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terrain laissé à l'abandon à la suite de l'arrêt de l'activité industrielle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une friche industrielle est un terrain laissé à l'abandon à la suite de l'arrêt de l'activité industrielle qui s'y exerçait. Elle a souvent un impact négatif sur son environnement (pollution ou liée à la dégradation des installations). La dépollution et la viabilisation de ce type de terrain ont souvent un coût important que les collectivités locales ont du mal à prendre en charge mais la plupart des pays industrialisés et l'Union européenne fournissent des fonds pour pouvoir les réhabiliter et les recycler (réinstallation de l'industrie ou de l'urbanisme, ou conversion vers d'autres fonctions, plus « paysagères »[pas clair]). La réhabilitation des sites peut aussi comprendre une stratégie de valorisation du patrimoine qu'ils représentent pour le territoire dans lequel ils s'inscrivent et pour les populations de ces derniers[2].
Les friches industrielles sont apparues dans les pays occidentaux avec le développement de l'industrie.
Le nombre de friches industrielles y a fortement crû au cours de ces dernières décennies avec l'arrêt de nombreuses activités industrielles (aciéries dans le nord et l'est de la France...), leur déplacement (activité automobile en région parisienne) et l'arrêt de l'activité minière (charbon et fer surtout dans le nord et l'est de la France).
On distingue généralement :
Certaines friches sont difficiles à classer, à la suite de difficultés d'accès aux archives (quand elles n'ont pas été détruites) ou parce que des types différents d'activités se sont suivies ou ont conjointement existé sur le même site.
Si le propriétaire est mort ou inconnu, on parle de site orphelin. S'il n'est plus solvable, on parle de « site à responsable défaillant ».
On manque encore de méthodologie, normes et seuils standardisés internationaux pour la mesure du risque ou du degré de pollution sur ce type de friches.
Ainsi la France recensait-elle en 2007 près de 400 000 sites potentiellement pollués par l'industrie ou des activités de service (base de données BASIAS), alors que les Pays-Bas en dénombrent 700 000, pour un pays bien plus petit et bien moins peuplé (16,4 millions d'habitants).
De nombreuses friches ont vu se succéder des entreprises différentes ou des activités variées, dont il est important de conserver la mémoire. Les collectivités développent peu à peu des bases de données et cartographies (SIG le plus souvent maintenant) spécialisées. En France, deux bases de données BASIAS et BASOL jouent ce rôle, pour le grand public et les collectivités locales. Des collectivités particulièrement concernées telles que par exemple Lille-LMCU (située dans le département le plus riche en friches) travaillent aussi sur ces questions, avec les services d'archives (archives départementales, etc.), les EPF (établissements publics fonciers), les archives du monde du travail, etc. LMCU a confié une analyse d'évaluation à une à Mission d'information et d'évaluation friches industrielles et pollutions historiques qui a rendu son rapport et 53 recommandations[3] en juin 2010, proposant une stratégie cadre à mettre en œuvre dès 2011. La mission propose d'améliorer et partager la connaissance, de créer des dispositifs financiers ad hoc à la hauteur des enjeux, de se doter des compétences et outils nécessaire pour mieux réhabiliter les sites et sols pollués, avec une gouvernance et un processus transparent et garantissant un recyclage durable en lien avec les habitants et les autorités nationales et européennes.
Elle se fait en nettoyant le site, souvent en rasant toutes traces du passé, parfois pour y réinstaller une zone industrielle qui elle-même produira une nouvelle friche après faillite ou délocalisation de l'occupant.
Depuis le milieu des années 1980, les décideurs en matière de planification et aménagement du territoire en Amérique du Nord et en Europe ont accordé une attention croissante à la requalification des friches industrielles et d’espaces sous-utilisé en zones urbaines, d'abord pour des usages industriels, commerciaux ou résidentiels qui offraient des avantages économiques apparents, via les taxes locales, d'autres recettes fiscales et/ou des emplois[6]. Cependant il y a eu depuis 1990 une demande croissante de la population et des ONG et de certaines collectivités de dépolluer et faire de ces friches industrielles des parcs, terrains de jeux, sentiers, voies vertes et autres espaces ouverts, puis au Canada (ex : Toronto[6]) et en France notamment pour les intégrer dans les trames vertes et bleues.
Dans quelques cas, les bâtiments et certaines machines ont été valorisés ; transformés en musée, logements, école, université, par exemple.
La réhabilitation des friches industrielles est l'un des moyens de lutter contre l'étalement urbain (54 000 hectares de sols perdus par an en France vers 2015 alors que l'Ademe estime qu'il existe environ 150 000 hectares de friches dans le pays.
La loi de programmation du , devant mettre en œuvre le Grenelle de l’environnement doit faciliter la valorisation de ces friches, y compris pour en transformer certaines en éco-quartiers (ex : Zone de l'Union sur Roubaix, Tourcoing…) ou y cultiver de la biomasse non-alimentaire, à vocation énergétique ou pour la chimie verte par exemple.
Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'association la Chaîne des terrils avec l'EPF et le Conseil régional et les communes minières depuis les années 1990 cherchent à intégrer le réseau des cavaliers (anciennes voies ferrées des houillères), les terrils et une partie des friches minières dans la Trame verte et bleue régionale. C'est ainsi que les terrils jumeaux préservés du 11/19 à Loos-en-Gohelle (plus haut terril d'Europe) sont devenus les symboles d'un développement durable qui veut se construire sur les ruines du développement non-durable.
À Nantes, une reconversion de friche industrielle a commencé avec la célèbre Tour LU.
Un réseau national SAFIR promeut la recherche sur la gestion des sites contaminés, avec l'aide de l’ADEME et l’ANR ainsi que des Régions, dont sur des sites-atelier avec[style à revoir] le CNRS, diverses universités ou d'autres[Quoi ?][7]. Il regroupe « des sites français constituant un dispositif venant en support de la RDI en matière de sols pollués, tant vis-à-vis de la politique nationale en la matière, que pour les initiatives individuelles de porteurs de projets ».
Des approches pluridisciplinaires sont nécessaires pour traiter des friches et de leurs impacts différés. La plupart des pays industrialisés ont mis en place, avec l'aide des collectivités et d'agences spécialisées (Ademe, Agence de l'eau, INERIS, etc. en France) des dispositifs d'information, d'aide et de conseil aux acteurs, responsables et riverains de ces sites pollués.
En France :
Dans la plupart des pays, la législation environnementale comprend un volet relatif aux friches industrielles, qui tend à se préciser et à se renforcer depuis les années 1970 et plus encore depuis les années 1990.
La responsabilité et les obligations de prise en charge de la réhabilitation paysagère et/ou écologique des sites est généralement attribuée au pollueur (actuel ou antérieur quand il est solvable et que sa responsabilité est démontrée)[5]. Le droit national prend souvent mieux en compte les sites abandonnés ou "orphelins" où le principe pollueur-payeur ne peut s'appliquer, mais le propriétaire d'un terrain pollué, s'il l'a acheté en connaissance de cause, est généralement aussi rendu responsable de la gestion de la pollution[5]. Dans la plupart des pays, en cas de danger ou de risque grave, l'autorité sanitaire et/ou l'autorité environnementale et administrative peuvent mettre en demeure le pollueur ou le propriétaire d'agir pour préserver la santé publique et/ou le patrimoine naturel par une mise en sécurité du site.
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