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compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François-Adrien Boieldieu[1], né le à Rouen (paroisse Saint-Pierre-du-Châtel)[2] et mort le à Varennes-Jarcy[3], est un compositeur français.
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Artiste né sous l'Ancien Régime, Boieldieu fit ses armes pendant la Terreur, acquit la célébrité durant le Consulat et l'Empire, fut honoré par les Bourbons, puis ruiné par la révolution de Juillet. Il demeure le principal compositeur français d'opéras du premier quart du XIXe siècle.
Né à Rouen au 61, rue aux Ours[4], Boieldieu fut formé à la musique en tant qu'enfant puis membre du chœur de la Maîtrise Saint-Evode de la cathédrale de Rouen, dirigée par Charles Broche, maître de chapelle puis organiste de la cathédrale Notre-Dame de Rouen. Très précoce, le jeune Boieldieu touchait le clavecin dès sept ans et, à neuf ans, improvisait sur l’orgue. Puis il composa de petits morceaux, des sonates et des romances[5]. Un jour que son professeur, Broche, l’organiste de la cathédrale, ne s’était pas trouvé à son poste un certain jour de grande fête carillonnée, l’orgue fut pourtant touché (= joué) d’une manière ravissante. Tout le monde en fit compliment à Broche, bien étonné. Informations prises, on apprit que le jeune élève avait eu l’audace de remplacer son maître, sans en demander la permission à personne[5]. À quatorze ans, il partit seul, à pied, pour Paris, avec 18 deniers gagnés à accorder des clavecins[5].
La Révolution ne freina pas l'activité musicale du Théâtre-Français de Rouen, qui continua de présenter les œuvres de jeunes auteurs tels que Étienne Nicolas Méhul. Pendant la Terreur, Rouen fut même une des rares villes à conserver une activité musicale importante et, en 1793, plusieurs concerts furent organisés avec les célèbres violoniste Rode et ténor Garat. Revenu à Rouen en 1791, Boieldieu composa alors ses premières œuvres sur des textes écrits par son père, La Fille coupable (), l’Hymne à la déesse Raison ou Chant populaire pour la Fête de la Raison pour chœur et orchestre () puis Rosalie et Mirza en 1795, représentées à Rouen au temple de la Raison (ancienne cathédrale), obtinrent assez de succès pour l'encourager à tenter sa chance à Paris[6]. Son maître Broche, ravi des succès de son élève, se permit, à cette occasion, un calembour, disant qu’il trouvait le jeune musicien « très habile en fugues », pour avoir fait jouer ces deux opéras, à Rouen, après son escapade à Paris[5].
Durant la période révolutionnaire, Boieldieu partit pour Paris et, prudemment, s'y installa comme accordeur de pianos. Seul l'opéra-comique offrait alors des débouchés pour ces œuvres hybrides, proches de l'opéra classique, mais comportant des dialogues parlés. L'œuvre la plus typique en est Médée de Cherubini (1797). L'opéra-comique, privilège de la troupe du même nom alors installée salle Favart, commença également à être représenté par la troupe du théâtre de Monsieur créée en 1789 et hébergée dans la salle des Machines du palais des Tuileries, avant de s'installer, en 1791, au théâtre Feydeau construit pour l'occasion. Jusqu'à leur fusion en 1801, les deux troupes se concurrencèrent, Favart multipliant spectacles patriotiques et œuvres plus légères de Méhul, Feydeau proposant plutôt des drames héroïques de Cherubini ou Lesueur. En 1797, Boieldieu proposa ainsi à Feydeau La Famille suisse et L'Heureuse Nouvelle et, l'année suivante, Zoraime et Zulmare à Favart. Le succès fut si considérable qu'on put le comparer à celui du Médée de Cherubini[7].
Fils spirituel de Grétry, Boieldieu privilégiait les mélodies sans ornements superflus qu'il mettait en valeur avec une instrumentation légère, mais soignée et des dialogues spirituels[8]:25. Berlioz attribuait à sa musique une « élégance parisienne de bon goût qui plaît[9] ». En 1800, Le Calife de Bagdad lui valut un véritable triomphe[10].
En 1803, il partit pour Saint-Pétersbourg afin d'occuper le poste de compositeur de la cour impériale jusqu'en 1810 à l'invitation personnelle de l'empereur Alexandre Ier. Il y composa neuf opéras dont Aline, reine de Golconde (1804) et Les Voitures versées (1808)[11]. De retour en France, il reconquit le public parisien avec La Jeune Femme en colère (1811), Jean de Paris (1812), Le Nouveau Seigneur de village (1813), Le Béarnais ou Henri IV en voyage (1814), Angéla ou l'Atelier de Jean Cousin (1814)…
Boieldieu devint professeur de composition au Conservatoire de Paris et, en 1817, succéda à Méhul à l'Académie des beaux-arts. Il reçut la Légion d'honneur en 1820[12].
En 1825, il publia son chef-d'œuvre, La Dame blanche. Basé sur Le Monastère et Guy Mannering de Walter Scott[13], ce qui est inhabituel à cette époque, le livret est construit sur le thème de l'enfant perdu puis heureusement reconnu in extremis. Le style de cet opéra a inspiré Donizetti (Lucia di Lammermoor), Bellini (I Puritani) et Bizet (La Jolie Fille de Perth). Reconnu comme une des premières tentatives d'introduction du fantastique dans l'opéra, La Dame blanche a également été un modèle pour les opéras Robert le Diable de Meyerbeer ou Faust de Gounod. Boieldieu composa un des airs les plus célèbres de La Dame Blanche, « Ah ! quel plaisir d'être soldat », à Villeneuve-Saint-Georges, en 1823[8]:91.
L’année suivante, le , il épouse sa concubine, la chanteuse Jenny Philis-Bertin, étant veuf de sa première femme, la danseuse Clotilde Mafleurai, épousée en 1802 et dont il était séparé depuis son départ pour Saint-Pétersbourg.
Son opéra suivant, Les Deux Nuits (1829) fut admiré par Wagner qui loua « la vivacité et la grâce naturelle de l’esprit français » et qui s’inspira d’un des chœurs pour la Marche des fiançailles de Lohengrin. Il n’en fut pas moins un échec, principalement en raison de la faiblesse du livret de Bouilly, que le compositeur avait accepté de bonne foi. Cette déception a peut-être favorisé la maladie pulmonaire, dont Boieldieu avait ramené les germes de Russie. En vain, chercha-t-il à se rétablir dans la douceur du climat du sud de la France. Les difficultés financières augmentèrent les inconforts de la santé défaillante de Boieldieu qui perdit progressivement l’usage de la parole, sans doute du fait d’un cancer du larynx. La faillite de l’opéra-comique et l’expulsion, à la révolution de 1830, de Charles X, qui lui versait une pension, le privant de ses principales sources de revenus, ajoutèrent à son malheur. Afin de lui éviter la misère, Thiers lui assura une pension de l’État de 6 000 francs. Le , il fit sa dernière apparition publique à l’occasion de la première du Chalet d’Adolphe Adam, à l’issue de laquelle il rendit hommage à son ancien élève en lui écrivant : « Je voudrais que cette musique fût de moi[15] ».
Il meurt le , dans sa maison de campagne de Varennes-Jarcy, et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise[16],[17]. Son cœur est déposé, le , au cimetière monumental de Rouen dans un tombeau offert par la Ville de Rouen. Franc-maçon, il avait été initié à la loge Les Arts et l'Amitié du Grand Orient de France à Paris, puis membre de la loge La Palestine en Russie[18] et membre d'honneur de la loge Les Amis réunis[19].
Son fils Adrien (1816-1883), éduqué au conservatoire sous son père, était également compositeur.
Sa petite-fille, la pianiste Louise Boieldieu, fille d’Adrien Boieldieu et de Fanny Defourneaux, épousa le compositeur Émile Durand.
Son nom a été donné entre autres à :
Son buste et son nom couronnent le fronton du théâtre de Cherbourg.
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