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journaliste et écrivain satiriste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Georges Alphonse de La Fouchardière, né le à Châtellerault (Vienne) et mort le à Saint-Brieuc (à l'époque Côtes-du-Nord, dorénavant Côtes-d'Armor), est un journaliste, écrivain et humoriste français particulièrement reconnu de son vivant pour son personnage du Bouif qui, à ses débuts, va le faire connaître de la France entière .
Il prête sa plume à de nombreux journaux, et entre autres romans, il est l'auteur de La Chienne qui sera adapté au cinéma par Jean Renoir sous le même titre et par Fritz Lang (La Rue rouge).
D'origine poitevine, il est le fils de Delphin Arthur de La Fouchardière (1846-1923), avocat, et de Gabrielle Conty (1854-1939), sœur du diplomate Alexandre-Robert Conty[1].
Georges est le cousin de Pierre de La Fouchardière.
Son arrière petit-fils est Mathieu de la Fouchardière, auteur de bande dessinée sous le nom Mattt Konture.
Georges de la Fouchardière est Licencié ès lettres après des études au collège Stanislas à Paris et diplômé des Hautes Études Commerciales en 1901[2].
Employé d'une grande banque parisienne dès 1895, il cultive un intérêt certain pour les lettres et l'humour, en témoigne ce prix potache qui lui fut remis en octobre 1903 par le Cabaret des Quat'z'Arts pour avoir gagné La Marche des chansonniers, une course à pied de 16 kilomètres dans Montmartre durant laquelle les participants devaient chacun composer en plein effort une chanson sur un thème imposé[3],[4].
Dans un entretien de 1930, il racontera à Frédéric Lefèvre comment la chanson Montmartre en 1905 le tira de cette routine.[réf. nécessaire]
Il s'emploie à l'écriture des Aventures de Peau de Balle un roman que la revue Paris-Sport avec laquelle il a commencé à travailler en 1908, édite sous la forme d'un feuilleton au cours de l'hiver 1909-1910. Le roman est publié en avril 1910 sous le nom de La Machine à galoper d'après la terminologie qui est employée par les turfistes pour parler d'un cheval triomphant[5]. Le succès de librairie est au rendez-vous[6],[7],[8].
Georges de la Fouchardière intègre en 1910 le collectif qui anime La Revue pour tous[9], un périodique littéraire qui singe les sociétés savantes sur le déclin depuis la fin du XIXe siècle[10]. Il y collabore jusqu'en 1913[11]. Conjointement, il écrit pour différents journaux dont ces « Chroniques fantaisistes » à La Liberté. Il profite de l'intérêt du public pour le monde des courses pour s'y inventer comme interlocuteur un certain Alfred Bicard, dit « Le Bouif », un personnage candide, vendeur de tuyaux aux courses et qui lui sert à mettre en perspective des thèmes sociétaux qui lui sont chers et qu'il traite avec un humour décalé[12].
Alors que Le Bouif est apparu à seulement trois reprises dans les chroniques de l'année 1911, Georges de la Fouchardière décide de lui consacrer un roman où il confronte sa nature innocente à l'horreur d'un meurtre de sang dans le milieu des courses de chevaux qu'il connaît bien. Le Crime du Bouif, roman fantaisiste et hippique, est publié en 1913 et la critique est enthousiaste[13] : le roman est adapté une première fois au théâtre et face au succès de la pièce, on en double la distribution[14],[15]. Les chanteurs et les comiques de plusieurs revus de cabarets de la capitale s'emparent du personnage du Bouif pour le faire vivre lors de leurs représentations[16].
Le phénomène prend de court Georges de la Fouchardière qui va y consacrer tout son temps : il produit des chroniques du Bouif à un rythme hebdomadaire et les vend en 1915 à La Liberté puis à différents journaux, jusqu'en 1917. Il intègre l'équipe du Canard enchaîné en 1916 et y fait vivre la « Chronique du Bouif » tout en préparant la sortie d'une suite au roman : c'est d'abord Bicard, dit le Bouif, publié en 1916, bientôt suivi de Le Bouif tient, sorti l'année suivante[17],[18].
Au cours de l'année 1918, il publie quelques chroniques pour l'hebdomadaire La Vague de Pierre Brizon. Cette même année, un quatrième volet du Bouif, Le Bouif errant est publié[réf. souhaitée] et l'intérêt du public pour le personnage du Bouif ne diminue pas, sans compter les nombreuses interprétations qui s'en jouent désormais dans les cabarets de province et qui participent à sa popularité grandissante.
Alors qu'il rejoint en 1920 le journal Le Merle blanc fondé par Eugène Merle et qui se veut une imitation du Canard enchaîné, mais plus ancré à gauche, l'engouement pour le Bouif est devenu national et invite des producteurs dont Oscar Dufresne à produire des tournées théâtrales à travers la France pour la saison suivante. Ces dernières finiront de consacrer Georges de la Fouchardière et les acteurs Dranem et Tramel aux yeux du public, ce dernier incarnant seul le personnage du Bouif aux yeux des Français avec plus de 700 représentations qui seront données dans toute la France en une année, avec jusqu'à trois représentations par jour. C'est naturellement Tramel qui est donc convié à jouer le rôle du Bouif la même année dans une première adaptation cinématographique du réalisateur Henri Pouctal.
À la suite du succès du Bouif, Georges de la Fouchardière revient au Canard enchaîné dont il sera renvoyé par Maurice Maréchal en 1934 pour avoir défendu le préfet de police Jean Chiappe qui avait été mis à pied par Daladier.
Durant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, cet ancien dreyfusard écrit dans des journaux collaborationnistes comme Paris-Soir, La Semaine, et surtout L'Œuvre, dirigé par Marcel Déat[19].
Cité à plusieurs reprises par François Mitterrand lors de l'émission littéraire Apostrophes en , Georges de la Fouchardière est principalement un écrivain satirique et polémique très réputé dans la première moitié du XXe siècle. De conviction anarchiste et profondément pacifiste, il fut en son temps un adversaire endurci du clergé, de l'armée et du militarisme.
En 1927, l’humoriste, découvrant le nom de la rue André-Pascal, dans le 16e arrondissement de Paris, s’exclame : « Rue André Pascal ? Mais c’est une erreur, Pascal, le grand Pascal, s’appelait Blaise ! », et se rend sur place en compagnie de 300 à 400 personnes dans l’intention d’en changer le nom, invitant d’ailleurs le baron Henri de Rothschild, André Pascal de son nom de plume, à assister à la cérémonie de baptême. Mais ce dernier, goûtant peu la plaisanterie, demande aide et protection au préfet de police Jean Chiappe, que La Fouchardière connaissait bien, et la cérémonie tourne court[20].
Le « prix le Bouif » en catégorie Steeple chase est créé en 1930 et est toujours couru actuellement.[réf. nécessaire]
En littérature, plusieurs de ses œuvres sont des romans humoristiques qu'il écrit en collaboration, dont Le Diable dans un bénitier (1898) et Le Bouif chez mon curé (1928), avec Clément Vautel. Certains d'entre eux sont des romans policiers humoristiques, souvent teintés d'humour noir, notamment La Machine à galoper (1910) et Le Crime du Bouif (1913)[21], qui « débute avec la découverte du cadavre d'un homme écorché et décapité, perché dans un arbre, près d'un champ de course parisien »[22], ou encore La Grande Rafle (1929), une « parodie manifeste des romans de mystère chers à Gaston Leroux »[22].
Dans le genre policier, il est aussi connu pour avoir écrit un texte plus grave, La Chienne (1929), où un simple employé tue la prostituée dont il est tombé amoureux parce qu'elle se moque de lui, un récit adapté au cinéma par Jean Renoir sous le même titre en 1931, puis par Fritz Lang, sous le titre Scarlet Street (en français La Rue rouge), en 1945.
Alors que le personnage du Bouif n'apparaît qu'occasionnellement dans les « Chroniques fantaisistes » que Georges de la Fouchardière rédige à partir de 1910 pour différents journaux, il en devient rapidement l'unique sujet et face à l'engouement du public, l'auteur vend au plus offrant l'exclusivité d'une série généralement dominicale de près de 120 épisodes que l'on suit au rythme des supports changeants qui la publient :
Avec le Canard enchaîné, il anime une chronique satirique hebdomadaire intitulée « La chronique du Bouif ».
Son très populaire personnage du Bouif, plusieurs fois porté à l'écran, a été principalement incarné par le comédien Félicien Tramel qui endossera le rôle à 9 reprises de 1922 à 1926 à l'époque du muet, puis de 1931 à 1935 après l'arrivée du cinéma parlant :
Le rôle a aussi été repris par l'acteur Champi:
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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