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pasteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alfred Durrleman, dit Freddy, ( à Saintes - à Carrières-sous-Poissy) est un pasteur de l'Église réformée de France, fondateur en 1920 de La Cause, une organisation protestante dédiée à des œuvres sociales (adoptions, aveugles et mariages) et à l'évangélisation en France.
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Antoine Durrleman (petit-fils) |
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Freddy Durrleman est le fils de Jean Durrleman, originaire du canton de Thurgovie[1], devenu évangéliste de la Mission populaire évangélique[2], et de Lydie Pons, originaire du canton de Vaud[1]. Son père ayant pris en 1885 la direction du poste de la Mission populaire à Rochefort[3], Freddy Durrleman fait des études secondaires au lycée de cette ville[2], puis supérieures à la faculté de théologie protestante de Montauban. Il est naturalisé français en 1913[4].
En 1906, il participe à la fondation à Montpellier de La Gerbe, une association visant à fédérer différentes œuvres protestantes de jeunesse de cette ville[2], notamment les sections locales de la « Fédé », de l'UCJF, de l'UCJG, de la Muse ouvrière et de l'Œuvre du trousseau[5],[6].
En 1907, il succède à son ami Élie Gounelle en tant que pasteur à Roubaix et directeur de la Solidarité de Roubaix[7]. En 1908, il adhère à L'Union des socialistes chrétiens[8],[9], un mouvement créé la même année par Paul Passy et Raoul Biville qui se veut « l'extrême gauche des chrétiens sociaux »[10]. À la même époque, selon André Encrevé, il est « très probablement » membre de la S.F.I.O, « tout en maintenant ses distances avec l'aile guesdiste »[11],[9]. Selon son fils Christophe, Freddy Durrleman développe à la Solidarité « les contacts avec les anarchistes et les socialistes-guesdistes avec lesquels des actions communes sont entreprises »[2]. En 1912, il quitte Roubaix et devient directeur adjoint de la Société centrale d'évangélisation[2], puis de la Mission populaire évangélique[1].
En 1914, il est mobilisé comme infirmier à l'hôpital Bégin[2], puis affecté en novembre 1915[12] comme aumônier sur un navire-hôpital en Méditerranée[13] (le France IV, puis le Duguay-Trouin), en relation avec l'Armée d'Orient[14],[15]. « Confronté aux questions les plus variées des matelots et officiers non-protestants [...] qui désiraient être documentés sur la religion évangélique »[2], il y commence la rédaction de l'Initiation protestante. Il encourage la création d'une ligue anti-alcoolique à bord du Dugay-Trouin et tente en vain d'y rallier les officiers qui se montrent réticents[16].
En 1920, il fonde La Cause, un mouvement d'évangélisation protestante qui édite des brochures et organise des conférences publiques, et organise à compter de 1928 des émissions religieuses sur Radio-Paris[17],[18], puis au Poste Parisien et à Radio Luxembourg[1], qui lui procurent, selon André Encrevé, une « assez large audience »[9]. Il évolue progressivement vers la droite, se rapproche dans les années 1930 de la Fédération nationale catholique et mène, selon André Encrevé, « une lutte très vigoureuse contre l'athéisme et le communisme marxiste, ce qui l'amène à s'opposer aux chrétiens sociaux et aux protestants de gauche en général »[9], puis au Front populaire[19], sans toutefois transiger sur les principes républicains ou sur la condamnation de l'antisémitisme[20], mais en défendant plutôt un « philosémitisme millénariste »[21]. Son message, notamment radiophonique, s'oppose alors, selon Jacques Poujol et Marie Médard, à ce qu'il estime être un « effondrement national » et à « ceux qu'aveuglent le pacifisme ou la recherche de la justice sociale »[1].
Dès 1940, il participe à la feuille clandestine Arc, écrite et publiée par Jules Correard[22],[23], qui constitue une « esquisse de résistance »[22], promouvant la « résurrection de l'indépendance nationale »[22] et flétrissant les collaborateurs, tout en attendant une libération de la France « moins des Français que d'une victoire anglaise »[22]. Correard avait institué « une sorte de comité de rédaction [...] pour l'assister de ses conseils »[22], constitué de ses amis Gaston Tessier, Freddy Durrleman et Robert de Roux, qui se réunissait hebdomadairement à son domicile. Une fois les feuilles de Correard imprimées et distribuées par ce dernier et ses proches, « Durrleman emportait les stencils et procédait chez lui avec sa secrétaire à un nouveau tirage et à une distribution supplémentaire »[22]. En janvier 1941, lors du service funèbre d'un officier anglais mort à Drancy, Freddy Durrleman prononce une allocution en proclamant « hautement sa foi dans la victoire finale des forces du bien sur les forces du mal »[24] et fait distribuer des évangiles à l'assistance[22],[1]. Dénoncé pour propagande anti-allemande, il est arrêté par la Gestapo, son domicile est perquisitionné et des stencils d'Arc, découverts[22],[1]. Marc Boegner, croyant à tort que le pasteur avait été « remis à la justice française »[1], adresse au garde des sceaux, Joseph Barthélémy, une lettre de soutien à Durrleman[25], où « il insiste sur l'anticommunisme de son collègue »[26]. Ce dernier est interné à la prison du Cherche-Midi, puis, après plusieurs interrogatoires, condamné « pour faits de résistance »[27] par le tribunal allemand de Saint-Cloud à 18 mois d'internement, qu'il purge à Fresnes[1]. Freddy Durrleman fait un service religieux le pour des codétenus. Durant son internement, il rédige une Initiation chrétienne[2], qui sera publiée en 1987 sous le titre Jésus et le Christianisme[28]. Il est libéré en juillet 1942[24].
Il meurt le des suites d'une crise cardiaque. Il est inhumé au cimetière de Carrières-sous-Poissy et reçoit à titre posthume la médaille de la résistance[29]. Son épouse, Élisabeth Durrleman lui succède à la direction de la Cause, jusqu'à sa mort en 1954[29]. Il est le père du pasteur Valdo Durrleman, du pasteur Christophe Durrleman (1921-2001), qui dirige la fondation La Cause à partir de 1954, de France Dressen-Durrleman (1916-1997) qui fonde le cours Bernard Palissy en 1942 et le grand-père d'Antoine Durrleman, haut fonctionnaire.
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