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augmentation très rapide de l'incidence d'une maladie, contagieuse ou non De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une épidémie Écouter est l'augmentation rapide d'une maladie en un lieu donné sur un moment donné.
Selon son étymologie grecque (Demos signifiant peuple), ce mot s'applique initialement aux maladies touchant les humains ; si la maladie s'étend rapidement à une part importante de la planète, on parle alors de pandémie.
Bien qu'il soit inapproprié, le mot est souvent utilisé dans le langage courant pour parler des maladies touchant des groupes d'animaux (zoonoses)[1]. En effet, le terme adéquat, épizootie, est moins connu, et il est fréquent que des phénomènes médicaux identiques observés chez l'animal et chez l'humain soient désignés par les mêmes mots dans la langue ordinaire, ce qui n'est guère surprenant puisque, au sens biologique, l'être humain est un animal.
En pathologie végétale, on parle parfois d'épiphytie.
L'emploi du terme dans le langage courant a également tendance à ignorer ou à confondre l'incidence et la prévalence de la maladie[2]. Ainsi, le qualificatif d'épidémie est souvent restreint à tort aux seules circonstances où la prévalence est importante, lorsqu'il y a de nombreux individus malades, sans tenir compte de leur nombre initial, et donc en ignorant l'incidence normale. Le terme est ainsi utilisé de façon extensive, même par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour qualifier d'autres phénomènes que des maladies infectieuses, par exemple pour le développement rapide de l'obésité sur la planète.
Pour parler d'une maladie non contagieuse, qui attaque un grand nombre de personnes au même lieu, on utilise parfois le terme anadémie, néologisme introduit par Marcel Baltazard[3].
Une endémie, qui est la présence habituelle d'une maladie dans une zone géographique (incidence positive, prévalence stable), peut se développer en épidémie si les conditions environnementales le permettent[2].
Par la suite :
Une épidémie peut également surgir sans qu'il y ait d'endémie préalable, par exemple à la suite d'un accident provoquant la dissémination du vecteur pathogène dans un environnement où il était jusqu'alors inexistant (prévalence et incidence initialement nulles). Dans de telles circonstances, seuls quelques cas suffisent pour provoquer un accroissement très significatif de l'incidence de la maladie et lui donner le caractère d'épidémique.[réf. nécessaire]
Les épidémies sont souvent cycliques. La grippe est un exemple d'épidémie cyclique, avec un cycle dit annuel ou saisonnier[4].
Les épidémies peuvent survenir en une ou plusieurs vagues, comme ce fut le cas avec la grippe espagnole en 1918-1919.
La méningite à méningocoques en Afrique sub-saharienne est un parfait exemple d’épidémie saisonnière et cyclique : les épidémies surviennent tous les 8 à 12 ans, et durent 2 ou 3 ans, s'interrompant lors de la saison des pluies (juillet à novembre).
Marc Barthélémy, chercheur au CEA et dans une équipe mixte CEA-CNRS-Université de l'Indiana qui a modélisé la diffusion des épidémies à partir des bases de données de l'IATA, conclut en 2008 que « l'avion est le facteur clé de propagation (des épidémies) au niveau mondial. (…) Les lignes sur lesquelles il y a de gros flux de passagers créent des chemins préférentiels pour la maladie. Le SRAS est arrivé en France et au Canada par des vols en provenance de Hong Kong ». Pour autant, il estime que même « si l'on diminuait de 90 % le trafic aérien — ce qui semble illusoire — cela limiterait à peine le nombre de cas d'infection »[5].
Chez les animaux, les épidémies sont notamment portées par les animaux migrateurs (voir l'exemple de la grippe aviaire).[citation nécessaire]
Au XXIe siècle, une veille épidémiologique est entretenue par des réseaux de médecins généralistes ou hospitaliers, des pharmaciens et/ou des villes dites sentinelle, sur la base de protocoles standardisés, aux échelles locales, régionales, nationales et continentales, voire mondiales pour le cas de maladies telles que la grippe[6].
Les experts estiment que les maladies émergentes, notamment d'origine animale, prendront une importance croissante, avec la croissance démographique, la promiscuité urbaine, les modifications climatiques, l'augmentation des déplacements de biens et personnes, l'augmentation des facteurs mutagènes, et le contact avec de nouveaux microbes.
Un seuil épidémique, correspondant à un nombre minimal de malades à l'instant T est défini pour les grandes maladies, afin de pouvoir comparer les évolutions épidémiologiques entre villes, régions, pays ou continents, à différentes époques.
Sous ce seuil, on ne parle pas d'épidémie. Au-dessus, des mesures de prévention et précaution peuvent être décidées ou sollicitées par les autorités sanitaires. Le nombre des malades dans le temps décrit généralement une courbe en cloche.
L'épidémie correspond à l'augmentation d'une maladie endémique ou à l'apparition d'un grand nombre de malades là où la maladie était absente. Elle peut aussi traduire la mise en évidence de la mutation d'un pathogène qui rend visible par la gravité des symptômes une maladie qui était auparavant asymptomatique.
La définition de la valeur de seuil épidémique est souvent arbitraire. Pour des infections endémiques telles que la grippe, il est défini comme un écart à partir des valeurs hors épidémie[7]. On peut aussi définir ce seuil comme le nombre d'infections nécessaires pour que la dynamique du nombre de personnes infectées ne soit plus stochastique, c'est-à-dire que la propagation de l'infection soit quasiment certaine[8]. Ce nombre est de l'ordre de , où R0 est le taux de reproduction de base du parasite.
Les chercheurs tentent d'anticiper les épidémies pour mieux les contrer. Pour cela ils tentent de développer et valider des modèles mathématiques[9].
Ce travail est rendu difficile par la capacité de certains pathogènes à rapidement muter (virus à ARN, dont la grippe par exemple) en changeant rapidement leurs caractéristiques (dont contagiosité, virulence…)[10]. L'épidémiologie évolutive est une discipline qui étudie conjointement l'évolution et la propagation des agents infectieux.
Il semble que les conurbations et leur promiscuité modifient l'écologie de certains pathogènes en leur permettant d'être actifs toute l'année, bien que de manière discrète (on parle alors parfois de « bruit de fond »).
Outre l'application du traitement spécifique à la maladie, parmi les moyens de lutte contre les épidémies figurent :
La limitation de la contagion passait historiquement par l'isolement physique des victimes :
Elle peut faire l'objet au XXIe siècle de mesures plus ciblées selon le mode de contamination, telles que :
Les épidémies les plus marquantes de l'histoire :
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