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groupe parlementaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le groupe de l’Extrême gauche est un groupe parlementaire à la Chambre des députés de la Troisième République française.
Extrême gauche | |
Chambre | Chambre des députés |
---|---|
Législature(s) | Ire, IIe, IIIe, IVe et VIe (Troisième République) |
Fondation | 1876 1893 (reformé) |
Scission de | Union républicaine |
Disparition | 1892 1895 |
Fusionné dans | Groupe républicain radical-socialiste (1892) Groupe radical-socialiste (1895) |
Président | Louis Blanc Désiré Barodet |
Positionnement | Extrême gauche |
Idéologie | Radicalisme |
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Majoritaires depuis les élections législatives de 1876, les républicains accèdent progressivement aux responsabilités, ce qui fait apparaître des dissensions idéologiques et stratégiques. Celles-ci traversent notamment le groupe parlementaire le plus à gauche, l'Union républicaine, où les radicaux les plus intransigeants reprochent aux « opportunistes » de renier leurs engagements (notamment ceux du programme de Belleville) en menant une politique trop modérée. Une scission se produit donc au sein de ce groupe.
Louis Blanc et Désiré Barodet, premier et second présidents de l'Extrême gauche (photographies par Carjat). |
Annoncé dès le mois de juin 1876[1], le groupe de l'Extrême gauche est formé par Louis Blanc le mois suivant avec 25 députés[2]. Son nom découle du positionnement à l'extrême gauche qui le caractérise exclusivement jusqu'en 1886.
Le 12 août, ses premiers membres se réunissent pour signer un manifeste rédigé par Blanc, Madier-Montjau et Floquet[3]. Après avoir dénoncé le cléricalisme et son influence conservatrice sur un Sénat jugé peu légitime, ce long texte rappelle les principaux engagements des républicains les plus avancés : amnistie des communards, élection de tous les maires par les conseils municipaux, retrait au clergé de la collation des grades, abolition du privilège du volontariat dans l'armée, réduction du service militaire de cinq à trois ans, liberté complète de la presse, séparation de l’Église et de l’État par la suppression du budget des cultes, libertés d'association et de réunion, liberté syndicale... Se défendant d'être des idéalistes, les auteurs du manifeste se présentent au contraire comme des « hommes pratiques » qui, toutefois, ne pensent pas « qu'il soit pratique, lorsqu'on atteindrait le but en suivant le grand chemin, de prendre pour y arriver des chemins de traverse qui en éloignent et où l'on risque de s'égarer »[4]. Cette formule est une attaque évidente de la politique opportuniste de Léon Gambetta.
Pendant l’année 1876, le groupe est conduit par Georges Clemenceau. Lors de la crise du 16 mai 1877 et en vue des élections législatives anticipées, le groupe rejoint à nouveau l'alliance républicaine, et se retrouve alors subordonné à l'Union républicaine jusqu'en 1881[5].
Louis Blanc, bien qu'initialement opposé au concept d'une présidence[6], finit par accepter celle-ci. Reconduit dans cette fonction en 1881[7], il sera remplacé après sa mort par Désiré Barodet.
Reconduit après les élections législatives de 1877 et de 1881, le groupe revendique environ 80 membres[8] et en compte au moins une cinquantaine sous la troisième législature (1881-1885)[a],[10].
Le groupe est initialement ouvert, ce qui permet à une partie de ses membres de continuer à appartenir simultanément à celui de l'Union républicaine. En août 1881[11], cette possibilité de double adhésion est supprimée (par 22 voix contre 21) à la suite de la création d'un nouveau groupe situé entre l'Extrême gauche et l'Union républicaine, la Gauche radicale[12]. Il ne reste alors qu'une vingtaine de membres[11].
En mars 1885, un groupe équivalent est créé, sous le même nom, au Sénat. Victor Schœlcher en est le président et Georges Martin le secrétaire[13].
Après les élections législatives de 1885, le groupe de la chambre des députés est reconstitué, sous la forme d'un groupe ouvert, le 15 janvier 1886[14]. En 1885, le groupe comprend alors l'aile intransigeante des radicaux. L'Extrême-Gauche fortement divisé par les divergences stratégiques et politiques, face aux compromis avec la majorité opportuniste et le soutien aux socialistes. Les élections de 1885, montre notamment de fortes tensions opposant les radicaux et les difficultés de faire des listes unitaires. Au sein des deux groupes intransigeants, la déception se transforme en colère voir en haine contre l'opportunisme des radicaux modérés, plantant les graines du boulangisme[15]. En janvier 1886, le groupe compte une soixantaine d'élus sous la direction de Clémenceau. Cependant, rapidement, le groupe se fracture en deux avec une dizaine de radicaux intransigeants suivant Henri Rochefort dans la dénonciation de l'amnistie des anarchistes[16].
Fin , à l'initiative d'Antide Boyer, ses membres les plus à gauche se distinguent en fondant un nouveau groupe parlementaire de sensibilité ouvertement socialiste, le groupe ouvrier[17]. Celui-ci devient de fait le groupe le plus à gauche, délégitimant ainsi le nom de l'Extrême gauche.
En 1888, l'Extrême gauche est confrontée à l'ampleur du phénomène boulangiste. Le 21 mars, une cinquantaine de membres du groupe publie une déclaration nettement anti-boulangiste[18]. Le mois suivant, le groupe exclut de ses rangs les membres du Comité de protestation nationale, comité qui constitue alors l'état-major boulangiste. Les six députés ainsi rejetés de l'Extrême gauche sont Chevillon, Duguyot, Laguerre, Laporte, Susini et Vergoin. Hugues[19], Gaussorgues, Théron, Turigny[20], Saint-Martin et Laisant réagissent à cette exclusion en démissionnant du groupe[21].
En mars 1892, le groupe est reconstitué sous le nom de « groupe républicain radical-socialiste »[22]. Il reprend son nom initial après les élections de 1893 et fusionne avec le groupe radical-socialiste en 1895.
Le groupe de l'Extrême gauche est l'ancêtre des différents groupes radicaux-socialistes ainsi que l'un des jalons historiques du Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRRRS) fondé en 1901.
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