Loading AI tools
ancienne gendarmerie belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Gendarmerie nationale belge (en néerlandais : Rijkswacht[1],[2]) était une force armée belge chargée de missions de police et de maintien de l'ordre parmi la population civile, d'exécution de devoirs judiciaires à la réquisition du Parquet, et de Prévôté à l'armée. À ce titre, elle a longtemps dépendu des ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense en fonction de la tâche à accomplir[3].
Gendarmerie - Rijkswacht | |
Dernier logo de la Gendarmerie belge | |
Création | |
---|---|
Dissolution | |
Pays | Belgique |
Type | Service de gendarmerie |
Rôle | Maintien de l'ordre |
Ancienne dénomination | Maréchaussée |
Marche | Marche de la gendarmerie belge |
Guerres | Guerre belgo-néerlandaise Première Guerre mondiale Deuxième guerre mondiale |
Commandant historique | Lieutenant Général Herman Fransen (dernier Officier Commandant) |
modifier |
Elle est créée par un arrêté du gouvernement le , puis intégrée le à la police par la réforme des polices de Belgique (décidée après des dysfonctionnements lors de l'affaire Dutroux) et la loi du organisant une police structurée à deux niveaux, fédéral et local [4].
En 1795, à la suite de l'annexion française des États de Belgique, les Pays-Bas autrichiens (qui correspondent grosso modo à l’actuelle Belgique) sont intégrés à la France. La gendarmerie, premier corps de police unifié et coordonné, est organisée sur le modèle français. Ce corps, militaire, avait été créé en 1791 en France en remplacement de la Maréchaussée de l'Ancien Régime. Le texte fondamental qui organise ce service est une loi du qui resta en vigueur en Belgique jusqu'en 1957.
Le 8 brumaire an IV (), le général de brigade Louis Wirion, commandant la Gendarmerie Nationale française, fut chargé par le Comité de salut public de l'organisation et de la mise en place de trois Divisions de Gendarmerie dans les territoires belges devenus les départements réunis. Le nombre et la commune d'implantation de ces brigades furent fixés par le Général Wirion en personne, qui clôtura cette tâche le 22 germinal an IV (). Le , est actée la première base légale de l'organisation et du fonctionnement de la Gendarmerie dans ce qui deviendra plus tard la Belgique.
Après la chute de Napoléon Bonaparte lors de la bataille de Waterloo le , le Premier Empire est démembré et un nouvel État est créé par le congrès de Vienne : le royaume uni des Pays-Bas, union des Pays-Bas autrichiens (actuelle Belgique) et les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), dirigé par le prince Guillaume d'Orange. Ce dernier rebaptisa la gendarmerie en imposant le nom « maréchaussée », vieux mot de la langue française passé dans la langue néerlandaise depuis deux siècles et convenant donc aussi bien à la Belgique où le français est à l'époque la langue administrative et aux Pays-Bas qui ont conservé la langue néerlandaise.
En 1830, survient la révolution belge. Plusieurs gendarmes et unités de la Gendarmerie se distinguèrent en participant à la révolution, particulièrement lors des Journées de septembre, notamment à Mons le lorsque le Lieutenant Deladrière, commandant la Maréchaussée royale, adresse aux Unités un ordre du jour leur enjoignant de remplacer leur uniforme par la blouse des révolutionnaires. 140 gendarmes à cheval, aux ordres de cet Officier, marchent ensuite sur Bruxelles. Mais aussi lors de la défense de la porte de Schaerbeek à Bruxelles, lorsque le Sous-Lieutenant Vandenbussche pris la tête des Volontaires de Couvin.
Dès l'obtention de son indépendance, le , le Gouvernement provisoire de Belgique prend un arrêté le [5] pour créer sa propre gendarmerie nationale sur les bases du corps préexistant. Les gendarmes exercent leur mission sur l'ensemble du territoire. L'autorité sur la gendarmerie sera, dès lors, exercée par le pouvoir civil (ministère de l'intérieur), mais ses casernes et ses équipements relèveront du ministère de la défense.
Le 06 octobre, le Major Prudent Joseph Deladrière est promu premier Commandant de la Gendarmerie Nationale belge, fonction qu'il exercera jusqu'au , date à laquelle il sera remplacé par le Major des Hussards pensionné Brixhe, promu pour la circonstance au grade de Colonel, qui organisera la toute nouvelle Gendarmerie belge à l'échelon national.
Pendant la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918, la gendarmerie belge assuma son rôle de service d'ordre auxiliaire de l'armée, allant jusqu'à être présente dans les combats. Pendant quatre ans, sur le front de l'Yser, la gendarmerie assura la police des tranchées.
Les grandes grèves et la vie sociale tendue avant 1914 avaient entraîné le développement du rôle d'ordre de la gendarmerie, notamment par le renforcement des unités mobiles créées en 1913. L'action de celles-ci se renforcera dans les années 1930 lors des conflits sociaux.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la gendarmerie, dont l'évolution depuis 1850 l'avait amenée à prendre toujours davantage de distance avec l'armée, devient une préoccupation tout à fait centrale pour les occupants et les occupés. En effet, la gendarmerie, de par le nombre de ses effectifs et sa structure hiérarchisée, est un corps sur lequel l'occupant doit pouvoir s'appuyer en territoire conquis. « En coopération avec le Ministère de l'intérieur qui est tombé dans le giron de l'Ordre nouveau, la Militärverwaltung impose de nombreuses réformes »[6]. Si certaines de ces réformes devaient de manière générale être prises - indépendamment de l'occupation- d'autres comportaient des enjeux bien plus politiques. Il s'agissait alors d'augmenter le nombre des effectifs (pour l'amener à 20 000 hommes), de procéder à une "flamandisation" de celle-ci, d'y intégrer des membres de l'Ordre nouveau et enfin de la moderniser. Finalement, fin 1944, les effectifs de la gendarmerie ne seront que de 10 490 hommes mais 72 % des recrues engagées de 1940 à 1943 (sur 2 128 engagements) étaient flamandes. Chez les officiers, la proportion atteint 97 %. Jusqu'en février 1943, l'état-major de la gendarmerie préservera relativement celle-ci des dérives évidentes. Le lieutenant-colonel Emiel Van Coppenolle qui prendra ses fonctions à cette époque, se montrera davantage favorable aux projets allemands. De vives tensions traverseront tout le corps pendant les années de guerre. Elles seront à l'origine d'une multiplication des ordres qui se trouvaient fréquemment être contradictoires, ce qui permit aux gens de terrain d'exercer leur bon sens face à cette cacophonie. « Ainsi, les unités territoriales encore dirigées par d'anciens officiers ne sont donc pas impliquées de manière structurelle dans les actions organisées par l'occupant »[6]. Il n'en va pas de même des nouvelles unités mobiles fraîchement engagées et dont l'action dépassera le cadre strict de la loi belge. Après la guerre, d'aucuns (surtout les communistes) reprocheront à ce corps d'avoir été un « outil trop docile de la politique répressive des allemands »[6].
À la libération, le service est profondément réorganisé. De nouvelles unités voient le jour[7]. En 1957, est enfin votée la loi fondamentale sur la gendarmerie, pourtant prévue dans la Constitution de 1830. Cette loi[8] confirme le triple rôle de la gendarmerie ainsi que son indépendance vis-à-vis des autorités administratives. La gendarmerie acquiert également son indépendance vis-à-vis de la Force Terrestre de l'armée. Elle reçoit aussi l'autorisation de créer ses propres écoles. A Bruxelles, la gendarmerie emménage dans les casernes d'Etterbeek, situées boulevard Général Jacques et nomme respectivement les deux anciens bâtiments du 2e régiment de guides caserne Léon de Witte de Haelen et celle du 1er régiment de guides caserne Ivan Albert Geruzet[9].
Dans les années 1960, le niveau de vie s'améliore considérablement, mais le nombre de crimes graves (braquage, drogue, terrorisme, etc.) augmente. Pour y faire face, le Bureau Central de Recherche (BCR) est créé, un réseau de radio est implanté et l'usage des chiens pisteurs se développe.
Dans les années 1980, la gendarmerie connaît de graves problèmes. Les moyens tant humains que financiers font défaut. C'est également la période des Cellules communistes combattantes (CCC), des tueurs du Brabant, du hooliganisme (drame du Heysel). Le Corps menace d'être submergé et des mesures drastiques sont prises comme la réorganisation de plusieurs unités et l'amélioration des relations publiques.
En 1991[10], lors des accords dits « de la Pentecôte », les compétences du Ministre de la Défense Nationale sur la gendarmerie sont entièrement transférées vers le Ministère de l'Intérieur, ce qui entraîne la suppression des missions militaires de la gendarmerie. Cette mesure vise à orienter les forces exclusivement vers les missions de police et à modifier fondamentalement la culture militaire qui anime les gendarmes. Le statut du personnel évolue dans un sens plus conforme à celui des fonctionnaires publics. Un corps administratif et logistique est progressivement mis en place pour s'occuper des tâches non policières. C'est aussi l'époque où la gendarmerie absorbe des polices spéciales : la police du chemin de fer, la police portuaire et la police aérienne.
A la suite des dysfonctionnements constatés lors de l'affaire Dutroux, le gouvernement Dehaene II décide, en 1998[11], de dissoudre tous les corps de police existants[12] en Belgique pour créer la police intégrée structurée à deux niveaux conséquente à la réforme des polices. C'est ainsi que la gendarmerie disparut le de même que les anciennes catégories de police (garde champêtre, police communale, police judiciaire), intégrées dans l'ensemble à deux niveaux de cette nouvelle police : les brigades fourniront près de 10 000 policiers aux zones de police[réf. nécessaire] groupant plusieurs communes, le reste de l'effectif étant réparti dans les différents services de la police fédérale. Les polices spéciales absorbées quelques années auparavant forment alors de nouvelles unités de la police fédérale. Le premier commandant de la nouvelle police intégrée sera le lieutenant général Herman Fransen, dernier commandant de la Gendarmerie qui deviendra alors commissaire général[13].
La Gendarmerie étant une troupe initialement montée à cheval, elle avait conservé certains termes de la cavalerie, tels que les maréchaux des logis.
Grade sur les épaulettes | Nom en français | Nom en néerlandais |
---|---|---|
Hommes du rang | ||
Gendarme | Rijkswachter | |
Brigadier | Brigadier | |
Sous-officiers | ||
Maréchal des logis | Wachtmeester | |
1er Maréchal des logis | Eerste Wachtmeester | |
Maréchal des logis-chef | Opperwachtmeester | |
1er Maréchal des logis-chef | Eerste Opperwachtmeester | |
Adjudant | Adjudant | |
Adjudant-chef | Adjudant-chef | |
Officiers subalternes | ||
Sous-lieutenant | Onderluitenant | |
Lieutenant | Luitenant | |
Capitaine | Kapitein | |
Capitaine-commandant | Kapitein-Commandant | |
Officiers supérieurs | ||
Major | Majoor | |
Lieutenant-Colonel | Luitenant-Kolonel | |
Colonel | Kolonel | |
Officiers généraux | ||
Major général | Generaal-Majoor | |
Lieutenant général | Luitenant-Generaal | |
Les missions de la Prévôté consistaient à assurer la police dans l'armée[18] car la Police militaire n'existait pas encore. Pendant la Première Guerre mondiale, cette Prévôté comptait 60 officiers et 2 000 gendarmes[19]. Pendant la Campagne des 18 jours, ce sont 60 officiers et 1 771 gradés qui furent affectés à la Prévôté.
Début fut créée la Police militaire belge, initialement pour assurer la police et la circulation routière en appui de la Military Police britannique. Après la Seconde Guerre mondiale, la Prévôté n'assura plus ses missions (discipline, maintien de l'ordre, garde des prisonniers) que dans les corps militaires belges affectés hors de la métropole. Ainsi une section de 18 gendarmes volontaires fut envoyée avec le corps expéditionnaire belge pendant la guerre de Corée. Des prévôts accompagnèrent le régiment de marche envoyé en République démocratique du Congo en 1960. Sinon les unités prévôtales furent principalement affectées aux Forces belges en Allemagne.
Le numéro d'appel de la Gendarmerie était initialement le « 901 » lors de la création des centrales d'appel unifiées dans les années 1960 puis devient le « 101 » en 1987 car il prêtait moins à confusion avec le nouveau préfixe téléphonique « 0900 » créé en Belgique[20]
Le dernier logo de la Gendarmerie date de 1995, abandonnant la traditionnelle grenade pour un dessin plus moderne[21].
La Brigade Diane était une unité spéciale d'antiterrorisme de la gendarmerie belge constituée à la suite de la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich de 1972, afin de disposer d'une unité de police capable d'intervenir dans de telles circonstances[22]. Son premier commandant fut le Colonel Arsène Pint. En 1985, lors de l'un des épisodes des tueries du Brabant, certains auteurs furent suspectés d'avoir appartenu à la Brigade Diane à cause des tactiques utilisées, ce qui fut ensuite infirmé[23]. Elle est ensuite devenue l'escadron spécial d'intervention. Il était alors composé d'environ 200 gendarmes répartis en de deux détachements d'intervention et d'un de protection. Chargé initialement de situations critiques telles que détournement d'avion, prise d'otages ou enlèvement, il vit ensuite ses tâches s'étendre au grand banditisme ou aux mutineries dans les prisons.
Après des essais fructueux d'observations aériennes sur hélicoptères Alouette II et SA330 Puma, ce détachement fut créé le . En 1993 le Britten-Norman Islander rejoignit la flotte, suivi de trois Cessna 182. En 1997 deux hélicoptères MD 900 furent acquis en remplacement des Puma. Enfin en , deux hélicoptères MD 520 remplacèrent les Alouette II.
Recomposé le il comprenait, dans les années 1980, 250 gendarmes responsables de la protection physique du roi et de la famille royale, ainsi que des hautes personnalités étrangères invitées dans notre pays. Ils assuraient une protection 24 heures sur 24, le plus souvent habillés en civil.
En 1966, le président Charles de Gaulle décidait que la France quittait le commandement militaire de l'OTAN. Il fut alors décidé que le SHAPE s'établirait près de Mons. Un détachement de gendarmes bilingues (français - anglais) y fut créé pour assurer la sécurité intérieure, la sécurité aux issues, le contrôle des visiteurs et la protection physique du commandant suprême des forces alliées en Europe (en anglais Supreme Allied Commander Europe : SACEUR).
L'escorte royale à cheval était initialement une unité spéciale de la gendarmerie belge, créée par arrêté royal du [24]. Après la réforme des polices de Belgique de 2001, elle fut intégrée à la cavalerie de la police fédérale.
Elle accompagne le Roi lors de nombreuses cérémonies officielles depuis plus de 85 ans, notamment la Fête nationale ou les visites officielles de chefs d’État étrangers, comme en juin 2023 la visite du roi Willem-Alexander des Pays-Bas [25] ou en octobre 2023 la visite du président du Portugal [26].
Le 9 mai 2023, le roi Philippe, accompagné de plusieurs ministres, visite l’escorte royale à cheval et ses nouvelles installations dans le haras de Wisbecq à Rebecq, en province de Brabant wallon [27].
Jusqu'à la fin du 19e siècle, les gendarmes en service se déplaçaient à pied ou à cheval. Début 1893 une circulaire ministérielle[28] autorise l'utilisation de la bicyclette.
En 1919, lors de l'Occupation de la Rhénanie après la Première Guerre mondiale, les Forces belges d'occupation cédèrent à la Gendarmerie 18 automitrailleuses Minerva, voitures blindées [29],[30] du fabricant belge Minerva réputé pour ses voitures de qualité haut de gamme [31]. En 1933, la Police spéciale de la route reçut ses premières motos.
Juste après la Seconde guerre mondiale, la Gendarmerie se vit équipée de jeep Willys CJ3a, de 250 camions Chevrolet C15A et de voitures blindées M3 Scout Car. Dans les années 1950 les Jeeps Willys furent remplacées par des jeeps Minerva TT.
Ensuite le charroi se diversifie suivant les tâches à effectuer.
Équipée initialement de blindés Staghound T17, la Gendarmerie reçut, dans les années 1960, des blindés FN 4RM/62F[32],[33],[34]. Dans les années 70 elle passa à des CVR(T) anglais.
Au cours des années se succédèrent des Renault 4, Peugeot 404, Volvo 240, Volkswagen Golf GTI, Opel Astra, BMW Série 3 et Porsche 911; ainsi que des Volkswagen Combi T2 et des Volkswagen Transporter T4.
Après l'utilisation de camions FN, les fourgons Iveco 40.10 prirent la relève.
Outre les blindés BDX, diverses arroseuses furent utilisées : Ford (réserve de 2800l d'eau), Magirus-Deutz (5000l) et MOL MSB 18 (9000l).
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.