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avion militaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Douglas A-20 Havoc (« ravage ») / DB-7 est un avion américain de la Seconde Guerre mondiale polyvalent à la fois avion d'attaque, bombardier léger et chasseur nocturne. Il sert au sein de nombreuses forces armées alliées : principalement en URSS (code OTAN : « Box »), en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Le DB-7 est aussi utilisé par les forces aériennes australienne, sud-africaine et française durant la guerre et par le Brésil après. La version bombardier est connue sous le nom Boston par les Forces Britanniques et du Commonwealth, bien que la Royal Air Force utilise la version de chasse nocturne sous le nom Havoc.
Un A-20G en vol. | ||
Constructeur | Douglas Aircraft Company | |
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Rôle | Avion d'attaque au sol, bombardier léger, chasseur nocturne | |
Statut | Retiré du service | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Nombre construits | 7 478 de 1939 à 1944 | |
Équipage | ||
3 en version G (pilote, 2 mitrailleurs) et 4 en version C (pilote, bombardier et 2 mitrailleurs) | ||
Motorisation | ||
Moteur | Wright R-2600-23 Double Cyclone | |
Nombre | 2 | |
Type | 14 cylindres en double étoile | |
Puissance unitaire | 1 600 ch | |
Dimensions | ||
Envergure | 18,69 m | |
Longueur | 14,63 m | |
Hauteur | 5,36 m | |
Surface alaire | 43,11 m2 | |
Masses | ||
À vide | 6 827 kg | |
Maximale | 12 340 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 550 km/h | |
Plafond | 7 800 m | |
Rayon d'action | 1 750 km | |
Armement | ||
Interne | 9 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm | |
Externe | 907 kg de bombes ou 1 torpille | |
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Le DB-7 reste la plus belle réussite de Douglas Aircraft Company, en termes d'unités construites, avec plus de 7 267 exemplaires dont 380 construits sous licence par Boeing[1].
En mars 1937, une équipe projet dirigée par Donald Douglas, Jack Northrop et Ed Heinemann présente la proposition Model 7A de bombardier léger à ailes hautes motorisé avec une paire de Pratt & Whitney R-985 Wasp Junior de 450 ch. Il est estimé que cet appareil peut transporter 1 000 livres (454 kg) de bombes à 400 km/h. À la suite des enseignements de la guerre civile espagnole concernant l'aviation, ce projet se révèle clairement sous-motorisé et est par conséquent abandonné.
En automne de la même année, l'United States Army Air Corps émet une demande pour un avion d'attaque. L'équipe de Douglas, maintenant dirigée par Heinemann, reprend la conception du prototype Model 7A mais équipé avec des moteurs Pratt & Whitney R-1830 S3C3-G Twin Wasp de 1 100 ch. Ce nouveau prototype est désigné Model 7B. Lors de l'appel d'offres, il est en concurrence directe avec le North American NA-40, le Stearman X-100 et le Martin 167F. Bien que le Model 7B se révèle plus maniable et rapide que ses opposants, aucune commande n'est passée.
Ce prototype, cependant, attire l'attention d'une commission française d'achat en visite à cette période aux États-Unis. La France entreprend discrètement des vols d'essais, afin de ne pas s'attirer les foudres d'une Amérique isolationniste. Le secret est ébruité le , quand un DB-7 s'écrase lors d'une démonstration de vol sur un seul moteur. La France est encore suffisamment impressionnée pour passer une commande immédiate de 100 appareils, qui se trouve augmentée à 270 unités quand la guerre éclate. Dans un même temps, la Belgique commande 16 appareils de cette série pour équiper sa force aérienne.
Bien que n'étant pas le plus rapide ou le plus grand de sa catégorie, le Douglas DB-7 est quand même connu comme étant un avion de combat résistant et fiable doté d'une maniabilité et d'une vitesse excellentes. Dans un rapport de l'Aeroplane and Armament Experimental Establishment (AAEE) basé sur la base RAF de Boscombe Down, les pilotes d'essais résument l'appareil comme « n'ayant pas de défaut et étant très facile à faire décoller ou atterrir... Cet appareil présente d'excellentes aptitudes de vol, ce qui le rend plaisant à piloter et à manœuvrer[2]. » Les anciens pilotes de cet appareil le définissent souvent comme leur préféré, en raison de sa capacité à virer comme un chasseur[3]. Mais sa vraie puissance reste sa polyvalence : de bombardier à chasseur nocturne le DB-7 trouve un rôle dans tous les théâtres d'opérations de la Guerre[4].
En 1942, des A-20 envoyé en Australie furent modifiés par l'aviateur naval américain Paul Gunn (en) qui les arma de quatre mitrailleuses M2 Browning additionnelles dans le nez. Ces armes provenant d'avions endommagés[5].
Quand la production en série du DB-7 prend fin le , un total de 7 098 appareils a été construit par Douglas et 380 par Boeing.
De nombreux pays l'utilisent comme les États-Unis (1 962 avions), la Grande-Bretagne (1 800 avions), l'Union soviétique (3 125 avions) ou même la France où, durant la bataille de France de mai 1940, deux groupes sont entièrement équipés de cet appareil et trois autres étaient en cours de transformation, quittant le Bloch MB.210 pour recevoir le nouvel appareil ; et par la suite les Forces aériennes françaises libres.
Bien que la première démonstration du Model 7B sur la base de El Segundo se soit terminée par un crash, la commission d'achat française fut suffisamment impressionnée par cet appareil pour passer une commande, le 4 février 1939, de 100 unités équipées de moteurs turbocompressés Pratt & Whitney R-1830-SC3-G de 1 000 ch. Ce fut la première commande ferme depuis celle de l'USAAC. Le contrat 649/9 stipule que les livraisons doivent être terminées au plus tard le 31 janvier 1940.
Le 14 octobre 1939, l'armée de l'air commanda certaines modifications pour 100 unités supplémentaires (dérive agrandie et moteurs Wright R-2600-AB Twin Cyclone de 1 600 ch) que Douglas désigna en version DB-7A.
Un mois après l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale (soit le 20 octobre 1939), la commande initiale de DB-7 (pour Douglas Bomber no 7) fut augmentée de 170 appareils supplémentaires motorisés avec des Pratt & Whitney R-1830-S3C4-G Twin Wasps de 1 100 ch utilisant un turbocompresseur à double étage et des injecteurs Stromberg.
Cependant, en raison de la pénurie de moteurs S3C4-G, la France accepta l'utilisation des anciens moteurs pour garantir les délais des 170 unités suivantes.
Alors que les premières livraisons étaient prévues en juin 1939, les premiers exemplaires ne furent disponibles qu'à partir de novembre.
À l'origine, il avait été prévu que les Douglas DB-7 B-3 (« B-3 » signifiant bombardier 3 places), conditionnés en caisse, devaient être débarqués au Havre avant d'être remontés à Caen-Carpiquet par une filiale de la SNCAN. Du fait de la saturation du port de Caen et de sa proximité avec le front, l'assemblage des premiers appareils fut confié à l'Atelier Industriel de l'Air (AIA) de Casablanca. La chaine de montage ne devint fonctionnelle qu'à partir du mois de janvier 1940.
Ces appareils convoyés par bateau étaient en finition métal avec le marquage d'avant-guerre (cocardes tricolores sur les ailes, bandes verticales bleu-blanc-rouge sur la dérive avec le type de l'appareil et son numéro d'identification) et furent par conséquent repeints à Casablanca suivant le camouflage normalisé (mélange de gris, vert et marron sur le haut ainsi que le côté du fuselage et bleu ciel en dessous, ajout de la cocarde sur le fuselage).
Entre novembre 1939 et juin 1940, 116 appareils furent livrés à Casablanca. Mais seulement 99 avaient été pris en compte par l'Entrepôt de l'Armée de l'Air 301 (EAA-301) de Châteaudun avant l'armistice du 25 juin 1940.
26 appareils DB-7 sont encore livrés entre le 29 juin et le 30 octobre, à la suite de l'assouplissement des commissions d'armistice germano-italiennes après l'attaque de Mers el-Kébir. Au total, sur les 121 DB-7 envoyés par Douglas, 116 seront officiellement remontés et pris en dotation par l'EAA 301. Le premier appareil est réceptionné le 5 mars 1940 alors que l'état-major avait prévu de la transformation complète de 5 groupes de bombardement (GB I/19, II/19, II/61, I/32, et II/32) de Bloch MB.200-MB.210 au DB-7 pour fin janvier.
Le 3 avril 1940, 5 DB-7 sont acheminés à Médiouna pour former les premiers équipages des GBI/19 et II/19 alors basés à Kalaa-Djerba. À la suite de problèmes d'approvisionnement pour l'équipement de navigation (radio, masque etc.) et d'armement, il faudra attendre le 16 mai pour que les deux groupes voient leur effectif de 13 appareils chacun au complet.
Le troisième groupe prévu, le GB II/61 de Biskra, est transformé à Médiouna à partir du 1er mai 1940 et touche son 13e appareil (no 50) le 5 juin.
Les deux derniers groupes, GB I/32 et II/32 provenant d'Orange, gagnent Médiouna le 15 mai. Cependant, la formation est perturbée par le manque d'avion. Le I/32 reçoit ses 2 premiers DB-7 (nos 66 et 71) que le 7 juin et le dernier le 22 juin, ayant entre-temps été équipés de Martin 167F. Le II/32, quant à lui est finalement opérationnel le 15 juin, une semaine seulement après avoir reçu sa première machine.
L'Union Soviétique a reçu 3 125 appareils en prêt bail.
Lors de la guerre de Corée, deux avions de l'aviation navale soviétique basés à Port Arthur sont pris en chasse au-dessus de la mer Jaune le 4 septembre 1950 par des Chance Vought F4U Corsair du VF-53 décollant du Valley Forge qui en abattent un[6],[7].
Le , les GB I/19, II/19 et I/61 sont assignés au Groupement no 2 du Colonel Rigot. Le 17 mai tout de suite après avoir complété leur formation, les équipages du II/19, sous la direction du Commandant Houpert, sont transférés à Cazaux puis le lendemain sur le terrain de Saint-Martin-la-Campagne dans l'Eure.
Le 24 mai, c'est le GB I/19 du Capitaine Chassandre-Patron, qui s'envole en direction de la métropole pour gagner la Base Evreux-Damville. Tandis que le II/61 (commandant Schurck) n'arrive que le 9 juin sur le terrain de Lissay-Lochy.
La première sortie des DB-7 français est faite le 22 mai quand 6 appareils du II/19 attaquent des colonnes allemandes entre Bohaim-Cambrai. Le no 29 est abattu par la Flak et le no 23 est fortement endommagé.
Le 24 mai, 6 autres Douglas du II/19 sont de sortie entre Amiens et Arras, où leur rencontre avec la chasse ennemie se solde par un appareil abattu (no 39 à Essars) et deux autres endommagés pour 1 Messerschmitt Bf 109 abattu et 1 autre endommagé.
Le 25 mai, le II/19 et le I/19 sont regroupés à Damville.
Le 29 mai, 12 DB-7 (8 du II/19 et 4 du I/19) bombardent l'avancée allemande au nord d'Abbeville (1 seul appareil endommagé). Sur le retour, le no 43 réussit à abattre un Henschel Hs 126 de la 4.(H)/21 au décollage sur le terrain de Drucat.
Le 31 mai marque la première grosse opération des DB-7 tricolores. 12 Douglas bombardant des colonnes allemandes entre Ham et Saint-Quentin sont coiffés par une quinzaine de Bf 109 et Bf 110. Les nos 32 et 46 sont abattus en dessous du Quesnel et Bray sur somme. Le no 42 est endommagé et le no 5 explose au sol, contraint à un atterrissage de fortune près de Artemps.
Le 2 juin, les 17 appareils restants sont affectés au terrain de Bléville (I/19) et à Dadonville (II/19). Le 5 juin, le II/19 perd encore un appareil (no 31) à l'ouest de Rouen, ne laissant alors que 13 machines encore opérationnelles.
L'état-major, en raison des faibles cadences de production de l'AIA décide de garder les machines disponibles pour former le GB II/61 au lieu de combler les pertes.
Le 6 juin, de retour de mission 4 DB-7 du II/19 revendiquent un Henschel Hs 123.
Le 7 juin, le no 33 (I/19) est abattu par la Flak près de Roye[13]. Le 8 juin, le no 26 subit le même sort près de Soissons[14]. Mais le I/19 parvient à retarder l'avance des blindés allemands en détruisant le pont de Missy-sur-Aisne.
Le 10 juin, 6 appareils du I/19 sont attaqués par des Bf 109 au-dessus de Rethel, conduisant à la perte du no 41 près de Nanteuil-la-Fosse.
Le 11 juin, le I/19 se replie à Lissay-Lochy et le II/19 à Sudray. Le 13 juin, 12 DB-7 du GB I/61 arrivent en renfort en provenance de Médiouna.
Le même jour, 8 appareils harcèlent les convois ennemis entre Montmirail et Compiègne. Le no 10, endommagé par un Bf 110 doit se poser sur le ventre. Lors d'une seconde passe sur le même objectif, le no 43 (I/19) doit se poser en rase campagne et un autre (no 35 du II/19) est abattu par des Bf 109.
La dernière sortie en France est réalisée le 14 juin par 6 DB-7 (I/19 et II/19) sur Château-Thierry et Romilly-sur-Seine. Le GB I/61 n'effectua aucune mission sur le territoire national et accomplira sa seule mission de guerre le 24 juin contre le terrain de Cagliairi en Sicile.
Le 15 juin, à la suite de l'entrée en guerre de l'Italie, ordre est donné aux DB-7 rescapés de rejoindre l'Afrique du nord en passant par Agen, Lézignan, Oran, Blida pour arriver finalement sans encombre le 22 juin à Souk El Arbaa.
Le GB I/19 ne dispose plus que de quatre appareils (nos 6, 18, 30 et 44), le II/19 cinq (nos 4, 28, 34, 38 et 40) alors que le II/61 est au complet (nos 12, 47, 50, 51, 53, 54, 55, 57, 60, 61, 62, 63 et 68).
Le 21 juin, les GB I/32 et II/32 (Groupement no 3) sont finalement envoyés à Sidi Rahal, près de Marrakech.
Lors de la campagne de France, entre le 22 mai et le 14 juin, les DB-7 français ont totalisé 134 sorties (66 pour le I/19 et 68 pour le II/19) soit une moyenne de 5,5 missions par jour. Le total des pertes s'élève à 15 appareils abattus et un perdu à la suite d'un accident, prouvant leur fiabilité.
Dans le cadre des bombardements stratégiques alliés, le huit Boston de la Royal Air Force larguent 43 bombes sur la ville de Morlaix dans le but de couper la ligne de chemin de fer de Paris à Brest en endommageant le viaduc[15]. Un seul projectile touche le viaduc, mais les autres bombes tuent quatre-vingt habitants et en blessent de nombreux autre. Une bombe détruit l'école maternelle Notre-Dame-de-Lourde tuant trente-neuf enfants de quatre à sept ans et leur institutrice Herveline Laurent. Le trafic ferroviaire sur le viaduc de Morlaix n'est interrompu que quelques heures et le viaduc est rapidement réparé.[réf. nécessaire]
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