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pirate français aux Antilles De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François l'Olonnais, aussi appelé l'Olonnais, l'Olonnois, Lolonois, Lolona, né vers 1630 aux Sables-d'Olonne et mort vers 1669, est un flibustier français, considéré comme un des pirates les plus cruels de tous les temps.
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Pirate, flibustier et corsaire |
François l'Olonnais commet ses principaux actes de piraterie en compagnie de Michel le Basque. Après avoir fait naufrage en 1669 sur la côte de la province de Darién (actuel Panama), il aurait été capturé et dévoré par des Indiens cannibales.
Son identité reste inconnue. Certains auteurs l'ont désigné sous le nom de Jean-David Nau, sans citer de source probante. Selon le Dictionnaire des Corsaires et des Pirates (2013), ce prénom et ce nom sont « au pire une invention, au mieux une confusion »[1].
À la suite de sa conquête des îles Caraïbes, de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud de 1492 à 1550, l'Espagne établit un empire (vice-royauté de Nouvelle-Espagne[2] et vice-royauté du Pérou[3]), dont elle importe notamment le produit des mines d'or et d'argent. Ces richesses transitent d'Amérique en Espagne par la Flotte des Indes (occidentales).
C'est une aubaine extraordinaire pour la piraterie qui se développe alors dans la mer des Caraïbes, mais les Espagnols ne sont pas tendres envers ceux qui s'attaquent à leurs galions. Aussi, tous les flibustiers, qu'ils soient d'origine française, néerlandaise, anglaise ou indigène, voire africaine (esclaves en fuite), sont unis par leur haine des Espagnols.
On peut citer, en plus de l'Olonnais (ou « l'Olonnois », selon l'orthographe d'époque) Daniel Monbars, dit « L'Exterminateur », Bartholoméo le Portugais ou encore Roche Brasileiro, dit « Le Roc »[réf. nécessaire].
L'île de la Tortue, située non loin de l'île d'Hispaniola (Saint-Domingue), joue un rôle important dans la piraterie anti-espagnole.
Né aux Sables-d'Olonne d'où son nom, il arrive sur l'île de la Tortue en 1660 comme "engagé", sorte de contrat de travail de trois ans pour la Compagnie des Îles d'Amérique qui est en fait une sorte de demi-esclavage.
Après avoir rempli son contrat, il devient flibustier en empruntant un navire et en engageant des hommes. Huit mois plus tard, il s'associe à un autre pirate, Michel le Basque, et compte huit navires et 400 hommes[4].
Après plusieurs années de chasse, le jeune boucanier décide de prendre la mer comme flibustier. Devenu pirate, l'Olonnois fait la preuve de son courage et de sa décision, si bien que le jour où son capitaine tombe au combat, il est élu capitaine par l'équipage. Malgré plusieurs prises, il perd son navire dans une violente tempête. Toutefois, sa réputation lui permet, avec le soutien de Frédérick Deschamps de La Place, le gouverneur français de l'Île de la Tortue[pas clair], d'armer rapidement une nouvelle unité. L'Olonnais commence à acquérir une telle réputation de cruauté vis-à-vis de ses prisonniers que tous les navires espagnols, toutes les villes combattent contre lui jusqu'au dernier homme.
Après plusieurs bonnes prises, il fait naufrage non loin de Campêche, au Mexique. Lorsque les Espagnols le débusquent, ils abattent tout l'équipage. L'Olonnois n'échappe à la mort qu'en se barbouillant de sang et en se cachant sous des cadavres. Dès le départ des Espagnols, il revêt l'uniforme d'un Espagnol, gagne Campêche, convainc quelques esclaves avec lesquels il s'empare d'un canot et revient à la rame à la Tortue. De nouveau, l'Olonnois parvient, avec l'aide du gouverneur, à armer un navire. Tandis que les Espagnols fêtent leur victoire sur le pirate qu'ils craignaient tant, l'Olonnois guette déjà sur son troisième navire les galions espagnols devant La Havane.
C'est avec Michel le Basque, autre grand chef flibustier, que l'Olonnais entreprend en 1666 la première grande expédition de flibustiers contre le continent sud-américain. Les deux hommes réunissent pour cette campagne huit voiliers et un corps de débarquement de 650 hommes sous leurs ordres. Sur le chemin de Maracaïbo (aujourd'hui au Venezuela), objectif de leur raid, ils s'emparent de quelques bonnes prises, dont un grand voilier espagnol chargé de cacao et de 300 000 thalers.
Maracaibo, située à l'extrémité du lac du même nom, est reliée à la mer par un étroit chenal défendu par le fort San Carlos. L'Olonnais et le Basque débarquent leurs troupes hors de portée des canons du fort et le prennent d'assaut. Puis ils font route dans le chenal et attaquent la ville, qui comptait alors 4 000 habitants, et qui se défend âprement. Alors qu'ils sont encore occupés à piller, les flibustiers apprennent qu'un détachement espagnol a été envoyé en renfort. L'Olonnais marche à la rencontre de cette troupe avec un groupe de 380 hommes, et les met en pièces non loin de la petite ville de Gibraltar. Les Espagnols perdent 500 hommes, tandis que les flibustiers ne comptent que 40 morts et 30 blessés. L'Olonnais passe six semaines dans la ville de Gibraltar, qu'il met à sac, réunissant un riche butin. Mais dans cette ville pillée et saccagée, une épidémie se déclare dans les rangs des pirates. Ils incendient alors la ville et reviennent vers Maracaïbo, qu'ils pillent à nouveau, cette fois radicalement. Le butin des flibustiers s'élève à 260 000 pièces de huit (réaux) et environ 100 000 couronnes d'objets de culte et de bijoux.
Après la prise de la ville vénézuélienne, l'Olonnais envisage de dévaster et de piller un pays tout entier, le Nicaragua espagnol. Fort de son succès à Maracaïbo, il rassemble six gros navires et 700 flibustiers. Le premier objectif de la campagne est le Cap Gracias a Dios (aujourd'hui au Honduras), mais la flottille est prise par la tempête et les courants poussent les flibustiers dans le golfe du Honduras. Ils décident de « nettoyer » les côtes du golfe, c'est-à-dire de les piller jusqu'à ce que les conditions météorologiques leur permettent de poursuivre leur expédition. Leurs victimes sont de petites localités de pêcheurs de tortue, généralement des Indiens. Les flibustiers détruisent leurs cabanes et volent leurs embarcations, sapant ainsi les bases de l'existence de ces Indiens. Leur butin est maigre, mais la haine qu'ils éveillent est puissante.
Leur première proie, de quelque importance, est un voilier espagnol armé de 20 canons, à Puerto Cabello. L'Olonnois se décide à marcher vers l'intérieur des terres. Il force des prisonniers à lui servir de guide vers la ville de San Pedro. La progression est difficile pour les flibustiers, non seulement à cause des obstacles naturels, mais aussi du fait des attaques incessantes des Espagnols qui ont été informés des projets de l'Olonnois. Au cours de cette marche, rapporte Alexandre-Olivier Exquemelin (ou Œxmelin ou Exmelin)[5], l'Olonnois exerce contre les prisonniers espagnols la cruauté qui lui est usuelle :
« II avait pour habitude de tailler en pièces et d'arracher la langue aux personnes qui n'avouaient rien sous la torture. S'il l'avait pu, il aurait aimé procéder de même avec tous les Espagnols. Souvent, il arrivait que quelques-uns de ces malheureux prisonniers, sous la torture, promettent de montrer l'endroit où se cachaient leurs compatriotes avec leurs richesses. Ensuite, s'ils ne retrouvaient pas cet endroit, ils mouraient d'une mort plus cruelle que leurs camarades. »
Exquemelin affirme même dans son livre que l'Olonnois ouvrit un jour la poitrine d'un Espagnol d'un coup de sabre et lui arracha le cœur encore palpitant. Une autre version affirme que l'Olonnois dévora ensuite le cœur.
Exquemelin, qui a été chirurgien des Frères de la côte au XVIIe siècle, rapporte aussi l'anecdote suivante : à la tête d’une vingtaine d'hommes, il vint mouiller devant Cuba où il s'empare d'un vaisseau espagnol qui devait lui livrer la chasse. Il apprend qu'à son bord se trouvait un bourreau spécialement engagé par le gouverneur pour le faire pendre ainsi que tous ses hommes.
« L'Olonois, à ces mots de bourreau et de pendre, devint tout furieux ; dans ce moment il fit ouvrir l'écoutille par laquelle il commanda aux Espagnols de monter un à un ; et à mesure qu'ils montaient, il leur coupait la tête avec son sabre. Il fit ce carnage seul et jusqu'au dernier[6]. »
Sa cruauté est également décrite dans l'ouvrage La Coupe d'or de John Steinbeck, auteur dont la passion de l'histoire de la navigation reste encore méconnue en France. En effet celui-ci énumérant les nombreux pirates ayant marqué l'histoire de la mer en vient à parler de François l'Olonnais :
« Il arrachait la langue de ses prisonniers, et les découpait en morceaux à coups de sabre. Les Espagnols auraient préféré rencontrer le diable sous n'importe quelle forme plutôt que de se trouver en présence de l'Olonnais. Le seul bruit de son nom dépeuplait les villages, et l'on affirmait que les souris se sauvaient dans la jungle à son approche. [...] Un jour où il avait particulièrement soif de sang, il ordonna de disposer sur un rang quatre-vingt-sept prisonniers, pieds et poings liés. Puis il se promena le long de la file, tenant une pierre à aiguiser d'une main, et un long sabre de l'autre, et coupa quatre-vingt-sept têtes. Mais l'Olonnais ne se contenta pas de tuer des Espagnols. Il s'en fut dans le doux pays de Yucatán où les gens vivaient dans des cités en ruine, où les vierges marchaient couronnées de fleurs. C'était un peuple paisible qui s'éteignait de façon inexplicable. Quand l'Olonnais se retira, les villes n'étaient plus que des amas de pierres et de cendres, et les couronnes avaient disparu à jamais[7]. »
Après une forte résistance des soldats espagnols, San Pedro (actuel Honduras) tombe entre les mains des flibustiers. Mais la plupart des habitants se sont déjà enfuis, et ont eu le temps de mettre leurs biens en sécurité. Sans grand butin, l'Olonnois fait mettre le feu à la ville et revient à la côte, fortement affaibli. Bien que l'insatisfaction soit grande chez les flibustiers après cette longue période sans succès et très coûteuse en vies humaines, l'Olonnois, en faisant miroiter l'espoir d'une riche prise, parvient encore à conserver en main ses hommes.
Lorsque le navire espagnol La Hourque attendu arrive enfin, après trois mois d'attente, l'Olonnais donna ordre d'appareiller les vaisseaux, mais les Espagnols qui avaient été avertis d'une attaque avaient préparé leurs canons et débâclé leur navire, c'est-à-dire ôté tout ce qui pourrait nuire pendant le combat. Leurs canons, au nombre de 56, avaient beaucoup de grenades, de pots-à-feu, de torches, de saucissons dont ils étaient dotés sur les châteaux d'avant et d'arrière.
Quand les Aventuriers approchèrent, ils s'aperçurent bien qu'ils étaient découverts et qu'on les attendait, mais ils attaquèrent. Les Espagnols se mirent en défense, et malgré leur infériorité numérique, leur donnèrent bien du fil a retordre. Mais après avoir combattu presque un jour entier, comme ils n'étaient guère plus de soixante hommes, ils se lassèrent et les Aventuriers voyant que leur feu diminuait, les flibustiers s'approchèrent de l'autre bord, répartis en quatre canots, les abordèrent et se rendirent maîtres de la Hourque. L'Olonnais envoya immédiatement quelques petits bâtiments afin de prendre la patache, qui venait, disait-on, chargée de cochenille, d'indigo et d'argent. Mais les Espagnols ayant eu connaissance de la prise de la Hourque ne firent pas descendre la patache et se retranchèrent. Les Flibustiers n'osèrent rien entreprendre.
L'Olonnais ne fit pas un grand butin en prenant ce bâtiment comme il l'avait imaginé. S'il l'avait pris dès son arrivée, le butin aurait valu plus d'un million, mais étant resté près de 6 mois sur cette côte le navire avait déchargé hors de vue des pirates.
Ils ne trouvèrent dans la Hourque ni or ni argent : le navire espagnol est chargé vingt mille rames de papier et cent tonneaux de fer en barre qui servait de lest au vaisseau et quelques ballots de marchandises de peu de valeur comme des toiles, serges, draps et rubans de fil en grande quantité.
Un assez grand nombre des flibustiers nouveaux venus de France, qui n'avaient entrepris ce voyage avec l'Olonnais que parce qu'ils l'avaient vu revenir de Maracaïbo comblé de biens, ennuyés par cette misérable vie commencèrent à se plaindre et à dire qu'ils voulaient retourner à la Tortue. Finalement, ceux qui voyant que le voyage au Nicaragua ne réussissait pas, souhaitaient changer d'air s'embarquèrent sur le bâtiment commandé par un nouveau capitaine élu, Moïse Vauquelin, afin d'aller à la Tortue, raccommoder le bâtiment et retourner en course. Mais lorsqu'ils voulurent sortir, ils échouèrent sur un récif et leur dessein échoua avec eux. Moïse Vauquelin se voyant sans vaisseau embarqua sur celui du chevalier du Plessis.
Une seconde partie, sous les ordres de Pierre le Picard, poursuit sa quête de butin indépendamment, d'ailleurs avec peu de succès. L'Olonnois reste avec 300 hommes dans le golfe du Honduras, et attend des prises qui ne viennent pas. La chance a quitté le capitaine si heureux jusqu'ici.
Il échoue son navire sur un banc de sable. L'équipage est affamé. Malgré tous les efforts (on débarque les canons et le gréement), le navire ne se remet pas à flot. Pendant six mois, l'Olonnois doit se défendre contre les attaques incessantes des populations autochtones, puis, avec 150 hommes seulement, il atteint, à bord de barques à fond plat qu'ils ont construites, l'embouchure du Rio San Juan, qui mène au lac Nicaragua. Mais les Indigènes et les Espagnols les repoussent. Il continue à la voile le long des côtes du golfe de Darién. Descendu à terre pour trouver des vivres et de l'eau douce, il est fait prisonnier par des Indigènes libres (que les Espagnols appellent Indios bravos). Il s'agissait certainement de cannibales, puisque le récit d'Exquemelin se termine par ces mots : « Ils le hachèrent par quartiers, le firent rôtir et le mangèrent ». Cependant, des doutes planent encore sur la véracité de ces faits et la fin de l'Olonnais.
D'autres romans le font apparaitre de façon moins centrale :
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