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militant nationaliste breton De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François Debeauvais, ou plutôt François Debauvais (un officier d'état-civil ayant omis le e dans le patronyme de son père), Francis Debauvais, Fransez Debauvais, Fañch Debauvais, Fañch Deb, qui signait aussi ses articles sous le nom de Fanch Denoual, né en 1903 à Rennes et mort le à Colmar, est un nationaliste breton, actif dès 1919. Actif dans toutes les fractions autonomistes et indépendantistes avant-guerre, il rechercha l'appui du gouvernement nazi lors de la Seconde Guerre mondiale dans le but avoué d'obtenir un statut d'autonomie nationale, voire d'indépendance, pour la Bretagne.
Président Comité national breton | |
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juillet - |
Naissance | |
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Décès | |
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Activité | |
Conjoint |
Anna Youenou (d) |
Religion | |
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Parti politique |
Il est le fils d'un modeste jardinier de la région du Pertre (Ille-et-Vilaine), et fréquente l'école publique. Il entre ensuite à l'École d'industrie de Rennes, où il rencontre Loeiz Andouard.
Préparateur en pharmacie de formation, il est un grand lecteur, notamment des ouvrages consacrés à la question irlandaise ; il restera toute sa vie frappé par le doublet England difficulty, Ireland opportunity. En janvier 1919, paraît le premier numéro de Breiz Atao (Bretagne Toujours), organe officiel du groupe régionaliste breton. Il est nommé président de l'Unvaniez Yaouankiz Breiz en 1920. Il rejoint rapidement ce mouvement en compagnie de Yann Bricler, et Olivier Mordrel et en est administrateur le .
C'est le premier congrès du Parti autonomiste breton en septembre 1927 à Rosporden, et il adhère à celui-ci. Il participe au Congrès panceltique de Quimper de 1924, avec Yann Sohier, Youen Drezen, Jakez Riou, Abeozen, Marcel Guieysse.
Il est un lecteur assidu de Maurras[1].
En 1930, il propose la création d'un grand hebdomadaire intitulé Le Peuple breton, projet qui ne se réalise pas à cause d'un financement insuffisant[réf. nécessaire].
Lorsqu'au congrès de Guingamp en août 1931, le PAB éclate entre fédéralistes et nationalistes, François Debauvais fait partie de ces derniers et rejoint le Parti national breton nouvellement créé. Il conserve son poste d'administrateur à Breiz Atao. Il semble aussi lié à l'organisation Gwenn ha Du.
Le 12 mars 1933, Debauvais publie dans Breiz Atao numéro 170 un programme nommé « Saga » élaboré par Olier Mordrel (Strollad Ar Gelted Adsavet : Groupe/Parti des Celtes Relevés), en prenant bien soin de le présenter comme une proposition étrangère à la direction du parti. Régulièrement il répond aux lecteurs que les délires fascistes de Mordrel dans Stur n'ont rien à voir avec le parti. En 1933, il est agressé par des Camelots du Roi à Saint-Goazec[2].
En février 1937, la maladie (tuberculose) contraint François Debauvais à accepter d'être en partie suppléé par Raymond Delaporte ; il empêche l'extrémiste Mordrel de prendre le pouvoir au sein du PNB. Au congrès de Carhaix, en août 1937, le Parti national breton se transforme en un véritable parti fasciste breton et en mai 1938, les murs des villes bretonnes sont couverts d'inscriptions comme « La Bretagne aux Bretons », « Breiz Atao vaincra », etc.[2].
Le , il se constitue prisonnier (après un exil en Belgique chez Fred Moyse) ; il est poursuivi (avec Mordrel) pour atteinte à la sûreté de l'État. Le , il est condamné à un an de prison ferme (Mordrel à un an avec sursis) pour « atteinte à l'unité de la nation ». Lors du procès, son avocat s'exclame : « Je refuse de me battre pour une France gouvernée par des juifs »[3]. Il est libéré de prison le , après confirmation de sa peine le , pour raisons de santé.
Un peu avant la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Debauvais choisit l'exil, quittant la France avec sa femme et son fils le pour arriver à Berlin le 30. Il est pris en charge avec Olier Mordrel par la section II de l'Abwehr[4]. Il justifie son départ « pour tenter d'y jouer la carte de l'indépendance bretonne dans l'éventualité probable d'une défaite de la France ».
En octobre 1939, le parti nationaliste breton est dissous par le gouvernement Daladier. Les biens du parti sont confisqués et les archives détruites.
D'Amsterdam, le , Mordrel et Debauvais adressent un manifeste aux Bretons, condamnant la guerre entreprise par la France.[réf. nécessaire]
Les pangermanistes préconisaient alors l'extension du Reich à toutes les populations germanophones et le démantèlement des grandes puissances européennes selon des critères linguistiques. La création d'un État breton trouvait ses partisans plutôt dans les milieux militaires et à l'extrême-droite[réf. nécessaire].
En janvier 1940, les deux fondateurs du PNB 2 adressent de l'étranger une Lettre de guerre (Lizer Brezel) à leurs militants en rappelant qu'« un vrai Breton n'a pas le droit de mourir pour la France ». Ils ajoutent : « Nos ennemis depuis toujours et ceux de maintenant sont les Français, ce sont eux qui n'ont cessé de causer du tort à la Bretagne ». En avril 1940, à l'instar de Roger Casement, il conçoit un projet de débarquement par sous-marin sur la côte du Léon pour lui permettre de reconstituer le PNB dans la clandestinité. Il y renonce après l'intervention de Mordrel.
Le , Olivier Mordrel et lui sont jugés par contumace par le tribunal militaire de Rennes pour « atteinte à la sécurité extérieure de l'État et à l'intégrité du territoire, maintien ou recrutement d'un groupe dissous, provocation de militaires à la désertion et à la trahison ». Ils sont dégradés militairement et condamnés à mort. Début mai 1940, il dirige à Berlin un prétendu « gouvernement breton en exil » (Bretonische Regierung). Ils ne paraissent pas pourtant, lui et Mordrel, comme des chefs de parti en exil. Leur présence va à l'encontre des décisions officielles ; ils peuvent cependant circuler grâce à la complicité des agents des services secrets nazis, acquis à l'idée de l'indépendance bretonne, qui leur ont fait délivrer des passeports de "Statenlos", réservés aux apatrides. Debauvais prend alors le nom d'emprunt de Durieux.
Lors de la percée de Sedan, Mordrel et lui, encadrés par un officier de l'Abwehr, Hans Otto Wagner, accompagnent les Allemands jusqu'à Bruxelles, où ils se livrent pendant plusieurs semaines à « une propagande effrénée » en direction de la Bretagne[4]. Le ,[réf. nécessaire] il revient d'exil à Rennes (les Allemands sont entrés à Rennes le 18 juin).
En juillet 1940, au Congrès de Pontivy, Debauvais et Mordrel créent le Comité National Breton. À la faveur de la création d'un poste de "gouverneur" allemand d'une Bretagne à cinq départements, les autonomistes et indépendantistes veulent croire à la possibilité de détacher la Bretagne du territoire français, illusion perdue dès septembre[5], après la reprise en main de l'Abwehr II de Rennes par les Allemands[4]. Ils décident aussi l’édition d’une nouvelle revue l’Heure bretonne. 201 numéros paraîtront entre juillet 1940 et juin 1944 (son premier rédacteur sera Morvan Lebesque).
En octobre 1940, son état de santé s'aggrave (il est atteint de tuberculose) et les médecins lui prescrivent du repos. Il s'éloigne alors du parti (il participe néanmoins à l'éviction de Mordrel fin 1940 et à la nomination de Raymond Delaporte). Cependant, il est laissé à l'écart par la nouvelle direction qui se passe de lui, à son grand dépit.
Il est écarté des responsabilités politiques du PNB, après décembre 1940, lorsque Olier Mordrel est mis hors circuit. Deb prend ses distances et envisage de regrouper les éléments nationalistes bretons hors du PNB. Son but est alors de rallier dans l'optique du national-socialisme, les membres d'une gauche nationaliste bretonne que la politique soi-disant de droite du PNB pouvait indisposer[réf. nécessaire] : "Droits vitaux de la communauté bretonne dans le cadre occidental", "national-socialisme breton", "collaboration culturelle, politique économique étroite avec l'Europe nouvelle", "anticapitalisme et antijudéo-communisme" sont les slogans qu'il envisage pour définir la campagne qu'il compte mener, grâce à la diffusion d'un organe de presse intitulé La Fraternité bretonne, puis La Bretagne socialiste... qui ne vit jamais le jour (proposé le ). Il est secrétaire de la commission Histoire de l’Institut celtique de Bretagne, entre 1941 et 1943.
Il se montre ouvertement raciste, antisémite et pro-nazi : « Boutez dehors les cinéastes et acteurs israélites » clame-t-il dans La Bretagne" du ; « Nous voyons dans Hitler le chef de la révolution européenne » assure François Debauvais en 1942[6].
Cependant il espère encore reprendre la barre du parti tout en cautionnant les menées aventureuses de la formation paramilitaire du Bezen Perrot, la scission du parti et la création d'un nouveau Breiz Atao). Mais il meurt le à Colmar où, terrassé par la tuberculose, il avait trouvé une place dans un sanatorium SS à partir d'octobre 1943.
Au moment de mourir il déclarait encore :
« Camarades de la formation Perrot, je vous salue. (…) Ce n'est pas parce que nous croyons que l'Allemagne sortira victorieuse du gigantesque conflit, que depuis le premier jour de la guerre nous sommes à ses côtés. Notre choix ne relève pas de l'opportunisme, mais d'une conception du monde commune sur des points essentiels. (…) La situation est déjà toute clarifiée, en revenant à la politique de Breiz Atao qui était toute de clarté. Cette politique consistait, au point de vue extérieur, à rechercher l'appui allemand. Nous y avons travaillé avec d'autres, pendant près de vingt ans.[7] »
Il est l'époux d'Anna Youenou, qui a publié 6 volumes sur l'activité de son mari et de ses compagnons[8]. Avant de mourir, il place son fils Hervé dans les Jeunesses hitlériennes à Zillisheim.
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