Fourons

commune du Limbourg, Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Fourons ou les Fourons (en néerlandais : Voeren, en allemand : Fuhren, en limbourgeois : Voere, en wallon : Foron) est une commune à facilités de Belgique située en Région flamande dans la province de Limbourg, dont elle est une exclave entourée par les Pays-Bas et la province de Liège de laquelle elle fut détachée le à la suite de la fixation de la frontière linguistique en Belgique.

Faits en bref Administration, Pays ...
Fourons
(nl) Voeren
Fourons
Une rue de Teuven.
Blason de Fourons
Héraldique
Fourons
Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région  Région flamande
Communauté  Communauté flamande
Province  Province de Limbourg
Arrondissement Tongres
Bourgmestre Joris Gaens (Voerbelangen) N-VA
(2020-24)
Majorité Voerbelangen (2001-24)
Sièges
Voerbelangen
Retour à Liège
15 (2013-24)
10
5
Section Code postal
Fouron-le-Comte
Fouron-Saint-Martin
Fouron-Saint-Pierre
Mouland
Rémersdael
Teuven
3798
3790
3792
3790
3791
3793
Code INS 73109
Zone téléphonique 04
Démographie
Gentilé Fouronnais(e)[1]
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
4 406 ()
49,73 %
50,27 %
87,06 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
18,68 %
58,97 %
22,36 %
Étrangers 29,10 % ()
Taux de chômage 5,36 % (2022)
Revenu annuel moyen 20 354 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 45′ nord, 5° 45′ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
50,61 km2 (2022)
91,36 %
2,84 %
5,8 %
Localisation
Localisation de Fourons
Situation de la commune dans l’arrondissement de Tongres et la province de Limbourg
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Fourons
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Fourons
Liens
Site officiel fourons.be
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    Elle dispose du statut de « commune à facilités » pour sa population francophone, comme c'est le cas pour une vingtaine d'autres communes belges[2].

    La commune s'étend sur 50 km2 et compte un peu plus de 4 400 habitants. Certaines estimations donnent environ 39 % de francophones[3] (les recensements linguistiques sont interdits en Belgique depuis le [4]). Le dernier recensement fut effectué en 1947.

    Histoire

    Résumé
    Contexte

    Origines

    Tout le long du Moyen Âge et jusqu'à la fin de la Trêve de douze ans en 1661, Mouland, Fouron-le-Comte et Fouron-Saint-Martin faisaient partie du comté de Dalhem avant d'être intégrés aux Provinces-Unies. Fouron-Saint-Pierre était une terre libre d'Empire appartenant à l'ordre Teutonique, et ce jusqu'en 1795 et son intégration par la France révolutionnaire au département de l'Ourthe. Teuven et Rémersdael étaient terre du duché de Limbourg avant d'être aussi intégrés en 1795 au département de l'Ourthe. Pour rappel, le territoire de ce duché n'est pas celui de la province belge actuelle du Limbourg qui elle, excepté une partie des Fourons, faisait partie alors de la Principauté de Liège.

    Lors de l'indépendance de la Belgique, le , Fourons faisait partie de la province de Liège. La province de Limbourg de l’époque faisait, quant à elle, entièrement partie du nouveau Royaume.

    Mais le Traité des XXIV articles, signé à Londres le , partage le Limbourg, désormais province belge de Limbourg et province néerlandaise de Limbourg.

    Passage à la province de Limbourg

    Le , les travaux de la commission ont abouti à la loi sur la fixation de la frontière linguistique proposée par le ministre de l'Intérieur, Arthur Gilson, selon laquelle les Fourons seraient officiellement néerlandophone avec facilités linguistiques pour la communauté francophone, mais resterait une partie de la province de Liège (francophone). La même solution a été proposée pour les communes de Mouscron et Comines-Warneton où les municipalités resteraient une partie de la province de Flandre-Occidentale (néerlandophone) mais deviendraient des municipalités francophones avec des facilités linguistiques pour les néerlandophones[5],[6].

    Après un débat acharné au Parlement, cette proposition de loi a été approuvée, mais sous réserve de l'amendement introduit par Paul Gruselin qui voulait transférer les villes flamandes à majorité francophone de Comines-Warneton et Mouscron à la province du Hainaut (francophone) et, à titre de compensation, transférer la région des Fourons à la province du Limbourg (néerlandophone)[7],[8],[6].

    Pour comprendre cette réaction spontanée des socialistes liégeois et mouscronnois, il faut tenir compte du fait que tout le monde ou presque, à l'époque, considérait que l'on parlait un patois néerlandophone dans les Fourons et que, par conséquent, leurs habitants accepteraient volontiers ce changement. Si donc, il y a eu échange, ce n'est qu'au niveau des principes, puisque les 75 000 habitants de Mouscron-Comines apportaient un siège de député tandis que les 4 000 habitants des Fourons étaient loin d'en valoir autant[6].

    Ce passage de Liège au Limbourg a été mal accueilli par de nombreux habitants en raison de la dépendance de la région vis-à-vis de Liège. Les francophones, en particulier, font campagne pour que la région revienne à la province de Liège[9]. Tout comme à Comines-Warneton et Mouscron où une grande majorité souhaite rester avec la Province de Flandre-Occidentale[10] ou à tout le moins devenir une nouvelle province francophone avec la ville de Tournai, le Tournaisis, parce qu'ils s'identifient comme des Flamands francisés, ayant partagé une histoire avec les autres régions de l'ancien comté de Flandre et se sentant culturellement plus proches de la Flandre française que la province de Hainaut[11].

    Le rattachement à la province du Limbourg fut effectif le [12] à la suite de la fixation définitive de la frontière linguistique en Belgique cette même année.

    Régions et communautés

    La première réforme de l’État belge entrée en vigueur le , délimita et créa les différentes communautés, régions administratives et régions linguistiques. Fourons fit alors officiellement partie de la communauté flamande, fut située dans la région flamande et dans la région de langue néerlandaise de Belgique.

    Héraldique

    Thumb
    La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 9 décembre 1988. Ce sont celles du Brabant-Limbourg, déjà utilisées par Fouron-le-Comte mais dans le bon ordre et avec le lion à deux queues du Limbourg. La majeure partie de la commune actuelle faisait historiquement partie des duchés de Brabant et du Limbourg.
    Blasonnement : Écartelé au premier et quatrième d'argent, au lion de gueules, armé et couronné d'or, qui est de Limbourg ; au deuxième et au troisième de sable, au lion d'or, armé et lampassé de gueules qui est de Brabant.
    Source du blasonnement : Heraldy of the World[13].



    Géographie

    Résumé
    Contexte

    Le territoire se confond avec la vallée de la Voer, qui se jette en rive droite de la Meuse à Eijsden (Maastricht, Pays-Bas).

    La commune est entourée de communes de la province de Liège (Visé au sud et à l'ouest, Dalhem et Aubel au sud, et Plombières à l'est), sauf au nord où passe la frontière belgo-néerlandaise.

    La commune est le point d'entrée du gazoduc Fouron-le-Comte - Blaregnies qui transporte le gaz norvégien de la Mer du Nord d'Est en Ouest[14].

    Communes limitrophes des Fourons
    Eijsden-Margraten (nl) Gulpen-Wittem (nl)
    Visé Thumb Plombières
    Visé Dalhem, Aubel

    Localités

    La commune comprend les six anciennes communes suivantes, dites « des » Fourons :

    Caractéristiques

    La commune fait partie de la province belge de Limbourg mais en est territorialement séparée par la province du Limbourg néerlandais. C'est en effet une exclave limbourgeoise dans la province de Liège.

    Elle est la seule partie de la province du Limbourg flamand se trouvant sur la rive droite de la Meuse, « Outre Meuse ».

    Démographie

    Davantage d’informations Année, Population ...
    Évolution démographique[15]
    AnnéePopulationÉvolution 1992=index 100
    19924 226100,0
    19934 242100,4
    19944 312102,0
    19954 295101,6
    19964 317102,2
    19974 307101,9
    19984 318102,2
    19994 297101,7
    20004 315102,1
    20014 327102,4
    20024 328102,4
    20034 297101,7
    20044 311102,0
    20054 238100,3
    20064 263100,9
    20074 261100,8
    20084 20499,5
    20094 22099,9
    20104 19499,2
    20114 18198,9
    20124 15798,4
    20134 12197,5
    20144 12097,5
    20154 08096,5
    20164 09997,0
    20174 12997,7
    20184 16098,4
    20194 14698,1
    20204 17598,8
    20214 19399,2
    20224 287101,4
    20234 387103,8
    20244 406104,3
    Fermer

    Problèmes linguistiques

    Historiquement, les habitants parlaient la langue locale, un dialecte limbourgeois connu localement sous le nom de Platdütsch. Ce dialecte, qui est également parlé dans les communes wallonnes voisines (de) (Baelen, Plombière et Welkenraedt), a été reconnu en 1990 par la Communauté Française[16].

    La langue administrative en vigueur depuis l'instauration de l'État belge en 1830 fut le français[17].

    Au cours du XXe siècle, les habitants adoptèrent progressivement soit le néerlandais, soit le français.

    Bien que le recensement linguistique soit interdit en Belgique depuis le , on peut réaliser une estimation via les élections communales et du CPAS. Le dernier recensement fut le recensement de 1947.

    Politique

    Résumé
    Contexte

    Aux élections communales, la majorité francophone avait coutume de l'emporter, ce qui provoquait des tensions régulières avec le pouvoir provincial néerlandophone de tutelle (la commune dépend de la province de Limbourg depuis le ) et la minorité néerlandophone ; les querelles remontaient parfois au sommet puisque c’est le problème de José Happart qui a causé la chute du sixième gouvernement Martens le .[réf. souhaitée] Il avait gagné les élections communales et avait été proposé comme bourgmestre. Mais ne connaissant pas le néerlandais, sa nomination dans une commune flamande a été annulée par le Conseil d'Etat qui, au travers d'une interprétation juridiquement douteuse de l'article 4 de la constitution belge, proclamant l'existence de régions linguistiques et malgré l'avis de la population des Fourons, considérait la connaissance du néerlandais comme essentielle. C’est Nico Droeven, membre du même parti que Happart mais qui connaissait le néerlandais, qui a obtenu le poste. José Smeets lui succéda en 1994.[réf. souhaitée]

    Thumb
    Panneau indicateur dont les mentions en néerlandais sont vandalisées.

    Lors des élections communales du 8 octobre 2000, c’est le parti flamand qui a gagné d’un siège sur le parti wallon « Retour à Liège » grâce aux voix des Fouronnais de la communauté néerlandaise. Cependant, aux élections pour le Centre public d'action sociale (CPAS/OCMW) de la même année, « Retour à Liège » a conservé la majorité du fait que pour ce vote les Néerlandais ne pouvaient participer alors que, pour les municipales, le droit de vote actif et passif avait été accordé pour la première fois aux citoyens des autres États membres de l’UE habitant dans la commune. Dans le cas des Fourons il s’agissait surtout de Néerlandais qui, en raison de leurs affinités linguistiques ont voté pour le parti flamand. Il a fallu cependant plus de six mois avant que Huub Broers pût devenir le premier bourgmestre flamand des Fourons. Les membres du parti Retour à Liège voulaient faire reconnaître l’invalidité des élections du fait que le Marnixring (association d’activistes flamingants) avait cherché à influencer les élections en distribuant des petits cadeaux aux Néerlandais parmi lesquels un abonnement gratuit au quotidien Het Belang van Limburg. C’est une interview avec Bep Mergelsberg dans le quotidien néerlandais De Limburger qui l’a révélé.

    Aux élections communales de 2006 les néerlandophones ont fortifié leur majorité récente avec 60,8 % des voix contre 39,2 % pour les francophones. Ces chiffres semblent montrer que la liste Voerbelangen attire une partie des voix francophones. Le nombre des Néerlandais a aussi augmenté jusque 26 % et les jeunes francophones se cherchent de plus en plus des maisons dans les villages voisins.

    En 2006 la représentation des Belges francophones dans les Fourons à un peu plus de 46 % des habitants belges fouronnais (voir tableau ci-dessous, élections du CPAS 2006) et un peu moins de 39 % des habitants en totalité (voir tableau ci-dessous, élections communales 2006). Comme avant la détermination officielle de la frontière linguistique (1963), le territoire appartenait à la province de Liège, la population locale parlait le dialecte limbourgeois mais avait coutume d’employer le français en parlant avec des francophones et le néerlandais en parlant avec des néerlandophones.[réf. nécessaire] En 1963, les Fouronnais maniaient généralement quatre langues (limbourgeois-néerlandais-français-allemand).[réf. nécessaire] En 2007, on parle néerlandais, français ou limbourgeois. Du côté des francophones, seules les personnes de plus de 45 ans parlent encore en limbourgeois.[réf. nécessaire] Le limbourgeois ne se transmet plus aux jeunes « francophones » malgré le fait que la majorité de cette jeunesse francophone est de souche pure limbourgeoise et porte des noms limbourgeois. Du côté des néerlandophones, une partie de la jeunesse se parle encore en limbourgeois, au vu de la migration de Flamands d'autres provinces et de Néerlandais.[réf. nécessaire]

    En 2018, Carles Puigdemont donne son soutien aux francophones des Fourons[18]. Aux élections de 2018 pour la première fois, il n'y a pas de baisse de résultats de la liste francophones[19] qui obtient environ 37% au conseil communal[20] et 47% au conseil du CPAS[21].

    Évolution des résultats des élections communales

    Davantage d’informations Année, Voerbelangen (VB) ...
    Évolution des résultats des élections communales dans les Fourons[22],[21],[20]
    Année Voerbelangen (VB)  % Sièges Retour à Liège  % Sièges Électeurs présents Nuls ou blancs
    1976 998 36,99 5 1699 63,01 10 2750 53
    1982 1034 36,37 5 1739 61,17 10 2843 70
    1988 1083 39,07 6 1610 58,08 9 2772 79
    1988 (CPAS) 1080 38,96 3 1523 54,94 6 2772 79
    1994 1129 42,96 7 1398 53,20 8 2628 101
    1994 (CPAS) 1147 43,64 4 1295 49,27 5 2628 186
    2000 1604 51,25 8 1433 45,78 7 3130 93
    2000 (CPAS) 1140 44,25 4 1328 51,55 5 2576 108
    2006 1898 59,52 9 1226 38,44 6 3189 65
    2006 (CPAS) 1233 49,67 5 1164 46,90 4 2482 85
    2012 1866 63 10 1095 37 5
    2012 (CPAS) 1184 52,9 5 1053 47,1 4
    2018 1838 63,1 10 1075 36,9 5 3024 111
    2018 (CPAS) 1182 53,4 5 1033 46,6 4 2340 125
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    Personnalités

    Personnalités nées aux Fourons

    Personnalités liées aux Fourons

    • Jules Goffin (1897-1943), médecin et résistant durant la seconde Guerre Mondiale[24]
    • José Happart, homme politique.
    • Joseph Hick, enseignant.

    Jumelage

    La commune est jumelée avec Drapeau de la Suisse Vellerat (Suisse) depuis le 10 septembre 1983[25]. Malgré un désaccord sur l'utilisation des logos, l'actuelle majorité communale ne semble pas avoir rompu le jumelage avec Vellerat[26].

    Notes

    Voir aussi

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