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album de Juliette Gréco De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gréco chante Mac Orlan est un album studio de Juliette Gréco sorti en 1964.
Sortie | Février 1964 |
---|---|
Enregistré |
1961-1963 à Paris France |
Durée | 32:56 |
Genre | Chanson française |
Producteur | Gérard Meys |
Label | Philips |
Albums de Juliette Gréco
Singles
De leur gestation à leur sortie, les 11 chansons ont été enregistrées avec trois arrangeurs entre juin 1961 et mai 1963[1].
« Ce disque contient une somme d'expériences, pour ma part, vécues entre 1899 et 1918. Je suis situé dans le décor de mes mots, mis en musique par Philippe-Gérard dont l'amitié est égale à son talent. Gréco accepte la responsabilité de présenter ces images, dont la plupart sont détruites par l'inexorable insouciance de la plupart des hommes. C'est une artiste d'une personnalité sincère. Quant à moi je suis souvent présent dans le décor et l'action de ces chansons. Par exemple, dans Jean de la Providence de Dieu, je buvais à sa table dans le bar de Frances, à Rouen. Lenglois[2] était à mes côtés. Quand nous nous séparâmes tous à l'aube, Jean de la Providence demeura dans le bar pour cuver son vin. Ce fut une erreur de Frances de le laisser dormir. Le lendemain, Jean de la Providence disparut en emportant le contenu de la caisse. C'est alors que nous sûmes qu'il n’avait jamais été matelot… Ce n'était qu'un pauvre diable dont la misère exaltait l'imagination. La misère est une grande force que rien ne peut anéantir, pas même un manteau de vison sur les épaules d'une jolie fille… »
— Pierre Mac Orlan de l'Académie Goncourt[3].
No | Titre | Durée | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1. | Le Tour du Monde | 3:05 | |||||||
2. | Jean de la Providence de Dieu | 4:26 | |||||||
3. | Terre promise (La Chanson de Botany Bay[4]) | 2:37 | |||||||
4. | Comptine | 3:39 | |||||||
5. | Le Pont du Nord[5] | 3:15 | |||||||
6. | J'ai dans la Caroline | 3:55 | |||||||
7. | Le Départ des Joyeux[6] | 1:48 | |||||||
8. | Je peux vous raconter (Les Quatre Saisons) | 2:22 | |||||||
9. | Matines (Ketje Siska[7]) | 2:22 | |||||||
10. | Tendres promesses (Recouvrance[8]) | 3:21 | |||||||
11. | Souris et Souricières | 2:06 | |||||||
32:56 |
Gréco alla souvent rendre visite à Pierre Mac Orlan dans sa maison de Saint-Cyr-sur-Morin. Souvent accompagnée par le compositeur Philippe-Gérard, quelquefois avec son amie Françoise Sagan. « Les trois éblouis » (sic)[9] écoutèrent longuement Mac Orlan leur raconter ses voyages. Gréco s'imprégna de l'atmosphère trouble des ports, de leurs bars à matelots et des histoires de ces filles perdues déportées dans des rafiots jusqu'aux îles du bout du monde :
Un juge en robe et perruque,
Attendri par mon minois,
De la corde, sauva ma nuque
Grâce aux colonies du roi[10].
Gréco repartit donc avec, dans son cœur et dans sa tête, ces souvenirs de l'écrivain qu'elle sut retranscrire avec tous les accents dramatiques ou argotiques chers à l'auteur du Quai des brumes. De Paris et de ses faubourgs, de ses anciennes fortifications (Le Pont du Nord, Le Départ des Joyeux) en passant par les ports normands (Jean de la Providence de Dieu), par les ports bretons (Tendres promesses), elle traverse les lagunes flamandes (Comptine, Matines) :
Jef Seppen[11] s'est noyé,
Dans l'estuaire de l'Escaut,
Devant le vieux Rydeack,
Et quelques caboulots,
À l'heure où les lanternes
S'éteignent dans les eaux.
Puis, sautant des docks de Londres jusqu'en Australie (Terre promise), elle arrive sur le continent américain (Le Tour du monde, J'ai dans la Caroline) :
Près de Savannah dans le Texas,
Entre Galveston et Dallas,
C'était le bon temps des gardiens de vaches.
Ils jetaient l'or comme des mégots
Dans les bars de San Francisco
À l'heure où les filles s'amourachent.
En ce temps-là, j'avais vingt-cinq ans
Et je trouvais le jeu très amusant.
Enfin, la voila qui rentre en France via Marseille (Souris et Souricières, Je peux vous raconter) et elle nous confirme avec les mots de Mac Orlan :
Je peux vous raconter l'histoire,
Celle de mes quatre saisons,
Afin d'en faire une chanson,
Une chanson très provisoire…
Provisoire ? Non, puisque voilà gravé Le Tour du monde de Mac Orlan en onze chansons, onze tranches de vie immortalisées pour satisfaire l'écrivain qui se plaignait de la destruction des images du temps passé par « l'inexorable insouciance de la plupart des hommes »[3].
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