard Tirtiaux (neveu) |
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Distinction |
Prix Max-Jacob (1959) Prix quinquennal de littérature Prix Antigone de la ville de Montpellier (1990) Prix triennal du roman (1992) Prix de littérature-générale (1992) Prix Victor Rossel (1997) Prix des lycéens (1999) Lauréat du Prix international Union Latine de littératures romanes (2002) Grand Prix de littérature de la Société des gens de lettres (2005) Prix du livre Inter (2008) |
Henry Bauchau provient du milieu de la bourgeoisie catholique francophone de Flandre. Sa petite enfance est marquée par l'invasion allemande et l'incendie de sa maison maternelle à Louvain[3]. Le romancier évoquera ce drame dans L'Incendie Sainpierre. Il suit des études de droit à la Faculté universitaire Saint-Louis (devenue Université Saint-Louis - Bruxelles) puis à l'université de Louvain[3]. Il fait la connaissance du journaliste Raymond De Becker en 1931[4].
Avant d'être mobilisé en 1939, il exerce des activités dans le journalisme et milite dans des mouvements de jeunesse chrétiens. Pendant la guerre, de à , il sera responsable du Service des volontaires du travail pour la Wallonie (SVTW), avant de rejoindre un mouvement de Résistance armée; blessé dans un maquis des Ardennes, il termine la guerre à Londres. Son action dans le cadre du SVTW lui vaudra d'être soupçonné après la Libération, mais il est officiellement acquitté par le tribunal militaire[5]. Blessé néanmoins par cette incrimination, il s'éloignera de son pays et vivra en Suisse et en France. À Paris, il travaille dans la distribution de livres, principalement pour l'éditeur franco-algérien Edmond Charlot. Il fréquente Camus et bien d'autres intellectuels, et se lie d'amitié avec Jean Amrouche, ce qui l'amènera à soutenir la cause algérienne, ultérieurement, à partir de la Suisse[6].
De 1947 à 1951, Bauchau entreprend une psychanalyse auprès de Blanche Reverchon, l'épouse du poète Pierre Jean Jouve[7]. Cette analyse marquera profondément sa pensée. Profondément lié à Blanche, par une relation à la fois d'affection, d'estime et de transfert (analytique), il le sera d'une façon plus tumultueuse mais néanmoins presque aussi continue avec Pierre Jean Jouve (dont il admirera toutefois toujours l'œuvre), dont témoignent ses Souvenirs et documents sur Blanche Reverchon et Pierre Jean Jouve parus en 2012.
C’est en 1958 qu’il publie son premier recueil de poèmes, Géologie, qui obtient le prix Max-Jacob. En 1960, Ariane Mnouchkine monte sa pièce Gengis Khan aux Arènes de Lutèce. Jean-Claude Drouot reprendra l’œuvre en 1988 et qui sera reprise au festival d'Avignon en 2005[8].
Dans son second recueil L’Escalier bleu, publié en 1964, les poèmes y sont autant de regard sur l’enfance, où le doute et la peur demeurent encore bien présents[9].
Entre-temps, Henry Bauchau voyage. Sa vie se partage entre la France, la Suisse et la Belgique ; entre l’enseignement, la psychanalyse (à Paris, avec Conrad Stein) et l’écriture ; entre succès et difficultés financières. L’Essai sur la vie de Mao Zedong lui demande huit ans de travail et est publié en 1982. En 1985, il reçoit le Prix quinquennal de littérature pour l’ensemble de sa carrière[10].
Enfin, il commence son cycle mythologique et donne successivement Œdipe sur la route (1990), Diotime et les lions (1991) et Antigone (1997). Parallèlement, la publication de son Journal (1989-1997) éclaire la création, permet de comprendre l'importance que représentent pour l'écrivain la poésie, les rêves, l'inconscient et l'écriture.
Œdipe sur la route est une relecture du mythe œdipien qui évoque un parcours initiatique au terme duquel le héros se fond littéralement dans l'art. Ici, Œdipe partage avec Orphée la même capacité, celle de ranimer « les trésors perdus de la mémoire » grâce au chant, à la peinture et à l'écriture. Au lieu de se disperser, le roi aveugle retourne à l'unité. Après avoir surmonté ses peurs, il est « encore, est toujours sur la route », dira Antigone à la fin. La route de la connaissance de soi, libérée de la culpabilité et du remords. Antigone, qui l'a accompagné jusqu'au bout, symbolise cette route de la réalisation de soi. Gardienne du principe de vie, elle n'est pas de celles qui se retournent pour voir, par curiosité. De même, quand elle revient à Thèbes pour tenter d'apaiser la rivalité entre ses deux frères, c'est aussi pour dire « oui » à la vie, au futur, à la beauté et pour refuser, dans sa robe déchirée, toutes les manifestations de pouvoir, toutes les guerres. Elle est la part féminine, celle du poétique, de l'amour sans justification, de la patience.
Bauchau mêle l'enthousiasme mystique et la connaissance de l'Antiquité à la psychanalyse, aux philosophies asiatiques et à la foi chrétienne[11]. Après la crise qu'il a connue au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il dira néanmoins se tenir "sur le seuil", dans une position agnostique, et non plus dans l'Église où il s'était engagé dans l'action sociale avant la Guerre. L'art et surtout l'écriture, et avec eux une forme permanente d'interrogation, vont alors remplacer les certitudes et l'engagement marqué d'autrefois.
En 2010, il publie "Déluge", qui reçoit à nouveau un succès de librairie[12].
Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, il vit à Paris de 1975 à sa mort en 2012[réf. nécessaire].
La vie de Henry Bauchau, issu de familles aisées liées au droit, à la sidérurgie, aux industries brassicoles[13],[14] et à la vie politique inscrit en elle la complexité de l'histoire de Belgique[réf. nécessaire].
Répondant aux questions d'adolescents, Bauchau définit ainsi son art :
« L'inspiration est toujours délirante, dionysiaque pour reprendre l'expression de Nietzsche. Elle a besoin de la conscience ordonnée, musicale, apollinienne. C'est un équilibre. Quand Alexandre le Grand brûle le palais de Persépolis, il fait basculer la Grèce sous la suprématie de Dionysos. Elle ne s'en est jamais relevée. »
Henry Bauchau est le père de l'acteur Patrick Bauchau, du géologue Christian Bauchau, et l'oncle des écrivains Bernard Tirtiaux et François Emmanuel[réf. nécessaire].
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