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descendants des colons allemands installés en Estonie, Livonie et Courlande De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Germano-Baltes ou Allemands des pays baltes (Deutschbalten ou Baltendeutsche en allemand) sont des populations de culture et de langue allemande, minorité dominante installée dans les pays baltiques et notamment en Estonie et en Lettonie (plus particulièrement en Courlande), pays qui ont appartenu à l'ordre Teutonique dont les chevaliers sont devenus, en adoptant la Réforme, des barons baltes. La plupart d'entre eux ont dû quitter cette région en 1940 à la suite du pacte Hitler-Staline de 1939, qu'ils aient été déplacés en Allemagne nazie et en Pologne occupée (les Allemands purs), ou bien déportés vers la Sibérie ou le Kazakhstan (les mischung Volksdeutsche, familles mixtes dont le Reich ne voulait pas). Ce fut alors la fin de sept cents ans de présence germano-balte dans ces pays.
Lettonie | 3 300 |
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Estonie | 1 900 |
Lituanie | 2 000 |
Régions d’origine | Terra Mariana |
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Langues | Allemand |
Religions | Luthéranisme |
Ethnies liées | Allemands, Allemands de Pologne |
Bien que la Lituanie n'ait pas connu la domination des barons baltes, les deux mille Allemands lituaniens peuvent être considérés comme des Germano-Baltes.
Depuis l'indépendance des trois pays (1991), certains descendants des anciens propriétaires ont racheté leurs anciens patrimoines (notamment les châteaux) et s'y sont installés. Dans la décennie 2000 on dénombrait encore 3 300 Germano-Baltes en Lettonie (0,16 % de la population) et 1 900 en Estonie (0,14 %).
Au XIIe siècle, la colonisation germanique commence dans les pays baltes avec l'arrivée de missionnaires et de commerçants dans les régions côtières peuplées de polythéistes d'origine balte ou finno-ougriennes (Livoniens et Estoniens). C'est le début des croisades nordiques, qui ne se termineront qu'en 1227 pour ce qui concerne la Livonie.
En 1184, la première église est construite. En 1199, Albert de Buxhoeveden est nommé évêque de Livonie ; il fonde Riga en 1201. Dès la fin de la conquête du pays par les chevaliers Porte-Glaive en 1227, alors que les campagnes restent très majoritairement baltes et païennes (de manière officieuse plusieurs siècles après les Croisades), la majorité de la population urbaine est composée de Germaniques au sens large : Allemands à Riga et Memel (Klaipėda), Danois à Reval (Tallinn).
Cependant, le maintien de leurs possessions est difficile et, dès 1236, les chevaliers Porte-Glaive sont vaincus par les Samogitiens et les Sémigaliens alliés contre l'envahisseur. Leur second grand-maître, Volkwin, est tué. Tant bien que mal, avec l'aide des chevaliers teutoniques, croisés installés en Prusse, ils soumettent la Livonie et incorporent l'Estonie danoise (1346).
Au XVIe siècle, l'ordre se convertit au luthéranisme.
En 1561, devant les menaces suédoise et russe, les chevaliers teutoniques appellent la Pologne, leur ancien ennemi, à leur aide. Cette dernière est victorieuse de la guerre de Livonie et annexe la province. Un duché de Courlande, vassal de la Pologne, est créé pour le compte des chevaliers teutoniques.
Le peuplement allemand se développe à partir de la Courlande et de la Sémigalie (où l'allemand était la langue officielle avec le curonien[réf. nécessaire]), notamment par la création de plusieurs villes. Le duché atteint son apogée sous le duc Jacob Kettler[1].
Après 1721, Riga, peuplée majoritairement d'Allemands (avec des minorités lettonne, juive, polonaise et suédoise), est annexée par la Russie, et après 1795, la Courlande subit le même sort. Cependant, les Allemands profitent de cette période, le Tsar confiant l'administration de la région aux Germano-Baltes et maintenant les privilèges de l'aristocratie d'origine teutonique ou suédoise (les fameux barons baltes, devenus entre-temps protestants). Les barons baltes conservent leurs propriétés (fort vastes), leurs droits de juridiction sur leurs terres et leurs titres de noblesse (qu'ils soient allemands ou suédois), ce qui les intègre parmi les privilégiés du régime impérial. Il existe également un nombre important d'intellectuels et de commerçants à Riga, où ils représentent 42,9 % de la population en 1867.
En 1917, avec la chute en février de l'Empire russe et la révolution d'Octobre, une situation de plus en plus tendue finit en 1918 par dégénérer en guerre civile. Dans ce contexte, alors que les Estoniens, Lettons et Lituaniens aspirent pour certains à l'indépendance et pour d'autres au socialisme, les Germano-Baltes tentent d'abord de se rattacher à l'Empire allemand avec la création d'un duché balte uni, mais l'indépendance des pays baltes met fin à leur période de grandeur. La réforme agraire entreprise par les gouvernements baltes prive les barons baltes de leurs terres et un certain nombre émigre en Allemagne. Néanmoins, cette même indépendance leur permet de conserver leurs châteaux (et, pour les plus modestes, leurs maisons et leurs commerces) pendant encore 22 ans, alors qu'en Russie soviétique, le gouvernement bolchevique nationalise tous les biens de production, immeubles et fonciers.
C'est pourquoi la plupart de Germano-Baltes reste dans les pays baltes : en 1935, ils représentent environ 3,19 % de la population (4e nationalité après les Lettons, les Russes et les Juifs) mais plus de 8 % de la population en Courlande, et on peut rajouter les 4,8 % de Juifs qui parlaient le yiddish, langue germanique.
Cependant, au lieu de s'allier avec ces derniers, une partie de la communauté s'isole et se laisse séduire par le mouvement nazi, qui a pris le pouvoir en Allemagne, essaimant chez les Allemands hors-frontières.
Les Germano-Baltes sont « rapatriés » dans le « Heimatland » (« mère patrie » en allemand) selon les dispositions du pacte Hitler-Staline de 1939 qui permet l'annexion des pays baltes par l'Union soviétique. Les Germano-Baltes sont employés pour coloniser la Pologne occupée[2]. En 1944/45, fuyant devant l'offensive soviétique, les Germano-Baltes abandonnent leurs terres en Pologne et tentent de rejoindre l'Allemagne. Presque tous partent, mais peu arrivent en vie (voir expulsion des Allemands d'Europe de l'Est), l'Armée rouge ayant tué beaucoup d'Allemands, notamment dans le Wartheland.
Depuis 1170, les zones de peuplement se situent sur les terres suivantes (dénomination allemande) :
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