Les engagements de l'Union nationale, durant la campagne électorale de 1936, étaient clairs: il fallait mettre fin à la corruption et au patronage et engager de grandes réformes afin de mettre fin à la Crise économique. Sitôt élu, le gouvernement au pouvoir s'empresse de les oublier. Le patronage change de couleur et les réformes, telle l'étatisation de l'électricité préconisée par les membres de l'Action libérale nationale ralliés à l'Union nationale, sont remises à plus tard. Les unionistes déçus (Philippe Hamel, Oscar Drouin, René Chaloult, François Leduc) sont mis à la porte du gouvernement.
Comme Taschereau, Duplessis mise sur l'entreprise privée pour développer le Québec. Ce qui le distingue de l'ancien gouvernement, c'est son anti-communisme féroce et sa lutte acharnée contre les syndicats, qu'il accuse d'ailleurs d'être affiliés aux communistes. La loi du cadenas autorise la fermeture de tout local soupçonné de propagande communiste.
Duplessis remet à l'ordre du jour le principe de l'autonomie provinciale chère à Honoré Mercier et Lomer Gouin. Il s'allie avec le premier ministre de l'Ontario, Mitchell Hepburn, afin de former un front contre les tendances d'empiètement du fédéral dans les pouvoirs provinciaux.
: adoption de la Loi des salaires raisonnables qui deviendra plus tard la loi du salaire minimum.
: début de la première session de la 20e Législature. Un Office du crédit agricole est créé.
: Le gouvernement du Québec adhère au régime de pensions de vieillesse fédéral, financé à parts égales par les deux niveaux de gouvernement[1]. En 1952, la pensions devint universelle à la disposition de toutes les personnes à leur 70e anniversaire[2].
: Oscar Drouin démissionne du cabinet Duplessis, le premier ministre ayant refusé de mettre en place une Hydro provinciale, tel que promis durant la campagne électorale.
: René Chaloult est expulsé du caucus des députés parce qu'il sympathisait trop avec les dissidents Hamel et Drouin.
: le groupe Hamel se scinde officiellement d'avec l'UN.
Été-automne 1937: grève aux chantiers maritimes de Sorel. Duplessis prend ouvertement parti pour l'employeur, accusant le syndicat de tendances pro-communistes.
: début de la troisième session de la 20e Législature. On annonce l'établissement d'écoles d'agriculture ainsi que la création d'une école des mines à Québec.
Mai 1938: débat à Ottawa sur un éventuel désaveu de la loi du cadenas.
: pour des raisons obscures, Duplessis expulse François Leduc du Conseil des ministres.
: première manifestation anti-conscriptionniste à Québec, à la menace d'une nouvelle guerre.
: le Canada déclare la guerre à l'Allemagne, dix jours après l'invasion de la Pologne.
: Duplessis annonce des élections générales pour le 25 octobre. Selon lui, Ottawa a déclaré la guerre pour mieux lancer «sa campagne de centralisation et d'assimilation des pouvoirs provinciaux».
: Ernest Lapointe, lieutenant de Mackenzie King au Québec, annonce l'intention du gouvernement fédéral de prendre part à la campagne électorale.
: l'Union nationale est défaite aux élections avec seulement 14 élus contre 70 libéraux. Adélard Godbout redevient premier ministre.
Maurice Duplessis: premier ministre, procureur général, ministre des Terres et Forêts (Succède à ce dernier poste à Oscar Drouin, qui a démissionné le .)
Remaniement le :
Le cabinet est réassermenté, afin d'en expulser François Leduc.
Maurice Duplessis: premier ministre, procureur général, ministre des Terres et Forêts, ministre de la Voirie (Succède à ce dernier poste à François Leduc, expulsé.)
Remaniement le :
John Samuel Bourque: ministre des Travaux publics, ministre des Terres et Forêts (Succède à ce dernier poste à Maurice Duplessis.)
Nomination le :
Anatole Carignan: ministre de la Voirie (Succède à Maurice Duplessis à ce ministère.)