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tapissier flamand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Frans van der Plancke, francisé en François de La Planche, est un tapissier flamand, né à Audenarde le [1], et mort à Paris entre avril et juin 1627[2].
Naissance | |
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Décès | |
Activités |
Homme d'affaires, lissier, tapissier |
Enfant |
Raphaël de La Planche (d) |
Natif d'Audenarde, il quitte son pays à l'âge de 28 ans. François de La Planche parvient à faire ses accepter prétentions nobiliaires par le roi de France, qui le reconnaît comme gentilhomme flamand et écuyer. Il se qualifie également, dans certains des actes le concernant, de seigneur de Fontruisseau, de Croissant et du Bois, petits fiefs situés près d'Audenarde.
Dès 1583, Duplessis-Mornay propose à Henri de Navarre de fonder dans ses États héréditaires un établissement de tapisserie de haute et basse lice en attirant des tapissiers flamands[3]. Soucieux de réduire le déficit commercial avec le comté de Flandre, le roi entreprend, dès son accession au trône de France, la création d'ateliers à Fontainebleau, puis à Paris, rue Saint-Antoine, afin de défaire le royaume de sa dépendance à la tapisserie flamande. À cette fin, il reprend en outre la proposition de 1583 et fait appel aux qualifications reconnues des ouvriers flamands.
Par un acte du , Marc de Comans (ou Coomans), son frère Jérôme de Comans et son beau-frère François de La Planche s'associent pour la fabrication de tapisseries. Le brevet du les place sous l'autorité de Jean de Fourcy, intendant et ordonnateur des bâtiments du roi[4]. Ce n'est que par un édit de , qui rétablit à Paris et dans les autres villes du royaume des manufactures de tapisseries[5], que les nouveaux arrivants se voient accorder de réels avantages. D'après l'inventaire après décès de François de La Planche, le [6], François de La Planche et Marc de Comans arrivent à Paris entre les derniers jours de l'année 1600 et les premiers jours de 1601. Ils établissent alors leur atelier de tapisserie dans le faubourg Saint-Marcel en avril 1601, occupant quelques bâtiments conservés de l'hôtel des Tournelles. Ils sont qualifiés, dans un acte de 1603, de « directeurs de la fabricque de tapisserie du Roy », et François de La Planche apparaît dans un autre acte sous le nom de directeur des « Manufactures de tappisseries façon de Flandre qui se font en France pour le service du Roy ». Le , Jérôme de Comans se retire de la société.
Par les liens de parenté qui les unissent[7], François de La Planche récupère de la famille Gobelin[8] l'atelier de teinturerie en écarlate fondé vers 1440 par Jean Gobelin le long de la Bièvre (entre le moulin de Croulebarbe et la rue de la Reine-Blanche, aujourd'hui rue des Gobelins). En effet, Balthazar Gobelin, devenant président de la Chambre des Comptes[9], et léguant la charge à son fils, délaisse l'établissement familial, où s'installent dès lors les deux associés[10].
Les deux directeurs, tapissiers du roi, sont anoblis par lettres patentes et sont alors élevés à la dignité de commensaux et domestiques de la Maison du Roi. Ils jouissent en conséquence de toutes les prérogatives, exemptions et immunités qui sont attachées à cette qualité. Ils obtiennent ainsi un privilège exclusif de quinze années pour la fabrication et la vente de tapisseries, qui les place en situation de monopole, de par la prohibition des tapisseries étrangères. Leur sont en outre accordées 1 500 livres de rente et 100 000 de plus comme frais de premier établissement, ce à quoi s'ajoutent la protection royale contre d'éventuelles poursuites, la mise à disposition de 25 apprentis la première année et 20 la deuxième, aux frais Trésor royal, et une licence générale pour l'ouverture de brasseries de bière. Ces divers avantages suscitent l'hostilité du parlement de Paris, qui tarde à enregistrer les lettres patentes, et celle du Bureau de la Ville de Paris, du fait de l'exemption des taxes et redevances. Après des années de blocage, le parlement accepte finalement l'enregistrement, à la condition sine qua non que toutes les productions de l'atelier royal soient marquées d'une fleur de lis précédée de la lettre P pour les tentures fabriquées à Paris. Il est en effet avancé que la tapisserie de haute lisse qui « a cy devant fleury dans ceste dicte ville, et délaissée et discontinuée depuis quelques années, est beaucoup plus précieuse et meilleure que celle de la marche[11], dont ils usent aux Pays-Bas, qui est celle qu'on veut établir [...] ».
L'opposition de l'administration royale et les difficultés du Trésor royal entraînent des retards dans le paiement des pensions promises, en particulier pour la part du duc de Sully[12].
Les tapisseries de François de La Planche portent le monogramme FVDP (pour Frans van der Plancke).
La ville de Tours ayant possédé des métiers de haute lisse au XVIe siècle, Marc de Comans et François de La Planche s'associent le pour une durée de quinze ans, avec Jean Gaboury et Jacques Cottart, maîtres tapissiers à Paris, pour y établir une manufacture de tapisserie[13]. La marque de la manufacture de Tours est un T suivi d'une fleur de lis. Elle ne résiste cependant à la Fronde et aux bouleversements politiques qui ébranlent la minorité de Louis XIV. La mort de François de La Planche en 1627 conduit à l'arrêt des comptes de la société le entre sa veuve Catherine Hennecart, Marc de Comans, et Alexandre Matheron, marchand tapissier à Tours, représentant Jean Gaboury et Jacques Cottart. À partir de cette date, la manufacture de Tours sombre avant de définitivement disparaître vers 1650. Il en va de même pour les ateliers de Calais et d'Amiens, créés vers 1614 et dont peu d'éléments historiques subsistent.
Pour financer leurs ateliers, Marc de Comans et François de La Planche entament de nouvelles activités :
Pour lutter contre les tapissiers des Flandres, Comans fait appel à Rubens pour se faire fournir en cartons de tapisserie. Dans une lettre datée du , Rubens se plaint de sa difficulté à recevoir les paiements de ses prestations. Il s'agit probablement des douze cartons de la tenture de l'Histoire de Constantin, destinée au roi sans qu'il l'ait commandée[16], cartons commandés en 1622, copiés plusieurs fois par la suite, et pour lesquels il a certainement fallu qu'il s'adresse au cardinal de Richelieu[17],[18].
L'inventaire de 1627 donne la liste des tapisseries en stock ou en cours de production :
L'inventaire après décès de 1627 montre que l'entreprise de tapisserie a rencontré un succès certain. Cependant, de toutes les tapisseries et documents qui y sont listées, il ne subsiste rien.
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