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écrivain, journaliste, poète, illustrateur, apologiste catholique et biographe anglais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gilbert Keith Chesterton, né le à Londres et mort le à Beaconsfield, est un écrivain anglais du début du XXe siècle, considéré comme étant de premier plan. Son œuvre est d'une grande variété : il a été en effet journaliste, poète, biographe et apologiste du christianisme. En tant qu'auteur de romans policiers, il est surtout connu pour la série de nouvelles dont le personnage principal est un détective en soutane : le père Brown[1].
Naissance |
Kensington, Royaume-Uni |
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Décès |
Beaconsfield, Royaume-Uni |
Nationalité | Anglais |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Anglais britannique |
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Genres |
Œuvres principales
Il est particulièrement renommé pour ses œuvres d'apologétique chrétienne ; même ses adversaires ont reconnu l'importance de textes comme Orthodoxie ou bien L'Homme éternel qui parvint à convertir l’écrivain C. S. Lewis au christianisme. Chesterton parlait souvent de lui-même comme d'un chrétien « orthodoxe ». Membre de la Haute Église anglicane, il se convertit au catholicisme en 1922[2]. George Bernard Shaw, son « adversaire et ami »[3], dit de lui dans le magazine Time : « C'était un homme d'un génie colossal[4] ».
En tant que penseur politique, Chesterton se classe comme un réactionnaire en critiquant à la fois progressistes et conservateurs : « Le monde s'est divisé entre Conservateurs et Progressistes. L'affaire des Progressistes est de continuer à commettre des erreurs. L'affaire des Conservateurs est d'éviter que les erreurs ne soient corrigées[5]. » Il est l'un des créateurs de la philosophie économique du distributionnisme.
Surnommé « le prince du paradoxe », il utilise abondamment proverbes et dictons populaires, et notamment les lieux communs en les détournant de leur sens. On trouve par exemple dans Le Nommé Jeudi cette phrase : « Les cambrioleurs respectent la propriété. Ils veulent simplement que la propriété, en devenant la leur, soit plus parfaitement respectée ». Jorge Luis Borges le revendique comme l'un de ses principaux maîtres.
Chesterton naît à Londres dans une famille bourgeoise. Sa mère, Marie-Louise, née Grosjean, est la fille d'un prédicateur laïc suisse. Son père, Edward Chesterton[6],[7] (1841-1922), dirige une agence immobilière avec son frère[8].
Il est baptisé à l’âge d’un mois dans l'Église d'Angleterre, bien que sa famille pratiquât l'unitarisme de façon irrégulière. Il a eu une sœur morte en bas âge, et un frère de cinq ans son cadet, Cecil, avec qui il formera un partenariat culturel et familial intense. À la naissance de son frère, Chesterton écrira dans son autobiographie qu'il était content : « J'avais enfin un public à qui parler. »
Il étudie à la St Paul's School de Londres, puis à la Slade School of Art dans le but de devenir illustrateur. Il suit plus tard des cours de littérature à l'University College, sans pour autant obtenir de diplôme. En 1896, il commence à travailler pour l'éditeur londonien Redway, puis chez T. Fisher Unwin chez qui il reste jusqu'en 1902. Pendant cette période, il se lance aussi dans le journalisme comme pigiste dans la critique littéraire et artistique. En 1901, il épouse Frances Blogg avec qui il restera marié toute sa vie (ils ne pourront avoir d'enfant). L'année suivante, une chronique d'opinion hebdomadaire lui est proposée au Daily News, puis en 1905 à l’Illustrated London News, où il restera pendant trente ans.
D'après son propre témoignage, dans sa jeunesse il aurait été fasciné par l'occultisme, et aurait notamment utilisé avec son frère un ouija[9]. Avec l'âge, il s'intéresse de plus en plus au christianisme, pour finalement se convertir au catholicisme en 1922 à 48 ans[10].
Chesterton était très grand (1,93 m) et de forte corpulence (il lui est arrivé d'atteindre 130 kg). Sa silhouette et sa personnalité inspirèrent au romancier John Dickson Carr le personnage du détective Gideon Fell.
Chesterton portait habituellement une cape, une canne-épée, et avait continuellement un cigare à la bouche. Un jour, il dit à son (maigre) « ami » George Bernard Shaw : « À vous voir, tout le monde pourrait penser que la famine règne en Angleterre » ; à quoi Shaw aurait rétorqué : « À vous voir, tout le monde pourrait penser que c'est vous qui en êtes la cause »[11].
Il oubliait fréquemment où il était censé se rendre et on rapporte qu'un jour, il avait envoyé à sa femme un télégramme ainsi rédigé : « Suis à Market Harborough. Où devrais-je être ? » À quoi sa femme répondit : « À la maison »[12].
Chesterton aimait le débat, et se lançait souvent dans des discussions publiques et amicales avec George Bernard Shaw, H. G. Wells, Bertrand Russell et Clarence Darrow, entre autres. D'après son autobiographie, ils auraient tenu, Shaw et lui, des rôles de cow-boys dans un film muet qui ne sortit jamais.
Il mène une campagne victorieuse contre un amendement déposé par Winston Churchill à la loi de 1913 sur les handicapés mentaux (Mental Deficiency Act 1913), visant à instaurer un programme de stérilisations contraintes. Il écrira en 1922 Eugenics and other Evils, un essai contre l’eugénisme dont était adepte notamment George Bernard Shaw.
Il meurt dans sa maison de Beaconsfield, dans le Buckinghamshire, le . C'est Ronald Knox qui prononce l'homélie de sa messe de funérailles, dans la cathédrale de Westminster à Londres. Il est enterré au cimetière catholique de Beaconsfield.
Vers la fin de sa vie, le pape Pie XI lui confère le statut de chevalier commandeur avec plaque de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[13].
Le , le président de la Société américaine Chesterton, Dale Ahlquist, annonce que l’évêque britannique Peter John Haworth Doyle a nommé un clerc pour enquêter sur la cause de béatification de Chesterton[14].
Chesterton a écrit environ 80 livres, plusieurs centaines de poèmes, quelque 200 nouvelles, 4 000 articles et plusieurs pièces de théâtre[15]. Il fut chroniqueur pour le Daily News, l’Illustrated London News et pour son propre journal, le G. K.'s Weekly. Il écrivit également des articles pour l’Encyclopædia Britannica, comme l'article « Charles Dickens » et des parties de l'article « Humour » dans la 14e édition (1929). Son personnage le plus connu est le Père Brown, un prêtre détective qui n'apparaît que dans des nouvelles.
Il fut un chrétien convaincu bien avant sa conversion au catholicisme, et la thématique chrétienne apparaît tout au long de son œuvre. Ses écrits sont pleins d'humour, il utilise la plaisanterie et le paradoxe pour faire des observations profondes sur le monde, la politique[16], le gouvernement, la philosophie, et de nombreux autres sujets[17].
« Sa prose est le contraire d'académique : elle est joyeuse. Ses mots rebondissent dans un jaillissement d'étincelles, tel un jouet mécanique soudain venu à la vie, cliquetant et tourbillonnant de bon sens », écrit Alberto Manguel en 2004 dans la postface du Paradoxe ambulant[18].
La « barrière de Chesterton » est le principe selon lequel on ne devrait pas faire de réformes avant d'avoir compris le raisonnement qui sous-tend l'état actuel des choses. La citation provient du livre de Chesterton de 1929, « The Thing: Why I Am a Catholic » (La Chose : Pourquoi je suis catholique), dans le chapitre « The Drift from Domesticity » (La dérive de la domesticité)[19]:
« En matière de réforme des choses, par opposition à leur déformation, il existe un principe simple et clair ; un principe qui sera probablement qualifié de paradoxe. Il existe dans un tel cas une certaine institution ou loi ; disons, pour simplifier, une barrière ou une porte érigée en travers d'une route. Le réformateur de type moderne s'en approche gaiement et dit : "Je ne vois pas l'utilité de ceci ; supprimons-la." À quoi le réformateur plus intelligent ferait bien de répondre : "Si vous n'en voyez pas l'utilité, je ne vous laisserai certainement pas la supprimer. Allez-vous-en et réfléchissez. Ensuite, quand vous pourrez revenir et me dire que vous en voyez l'utilité, je pourrai vous autoriser à la détruire." »
L'essai L'Homme éternel de Chesterton contribua à la conversion au christianisme de C. S. Lewis, l'auteur du Monde de Narnia. Dans une lettre du 31 décembre à Rhonda Bodle[20], Lewis écrit : « La meilleure (et de loin) défense populaire du christianisme que je connaisse est L'Homme éternel de G. K. Chesterton ».
La biographie de Charles Dickens par Chesterton cause un regain d'intérêt populaire et académique pour l'œuvre de Dickens.
L'œuvre de Chesterton a reçu des éloges d'auteurs tels que : Ernest Hemingway, Graham Greene, Evelyn Waugh, Franz Kafka, Jorge Luis Borges, Gabriel García Márquez, J. R. R. Tolkien, Karel Čapek, Paul Claudel, Étienne Gilson, Pierre Klossowski, George Orwell[21], Jean Paulhan, Agatha Christie, Sigrid Undset, Anthony Burgess, Orson Welles, Dorothy Day, Gene Wolfe, Tim Powers, Martin Gardner, Neil Gaiman, Marc-Edouard Nabe, Simon Leys, etc.
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